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Fanfiction Véronica Mars Saison 4 - 13 épisodes

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Fanfiction Véronica Mars Saison 4 - 13 épisodes Empty Fanfiction Véronica Mars Saison 4 - 13 épisodes

Message par Invité Sam 16 Oct 2010 - 8:58

Passons aux choses sérieuses, et attaquons le plat principal! Douze cuistots se sont appliqués à vous préparer un repas de fête, qu'ils souhaitent aussi savoureux qu'étonnant!

Bon appétit!

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Synopsis de la saison 4

Une nouvelle année commence à Neptune et de nombreux changements s’opèrent dans la vie de Veronica. Parce que les choses sont parfois amenées à très vite évoluer, la jeune détective sera-t-elle toujours épaulée par les mêmes amis ? La complicité entre Mac et Veronica, elle, ne s’en trouvera que plus renforcée.

Cependant, un bouleversement vient perturber l’équilibre de ces nouvelles vies. Veronica est amenée à enquêter sur la mort d’un ancien camarade de lycée.
Sans compter qu’elle doit aborder avec philosophie la nouvelle vie de son père, le retour de personnages de son passé ainsi que l’apparition de nouvelles têtes.

Les épisodes de la saison 4

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Episode 1
par Hermione trouvée ici
:
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4.01 Angel Dust


* * *

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Veronica sortit de sa chambre, un énorme carton dans les mains. Les biceps bandés, la mâchoire serrée, elle marcha à grands pas mal assurés jusqu’à la porte à côté de laquelle elle déposa lourdement le carton. Le paquet rejoignit ainsi une vingtaine de condisciples. Keith regardait faire sa fille en souriant.

"Un coup de main chérie ?"

Veronica remonta les bras, poings serrés vers le haut, afin de montrer ses muscles.

"Qu’est-ce que tu crois papa ? Petits mais costauds !"

Keith sourit et reprit sur un ton de fausse compassion :

"Je pensais juste que, au bout de vingt-cinq cartons, tu allais commencer à fatiguer…"

L’air triomphant, Veronica se saisit de son sac d’où elle sortit un objet qu’elle brandit fièrement à la manière d’une épée.

"Un Mars, et ça repart !"

Elle déballa avidement la barre chocolatée qu’elle mordit à pleines dents, sous les yeux amusés de son père qui conclut leur petite comédie:

"Bon, as-tu bientôt fini ? Je vais finir par croire que tu as la garde-robe de Paris Hilton."

Veronica esquissa une grimace.

"J’aurais préféré que tu me compares à Pretty Woman mais bon…
- Tu veux que je compare ma petite fille chérie à une prostituée ?
- On dit « escort ». Et ne prends pas ces airs de bourgeois…."

Elle s’interrompit et tapa dans ses mains, telle une enfant excitée.

"Au fait ! Inutile d’aller dévaliser les magasins pour la rentrée : je me suis chargée de tout !"

Elle courut dans sa chambre à pas chassés d’où elle revint de la même manière, cette fois-ci munie d’un petit carton ouvert. Elle le déposa sur le bar de la cuisine et en sortit le contenu objet par objet, avec un petit commentaire pour chacun d’eux:

" Un stylo noir pour prendre des notes… Un stylo rouge pour mettre des notes… Un crayon à papier pour les brouillons avec, bien entendu, la gomme et le taille-crayon sans qui, je le rappelle, le crayon à papier n’est rien ! Mais surtout…"

Elle mit les mains dans le carton et en sortit un objet, petit à petit, par à-coups, un sourire coquin aux lèvres.

"Ta ta ! La fameuse trousse Mickey ! Détail sans lequel il te manquerait la petite pointe de fantaisie indispensable à tout professeur charismatique qui se respecte !
- Je croyais que pour être un professeur charismatique il fallait afficher un meurtre sur son CV ?"

Veronica mima un coup reçu en plein cœur.

"Ouch ! Touchée !"

Elle fit mine de s’effondrer sur le sol tandis que son père riait de bon cœur. Veronica se releva, salua son public et s’assit sur un tabouret. Keith ouvrit la trousse dans laquelle il déposa les précieuses fournitures, puis il embrassa sa fille sur la tempe.

"Merci chérie."

Veronica lui rendit son sourire, avec ce regard si particulier, si lumineux et plein d’amour qu’elle ne pose que sur son père. Celui-ci reprit:

"Bien, muni de ces indispensables munitions, il ne me reste plus qu’à aller découvrir mon nouveau bureau ! Tu es sure que tu n’as pas besoin d’un homme, d’un vrai, pour t’aider ?
- Non merci, j’ai presque fini."

Cependant, Keith ne bougea pas. Du bout des doigts, il écarta une des mèches blondes de sa fille qui lui barrait le front et murmura:

"Le temps est passé si vite… Voilà mon bébé qui s’envole déjà du nid."

Veronica sourit tendrement et masqua son trouble par une pointe d’humour:

"Mais Papa Oiseau a fait du bon boulot avec Petit Oiseau Blanc, il est désormais capable de voler de ses propres ailes ! Allez, file ! Et prends garde à ne pas croiser la nouvelle doyenne dans les couloirs : à ce qu’il parait, c’est une vraie peau de vache !"

Keith secoua la tête, s’empara de sa veste dans laquelle il fourra la trousse et sortit. A travers la poche de sa veste, on voyait deux énormes oreilles de Mickey dépasser.

Qui eut cru que mon père retournerait à la fac un jour ? Il est loin le temps de l’étudiant aux cheveux longs ; bienvenue au professeur à la calvitie précoce ! C’est vrai qu’avec le docteur Landry en prison pour les quelques dizaines d’années à venir, mon père n’a eu qu’à sauter sur l’occasion et à déposer sa candidature. Retenue immédiatement, bien entendu. Quoi de mieux qu’un détective privé avec une expérience de shérif ? Et attention, pas n’importe quel shérif : l'homme qui a tout de même accusé Aaron Echolls du meurtre de l’héritière Kane ! Mais si, vous savez bien, Les dessous d’Hollywood repassent régulièrement le reportage… Explosion de l’audience garantie.

Le visage de Veronica s’assombrit.

Et puis, il fallait bien que mon père, ce héros, gagne son pain. Après le scandale de la falsification de preuves, il a non seulement perdu les élections mais sa licence de détective privé lui a également été retirée.

Le regard de la petite blonde se fit instantanément plus dur.

Quel est le lien entre une erreur faite par un shérif et son travail de détective privé ? Aucun, bien entendu. Mais il n’est pas difficile de deviner quel bras long voulant se venger se cache derrière tout ça…

La mâchoire crispée, Veronica se tordait les mains nerveusement lorsqu’elle sentit quelque chose effleurer son pantalon. Elle baissa instinctivement la tête et éclata de rire face au spectacle : Back Up était assis bien sagement à ses pieds, la laisse dans sa gueule, usant d’un regard de cocker pour amadouer sa maîtresse. Veronica lui embrassa la tête.

"Comme papa, je ne sais pas résister à ce regard-là…"



* * *


La matinée touchait à sa fin lorsque Veronica pénétra dans les bureaux de Mars Investigations. A peine entrée, elle s’assit sur le sofa et, avec émotion, déballa avec précaution sa nouvelle acquisition. Il s’agissait d’une plaque métallique à son nom. La tête légèrement penchée sur le côté, son sourire avait une pointe de mélancolie. Certes, elle reprenait officiellement l’affaire familiale en parallèle à ses études, mais à quel prix ? Son arrivée au trône avait signifié la mort du roi son père… Elle finit par secouer la tête, se raisonnant : son père, tel le phoenix, n’était-il pas rené de ses cendres ?

Il faudra que je pense à l’appeler « chevalier du zodiaque » !

Elle se leva et, après avoir retiré les protections adhésives, elle fixa la plaque sur la porte, à l’emplacement précis où figurait préalablement le nom de son père. Elle recula d’un pas pour voir l’effet produit. Un sourire illumina son visage. Elle était fière. Oui, fière que le Castle ne soit pas parvenu à tuer le seul espace à Neptune où on ne s’arrêtait pas aux apparences… Toute à sa contemplation, elle ne remarqua pas une présence derrière elle.

« Bonjour, pourrais-je parler à M. Mars s’il vous plaît ? »

Veronica se retourna, surprise.
En face d’elle, une asiatique âgée d’environ vingt-cinq ans. Les traits gracieux, les yeux en amande, les lèvres délicatement dessinées. Une abondante chevelure noire tombant en flots harmonieux sur un corps frêle. La jeune femme se tenait bien droite, les mains jointes devant son ventre.
L’effet de surprise passé, le visage de Veronica se fendit en un large sourire.

« Veronica Mars, lui dit-elle en lui tendant la main, je suis la fille de Keith Mars. Je viens de reprendre l’affaire familiale. »

La jeune femme la regarda, abasourdie.

« Vous ? Mais vous semblez…
- Si jeune, oui je sais, on me le dit tout le temps, l’interrompit Veronica. Je me répète à chaque fois que, lorsque j’aurai quarante ans, je serai contente qu’on me rajeunisse ! »

La jeune femme sourit et se détendit.

« Shona Cho, articula-t-elle en serrant enfin la main de Veronica.
- Suivez-moi dans mon bureau, nous y serons plus à l’aise pour discuter de votre cas »

Veronica pénétra dans le bureau et invita sa cliente à s’asseoir d’un geste de la main, cordial et ferme à la fois.

« Je vous écoute, dit-elle en s’asseyant dans son fauteuil.
- Je viens vous voir au sujet de mon frère. »

Pitié, ne me dites pas qu’elle a peur qu’il la trompe…

« Il est mort » souffla Shona.

Veronica ravala sa salive et se reprocha sa mauvaise pensée.

« Je suis sincèrement désolée.
- Je vous remercie. »

Shona conservait une attitude très droite, mélange subtil de force et de dignité.

« Son corps a été découvert la semaine dernière. Il a été retrouvé dans la chambre de sa petite amie, Emma. Elle était morte elle aussi. »

Veronica plissa les sourcils et interrogea doucement sa cliente :

« Melle Cho, ne pensez-vous pas que votre affaire relève plutôt du département du shérif ?
- Le shérif ! s’exclama Shona dans un petit rire nerveux. Le shérif Van Lowe ! Mais pourquoi ai-je voté pour lui aux dernières élections ? Ah oui, c’est vrai, parce que mon frère me l’avait conseillé. Grand bien nous en a pris ! »

Devant la perplexité de son interlocutrice, elle s’expliqua :

« Les corps de mon frère et de sa petite amie ont été retrouvés dans un nuage de drogue. Le shérif a demandé une autopsie, qui a conclu à une overdose. Mais c’est impossible ! »

Shona avait hurlé ces derniers mots. Si raisonnable depuis le début de l’entretien, une colère sans borne semblait soudain la posséder. Veronica fut stupéfaite par ce changement d’attitude et son interlocutrice s’en rendit compte. Elle reprit une contenance et continua calmement, comme si rien ne s’était passé :

« Mon frère ne se droguait pas. Il ne pouvait pas se droguer. Il détestait ce genre de produits : ni cigarette, ni alcool, alors de la drogue ! « Mens sana in corpore sano » disait-il. »

Elle se pencha sur le bureau de Veronica et lui dit d’un ton suppliant :

« Vous devez m’aider Melle Mars… Mes parents… Mes parents sont brisés. Ils nous ont élevés du mieux qu’ils ont pu. Nous sommes issus d’un milieu populaire voyez-vous, et mes parents avaient beaucoup misé sur notre réussite. Mon frère était un élève brillant, vraiment brillant. Il était leur fierté. Et aujourd’hui, mes parents se pensent responsables de sa mort. Trop de pression…Mais je sais que ce n’est pas ça ! Certes, il avait un lourd poids sur ses épaules, mais pas suffisamment pour le conduire à détruire sa vie! "

Elle marque une pause, essoufflée. Elle se redressa et conclut dignement :

« Que mes parents aient au moins le bonheur de savoir que leur enfant n’est pas mort par leur faute. Qu’ils sachent au moins que leurs fils était un homme bien. Parce que Hamilton était un homme bien. »

Hamilton Cho…

Le visage de Veronica se défit. Bien sûr, pourquoi n’avait-elle pas fait le rapprochement plus tôt ? Après quelques secondes d’une réflexion rapide comme l’éclair, sa résolution était prise. Elle lui devait bien ça… Elle se leva et tendit la main à Shona.

