La Fin de Twilight (comme elle aurait dû être) ou la Mort d'Edward (au choix!)

Pour rappel, je devais écrire la mort de certains personnages dans la première partie de 'Il ne doit en rester qu'un'. Je n'ai pas oublié, non, non!

Après bien des efforts, je peux dire que j'arrive enfin au bout et pour vous prouver ma bonne foi, je vous mets ici le début, très court, mais ô combien alléchant! (du moins, je l'espère! ). Bon après, je vous autorise à me jeter la pierre pour avoir traîné aussi longtemps...

Malgré le danger, malgré la douleur, je tenais bon. Pas parce que j'étais particulièrement courageuse. Ou forte. Simplement parce que je n'avais pas d'autre moyen pour évacuer les sentiments qui m'habitaient en cet instant. Alors je maintenais mon bouclier. Pour permettre à Luna d'accomplir ce que nous étions incapables de faire. Une expression de terreur se peignit sur le visage de Jane, que je devinais que être la première fois depuis bien longtemps. Mais ca ne me faisait ni chaud ni froid. Je voulais juste que Luna en finisse avec cette histoire. Qu'elle venge tous ceux que les Volturi avaient massacrés. Ensuite, je pourrai mourir en paix.


Je n'en revenais toujours pas. Après toutes les épreuves que nous avions traversées Edward et moi, alors que nous pensions être enfin libérés des Volturi, nous nous rendions compte à quel point nous nous trompions. Ma famille ne serait jamais libre tant qu'ils vivraient. Et je pouvais comprendre qu'Edward veuille les éliminer, mais étions-nous assez forts pour cela?

- Avec la Meute, nous pourrons les vaincre. Ils ne sont que 50 tout au plus, tout comme nous, Bella. Nous serions à force égale. Et ils ont été sérieusement mis à mal par la mort de Caïus. Marcus ne fait plus confiance à Aro. Il faut qu'on en profite tant qu'il en est encore temps., ajouta-t-il afin de me convaincre.

Mais je ne pouvais m'empêcher de penser 'Et si? Et si nous échouions?' Quand je pensais à ce qui était arrivé à Jacob. Jacob...

- Nous lui devons ça, ajouta Edward, comme s'il avait lu dans mes pensées.

Renesmée se tenait de l'autre côté de la pièce, distante et froide, comme elle l'était depuis la mort de Jacob. Je la comprenais. Je me souvenais du désarroi qui m'avait envahi quand Edward avait quitté ma vie, un siècle plus tôt. Rien que d'y penser, j'éprouvai un malaise. Seulement, je n'étais plus la Bella d'alors, désormais, les étourdissements m'étaient épargnés. Dans les bras de ma fille se tenait Luna, en qui je voyais le plus fidèle portrait de mon défunt ami.

- Et toi? Que penses-tu? Demandai-je à ma fille.

- Je pense que Papa a raison. Nous devons en finir une fois pour toutes. Pas seulement pour Jacob. Ni pour Luna. Tout simplement parce qu'ils ne nous laisseront jamais en paix et qu'ils voudront toujours plus de pouvoir. Et plus les années passent, plus leur puissance s'accroît tandis que leur humanité disparaît. S'il leur en reste une.

Je pris une profonde inspiration. Il n'y avait que moi qui rechignais à donner mon assentiment. Leur plan était simple: provoquer les Volturi et les éliminer. Je savais que quoi que je dise, la décision était prise, mais ils voulaient quand même avoir mon avis. Peut-être avais-je plus de mal à accepter la situation parce que j'étais la plus jeune vampire du clan Cullen (Ayant toujours été entourée de vampires, Renesmée n'avait jamais vraiment exprimé la part d'humanité qu'elle avait en elle).

- D'accord., finis-je par dire. Finissons-en.

Carlisle fit un signe de la tête et tout le monde se prépara au départ. En quittant la villa où nous avions trouvé refuge, je n'avais aucune idée de ce qui allait se dérouler par la suite. J'étais terrifiée à l'idée de revoir les Volturi, en particulier Jane, mais désormais, cela n'avait plus d'importance. Quoiqu'il arrive ce soir, une chose était sûre: il y aurait des morts. Il fallait juste espérer qu'il ne s'agirait pas de nous.


Ils nous attendaient, bien évidemment. Les repérer avait été facile. Alice avait eu des visions les montrant près d'une étendue d'eau, qui se révéla être une magnifique plage toscane. Tandis qu'au loin je voyais le soleil se coucher, peignant l'horizon d'orange et de rose, je me surpris à penser que c'était un bel endroit pour mourir. Je regardai Edward, qui me sourit en retour. Les années ne l'avaient pas changé. Cela faisait déjà plus de 100 ans que nous nous connaissions et cela faisait plus de 100 ans que notre amour grandissait. Si je devais vraiment mourir ce soir, je voulais garder cet unique souvenir de mon amour.

