[Beauverger, Stéphane] le déchronologue

Résumé : Au XVIIe siècle, sur la mer des Caraïbes, le capitaine Henri Villon et son équipage de pirates luttent pour préserver leur liberté dans un monde déchiré par d'impitoyables perturbations temporelles, Leur arme: le Déchronologue, un navire dont les canons tirent du temps. Qu'espérait Villon en quittant Port-Margot pour donner la chasse à un galion espagnol? Mettre la main, peut-être, sur une maravilla, une des merveilles secrètes, si rares, qui apparaissent quelquefois aux abords du Nouveau Monde. Assurément pas croiser l'impensable: un Léviathan de fer glissant dans l'orage, capable de cracher la foudre et d'abattre la mort! Lorsque des personnages hauts en couleur, au verbe fleuri ou au rugueux parler des îles, croisent objets et intrus venus du futur, un souffle picaresque et original confronte le récit d'aventures maritimes à la science-fiction. De quoi être précipité sur ces rivages lointains où l'Histoire éventrée fait continûment naufrage, où les marins affrontent tous les temps. Car avec eux, on sait: qu'importe de vaincre ou de sombrer, puisque l'important est de se battre !

Résumé poche : « Je suis le capitaine Henri Villon, et je mourrai bientôt. Non, ne ricanez pas en lisant cette sentencieuse présentation. N’est-ce pas l’ultime privilège d’un condamné d’annoncer son trépas comme il l’entend ? C’est mon droit. Et si vous ne me l’accordez pas, alors disons que je le prends ». Ainsi débute le récit du capitaine Villon. Il lutte avec son équipage de pirates pour préserver sa liberté dans un monde déchiré par d’impitoyables perturbations temporelles. Son arme : le Déchronologue, un navire dont les canons tirent du temps.

Biographie de l'auteur : Né en Bretagne en 1969, Stéphane Beauverger vit aujourd'hui à Parie et se consacre à son écriture, entre bande dessinée en littérature. Figure montante de l'imaginaire français, son art chirurgical de la construction faite surgir des histoires violentes et singulières. Après le triptyque Chromozone, Le Déchronologue est son quatrième roman.

Particulier, et même très particulier, à la fois dans le thème abordé et aussi dans la construction du livre. S'il est d'un premier abord assez nébuleux, voir même "prise de tête", on finit, au fil des pages, par entr'apercevoir la trame de l'histoire et sa "chronologie". J'ai apprécié cette découverte par bribes, cet exercice de compréhension aussi. Comme l'a dit Harfang, c'est un livre pour lequel il faut le temps de se poser, le lire entre deux portes c'est avoir la certitude de ne rien comprendre.

Le personnage principal, le capitaine Villon, est attachant, profondément humain et c'est le fait de le mettre en opposition avec les personnages secondaires qui fait ressortir cet humanisme. Finalement, il est un peu largué, même à la toute fin (ou au tout début), il lui manquera des informations, il aura vécu l'histoire sans la comprendre totalement. Il a fait ce qu'on attendait de lui et ce qu'il pensait "juste", ou en tout cas ce qu'il pensait adéquat aux situations qu'il a vécu.

La chronologie chamboulée du livre me parait tout à fait logique dans l'idée, on a besoin de connaître des faits postérieurs pour comprendre des faits antérieurs. Contrairement à Mnemosynea j'y ai vu un parfait parallèle avec ce que vit le capitaine Villon, mais je pense qu'il s'agit plus ici d'une interprétation de l'histoire et de l'interprétation des chamboulements temporels. Je vois plus le temps comme étant "sans dessus dessous" et non juste des intrusions temporelles dans l'époque de Villon, ce qui expliquerait d'ailleurs la difficulté du personnage à mettre ses idées en ordre et sa propre impression de véritable capharnaüm temporel. Et du coup, je trouve l'idée des petites phrases de liaisons en inadéquation avec l'histoire et ce serait réduire les problèmes temporels à de simples flash-back.

Toutefois, je trouve qu'il y a un souci au niveau des explications, si j'apprécie le fait de laisser des portes ouvertes et des mystères irrésolus, je trouve que c'est un peu trop le cas dans ce livre. Finalement, on ne sait pas grand-chose de plus au fil de l'histoire, on sait ce qu'il s'est passé, mais les raisons on ne fait que les effleurer et c'est très frustrant. Maintenant, je pense qu'au vu de la construction du livre, apporter des explications aurait certainement compliqué la chose et c'est ce que je reproche à Beauverger, ne pas avoir réussi à combiner tous ces éléments entre eux et avoir dû privilégier la construction du livre aux explications.

(Mouaaarrfff, j'ai comme l'impression que mon avis est aussi nébuleux que le bouquin lui-même)