« Je vais faire une enquête de routine, afin de vérifier que cette overdose est bel et bien une erreur d’autopsie »

Shona lui fit son plus beau sourire et lui serra frénétiquement la main. Son regard avait perdu de sa mélancolie, elle avait retrouvé ses yeux naturellement rieurs.

« Merci Melle Mars, merci… »

La belle asiatique se dirigea vers la porte et, avant de la franchir, sembla penser à un détail :

« Oh, votre prix est le mien bien entendu. L’argent n’est rien, seule la vérité compte »

Et elle sortit sans bruit. Veronica poussa un soupir et se lova dans son fauteuil.

Bon, comment je fais pour vérifier qu’une autopsie est exacte moi ? J’ai beau fouiller dans mes souvenirs de stage au FBI, rien de probant. Je ne vais tout de même pas devoir aller déterrer le mort pour refaire une analyse sanguine moi-même ! Bon, il ne me reste plus qu’à demander conseil à John Carpenter…

Elle prit son téléphone et composa un numéro.

« Allo papa ? Dis-moi, comment tu t’y prendrais toi pour vérifier qu’une autopsie a été correctement menée ? »

* * *


Générique



* * *


Au volant de son break, le visage à moitié caché par de grosses lunettes de soleil, Veronica écoutait « Time is running out » de Muse.

Un petit sourire en coin, elle battait la cadence à l’aide de son pied gauche et utilisait sa main droite afin de claquer des doigts. A l'arrivée des paroles, elle sentit monter en elle une force et une volonté farouches. Ses lèvres se mirent à remuer, mais aucun son n’en sortit. En revanche, sa tête se mit à balancer onduleusement de droite à gauche. Trop de choses à la fois, elle arrêta de claquer des doigts et se concentra sur le trajet. Sur le bord de l'autoroute, un panneau indiquait: "Los Angeles: 50 kilomètres".

Elle se sentait bien. Enfin le temps faisait son œuvre et dissipait les nuages : son père prenait son poste d’enseignant, Mars Investigations reprenait du service… Et elle allait chercher son ultime réconfort. Un nouveau panneau : « Lax Airport : 41 kilomètres »

Qu’est-ce qu’il avait pu lui manquer… Elle était si heureuse de le retrouver, de pouvoir enfin discuter avec lui des événements de la fin de l’année scolaire passée. Car après les péripéties liées au Château, elle avait dû rapidement rejoindre son stage au F.B.I. Elle n’avait même pas eu l’occasion de le remercier pour tout ce qu’il avait fait pour elle… Et pourtant… Qu’aurait-elle fait sans lui ? Rien, comme toujours depuis qu’elle l’avait rencontré.

Entrée de la batterie… Cadence du rythme… Seulement se laisser porter par le son diabolique… Seulement se laisser pénétrer par la colère.

Avec cette vidéo, elle avait tout perdu, encore une fois. Encore une fois, elle était devenue la paria, la bête de foire pointée du doigt par ses camarades. L’année dernière, elle avait eu peur. Elle avait contourné l’obstacle. Mais il n’en était plus question. Elle se battrait. Encore une fois. Toujours. Mais pour l’instant elle attendait le bon moment… Le bon moment pour quoi ? Pour l’explosion.

Début du refrain, la voix de Veronica retentit, énergique, forte, vibrante. Elle leur montrerait qu’il en fallait davantage pour la briser. Elle leur montrerait chaque jour, chaque heure, chaque minute. Elle rentrerait à Hearst la tête haute. Elle avait changé ; elle avait mûri ; elle avait grandi, tout simplement.

Toute à ses pensées, Veronica n’avait pas remarqué la jauge d’essence baisser dangereusement. Un signal lumineux rappela à l’ordre la conductrice étourdie. Elle regarda sa montre : 14h35. Il lui restait presque une heure avant que l’avion n’atterrisse, elle avait le temps. Elle s’arrêta à la première station essence et coupa le moteur. Le silence reprit ses droits et la jeune femme quitta son véhicule pour faire le plein. Elle entra dans la station service où cinq personnes attendaient leur tour afin de payer. Elle se rangea docilement au bout de la file et attendit. Quelques secondes plus tard, son portable retentit. Elle sourit en découvrant le numéro et décrocha :
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« Allo ?
- Héros à la rescousse ! s’enorgueillit une voix familière.
- Hiro ? Bof… Peter et Nathan sont plus sexy !
- Pardon ?
- Papa, il faudrait vraiment que tu développes ta culture télé… Il n’y a pas que les matchs de base-ball qui valent le coup tu sais !
- Peut-être que c’est toi qui devrais moins regarder les séries, j’ai l’impression que tu as un peu trop regardé « Bones »… Il y a plus intéressant que les autopsies dans la vie tu sais !
- Papa papa, répondit la petite blonde avec un soupir désespéré. L’intérêt de « Bones », ce n’est pas les cadavres… C’est David Boreanaz !
- Dois-je comprendre que ma petite enquête sur l’autopsie d’Hamilton Cho ne t’intéresse pas ? »

Veronica ne répondit pas, piégée à son propre jeu.

« Ah ah… Je me disais bien aussi ! triompha Keith avant de reprendre son sérieux. Bien, j’ai réussi à me fournir le rapport d’autopsie. J’ai vérifié : tout est en règle, pas de falsification. J’ai donc enquêté sur le médecin légiste, le Dr Jekyll…
- C’est une blague ? l’interrompit Veronica.
- Non Miss Hyde, pas le moins du monde… Donc, je me suis renseigné sur le Dr Jekyll et c’est un docteur extrêmement renommé, réputé incorruptible. Et j'ai pu juger un certain nombre de fois, du temps que j'étais shérif, que la légende était justifiée. Je crois qu’il faut te rendre à l’évidence : Hamilton Cho et son amie sont bel et bien morts d’une overdose…
- Effectivement, il n’y a pas de doute possible. Mais sa sœur, Shona, était tellement … sure d’elle ! Je vais quand même pousser un peu plus loin l’enquête.
- Rien d’illégal bien sûr ?
- Bien sûr ! Papa, je dois te laisser, ça va être mon tour de payer.
- Aucun problème. Tu me raconteras tes retrouvailles ?
- Bien sûr ! A ce soir ! »

Veronica raccrocha et saisit son portefeuille. Soudain, elle fut bousculée par un jeune homme brun au charme ténébreux. Elle poussa un petit cri de surprise et fit tomber son portefeuille. Tandis qu’elle le ramassait, ainsi que la dizaine de pièces de monnaie disséminée dans le magasin, le jeune homme la dépassa et, grâce à un sourire charmeur, convainquit la caissière de le faire payer en premier. Le sang de Veronica ne fit qu’un tour et, tandis qu’il composait son code, elle lui agrippa le bras.

« Je ne vous dérange pas ? dit-elle en tentant de contenir sa colère et de rester un minimum courtoise.
- Eh bien à vrai dire, si, un peu… J’aurais besoin de mon bras afin de composer mon code vois-tu. Si tu pouvais patienter quelques instants avant d’arracher mes vêtements… »

Surprise et vexée, Veronica lâcha le jeune homme qui put composer son code. Elle poursuivit :

« Ca vous arrive souvent de profiter des jeunes filles innocentes ?
- Seulement des maladroites, parce que celles-là elles ne m’intéressent pas… » dit-il en relevant la tête, un sourire narquois aux lèvres

Veronica rougit un peu mais tenta de masquer son trouble en ripostant :

« Oh, je vois… Vous êtes un Mac Cain !
- Pardon ?
- Vous savez bien : c’est ceux qui en parlent le moins… »

Le jeune homme récupéra sa carte et son ticket, puis se tourna vers Veronica. Il lui décrocha un sourire aussi ravageur qu’espiègle et, du bout de son index, il effleura le nez de la jeune fille.

« Mais qui te dit que je parlais de sexe ? »

Et il sortit de la station, laissant une Veronica rouge comme une pivoine.



* * *


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« Et puis si tu m’avais vu en uniforme le premier jour ! s’exclama Veronica. Tu aurais éclaté de rire ! Imagine Samantha Spade avec 20 centimètres en moins et des couettes en plus ! Ben oui, je pensais pas qu’on allait porter l’uniforme durant le stage, alors autant te dire qu’à partir du lendemain ça a été chignon, et jusqu’à la fin de l’été ! J’en ai encore mal aux cheveux ! »

Sur le trajet du retour de l’aéroport, Veronica piaillait, excitée d’avoir retrouvé son partenaire. A côté d’elle, Wallace paraissait ailleurs. Il avait changé : ses cheveux étaient rasés très court et il portait une petite barbe proprement taillée. Les yeux rêveurs, il regardait le paysage défiler à toute allure à travers la vitre. Veronica avait bien noté le silence de son ami.

« Fais pas ta tête Wallace, le taquina Veronica, j’ai même pas encore commencé à te parler de mes amours ! Là tu auras le droit de râler en disant qu’on a des conversations de filles ! »

Wallace ne réagissait toujours pas.

« Bon… » murmura Veronica en bougeant légèrement la tête, surprise et un peu déçue par le mutisme de son ami.

Néanmoins elle tenta une fois encore sa chance :

« Tu sais que tu devrais être un peu plus sympa avec ta BFF ? Parce que figure-toi que, lorsque je commencerai ma carrière, je gagnerai 55.000 dollars par an ! C’est pas génial ? »

Pour la première fois depuis le début du trajet, Wallace ouvrit la bouche :

« Oui, génial… Avec 55.000 dollars, tu pourrais payer une année de trithérapie à 150 africains malades du sida. Ou alors parrainer pendant un an 200 enfants afin de leur assurer santé et avenir. Et pourtant que vas-tu faire de cet argent Veronica ? T’acheter l’appareil photo dernier cri, c’est ça ? »

Veronica, bouche bée, tentait de rester concentrée sur la route. De telles paroles dans la bouche de Wallace, étaient … impossibles. Pourtant celui-ci reprit, d’une manière de plus en plus enflammée :

« J’ai vu des enfants mourir de faim en Ouganda V. Je les ai vus dans la rue, en train d’être enrôlés de force par le LRA. Et je les ai vus, dans nos centres, revenir meurtris, couverts de cicatrices, des membres en moins. Et tout ça ce n’est rien comparé à la misère psychologique de ces enfants. Certains n’ont que dix ans ! »

Il se calma un peu. Il tourna à nouveau la tête vers l’extérieur et conclut d’une voix glacée :

« J’ai vu tout ça V… Alors excuse-moi si tes enfantillages ne m’intéressent pas. »

Les yeux de Veronica se remplirent de larmes. La boule au ventre, elle conserva le silence jusqu’à la fin du trajet.



* * *


Toute l’après-midi, Veronica eut la sensation d’avoir reçu un coup de poignard dans le ventre. Elle avait baissé sa garde en retrouvant cet être cher. Tel Judas, il l'avait trahie au moment où elle s'y attendait le moins. Finie l’impression de contrôle et de force ; la voilà qui doutait, crispée, bouleversée. A dire vrai, ce qui la tourmentait le plus ce n’était pas les paroles de Wallace. Non, c’était ses paroles à elle. Elle se sentait tellement ridicule.

A quoi s’attendait-elle ? Wallace, en côtoyant la mort, avait donné un sens au mot « vie ». Et elle de quoi parlait-elle ? De dollars, d’uniforme et de couettes ?
Elle tapotait son bureau du bout de son crayon, se reprochant encore et toujours sa bêtise. Elle n’avait qu’une hâte : reprendre l’enquête sur Hamilton Cho pour se changer les idées.

Enfin sa montre indiqua 21 heures. Elle s’empara de deux trousseaux de clés et reprit sa voiture en direction de Hearst. A cette heure si tardive, le parking était presque désert.

Trêve scolaire mais pas de vacances pour le blues, ni pour les enquêtes… L’année scolaire n’a même pas encore commencé que me voilà à nouveau à risquer mon inscrïption universitaire… Bravo Veronica, bravo !

Elle sortit de son SUV et prit le chemin du campus. Elle tenta de marcher tranquillement pour ne pas éveiller l’attention, mais cette précaution se révéla inutile : elle ne croisa personne. La lumière crépusculaire créait un jeu d’ombres et de lumières inattendu, rendant le campus désert presque inquiétant. Oppressée, Veronica ne pouvait s'empêcher d'accélerer le pas au moindre bruit, au moindre bruissement d'ailes. Elle fut donc soulagée lorsqu’elle parvint enfin devant les bureaux de l’université. Elle sortit un jeu de clés et pénétra l’une d’entre elles dans la serrure. La porte s’ouvrit.