Quand je les vis enfin, entourés de leur garde personnelle, ma résolution flancha. Ils étaient pourtant moins nombreux que nous ne le pensions, peut-être 30. Nous les surpassions donc en nombre, vu que nous étions 40. Cela ne m'empêcha pas d'avoir l'impression soudaine que nous avions exagéré toute cette histoire. Nous pourrions discuter. Nous pourrions renoncer. Il n'était pas trop tard. Mais leur air déterminé me détrompa bien vite.

Contrairement à notre derrière entrevue, Aro ne se perdit pas en palabres. La mort de Caïus devait encore lui peser sur la conscience. Mais je n'éprouvai même plus de compassion pour lui. Ils avaient commencé tout cela. Pas nous. Nous voulions juste nous aimer.

Comme je l'avais redouté, Jane se tenait aux premiers rangs. A son petit sourire hautain, je devinai qu'elle n'attendait que ce moment. Ce serait elle ma plus redoutable adversaire. Elle tenterait de nous torturer jusqu'au dernier. C'était à moi, grâce à mon bouclier, qu'il incombait de nous protéger de ses assauts. Au début, j'avais trouvé mon pouvoir pathétique. J'aurais voulu savoir faire des choses extraordinaires, apercevoir le futur comme Alice ou contrôler les éléments comme Benjamin, mais à présent, je me rendais compte que face au terrifiant pouvoir de cette ennemie, j'étais la seule à même de pouvoir nous sauver.

Les Volturi, tout de noir vêtus, n'affichaient plus leur condescendance familière. Désormais, leurs traits étaient fermés. Il n'y aurait pas de pitié. Soudain, je vis Jane faire un perceptible mouvement et avant même de comprendre ce qui se passait, je sentis mon pouvoir irradier de mon corps. A son air fâché, je compris que je venais d'échapper à une mort certaine. Cela, plus que tout autre chose, montrait que les Volturi étaient bien décidés à en finir.

Nous ne perdîmes pas de temps. Benjamin déchaîna les éléments et bientôt, nous fûmes coupés du reste du monde. Autour de nous, une brume grisâtre de plus en plus épaisse se formait. L'air se refroidit et la mer se fit houleuse. Sans un mot, vampires et loup-garous se jetèrent dans un combat à mort. Je restai en retrait pour me concentrer. Même si j'étais désormais très forte, mon pouvoir me demandait trop d'effort pour que je fasse autre chose en même temps. A mes côtés, Renesmée surveillait la bataille d'un air féroce et me signalait ceux qu'il fallait protéger contre un coup mortel. Dans ses bras, Luna remuait, comme gagnée par l'agitation qui l'entourait.

La Meute faisait plus de dégâts que les vampires, il fallait le reconnaître. Les vampires s'affrontaient à armes égales pour la plupart, tandis qu'un vampire isolé contre 4 ou 5 loups n'avait aucune chance de s'en sortir. Et cette technique marchait plutôt bien. Seulement, je n'étais pas assez bête pour espérer que nous nous en tirions sans perte.

Renata et Alec étaient particulièrement dangereux. Sous mes yeux éberlués, je regardai comment elle décima le clan des Egyptiens qui s'en était pris à elle. Amun, Kia et Tebi succombèrent tour à tour, après avoir tenté de l'attaquer. Ils étaient tous restés l'air hagard, comme s'ils ne se souvenaient de rien, même du champ de bataille sur lequel ils étaient. Sans ciller, Renata les avait éliminé l'un après l'autre. Ce qui eut pour effet de décupler la colère de Benjamin. Des éclairs zébrèrent bientôt le ciel. La tension de l'air été saturée, conférant à la scène un air de fin du monde.

Heureusement, les autres étaient plus prudents avec Alec. Son pouvoir d'anesthésie était bien connu et donc, redouté. Chez nous, Kate était particulièrement redoutable. Avec ses décharges électriques, elle terrassait un vampire, que trois loups mettaient ensuite en pièces. Cette technique était particulièrement efficace.

Après une demi-heure de combat, il y eut comme un genre de pause. Les deux clans ennemis se séparèrent. Cela permit de compter les pertes. Aucun des loup-garous n'avait été tué, ce qui nous soulagea grandement. Par contre, notre effectif de vampires avait été plus que réduit. Seul nôtre clan, celui des Amazones, à savoir Kachiri, Senna, Zafrina et celui des Irlandais, donc Maggie, Siohban et Liam, étaient demeurés intacts. Seul survivant de sa famille, Benjamin pleurait les siens. Le clan des Roumains avait aussi succombé, tout comme les Nord-Européens. Chez les Delani, ne restaient que Eleazar, sa femme Carmen et Kate. Nous n'étions plus que 20, en plus de la Meute.

Les Volturi avaient également subi de lourdes pertes. De leur garde personnelle proche, ne restaient que les jumeaux et Renata. La femme de Caïus était tombée au combat. Ils n'étaient plus qu'une quinzaine. En voyant cela, je ressentis une certaine allégresse. Nous les vaincrions. Seulement, quand j'aperçus le visage ravagé de larmes de Benjamin, qu'Alice tentait d'éloigner du cadavre de Tia, sa bien-aimée, un frisson me parcourut l'échine. A quel prix?

