[Wells, H.G.] Les chefs-d'oeuvre de H. G. Wells

Éditeur : Omnibus
Collection : SF
Date de parution : 2007 (Anthologie)
Prix : 28,00 €

Cette anthologie propose les romans qui ont fait la renommée de H.G. Wells, mais aussi 2 autres romans et 11 nouvelles beaucoup moins connus.

Avis sur M. Barnstaple chez les hommes-dieux :

Bon, le titre de ce livre n'est pas très glamour, mais avouez que le titre original anglais l'était beaucoup plus : Men Like Gods. M. Barnstaple, démoralisé par son travail, les sombres perspectives du monde (marasme économique et social) et les tracas familiaux, décide de prendre des petites vacances en solitaire. Au volant de sa voiture, une minuscule décapotable jaune surnommée ''le péril jaune'', il part décompresser sans destination arrêtée. Mais voici qu'au détour d'un chemin, il bascule soudainement dans un univers parallèle.

Dans ce monde jumeau du nôtre, les hommes, avec quelques milliers d'années d'avance, on su s'affranchir de tous les fléaux. Cette société utopique est le reflet des toutes les aspirations de notre héros. Une bonne partie du roman est consacrée à décrire ce monde qui serait à notre portée moyennant une vaste révolution sociale, et la façon d'y aboutir. Ces idées sont brillament développées par l'auteur.

Un autre point est l'humour souvent présent. Je savais que cet aspect de H. G. Wells existait, mais jusqu'à maintenant, ayant principalement lu ses romans les plus connus, j'étais habitué à une narration intégralement sérieuse. Dans celui-ci, la présentation de personnage principal fait souvent sourire, et les choses prennent une allure satirique avec les comportements délirants qu'adoptent les autres ''terrestres'' impliqués. Car M. Barnstaple n'est pas le seul à avoir été zappé dans cette ouverture inter-dimensionnelle. Parmi les autres ''naufragés'', on retrouve un politicien, un prêtre, un militaire ; voyez le topo ?

Ce fut une expérience de lecture plutôt originale. J'ai préféré les points énoncés ci-dessus, par rapport à la partie strictement aventure et aux introspections du héros qui se trouvent au milieu de la seconde moitié. Je commence à m'apercevoir que l'anticipation à caractère socialiste est un thème récurrent chez H. G. Wells, ce qui n'est pas pour me déplaire.

Avis sur Une histoire des temps à venir.

Ce court roman de H. G. Wells est une espèce de dystopie.  Écrit en 1897, il anticipe le monde au XXIIe siècle.  On y trouve quelques prédictions géniales, mais ces éléments sont plutôt relégués à l'arrière-plan.  On suit un couple quelque peu rétrograde pour son époque dans un enchaînement de péripéties vraiment bizarre et plus ou moins captivant.  Sombrant dans la pauvreté, ils vont expérimenter les dessous de leur société.  Cela illustre bien que l'essor de la technologie progresse beaucoup plus vite que l'amélioration de la condition humaine.  N'empêche, quelque chose cloche dans ce livre. On passe du coq à l'âne.  Quelques passages sont teintés d'un cynisme assez grossier.  Celui consacré au personnage Bindon dans le dernier chapitre est assez drôle.  Une surprise : il y a une référence à Huysmans vers la fin, une pointe semble-t-il.

Avis sur les 11 nouvelles :

La lecture de celles-ci a multiplié mon émerveillement devant l'imagination de l'auteur et le foisonnement de ses idées. J'ai eu l'impression que ce que j'avais examiné jusque là n'était que la pointe du iceberg. Plusieurs thèmes sont abordés dans ces nouvelles et élargissent la base de ses romans emblématiques : scénarios d'apocalypse, mondes parallèles, pharmacologie et physiologie, exploration des profondeurs sous-marines. Également des sujets reliés à la parapsychologie : expérience de mort imminente, voyage astral, remote viewing. Tout ceci ouvre la porte à de fascinantes méditations.





Liste des nouvelles :

L'étoile (1897)
Dans l'abîme (1896)
L'oeuf de cristal (1897)
Le nouvel accélérateur (1901)
L'histoire de Plattner (1896)
Le corps volé (1898)
Sous le bistouri (1896)
Un rêve d'armageddon (1901)
Un étrange phénomène (1895)
La porte dans le mur (1906)
M. Skelmersdale au pays des fées (1901)