Pitié, que Weevil ne soit pas chargé de l’intendance ce soir… S’il apprend que j’ai fait un double de son jeu de clés du campus, je crois qu’il ne sera franchement pas content que je l’aie doublé… Il aime tellement que je vienne quémander son aide !

Elle se faufila dans les couloirs plongés dans la pénombre. A pas feutrés, elle arriva enfin devant une porte. Sur celle-ci était indiquée : Evelyn Foster, doyenne.

Elle a pris possession des lieux… Aurait-elle déjà pris la peine de faire changer la serrure ?

Mais la porte céda.

Mrs F. ne sait pas encore ce dont les étudiants de Hearst sont capables…

Après avoir jeté un coup d’œil aux alentours, elle pénétra dans le bureau. Elle passa devant la table de travail et marqua un temps d'arrêt. C’est donc ici qu’il avait été retrouvé… Elle essaya d’imaginer la scène, mais finit par secouer la tête afin de chasser ces obscures pensées. Elle se dirigea vers la pièce adjacente et plus précisément vers le casier contenant les dossiers d’élèves. Elle ouvrit le tiroir « C » et prit possession du dossier scolaire d’Hamilton Cho.

Presque aussi facile qu’au lycée… Sauf qu’à l’époque, Wallace et moi étions inséparables.

Son regard s’obscurcit. Elle claqua le tiroir et se dirigea vers la porte. Alors qu’elle avait la main sur la poignée, elle entendit des talons claquer dans le couloir et une voix résonner. Palpitations. Veronica eut un mouvement de recul et retourna précipitamment dans la salle des dossiers. La porte s’ouvrit et la lumière apparut. Veronica ne put s’empêcher de regarder discrètement par la porte.
Elle ne l’imaginait pas comme ça.
La nouvelle doyenne était une belle femme rousse, mince et élancée. Elle avait une cinquantaine d’années et portait avec une élégance naturelle un tailleur noir et un chemisier blanc.
Lorsque la porte s'ouvrit, Mrs Foster, au téléphone, fronça les sourcils et expliqua aussitôt l’objet de son mécontentement à son interlocuteur :

« Ca commence mal… Les femmes de ménage ont déjà oublié de refermer la porte après leur passage. Il va falloir que je mette les choses au clair avec le personnel, et rapidement. »

Effectivement, sa réputation de peau de vache semble lui aller comme un gant…

La doyenne ferma la porte et se dirigea vers son bureau. Elle ouvrit son cartable et commença à y ranger des dossiers.

« Bref, de quoi parlions-nous ? Ah oui, du week-end passé… Je voulais encore te remercier mon lapin, ce fut un des plus beaux moments de ma vie… »

Veronica se retint d’éclater de rire en entendant le petit nom d’amour qu’avait trouvé la doyenne à son compagnon.

« Et merci encore pour les fleurs que tu m’as faites livrer hier, elles sont splendides ! Je suis juste un peu déçue que tu n’aies pas écrit le mot toi-même mais bon… »

La doyenne se pencha vers un bouquet de roses rouges posé sur le rebord de la fenêtre pour en humer le parfum. Elle écoutait avec un petit sourire la réponse de son interlocuteur. Enfin elle reprit :

« Mais je sais bien, ne t’inquiète pas pour ça ! Bon eh bien je te fais des milliers de bisous mon gros lapinou d’amour et à demain ! » conclut la doyenne avant de reposer le téléphone avec tendresse et émotion.

Cette fois-ci, Veronica crut exploser de rire face au ridicule de la situation. Elle plaça les mains devant sa bouche et réussit ainsi à se contenir le temps que la doyenne ferme son cartable et sorte de la pièce. Lorsque le silence eut repris ses droits, Veronica put retirer les mains de sa bouche et laisser libre cours à son rire. Apaisée, elle prit le chemin de la sortie mais fut attiré par le bouquet de roses. Elle en huma à son tour le doux parfum et remarqua la carte. Sur celle-ci était noté : « Pour ma petite caille… Ton gros lapin » Veronica éclata à nouveau de rire.

Une caille et un lapin… Il faut que j’appelle le comité d’éthique, ces croisements ne me semblent guère légaux !

Mais son sourire s’effaça progressivement.

Je ferais mieux de me taire… Car, même si elles viennent de Bugs Bunny, elle au moins en reçoit des roses…

Elle caressa tristement un pétale de rose du bout des doigts.



* * *


Le clair de lune perçait à travers les rideaux fermés de la chambre de Veronica. En pyjama, allongée sur son lit, elle lisait le dossier scolaire d’Hamilton Cho.

Hamilton Cho… Lycéen brillant, étudiant exemplaire. Des A à tous ses partiels de première année… Alors comment expliquer la cascade de C et de D en deuxième année ? Une seule explication logique : la drogue. Ca collerait assez bien avec les remarques de ses professeurs : succession de phases d’indolence et d’agressivité. Sauf en latin : toujours des A, appréciations dithyrambiques de la part de son professeur, Mary Noddle… Il va falloir que je creuse cette piste. Car pour l’instant, tout ce que j’ai découvert risque de ne pas plaire à ma cliente…

Toute à ses pensées, Veronica eut un sursaut lorsque son téléphone se mit à sonner. Elle s’assit pour le récupérer sur la table de chevet, et sourit en découvrant le nom de son interlocutrice. Elle décrocha :

« Salut Monica ! » plaisanta la jeune détective.

A l’autre bout du fil, Mac sourit et enchaîna :

« Salut Rachel ! J’espère que je ne te dérange pas en plein défilé de mode ?
- Non, j’étais en plein câlin avec Brad, mais bon… Il attendra !
- Eh ! Dois-je te rappeler que tu es divorcée et qu’il s’est remarié avec Angelina Jolie ?
- Et alors ? Il m’a bien trompée avec elle, pourquoi ne la tromperait-il pas avec moi ?
- Parce que tu as de moins gros seins ?
- Peut-être, mais les miens sont vrais ! »

Les deux jeunes filles rirent de bon cœur et, reprenant son calme la première, Mac questionna plus sérieusement son amie :

« Alors, prête pour le déménagement après-demain ?
- Presque général Mac Arthur ! Plus que quelques broutilles à emballer, mais à la dernière minute : couette, ordinateur, brosse à dents…
- Petites culottes ? la coupa Mac.
- Non ça c’est bon, je mettrai la même pendant trois jours ! »

Nouvelle crise de rire entre les deux jeunes filles. L’été les avait extrêmement rapprochées. Wallace absent et injoignable, c’est Mac qui était devenue la confidente de Veronica au téléphone, les soirs où le stage avait été laborieux. Et c’est Veronica que Mac avait appelée les soirs où elle se sentait seule: Parker était définitevement retournée à Denver et l'été avait été fatidique au couple qu'elle formait avec Max. Elles s’étaient soutenues, créant ainsi une relation soudée ; elles espéraient désormais que leur collocation serait à l’image de leur amitié renouvelée : pleine de compréhension et d’humour.

« Bon, je ne t’appelle pas sans raison, tu t’en doutes bien… reprit Mac.
- Ah bon ? C’est plutôt mon genre ça pourtant ! plaisanta Veronica.
- Arrête un peu, on va jamais y arriver ! Bon, je voulais savoir si tu avais réussi à trouver de gros bras pour le déménagement… Parce que bon, ton père et Max sont bien gentils, mais ça risque d’être un peu juste quatre personnes tout de même ! »

Le sourire de Veronica s’évanouit. Les hommes étaient définitivement un sujet compliqué ces derniers temps. Néanmoins elle cacha son trouble en reprenant tout de suite :

« Je sais… Malheureusement, je n’ai pas encore trouvé. Mais je m’en occupe demain, promis.
- Ca marche. Tu me rappelles ?
- Oui. A demain !
- Bye »

Veronica raccrocha et, à l'aide sa télécommande, mit en marche sa chaîne hi-fi.« My old Friend » d’Emilie Simon se mit à résonner dans la chambre.
Veronica s’allongea à nouveau sur son lit, sur le ventre cette fois, les mains en dessous de la tête.

Trouver des gros bras… Facile à dire ! Mis à part mon père, quels hommes peuplent ma vie ? Wallace tout d’abord. Mais comment le rappeler après notre discussion de ce matin ? “My old friend, my old friend, you hurted me. It's funny cause in my mind I didn't see it coming from you” Donc Wallace, aux oubliettes pour le moment. Qui d’autre?

Le visage de Veronica s’assombrit un peu plus.

Logan… Il est certes endurant... Et gros bras, aussi… A moins qu’ils n’aient fondu pendant l’été. Car voilà deux mois que je ne l’ai pas revu. Pas depuis qu’il a cassé la figure de Gory à la cafétéria. J’ai composé une bonne dizaine de fois son numéro pendant l’été. Et à chaque fois j’ai raccroché. Qu’aurais-je bien pu lui dire ? Et puis lui non plus n’a pas donné signe de vie. Visiblement, il a pris au sérieux ma déclaration…

Cette déclaration, elle ne pourrait jamais l’oublier. Elle ne s’en serait pas cru capable. Et pourtant, elle l’avait fait, ce jour-là, dans la suite du Neptune Grand Hotel :

« Tu es sorti de ma vie. Pour toujours »

Veronica poussa un petit soupir.

Donc Logan, aux oubliettes. Qui d’autre ?

Le visage de la jeune détective s’assombrit encore un peu plus.

Piz ? Pas de nouvelles non plus. Enfin, pas depuis mon retour de stage.

Elle plongea à nouveau dans ses souvenirs…

Elle se revit une semaine plus tôt, à l’aéroport de Neptune. Elle récupérait son bagage sur le tapis tournant, tout en jetant des coups d’oeil à travers la baie vitrée, à la recherche du visage paternel qui lui avait tant manqué. Ayant récupéré sa valise, elle sortit et scruta à nouveau les parages. Toujours personne. Tout à coup, on lui tapota l’épaule. Elle se retourna en souriant. Piz était là, l’air gêné. Son sourire s’évanouit instantanément et Piz s’en rendit bien compte. Il haussa les sourcils et mit les mains dans les poches.

« Quel accueil ! » marmonna-t-il, mi-grincheux, mi-déçu.

Veronica lui adressa un petit sourire désolé et lui répondit doucement :

« Excuse-moi, je ne m’attendais pas à te voir, c’est tout.
- Ton père a eu un empêchement, il m’a demandé de venir te chercher »

Les deux jeunes gens étaient très gênés, ils regardaient ailleurs. Enfin, Veronica s’approcha de Piz pour l’embrasser mais, au même moment, je jeune homme qui ne s’était pas rendu compte de la démarche de la jeune fille, se pencha vers le sac, si bien qu’elle n’embrassa que sa tignasse brune. Piz se releva, surpris. Un silence s’installa.

« C’est ce qui s’appelle un acte manqué, finit par chuchoter Piz. Normal pour un été manqué… »

Il se saisit du sac et s’éloigna de Veronica, dépourvue.

Veronica sortit de sa rêverie. Elle était toujours allongée sur le ventre. Bercée par la musique mélancolique, elle ferma les yeux et s’endormit.



* * *


Veronica avait mal dormi. Sa nuit avait été peuplée du même rêve : de gros bras la poursuivaient et la frappaient. Ce cauchemar l’avait réveillée toutes les heures, si bien qu’à sept heures elle avait décidé de se lever et avait pris une douche brûlante pour se changer les idées. Elle avait passé une heure dans la salle de bain, s’occupant d’elle-même afin de se sentir bien. Elle s’était maquillée et avait choisi ses vêtements avec soin. Des vêtements qui lui rappelaient un jour particulier, un jour où elle s’était sentie vivante… Un jean. Un tee-shirt rouge. Une veste noire, certes un peu chaude pour la saison, mais qu’importait… Elle avait égaré l’écharpe, mais elle avait conservé les autres vestiges de cette journée comme des reliques. Ces vêtements, elle ne les avait jamais remis. Mais aujourd’hui, pour une raison inconnue, elle avait besoin d’un contact tactile qui la rassurerait…

Il était donc à peine huit heures du matin qu’elle sonnait déjà au 154, Hemingway Street.