Aro interrompit mes réflexions. D'un geste rageur, il envoya l'assaut final. L'issue du combat approchait. Même si c'était triste à dire, nos nombreuses pertes me facilitaient la tâche. Il m'était plus facile de protéger ma famille ou alliés grâce à leur nombre restreint. Je sauvai ainsi tour à tour Carlisle, Benjamin qui s'exposait trop à cause de sa peine et Emmett, qui n'avait décidément pas perdu son caractère téméraire. Cependant, malgré mes efforts, nous perdîmes encore quelques uns de nos précieux alliés: Eleazar et Carmen du clan des Delani, Kachiri et Senna du clan des Amazone et Maggie chez les Irlandais. Miraculeusement, le clan Cullen ne subissait aucune perte et je priais pour que cela ne change pas. De leur côté, les Volturi étaient méconnaissables, surtout Aro. Ses airs affectés, ses manières élégantes faisaient désormais place à une rage bestiale. Il sifflait, crachait, jetant à terre les vampires qui avaient le malheur de se trouver sur son passage et infligeant des blessures profondes aux loup-garous, quand il ne les étêtait pas de ses mains griffues. Cependant, je ne me préoccupais pas de mes amis tombés. Je ne le pouvais pas, si je voulais protéger ceux qui se battaient encore. Je maintenais mon bouclier, évitant à Rosalie de finir aux mains de Jane et à Liam de succomber à Marcus. C'est à ce moment-là que le combat pris une tournure décisive.

Voyant que nous perdions du terrain, Liam demanda à Siohban d'utiliser son don pour que l'issue du combat tourne en notre faveur. Même si elle n'y croyait pas, elle essaya tout de même d'influencer les événements à venir. Et y parvint. Ce fut comme si, mû par ses prières, le cours des choses lui obéit soudain et déclencha le processus qui nous assura la victoire. Zafrina et Kate s'allièrent pour terrasser Alec: l'Amazone lui fit croire, grâce à son terrible don de persuasion, que Renata était Edward. Le terrible jumeau se dépêcha d'user de son pouvoir et la priva de toute sensation. Jasper et Alice, qui se tenaient tout près, s'occupèrent de Renata. Kate profita du moment pour électrocuter Alec et tandis qu'il gisait à terre, encore fumant, cinq loups se jetèrent sur lui pour en finir. Jane, folle de rage, se jeta alors Alice, qui était à sa portée, mais Edward s'interposa et en subit les conséquences. Avant que je ne puisse le protéger, il tombait à ses pieds et elle lui arrachait la tête, avec un rictus vengeur. Je me souviens avoir hurlé. Longtemps.Ce qui se passa par la suite, on me le raconta lorsque je fus revenue à moi.

Mes cris avaient attiré l'attention de tout le monde. Y compris de Luna. Et c'est grâce à elle que le combat prit fin. Luna était un être unique. Elle était à la fois humaine, vampire et loup-garou. On s'était souvent demandé ce dont elle serait capable. En cette nuit fatidique, nous eûmes la réponse. Le nourrisson enveloppé dans sa couverture blanche s'éleva dans les airs et sur sa peau apparût un fin pelage, de la même couleur que celui de Jacob. La sclère de ses yeux n'était que deux puits noirs sans fond. N'importe qui aurait eu peur en voyant ce bébé se transformer, mais je sais que si j'avais été consciente, je m'en serais réjouie. Car il s'agissait là de la main de ma vengeance. Luna continua à monter vers les cieux et enfin, lorsque sa petite silhouette se découpa sur la pleine lune, un halo de lumière l'enveloppa. Alors, elle articula des mots qui parurent terribles dans sa bouche innocente:

Que la souffrance cesse, parce que c'est ma volonté et que ma volonté doit être faite. Que ceux qui en sont responsables périssent.

Par rage ou par réflexe, je ne saurais le dire, mon bouclier s'étendit à tous mes amis. Jamais je n'avais eu ce sentiment de puissance qui me permettait de protéger tout le monde en même temps. Sur le visage de mes ennemis, une terreur à l'état pur se dessina, rapidement suivit par d'affreuses grimaces de douleur. Dans un dernier cri, ils explosèrent en une myriade de cristaux brillants, qui restèrent en suspension dans l'air. Puis, Luna se tourna vers les loup-garous:

Je vous délivre de votre malédiction. Vous n'aurez plus à vous transformer pour protéger les humains, car ceux qui faisaient le Mal ne sont plus.

Et effectivement, les loups disparurent pour laisser place à nos amis sous leurs traits humains. Leurs blessures se refermèrent comme par magie. Enfin, Luna termina en se penchant sur moi:

Ne ressens plus rien.

Les cristaux retombèrent sur le sol. Nous avions gagné.