Une chance qu’il n’y ait qu’une seule famille Noddle résidant à Neptune…

Une femme finit par ouvrir la porte. Ses cheveux châtains retenus par un chignon strict, elle portait une robe noire droite.

Rigueur est le maître mot…

« Bonjour Mrs Noddle, je me présente : Veronica Mars. Je suis détective privé. »

Et elle lui tendit une carte de visite. Mrs Noddle l’attrapa, les sourcils froncés, et la parcourut des yeux.

« Vous êtes…
- Un peu jeune pour être détective, oui je sais" l’interrompit Veronica.

Cette remarque commence à m’agacer. Combien d’années encore vais-je devoir la supporter ? Vivement mes premières rides !

Mrs Noddle se raidit.

« J’allais dire « la fille de Keith Mars » mademoiselle… » répondit sèchement le professeur.

Veronica, décontenancée et gênée, acquiesça. Mrs Noddle reprit :

« J’ai eu l’occasion de rencontrer votre père hier à l’université. Un homme charmant.
- Je vous remercie. Comme vous le savez donc sans doute, j’ai repris l’affaire familiale et j’aurais besoin de vous poser quelques questions sur un de vos élèves : Hamilton Cho. »

Le visage sévère de Mrs Noddle s’adoucit à l’entente de ce nom familier… Elle avala sa salive avant de répondre.

« Oui, j’ai appris ce qui était arrivé à ce pauvre garçon. Il était pourtant si gentil… Jamais je ne l’aurais pensé capable de se droguer… »

Voilà qui va dans le sens de ma cliente.

« Pourtant, les autres professeurs d’Hamilton Cho ne semblaient guère l’apprécier. Vous n’avez donc jamais eu de problème avec lui ?
- Non, jamais. C’était un étudiant modèle. Assidu et passionné par ma matière, le latin. »

Veronica fit une petite moue, assez perdue par cette image d’enfant parfait qui faisait pour la première fois son apparition dans le jeu. A son air contrarié, Mrs Noddle reprit :

« Je ne peux malheureusement pas vous en dire davantage. Je n’entretiens pas de rapport avec mes élèves en dehors des heures de classe. Mais si je peux vous aider en quoique ce soit, n’hésitez pas !
- Merci Mrs Noddle…
- Je vous en prie. »

Veronica fit demi-tour et Mrs Noddle referma la porte. Veronica entra dans sa voiture et, alors qu’elle allait démarrer, Mrs Noddle s’approcha d’elle en courant. Elle brandissait un bout de papier.

« Melle Mars, attendez ! »

Elle arriva au niveau de la voiture et, essoufflée, elle tendit le papier à Veronica.

« Je viens de me rappeler qu’Hamilton était très proche d’un autre élève en cours. Je vous ai noté son nom. Peut-être aura-t-il des informations intéressantes à vous dévoiler ? »

Veronica s’empara du papier et adressa un sourire reconnaissant au professeur qui lui avait semblé si austère au premier abord.

« Merci Mrs Noddle, je ne doute pas que cette information me sera très utile. »

Mrs Noddle hocha la tête et retourna chez elle, légère. Veronica sourit et déplia le papier. Elle prit son téléphone portable et composa un numéro.

« Bonjour, pourrais-je avoir l’adresse de Peter Taminy s’il vous plaît ? »



* * *


L’histoire se répète… Me voici à nouveau face à une porte qui me livrera peut-être la clé pour résoudre l’affaire Cho…

Rien ne bougeait cependant. Veronica frappa à nouveau. Toujours pas de réaction. Elle hésita à faire demi-tour, mais tenta une dernière fois sa chance. Cette fois-ci, du bruit se fit entendre dans l’appartement et elle entendit un vague « J’arrive » à travers la porte. Une minute plus tard, un jeune homme blond vénitien vint lui ouvrir. Torse nu, il portait un bermuda noir passé à la va-vite. Il se frottait les yeux. Veronica l’avait sans aucun doute réveillé.

Décidemment, le passé me poursuit aujourd’hui…

« Peter Taminy ?
- Oui, grogna le séduisant jeune homme mal réveillé.
- J’aimerais te poser quelques questions. J’ai été engagée par Shona Cho pour enquêter sur la mort de son frère, Hamilton. »

Le jeune homme arrêta de se frotter les yeux, ébahi.

« Ham est mort ? »

Oh oh… Bravo Veronica. Visiblement, tu devais être très fatiguée le jour où on t’a appris à annoncer un décès cet été…

« Entre »

Le jeune homme laissa passer la jeune fille qui pénétra dans le studio. Un véritable capharnaüm. Peter retira quelques vêtements traînant sur le lit et invita Veronica à s’y asseoir d’un geste de la main. Elle faillit refuser, et finalement s’exécuta. Un jour de stage où elle était visiblement mieux réveillée, on lui avait appris qu’il ne valait mieux pas provoquer les témoins…

« Je fais du café. Tu en veux une tasse ?
- Merci. »

Le jeune homme se dirigea vers la cuisine américaine et, tout en faisant chauffer de l’eau, interrogea Veronica :

« Comment est-il mort ?
- Apparemment, d’une overdose.
- Il fallait s’en douter. »

Veronica entrouvrit la bouche de surprise.

« Comment ça ?
- T’es pas au courant ? Ca faisait des mois qu’Ham se droguait. C’est d’ailleurs comme ça qu’il avait rencontré sa copine, Emma. Ils avaient le même dealer. »

L’eau bouillait. Peter la versa dans deux grandes tasses et y versa quelques grains de café soluble. Il tendit l’une d’elles à Veronica.

« Désolé, j’ai pas de cafetière.
- Ca ira très bien. »

Il s’assit sur le lit et Veronica recula un peu. Elle posa la tasse bouillante par terre et fit part de ses interrogations au jeune homme :

« Mais je ne comprends pas… Pendant toute mon enquête, j’ai eu l’impression d’entendre parler de deux personnes différentes. Sa sœur et Mrs Noddle parlent de lui comme d’un ange. Toi et ses autres professeurs comme du diable...
- Peut-être parce que le diable n’est ni plus ni moins qu’un ange déchu ? sourit Peter. Plus sérieusement, Ham était un garçon très bien, un « ange » comme tu dis. Mais les derniers mois, il délirait, il répétait sans cesse qu’il « culpabilisait ». A cause de quoi ? Je n’en sais rien… Toujours est-il qu’il a fini par se droguer. Il devait sans doute trouver une certaine forme de réconfort dans l’Angel Dust… »

Veronica fronça les sourcils et Peter s’expliqua :

« Tu ne connais pas ? C’est un album de Faith No More… Ca veut dire « poussière d’ange »… La drogue quoi.
- Oh… Décidemment, les anges me poursuivent aujourd’hui !
- Même Cupidon ? risqua Peter, avec un petit sourire à la fois explicite et gêné.
- Surtout Cupidon, répondit Veronica, encore plus embarrassée que lui.
- De toute façon, je n’aime pas les anges… répliqua en souriant Peter, visiblement pas du genre rancunier.
- Moi non plus, rit Veronica, soulagée par la réaction du jeune homme.
- Nous sommes donc « ejusdem generis » ! conclut Peter, dont le sourire s’effaça aussitôt. Ham répétait constamment cette citation. C’est de Cicéron.
- Qu’est-ce que ça… »

Mais Veronica fut interrompue par la sonnerie de son téléphone.

« Excuse-moi un instant. »

Elle décrocha.

« Bonjour Melle Cho.
- « Melle Cho » ? Shona, je préfère. Nous avons le même âge, on ne pourrait pas se tutoyer ?
- Si tu veux Shona. Justement, j’allais t’appeler. Tu pourrais passer à l’agence, j’ai du nouveau.
- Bien sûr ! Mais dans une demi-heure maximum, j’ai un rendez-vous ensuite.
- J’y serai. A tout de suite »

Elle raccrocha et s’adressa à Peter.

« Désolée, je dois y aller.
- Je savais que j’aurais dû investir dans une cafetière… »



* * *


A peine quinze minutes plus tard, Veronica pénétrait dans les locaux de Mars Investigations. Elle jeta négligemment son sac sur le canapé et alla droit dans la pièce adjacente. Elle alluma son ordinateur.

Quelques minutes de répit, ce n’est pas du luxe… Et puis il vaut mieux que je me calme avant d’annoncer à Shona qu’elle va débourser 500 dollars pour rien, puisque son frère est bel et bien mort d’une overdose.

Elle ouvrit sa messagerie et découvrit avec plaisir que le mail qu’elle attendait depuis des jours lui était enfin parvenu : Wendy, une collègue du FBI, lui envoyait les photos des soirées passées entre stagiaires l’été passé. Veronica téléchargea le fichier et commença à parcourir les clichés, avec un sourire heureux et mélancolique à la fois. Toutes ces photos lui rappelaient de merveilleux moments, mais les êtres qu’elles immortalisaient lui manquaient cruellement. Veronica n’était pas du genre à s’attacher rapidement ; mais le huis clos du stage avait vite lié les stagiaires entre eux. Soudain, une photo attira son attention. Elle les présentait, elle et Piz, l’un à côté de l’autre lors d’une des premières soirées estivales. Ils avaient tous deux les bras croisés et s’évitaient du regard.

Voici une photo que je désirerais oublier… Tout comme ce week-end-là en général… Le seul où Piz soit venu me rendre visite en Virginie…

Les souvenirs remontèrent…

Ce jour-là, Piz était arrivé en avion de Neptune. Veronica leur avait réservé une chambre d’hôtel, simplement coquette mais peu coûteuse. Elle n’avait pas eu le choix : il était interdit de recevoir dans le dortoir des stagiaires. A peine arrivés dans la chambre, Piz avait jeté son sac et, le sourire aux lèvres, avait enlacé Veronica. Elle s’était raidie, mais le jeune homme n’y avait pas prêté garde et avait commencé à l’embrasser. Sur la bouche, d’abord. Puis dans le cou. Ses lèvres commençaient à descendre dangereusement, et, n’y tenant plus, elle l’avait tout à coup repoussé.

« Je ne peux pas. Excuse-moi… »

Surpris, Piz avait néanmoins tâché d’être compréhensif et avait demandé :

« Pourquoi ?
- C’est difficile à expliquer… Notre premier câlin a été… Tellement… »

Elle avait hésité sur les mots. Comment exprimer ce qu’elle ressentait sans le blesser ? Elle s’était finalement décidée :

« Tellement… Source de problèmes… Tu sais, avec le Castle, tout ça… »

Elle avait dû mal choisir ses mots car Piz avait été blessé.

« Et donc ? Que dois-je comprendre ? avait-il demandé. Que désormais notre occupation principale sera de se regarder dans le blanc des yeux ?
- Je n’ai pas dit ça… J’ai juste besoin d’un peu de temps.
- Veronica, ne leur fais pas le plaisir de les laisser te contrôler. Tu dois oublier…
- Mais comment veux-tu que j’oublie Piz ? s’était-elle emportée. Je dois sans arrêt contrôler mes arrières, je ne suis et ne serai jamais plus en sécurité ! J’avais passé un marché avec eux et ils ne l’ont pas respecté : ils ont vendu mon père le jour de l’élection, et il a perdu son poste… Ils ont envoyé un virus sur mon ordinateur, et j’ai perdu toutes les vidéos compromettantes sur le disque dur externe ! Ils ont même été jusqu’à voler la liste que j’avais donnée à Nish et ils l’ont menacée ! Du coup, même si je lui donnais la mienne, elle ne la publierait pas… Ma liste Piz, c’est la seule chose qui leur fasse encore assez peur pour me laisser tranquille… Mais pour combien de temps encore ? Je ne peux pas oublier Piz, je ne peux pas ! Je songe à cette vidéo chaque jour, chaque heure… Alors comment oublier ?
- Et comment te sentir bien dans mes bras hein ? ironisa-t-il. Peut-être que tu devrais changer de partenaire… Peut-être que celui-là ne te rappellerait pas de si mauvais souvenirs… »

Ces mots l’avaient blessée, elle était partie en claquant la porte. Elle l’avait rappelé dans la soirée, pour savoir s’il voulait venir à la soirée entre stagiaires. Il était venu, certes. Mais n’avait pas décroché un sourire de la soirée, la mettant mal à l’aise au possible…

Veronica revint peu à peu au monde réel… Et, pour la première fois depuis l’été, elle vit les choses sous un angle nouveau.

Comment puis-je blâmer Piz ? Tout ce qu’il désirait, c’était être avec moi… Et moi, qu’est-ce que je voulais ce jour-là ? Le punir ? Mais le punir de quoi ? Il n’y est pour rien, il est victime de la situation lui aussi… Qu’est-ce que tu veux Veronica ? Mais qu’est-ce que tu veux ?

Elle regarda intensément l’écran. Finalement, elle se leva et retira sa veste, définitivement trop chaude pour la saison. Puis elle alla chercher son sac et en sortit son portable. Le cœur palpitant, elle composa un numéro et tomba sur une messagerie.

« Bonjour… Je sais que je n’ai pas donné beaucoup de nouvelles ces derniers temps, mais je voudrais rattraper ça… J’emménage demain avec Mac. Si tu veux nous aider, je t’attendrai chez moi à huit heures. Il y aura des bières à volonté ! J’espère à demain… »

Elle raccrocha, le souffle un peu court. Ces quelques phrases lui avaient coûté, elle n’était pas du genre à faire le premier pas. Mais là…

« Bonjour Veronica ! »

Veronica se retourna, surprise.

« Oh ! Bonjour Shona, tu m’as fait peur !
- Excuse-moi. Alors, tu as du nouveau ?
- Suis-moi s’il te plaît… »

Après que les deux jeunes filles se soient confortablement assises dans le bureau, Veronica prit une grande inspiration et commença :

« Bien. Mon enquête a porté ses fruits Shona, mais les conclusions risquent de te déplaire. L’autopsie s'est révélée exacte : Hamilton est bel et bien mort d’une overdose. Il se droguait depuis plusieurs mois… »

Le visage de Shona se déconfit, mais elle ne répondit rien. Veronica lui relata alors précisément le déroulement de l’enquête, finissant par son entrevue avec Peter Taminy. Lorsqu’elle eut terminé, Shona resta silencieuse un moment. Le regard dans le vide, elle réfléchissait. Enfin, elle fit part à Veronica de l’objet de ses méditations :

« Je te crois. Ton enquête est sans faille, et tous les signes étaient là, j’étais juste trop aveugle pour les percevoir. Mais ce que je ne comprends pas, c’est ce qui a bien pu pousser Hamilton à se droguer. Quelle est cette chose qui le faisait se sentir si coupable, au point de sacrifier son avenir ?
- Je ne sais pas Shona…
- Alors découvre-le Veronica. J’ai un peu d’argent de côté, je paierai. Mais tu dois découvrir ce qu’il a fait. J’ai besoin de connaître la vérité. »

Elle se tut un instant, bouleversée. Puis elle reprit :

« J’ai l’impression de ne pas avoir connu mon frère, d’avoir vécu aux côtés d’un inconnu pendant toutes ces années… Hamilton était mon cadet de seulement deux ans, nous étions extrêmement proches. Pourquoi ne s’est-il pas confié à moi ? Pourquoi ? Je dois savoir… »

Voilà des mots que j’ai prononcés plus d’une fois… La tâche s’annonce rude, mais ai-je le choix ?

« Je vais continuer mon enquête Shona. Mais ça risque de prendre un peu de temps… Je t’appelle dès que j’en sais plus. »

Shona adressa un sourire reconnaissant à Veronica. Elle ne pouvait plus parler. Elle se contenta donc de hocher la tête et sortit. Veronica pencha la tête en arrière sous le poids de l’émotion.

Vous ne trouvez pas ça ironique vous que ma première véritable affaire en tant que détective privé me renvoie à mes années de lycée, là où tout a commencé ?

Elle se revit dans le salon des Kane, trois ans plus tôt. Elle était assise sur un canapé, à côté d’Hamilton et de son père, Jo. La semaine qui avait précédé, elle avait aidé une 09’ers prétentieuse, Sabrina Fuller, à découvrir qui la harcelait et l’empêchait ainsi de réviser. Et Sabrina aussi était là, sur le canapé d’en face, assise près de sa mère. De l’autre côté se trouvaient Jake, Céleste et Mr Clemmons. Jim, le père d’Hamilton avait pris la parole le premier :

« Mon fils n’a jamais eu de vraie chance. Je ne lui ai pas donné les mêmes avantages que ceux avec qui il est en compétition.
- Vous voulez nous faire croire qu’engager un détective pour harceler ma fille est acceptable sous prétexte que nous avons de l’argent ? s’était agacée la mère de Sabrina.
- Mais mon fils n’a rien à voir là-dedans ! Il a travaillé très dur et je crois qu’il mérite vraiment…
- Ecoutez, les avait interrompus Jake Kane, je trouve ça déplorable, mais étant données les circonstances, et en partant du principe qu’Hamilton et Sabrina finiront l’année à égalité, nous sommes d’accord pour partager la bourse en deux cette année. Si bien sûr c’est acceptable pour chacun de vous…

Elle se souviendrait toujours du regard qu’avait eu Hamilton à ce moment-là : plein d’espoir…

« Non, avait tranché la mère de Sabrina. L’honneur d’être la meilleure élève revient à ma fille et la bourse également.
- Mrs Fuller, s’il vous plaît, avait supplié le père d’Hamilton.
- Il y a un accord que j’accepte de passer, avait alors annoncé la mère de Sabrina. Ce jeune homme ne va plus participer à la compétition, et on n’entamera pas de poursuite.
- Mrs Fuller, est-ce là la seule solution que vous envisagez ? avait alors demandé Mr Clemmons, assez outré. Ne pourrait-on pas…
- Non, je me retire, l’avait coupé Hamilton avant de se lever. C’est comme ça…
- Hamilton, s’était écrié son père, non non ! »

Elle n’avait pas pu s’empêcher d’intervenir. Tout cela était tellement injuste… Et elle en était la responsable. Elle s’était levée et lui avait déclaré :

“ Hamilton, c’est ridicule. Elles ne peuvent pas te forcer à te retirer.
- Pourtant elles l’ont fait… »

Veronica reprit ses esprits et releva la tête.

Ce jour-là, Hamilton a perdu toute chance de vivre ses années estudiantines de manière aisée… Et pourtant il s’en est sorti. Cet élève brillant a décroché une autre bourse, certes moins importante, mais une bourse quand même… Mais au revoir Oxford, bonjour Hearst. Il a fallu rester chez papa maman pour avoir de quoi manger… Dont beaucoup de pizzas... Mais au fait !

Veronica se redressa et se dirigea vers le coffre-fort de l’agence.

Un étudiant brillant… Voilà qui aurait pu intéresser le Castle, d'autant plus que Jake Kane le connaissait ! Si jamais il faisait partie du Castle, peut-être leur aura-t-il dit ses plus vilains secrets ?

Elle composa le code et sortit le précieux document de son écrin. Elle fureta la liste alphabétique et s’arrêta à la lettre « C ». Puis à la lettre "H". Elle poussa un soupir de déception.

Pas de Hamilton Cho parmi les membres du Castle… Ca aurait été trop simple, bien entendu Veronica… Non, vraiment, cette nouvelle affaire s’annonce ardue…



* * *


Le lendemain matin, Veronica se leva aux aurores. La veille au soir, son père lui avait annoncé qu’il ne pourrait finalement pas l’aider à emménager, la doyenne ayant précipitamment avancé la prérentrée des professeurs d’une journée.

Certainement une dégustation de civet organisée à la dernière minute…

Elle avait donc dû se lever plus tôt pour remplacer le déménageur lui faisant défaut.

D’autant plus que Gros Bras n’a pas donné de nouvelle depuis mon appel…

Après s’être préparée et avoir pris son petit-déjeuner, elle s’était attelée à l’empaquetage des derniers colis : ordinateur, couette, brosse à dents, petites culottes… A huit heures, elle avait enfin terminé. Enfin le croyait-elle… Car en allant dans la salle de bains, elle tomba sur les vêtements qu’elle avait mis la veille, ces reliques d’antan dans lesquelles elle s’était sentie si bien… Elle s’en empara et les contempla en silence un moment, jusqu’à ce que Back Up se mette à aboyer. Quelques secondes plus tard, on frappa à la porte. Veronica donna une petite tape amicale à la brave bête et ouvrit légèrement. Lorsqu’elle aperçut qui la demandait, un sourire illumina son visage et elle ouvrit grand la porte.

« J’espérais que ce serait toi… »

Piz, les mains dans les poches, fut ému par le sourire de Veronica, mais tenta de le cacher.

« Tu m’as demandé un coup de main, je suis là. Même si je ne te sers que de déménageur, c’est déjà ça… »

Le sourire de Veronica se crispa un peu mais elle se ressaisit aussitôt. Elle s’approcha timidement de Piz, les mains dans les poches elle aussi, et le regarda droit dans les yeux.

« Tu ne me sers à rien du tout, finit-elle par chuchoter. C’était juste une bonne occasion pour te revoir… »

Piz eut un petit sourire tendre. Veronica poursuivit :

« Est-ce que tu accepterais que je fasse autre chose que te regarder dans le blanc des yeux ? »

Le sourire de Piz se fendit un peu plus et il baissa la tête une seconde pour cacher le rouge qui lui montait aux joues. Si on lui avait dit ça la veille au matin…
Alors Veronica sortit les mains de ses poches et, les lui passant délicatement autour du cou, elle s’approcha de lui et l’embrassa doucement. Piz retira à son tour les mains de ses poches et enlaça Veronica par la taille. Leur baiser fut un mélange de fougue et de tendresse, c’était un baiser de retrouvailles incertain, tel leur avenir. Lorsque enfin leurs lèvres se séparèrent, ils restèrent encore front contre front quelques instants. Finalement Veronica releva la tête et plaisanta :

« Ce qui ne t’empêche pas de m’aider à porter les cartons jusqu’à la voiture ! »

Piz sourit et, saisissant un carton à côté de la porte d’entrée, prit la direction de la sortie. Il passa devant Veronica et lui fit des papouilles dans le cou. Elle gloussa et rougit un peu. Elle le regarda droit dans les yeux mais son sourire s’évanouit soudain. L’arcade du jeune homme était lacérée par une cicatrice relativement profonde. Piz remarqua la surprise de Veronica et l'interrogea :

« Tu ne l’avais pas encore vue ? C’est un peu normal : lorsque je suis venu en Virginie, mon œil était encore tuméfié, et à l’aéroport on ne s’est pas vraiment regardé dans les yeux… C’est un souvenir des "conséquences" de la vidéo. Tu vois, moi aussi ça me marquera à vie… »

Il sourit et l’embrassa tendrement sur la joue. Pas une pointe de méchanceté dans sa voix, il avait tout simplement énoncé une vérité… Cela toucha Veronica qui le suivit du regard quelques instants, puis retourna dans la salle de bain. Elle empoigna les vêtements de la veille et, les regardant une dernière fois, les jeta dans la poubelle.

Toi, aux oubliettes…



* * *


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Les rayons du soleil commençaient à peine à réchauffer les membres refroidis des Gros Bras. Aux alentours de neuf heures, quelque part dans le quartier des 09’ers, une dizaine de déménageurs transportait des cartons depuis deux énormes camions jusqu’à l’intérieur d’un loft refait à neuf. Ils se dépêchaient, sous les cris et menaces d’une architecte excentrique qui vociférait des ordres en remuant les bras dans tous les sens. Face au spectacle, Logan était allongé sur une des deux chaises longues recouvertes d’un linge bleu marine. Armé d’un couteau, il découpait une pomme qu’il dégustait morceau par morceau, tout en souriant face au divertissement que lui offrait sa décoratrice d’intérieur personnelle. Soudain, Dick fit son apparition. Surexcité, il s’assit sur la deuxième chaise longue. Il riait tout seul, visiblement bien content de sa nuit. Logan, sans prendre la peine de tourner la tête en sa direction, lui fit remarquer :

« Je te ferais signaler qu’on avait rendez-vous à huit heures…
- Pour quoi faire ? Dingo a l’air de très bien s’occuper de tout… répondit Dick en désignant la décoratrice en train de s’époumoner contre un déménageur chargé d’une énorme sculpture sur le dos et qui ne marchait pas suffisamment vite à son goût.
- On ne sait jamais.
- Hé ! « La vie est trop courte », t’as oublié ? Et je peux te dire que ça valait la peine d’arriver en retard ! »

Il ne tenait plus en place, visiblement très fier de ce qu’il allait annoncer. Néanmoins, Logan ne répondit rien. Cela agaça passablement Dick, n’étant pas parvenu à créer l’impatience escomptée. Enfin, il se pencha vers Logan et lui annonça sur le ton de la confidence :

« J’ai un secret. Un super secret… »



* * *


Au même moment, dans un quartier nettement moins huppé de Neptune, sur le bord de plage, deux voitures longeaient la marina. L’une d’entre elles venait du nord, l’autre du sud. Elles finirent par atteindre en même temps une coquette petite maison bleue et blanche dont les rideaux du premier étage étaient fermés. Sur le mur à côté de la porte d'entrée était accrochée une pancarte : « Appartement à louer ». Les deux voitures s’arrêtèrent l’une en face de l’autre et leurs passagers respectifs en sortirent : Veronica et Piz d’un côté, Mac et son petit frère de l’autre. De loin, Mac cria à sa nouvelle colocataire :

« Wouah ! Quel synchronisme !
- C'est beau hein? » répondit Veronica en riant.
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Garçons et filles prirent chacun un carton dans leur coffre et se rejoignirent devant le petit portillon. Il signalait le début de la résidence dans laquelle les deux jeunes femmes partageraient désormais un appartement. Veronica regardait Mac ; elle semblait visiblement contrariée, mais gardait le silence. Mac finit par lui demander :

« Quoi ?
- Eh bien je me demande quand tu vas enfin poser ce carton. Comment me porter à l’intérieur de l'appartement sinon ?
- Eh ! Nous ne sommes pas mariées que je sache ! répondit Mac en riant.
- Ce n’est pas faute d’espérer pourtant… soupira Veronica. Mais de toute façon, je te le répète : pas de sexe avant le mariage !
- Vraiment ? répondit Mac avec un clin d’œil et en désignant Piz.

Veronica lui tira la langue et, se tournant vers son petit-ami, conclut avec un petit soupir :

« Mais qu'est-ce qui m'a pris d'accepter cette collocation ! »

Piz, Veronica et Mac rirent tandis que le petit frère de cette dernière, un énorme paquet dans les bras, rouspéta un peu :

« Dis donc les filles… Je suis pas une chochotte, mais c’est lourd !
- Pardon chochotte, le taquina Mac en lui ébouriffant les cheveux, on y va ! »

Elle ouvrit le portillon et se dirigea vers la porte d’entrée qu’elle ouvrit. Le sourire au lèvre, elle pénétra à l'intérieur, suivie de près par son frère et Piz. Restée seule à l’extérieur, Veronica referma le portillon et se dirigea vers l'entrée. Elle observa la pancarte « Appartement à louer », qu'elle décrocha et regarda longuement. Petit à petit, un sourire radieux naquit sur ses lèvres rosées. Elle releva la tête et, observant les alentours, se laissa envahir par un sentiment de bien-être reposant. Une joie douce et profonde.

Une nouvelle vie commence…


Episode écrit par Hermione


Dernière édition par Sam Shamalow le Lun 18 Oct 2010 - 23:14, édité 1 fois

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Fanfiction Véronica Mars Saison 4 - 13 épisodes Empty Re: Fanfiction Véronica Mars Saison 4 - 13 épisodes

Message par Invité Lun 18 Oct 2010 - 12:52

Episode 2
par Vertigo trouvée ici
:
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4.02 Invisible Women


* * *

Note de l'équipe: dans cet épisode, vous trouverez les dialogues en italique et les voix-off en gras.

>> Vous pourrez réagir [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] à la fin de votre lecture.

Bonne lecture!
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Installées sur le canapé de leur salon, Veronica et Mac cogitaienten silence depuis quelques minutes. Leur tasse de café posée sur latable basse refroidissait doucement. Mac, une feuille dans les mains,se gratta la tête.- Je ne vois pas comment on peut s’en sortir seules, grimaça Mac.A ces mots, Veronica se laissa choir contre le dossier du sofa etsoupira. Comme s’il avait senti que quelque chose ne tournait pas rond,Back Up quitta le palier pour rejoindre sa maîtresse. Il s’assit à sespieds et posa sa tête sur les genoux de Veronica. Elles venaient à peine d’emménager que déjà les problèmes lesguettaient. Un sentiment certain s’empara d’elle. Cette année allaitencore être épique. Mais à quoi tu t’attendais d’autre au juste, Veronica ? Une multitude de factures en tout genre jonchait la table basse.Veronica se saisit de la feuille couverte de calculs savants qu’ellesavaient élaborée ensemble quelques minutes plus tôt et la déchiffra unenouvelle fois. - On va vraiment devoir payer 120 dollars par mois en plus du loyer ? s’inquiéta Veronica.J’en ai bien peur, grimaça son amie en reprenant la factureprévisionnelle d’eau. Je crois que c’est la seule solution. On n’a pastellement le choix. Il faut qu’on trouve quelqu’un.- J’imagine que tu as raison, murmura Veronica. - A moins que tu veuilles retourner vivre chez ton père, se marra Mac. L’idée n’était plus envisageable. Elle avait désormais un job à partentière et elle avait pris la décision de devenir indépendante. Tousces efforts ne devaient pas être réduits à néant maintenant. Surtoutqu’elle avait dû se battre avec son père pour obtenir la garde de BackUp. A cette pensée, Veronica sourit et donna une tape affectueuse sur le flanc de son chien. - Ok ! lança-t-elle finalement. Mais tu t’occupes de l’annonce ! Elle se leva aussitôt du canapé et porta sa tasse dans la cuisine. - Alors celle-là je ne l’avais pas vue venir, râla Mac devant sa naïveté. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Les cours avaient maintenant bien commencé. Mais en traversant lecampus, Veronica put immédiatement distinguer les différentescatégories d’étudiants. Ceux de première année se démarquaientincroyablement des autres. Anxieuses de ne pas trouver la salle decours avant l’heure, les petites abeilles s’agitaient dans tous lessens, dans un seul et unique but : obéir aux ordres de la reine. Al’inverse, les gros bourdons, eux, étudiants des années supérieures,flânaient en profitant encore du soleil. Freesbee, magazine, lunettesde soleil, crèmes autobronzantes, romans… Il y en avait pour tous lesgoûts.Le sourire aux lèvres face à ce spectacle digne d’un scénario d’American Pie,Veronica admirait la nonchalance dont faisait preuve tout ce joyeuxmonde. Il n’y avait pas à dire. La fac était un univers bien à part. Elle pénétra enfin dans les bâtiments de Venice Hall et grimpa lesescaliers. Elle dut à maintes reprises s’écarter pour ne pas êtreheurtée par des garçons chahuteurs et parvint enfin à l’étage souhaité.On devait préparer une soirée car l’ambiance était déjà au rendez-vous. - Hey poupée ! l’interpella-t-on. Tu fais quelque chose ce soir ? Elle s’arrêta dans son élan et se retourna doucement vers la voix.Un type en tenue décontractée et à la coupe de cheveux soignée, setenait sur le palier d’une des chambres et la dévisageait. Engrimaçant, elle chercha à savoir si c’était bien à elle qu’on venait des’adresser. - Pardon ?- On organise une petite soirée pour rassembler les nouveaux et lesanciens. Je pourrais te faire découvrir le campus si tu veux,ajouta-t-il en souriant l’air entendu. Veronica haussa les sourcils, scotchée. Alors depuis tout ce temps, j’aurais réussi à préserver mon innocence ? C’est papa qui va être content !
- Tu étudies quoi ? Je pourrais peut-être t’aider, poursuivit-il sans la laisser en placer une. Il venait de se rapprocher un peu en roulant des mécaniques. - Criminologie.- Wow, lança-t-il en mimant un mouvement de recul. Ca rigole pas. - Pas trop, non.
- Il paraît que le nouveau prof de crimino est un idiot. Tu vas pas t’amuser cette année. Veronica se força à sourire. La situation devenait assez drôle en fait.- Vraiment ? Je doute pourtant que tu aies beaucoup d’amis dansun de ces cours. Tu as entendu ça durant une de tes soirées derencontre entre « anciens et nouveaux étudiants » ?- Hey ça va, moi ce que j’en dis…- Justement, se marra-t-elle, tu causes trop !- On dirait bien que tu n’as pas misé sur le bon cheval, Josh ! les interrompit une voix derrière elle. Veronica ferma les yeux une seconde et soupira en reconnaissant Logan.Il la dépassa et se plaça entre Josh et elle.- Tu viens de tomber sur la pouliche la plus récalcitrante de Hearst, informa-t-il Josh. C’estpas ce soir que tu remporteras la course ! A moins que tu ne sois lejockey le plus mal fringué et que tu portes la raie sur le coté… Logan détailla son camarade de la tête au pied. - Non, t’es vraiment pas son style ! conclut-il avec une tape sur l’épaule. Josh rit aux éclats et leur tourna le dos pour rejoindre sa chambre.Logan haussa aussitôt les sourcils, un sourire narquois sur les lèvres,avant de suivre son acolyte.- Hey Logan, tu comptes battre à nouveau le record ce soir ?? hurla un étudiant au bout du couloir.- Compte sur moi, répliqua l’intéressé. Veronica secoua la tête et reprit son chemin sans perdre de temps.Décidément, je ne regrette rien !Un couloir plus loin, le calme était presque revenu. Alorsqu’habituellement Wallace et Piz laissaient leur porte grande ouverte àcette époque de l’année, aujourd’hui elle était bel et bien close. Latradition était-elle rompue ?Veronica frappa trois coups enjoués à la porte et entra sans attendre de réponse.- [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ! claironna-t-elle en imitant Robin Williams.- Ah, c’est toi. Elle découvrit Wallace couché sur son lit, en train de lire un bouquin.- Alors quoi ? On ne fait pas connaissance avec ses nouveaux voisins ? demanda Veronica interloquée.- Je ne suis pas d’humeur.- Piz n’est pas là ? demanda-t-elle pour tenter de commencer la conversation.- En cours. Ca n’allait pas être facile ! - Tu voulais quelque chose ? demanda-t-il en posant son livre sur ses genoux.- Pas vraiment. Juste t’inviter à prendre un café, sourit-elle.- J’ai du retard à rattraper, grommela-t-il en se levant du lit pour attraper ses manuels et les enfourner dans son sac à dos. Au fond, Veronica se doutait qu’il refuserait. Depuis son retourd’Ouganda, il n’était plus le même et passait son temps seul. Ellen’arrivait même plus à le faire sourire. - Juste un café, le supplia-t-elle en joignant ses deux mains en signe de prière.Wallace la regarda un instant puis enfila son sac sur son épaule. Ilfit enfin un signe de la tête en direction de la porte. Il abdiquait.C’était un premier pas. Au Starbucks, le monde se pressait au comptoir pour acheter songobelet de café à emporter. Wallace et Veronica, eux, s’étaientinstallés à une table. Après avoir passé commande, un ange passaitrégulièrement dans la conversation. Il s’immisçait subrepticement etparvenait parfois difficilement à s’effacer. La radio jouait [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] de Phoenix. Une prédiction ? - Mac et moi cherchons une colocataire. Les frais sont plus élevés que ce qu’on prévoyait. On ne pourra pas tout…- L’argent, la coupa-t-il en soupirant. Vous n’avez quece mot à la bouche en ce moment… Est-ce qu’ils vous arrivent de penserà autre chose qu’à vos petites personnes ? C’est la phrase la plus longue que tu aies prononcée depuis ton retour, Wallace ! Je commence déjà à apercevoir la lumière ! Veronica porta sa tasse à sa bouche et but une gorgée de café au lait en observant son ami. - Il y a un tas de filles qui vont défiler à l’appart’ dans lesjours à venir, tu devrais passer jeter un œil et nous aider à choisir, s’amusa-t-elle en haussant les sourcils à plusieurs reprises. - Je doute d’avoir le temps… Wallace remuait la cuillère entre ses mains sans jamais relever latête de la table. Il semblait perdu dans ses réflexions et toute paroleinterférant avec ses pensées était aussitôt rejetée. Veronica reposa sa tasse sur la table. Elle eut l’air triste tout àcoup. Quelque chose ne tournait pas rond et elle commençait àsérieusement s’inquiéter pour lui. - Ecoute, je vois bien qu’il y a un truc qui te tracasse. Depuisque tu es revenu, tu tournes en rond, tu ne parles pas. Je ne tereconnais plus. C’est bien simple, si je ne te connaissais pas, jepenserais que tu es dépressif. Et je n’aime pas te voir comme ça. Elle posa sa main sur le bras de son ami pour le forcer à la regarder.- Qu’est-ce qui t’arrive ?- Rien. Tout va bien, tenta-t-il de la convaincre en se composant un visage de circonstance.- Wallace, le réprimanda-t-elle en souriant. Tu sais que [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] !
Wallace émit un timide sourire pour lui assurer :- Je te le jure. C’est juste que le retour est dur. Ce que j’ai vécu là-bas, c’était… Mais je suis content d’être rentré, termina-t-il en forçant son sourire.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Veronica n’était pas dupe mais il n’avait visiblement pas envie d’enparler. Peut-être devrait-elle lui laisser le luxe de penser qu’elle lecroyait… - Il faut que j’y aille, dit-il en regardant sa montre. J’ai cours dans dix minutes. On se voit plus tard… Veronica sourit tristement et le regarda quitter le café. Quelque chose me dit que « plus tard » sera très loin…Peut-être que tu as simplement besoin de temps pour te ré-acclimater.Je te laisse le bénéfice du doute. Mais tu ne m’empêcheras pas dem’inquiéter pour toi. Un peu plus tard, Veronica était sur le point de quitter la facquand elle aperçut Weevil qui redonnait un coup de peinture sur un murfraîchement tagué. - Ca te rappelle des souvenirs ? dit-elle en se penchant par dessus son épaule.- V., sourit Eli en la reconnaissant. Il se retourna pour lui faire face. - Je te ferai remarquer que je n’ai jamais aimé les tags. Quelques mots doux sur les portes des toilettes tout au plus mais….
- Non mais tu les effaçais déjà au lycée
, rit-elle.
- C’est vrai, admit-il. Il faut croire que c’était déjà inscrit dans mes gènes.
- On a tous nos faiblesses,
conclut-elle en haussant les épaules.
Weevil la regarda un instant en contenant un sourire puis reprit.
- Alors ? Que me vaut l’honneur? demanda-t-il enfin en refaisant face à l'oeuvre d'art.
- Ca te dirait de te faire 20$ facilement ? Il s’arrêta de recouvrir le mur et tourna la tête en haussant un sourcil. - Je savais que ça t’intéresserait. Ce [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] m’a appris que personne ne résistait au pouvoir de l’argent.
- Tu comptes m’en dire plus ou je dois deviner ? Parce qu’à force d’attendre, je risque de me faire des idées, dit-il en lui lançant son regard le plus coquin. Veronica plissa le nez en souriant. - Alors que l’idée de te voir dans le plus simple appareil avecton marteau ne soit pas envisageable, ton marteau, lui, en revanche,serait le bienvenu. Weevil explosa de rire devant l’aplomb de Veronica. - Ok, les mots n’ont peut-être pas exactement traduit ma penséeet tu t’es probablement imaginé quelque chose de pire que ce à quoi tupensais déjà …, réalisa-t-elle après coup.
- Ok ok, se calma-t-il, dis-moi simplement ce que tu veux que je fasse.
- Problème de plomberie
, se contenta-t-elle de dire pour éviter tout envenimement.Weevil jeta un regard à ses chaussures pour éviter de se marrer à nouveau.- Pourquoi tu n’appelles pas un plombier ??
- On n’en a pas les moyens !
Son visage traduisit son étonnement.- Je viens d’emménager avec Mac, lui expliqua-t-elle.Elle lui tendit un papier avec son adresse en espérant qu’il accepte.- 19h ce soir ? finit par dire Weevil.
Veronica lui sourit et hocha furtivement de la tête avant de reprendre son chemin. Après avoir assisté à quelques cours – il fallait bien reprendre lerythme ! - Veronica se rendit à la bibliothèque durant sa pausedéjeuner. Petit pèlerinage en terrain connu. Ce travail ne me manqueracertainement pas, mais il faut bien avouer qu’il avait ses avantages :- lien direct avec le client- liberté d’action incroyable- moyen de pression sur certains universitaires- et connaissance parfaite du rayon « [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] » de la bibliothèque…Aujourd’hui, exit les étudiants râleurs. Il s’adresseront dorénavant à … - Windy ! déchiffra-t-elle sur le badge que sa remplaçante portait fièrement sur son gilet.Veronica tapa un bref coup sur le comptoir et lui sourit ironiquement.- Bon courage ! Elle remit son sac bien en place sur son épaule en respirant à fond et prit le chemin du rayon « système judiciaire ». Pour Weevil, la rentrée universitaire était synonyme d’ennuis àvenir. Un peu comme les moustiques avec l’été, ou les sauterelles avecla sécheresse. Le retour de l’élite de Neptune sur le campus n’auguraitrien de bon pour lui. Surtout après avoir passé deux mois à travaillersans être inquiété par qui que ce soit. Il se serait volontiers passédes regards suffisants et des ordres irrespectueux de ces fils à papa. En soupirant, il posa sa caisse à outils au pied du panneaud’affichage qui se trouvait au milieu du campus et observa lesalentours. Des étudiants partout. Il était cerné ! Et le beau temps nepouvait arranger son humeur puisque c’était justement ce qui lesfaisait sortir de leur terrier.
Exceptionnellement, pour lajournée, il avait laissé son uniforme d’homme de la maintenance auplacard mais il ne se sentait pas plus à sa place pour autant. Comment l’aurait-il d’ailleurs pu ? Lui qui n’avait même pas puobtenir dignement son diplôme de fin d’année au lycée. Weevil eut unepensée amère pour Lamb lorsqu’il revit le visage déconfit de sagrand-mère lors de la cérémonie de remise des diplômes. Il soupira à nouveau et s’empara de son marteau. Des clousdépassaient du bois du panneau d’affichage et « risquaient de blesserles pauvres mains de ces chers étudiants. » C’était mot pour mot ce quelui avait dit Enrique, son chef. Il émit un rictus en y repensant. Ilsavaient tous deux la même vision des choses quand il s’agissait de lapopulation de Hearst. Maigre réconfort. Il tapa quelques coups sur la planche et enfonça un premier clou.Mais une voix ne tarda pas à se faire entendre de l’autre côté dupanneau.
- Hey ! Ho !
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Surpris, Weevil s’arrêta et contourna le tableau pour voir ce qui se passait. - Qu’est-ce que t’es en train de faire, là ? râla une étudiante d’origine hispanique. Ses cheveux bouclés relevés en une queue de cheval, elle tenait dans sa main un stylo et un carnet. - J’essaie de faire mon job, mami.- Ne m’appelle pas « mami », entiendes ? Toi et moi, on ne joue pas dans la même cour. - Oh excuse-moi, princesa, lança-t-il avec ironie, si j’avais su que tu étais là…- J’étais en train de relever un numéro. Tu peux attendre 5 secondes avant de faire s’écrouler le panneau, s’il te plait ? demanda-t-elle énervée par le ton qu’il venait de prendre. Weevil fit une petite révérence et s’écarta un peu. - Mais tes désirs sont des ordres.
Les bras croisés, il la regarda griffonner des numéros et uneadresse sur un calepin. Elle lui jeta un regard noir et s’en alla enmaugréant : - Merci ! Lorsqu’elle s’éloigna, Weevil leva les mains au ciel en secouant latête. Même lorsqu’il faisait consciencieusement son boulot, on le luireprochait encore. Un comble ! Aujourd’hui n’était définitivement pasune exception. En milieu d’après-midi, Veronica rentra à l’appartement. Mac lui avait laissé un message l’implorant de venir vite. Elle ouvrit la porte et se retrouva bloquée par la chaînette de sécurité.- Mac, lança-t-elle dans l’embrasure. Mac !! La jeune fille vint enfin lui ouvrir quand elle reconnut la voix desa colocataire. Elle avait à la bouche un bâton de réglisse et dans lamain un paquet presque vide.- Aïe, comprit Veronica.- Tu as jeté un œil à la foule de filles qu’on a sur le palier ? demanda Mac paniquée.- Ah c’est pour nous qu’elles sont là ? joua-t-elle. Je croyais que le voisin s’était enfin décidé à organiser un casting pour reformer les Spice Girls.- Il y a au moins une personne que ça fait rire, marmonna Mac. Veronica sourit devant l’attitude paniquée de son amie tout en sedébarrassant de ses affaires. Cette visite de l’appartement allait êtredrôle. Longue….mais drôle ! Pendant ce temps à Hearst, dans sa chambre, Wallace semblait absorbépar la lecture d’un document sur son ordinateur. L’en-tête du sitequ’il visitait était aux couleurs de l’association Invisible Children.Lorsque Piz entra dans la chambre après une journée de cours et sonémission de radio quotidienne, il ne releva même pas la tête.- Qu’est-ce que tu fais ? demanda Piz en constatant qu’il ne quittait pas son écran des yeux.- Je m’informe, lâcha Wallace après quelques secondes de silence.- Ah… répondit Piz déçu par le manque de réaction de son ami. Il fit quelques enjambées à travers la chambrée puis revint sur sespas. Il effectua la manœuvre à deux ou trois reprises, hésitant àchaque fois à interrompre son colocataire. - Qu’est-ce qu’il y a ? demanda enfin Wallace après avoir fait pivoter son fauteuil alors que Piz repartait déjà vers son lit. Ennuyé, ce dernier se gratta la tête puis entrechoqua son poingdroit et sa main gauche à chaque pas qu’il faisait pour cacher sonmalaise. - Tu… Tu as vu Veronica aujourd’hui ?- Je l’aurais parié… dit Wallace en levant les yeux au ciel. Quandje suis parti, j’aurais pourtant juré que vous aviez dépassé le stadedu chat et de la souris. D’après mes souvenirs, la cause d’une certainebagarre en était la preuve. Piz soupira en s’asseyant sur le lit de Wallace. - Je ne l’ai quasiment pas revue depuis son retour de Virginie.Elle a été absente tout l’été pour ce satané stage au FBI, on n’adialogué que par téléphone durant deux mois, et maintenant qu’elle estlà, je l’ai vue quoi … deux heures ? Piz marqua une pause. Il semblait chercher à comprendre. - Elle ne t’a rien dit ? reprit-il.- Je l’ai vue ce matin. Mais…- …Vous n’avez pas parlé de moi, comprit Piz. Wallace effectua un petit mouvement de tête signifiant qu’il avait vu juste. - Je ne comprends pas ce qu’il se passe. - Ecoute, vieux, dit Wallace plus énergiquement désormais. Il n’y a rien à comprendre. V est comme ça. Et quoique tu fasses, elle ne changera pas ! Si tu n’arrives pas à t’y faire… Il ne finit pas sa phrase mais il savait que Piz avait compris cequ’il voulait dire. Il fit alors à nouveau face à son bureau et repritsa lecture où il l’avait laissée. Derrière lui, Piz l’observa enfronçant les sourcils.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Cela faisait près de trois heures que les filles avaient commencéles réjouissances et d’après ce qu’elles avaient vu, la normalitén’était pas de rigueur. - Qu’est-ce que tu as mis dans l’annonce qui puisse pousser tous les vampires de la ville à se donner rendez-vous chez nous ? glissa Veronica à Mac tandis qu’une fille vêtue d’une robe en cuir à faire frémir [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] visitait la cuisine. C’était la troisième fille aux lèvres noires à se présenter. - La prochaine fois, tu t’en occuperas ! continua Mac sur le même ton de conspiration, un poil plus agressive.- Et j’écrirai « Faisons passer interrogatoire pour trouver colocataire décente. »- Tu veux que j’aille chercher du scotch et ma lampe de bureau ? demanda Mac, arrêtant la détective dans le couloir, en repensant aux techniques d’intimidation d’antan. Veronica rit et raccompagna [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] à la porte. - Tu te souviens de Hugo et de sa mallette ? enchaîna Mac. Tout allait merveilleusement bien au début et puis… BOOM ! J’ai vraiment pas envie de finir comme [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] !! La porte grande ouverte, Veronica et les filles suivantesdévisagèrent Mac. Alors que la première avait saisi l’allusion, lapompom girl qui entra dans le salon resta interloquée. Mac esquissa unsourire aussi bref que forcé à son encontre puis regarda Veronica avecintensité. - Je sais que c’est à la mode mais je n’ai pas du tout envie de [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], Veronica ! La petite blonde haussa alors les épaules et adressa un sourirecontrit à la jeune fille qui portait les couleurs de Hearst. Ellereferma ensuite rapidement la porte et s’y adossa pour dire à Mac :- Ok ! La prochaine personne sera la bonne. Je le sens. Ca nepourra de toute façon pas être pire que ce qu’on a vu jusqu’à présent ! Mac inspira à fond en espérant que la chance soit avec elles etlaissa son amie, un sourire de circonstance sur le visage, ouvrir unenouvelle fois la porte. Une fille en tailleur gris et chemisier blancentra. Est-ce qu’il serait trop demander de trouver une fille toutce qu’il y a de plus simple ? Sans conviction religieuse ouextraterrestre évidente ni tendance suicidaire. Normale quoi !- C’était un coup pour rien, chuchota Veronica. Celui-ci ne compte pas !- C’est évident ! assura Mac en ouvrant de grands yeux. Tandis que Piz était sorti faire un tour pour s’aérer les méninges,Wallace, lui, était absorbé dans la lecture d’un mail qu’il avait reçuquelques minutes plus tôt. Sa main droite accueillant son front, ilsemblait outré par ce qu’il lisait. Une petite manipulation plus tard,l’imprimante s’était mise en route. Sans prévention aucune, il fermad’un coup sec le capot de son ordinateur et attrapa sa veste au volavant de quitter la chambre à son tour.Dans l’appartement des filles, Mac était assise sur l’accoudoir ducanapé, dépitée, et observait Veronica accompagner à la porte l’ultimeprétendante au titre improbable de colocataire. - Je ne soupçonnais pas une minute que Neptune était aussi mal fréquentée, râla Mac. Même un membre des PCH serait un enfant de cœur à coté de cette faune !- Je crois qu’on va avoir du mal à faire notre choix. Tant de possibilités, ironisa Veronica, c’est déstabilisant ! Lorsqu’on frappa à la porte, cette dernière se rappela qu’elle avaitdemandé à Weevil de passer pour remettre en état de marche le robinetde la salle de bain. Elle alla alors ouvrir et découvrit une jeunefille essoufflée. - Je suis désolée, réussit-elle à articuler entre deux respirations. Je sais que je suis en retard mais j’aimerais visiter l’appartement si vous n’avez trouvé personne. - Oh c’est dommage, lança Veronica en se retournant vers Mac. Nous qui pensions pouvoir refaire l’expérience demain…. Mac sourit. La jeune fille portait un jean et un débardeur bleu. Rien de noir, pas de croix. - Je suis Mac, dit la jeune fille en lui tendant la main après avoir quitté son sofa.- Maria.- Elle, c’est Veronica. Et on est ravies de te proposer la chambre ! Une fois l’étonnement de la rapidité avec laquelle Mac avait faitcette proposition passé, les trois filles s’étaient installées dans lesalon pour discuter un peu des choses essentielles. Veronica et Mac semblaient être tombées sur la perle rare du toutNeptune. Elles venaient de se mettre d’accord sur la dated’emménagement quand on frappa à nouveau à la porte. Cette fois-ci,cela ne pouvait être que Weevil. Mac se dirigea dans l’entrée et ouvrit à un Wallace sans nul doutetrès nerveux. Surprise par son attitude, elle le laissa entrer sans unmot et le vit se diriger vers sa BFF. Cette dernière se leva de latable basse sur laquelle elle était assise et alla à sa rencontrelorsqu’elle le vit s’approcher. - Tu arrives trop tard, Wallace. On a déjà fait notre choix ! plaisanta-t-elle en évoquant sa proposition de venir se rincer l’œil en participant au casting.- J’ai besoin de ton aide, Veronica ! la coupa-t-il le visage sombre. Inquiète, elle l’observa un instant en silence. - Je vais voir les derniers détails avec Maria, dit Mac en se rapprochant de leur future colocataire pour laisser le champ libre à la détective. Veronica entraîna alors Wallace dans sa chambre et ferma la porte derrière eux. - Qu’est-ce qu’il se passe ? Il sortit une feuille pliée de sa veste avant d’ajouter : - J’ai reçu ça tout à l’heure. Veronica s’en saisit et la parcourut rapidement. Un froncementprononcé de sourcils ne tarda pas à arriver. Il s’agissait d’un mailenvoyé par l’un des dirigeants de Invisible Children, directement adressé à Wallace. Comment Wallace peut-il avoir un contact avec l’un descréateurs de l’association la plus réputée du moment ? Je crois quej’ignore définitivement beaucoup de choses sur ces deux mois passés enAfrique… - C’est tout ce que tu as ? demanda Veronica en retournant la feuille recto verso.- Ca m’a pourtant l’air bien explicite !- Mais est-ce que tu peux être sûr de la fiabilité du mail ? Tu sais à quel point ce genre de falsification est facile. - Est-ce que tu pourrais, pour une fois, me faire confiance et croire en la bonne foi des gens ?! Bien joué, Veronica ! Tu le mets en rogne en un rien de temps. Ce n’est pourtant pas vraiment le moment de le vexer ! Dans ce mail, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]prévenait Wallace de la disparition de Sierra, traductrice Ougandaiserecrutée sur place lors de leur première mission en 2OO3. Une jeunefille que Wallace connaissait visiblement. D’après ce même message, lessoupçons de Jason Russell semblaient porter très fortement sur unréseau basé à Neptune dont il avait pris connaissance quelques moisauparavant. Réseau soumettant des femmes noires fraîchement débarquéesd’Afrique à se compromettre dans le mannequinat, l’escorte ou encore laprostitution. Neptune ?? Vraiment? Est-ce que par hasard nous nous serions installés sur la [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]?? J’ai parfois l’impression que nous n’avons plus rien à envier àNew York ou Los Angeles. Notre taux de criminalité est de plus en plusélevé. - Tu connais cette Sierra ? reprit Veronica en oubliant ses préjugés.- Je l’ai rencontrée durant le séjour. Elle sert d’interprète etde pacificateur à tout le monde là-bas. Jason dit qu’elle a disparudepuis quelques jours maintenant alors qu’elle devait assister à uneconférence médiatique à Los Angeles. Retiens-toi de lui demander ce qu’il entend par « rencontrée ». Retiens-toi ! - Ecoute, s’il m’a envoyé ce mail, c’est qu’il est vraiment inquiet, reprit-il avec plus de vigueur. Sierra est la personne la plus fiable de l’association. Il faut que tu enquêtes et que tu la retrouves ! Veronica respira à fond en observant son ami. Il était plus que sérieux et son inquiétude se lisait sur son visage. C’est pour toi que je le fais mon petit Wallace. Parce queje sais que ça te tient à cœur. Parce que j’espère que tu redeviendrasun peu plus vivant. Et parce que je suis sûre que tu me caches quelquechose à propos de cette mystérieuse Sierra… - Il va falloir qu’on aille voir ce Jason Russell. Tu crois que tu pourrais m’y conduire demain matin ? Wallace relâcha la pression lorsqu’il comprit qu’elle acceptait de l’aider et soupira un coup. - Je te revaudrai ça, dit-il en la serrant dans ses bras. Si j’avais su qu’il fallait que je m’intéresse davantage au Ouganda pour avoir le droit à mon câlin Dans la pièce d’à coté, pendant ce temps, Mac mettait Maria aucourant de leurs activités respectives afin qu’elle n’ait pas demauvaises surprises. - Quelle fine équipe ! s’étonna Maria. Une détective aspirante agent du FBI et un as de l’informatique dans le même appartement…- Tu vas changer d’avis ? demanda Mac inquiète quant à l’impact de ses révélations sur la jeune fille. Maria rit. - Je pense que je le supporterai…lui dit-elle sur le ton de la confidence. Veronica et Wallace réapparurent à cet instant. - Tu n’as pas encore fui ? s’étonna Veronica.- Après avoir un peu rodé sur le campus, vous me semblez plus normales que la plupart des étudiants… lui révéla Maria. Wallace eut un rictus et attira alors tous les regards sur lui. Remarquant l’étonnement de Maria, Veronica combla ses lacunes. - Je te présente Wallace. Mon meilleur ami, un poil sceptique.- Enchanté, la salua ce dernier en lui faisant un petit signe de la main.- Il y a des choses que je devrais savoir ? l’interrogea Maria en plissant les yeux.- Des tonnes. Mais tu t’en rendras vite compte par toi-même, lui assura-t-il. Maria rit une nouvelle fois. Ils étaient déjà tous conquis par son sens de l’humour.Lorsqu’on sonna à la porte, Wallace s’installa sur le canapé tandis que Veronica alla ouvrir à Weevil. Il était enfin là. - Tu es en retard ! l’accueillit-elle.- Je peux repartir si tu veux ! dit-il sèchement en pointant les escaliers du pouce. Veronica sourit et ouvrit la porte pour qu’il entre. - Tu auras vu une bonne partie du groupe, confia Wallace à voix basse à Maria. Weevil pénétra dans le salon. - Sa…lut, termina-t-il avec moins d’entrain quand il aperçut Maria au milieu du groupe. Mac leva la main en silence en voyant qu’il ne lui portait pas attention. - Qu’est-ce qu’elle fait là ? Veronica et Mac se regardèrent sans comprendre. Weevil ne mit eneffet pas longtemps à reconnaître la jeune hispanique qui l’avait snobéun peu plus tôt dans la journée sur le campus. Maria sourit devantl’attitude du jeune homme, toujours sa boîte à outils à la main. Ellese leva et lui tendit la main. - On ne s’est pas présentés je crois, lui dit-elle en lui serrant la main. Maria Lopez, ravie de te connaître. Weevil lui avait tendu la main avec une lenteur telle qu’elle traduisait sans mal sa méfiance. - Eli, grogna-t-il enfin pour se présenter à son tour. Les trois autres compères avaient assisté à la scène avec interrogations puis Veronica brisa le silence. - Maria est notre nouvelle colocataire.- Eh ben, t’as peur de rien, grommela Weevil avant d’enchaîner. Bon, elle est où ta salle de bain ? Le lendemain matin, Mac s’avança vers la fenêtre du salon qui donnait sur la rue et grommela : - Qui est-ce qui klaxonne comme ça de bon matin ? Les cheveux hirsutes et le regard vide, Mac avait du mal à émerger. - Wallace, répondit Veronica en passant en coup de vent derrière elle.- Est-ce qu’il ne peut pas se trouver une autre occupation commetout le monde? Je ne sais pas, les jeux vidéo ou bien le basket tiens !Un truc normal quoi ! Veronica rit tout en s’affairant à trouver ses clés. - Mais à quoi il joue exactement ?- Il m’attend, répliqua V le plus normalement du monde. Mac se retourna doucement vers la jeune fille et lui lança des éclairs. - Mais qu’est-ce que tu fais encore là alors ?? Dépêche-toi un peu qu’il arrête son tapage nocturne une bonne fois pour toute !- Il est huit heures, Mac !! rit-elle.- Et alors ? continua-t-elle de grommeler de mauvaise foi. Tandis que Veronica haussait les épaules, Mac releva le battant dela fenêtre guillotine et jeta un coussin sur le pare-brise de lavoiture de son ami. Celui-ci s’arrêta de klaxonner pour se pencher unpeu en avant et lever les yeux sur la façade du vieil immeuble. Quandson regard tomba sur Mac, celle-ci lui fit visuellement part de sonmécontentement auquel il répondit par un signe d’impuissance. Puis lebruit de klaxon reprit.Mac grinça des dents et se dirigea vers sa chambre afin de se recoucher, un oreiller sur la tête.


Dernière édition par Sam Shamalow le Mar 19 Oct 2010 - 13:27, édité 3 fois

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Fanfiction Véronica Mars Saison 4 - 13 épisodes Empty Re: Fanfiction Véronica Mars Saison 4 - 13 épisodes

Message par Invité Lun 18 Oct 2010 - 12:52


Episode 2 Part2



Quelques minutes plus tard, un coussin dans les mains, Veronica pénétra enfin dans la voiture. - C’est pas trop tôt ! râla Wallace en démarrant. Veronica ne répondit rien mais un petit sourire s’installa sur son visage alors qu’elle le regardait du coin de l’œil. Dire que je l’ai fait exprès serait un peu fort. Mais soyonshonnête, je ne me suis pas non plus pressée. Il faudra bien qu’il serende compte, un jour où l’autre, que je suis comme ça. Superficielleet futile.En route pour San Diego, Wallace ne décrocha pas un mot. La musique se chargeait de combler le silence entre eux.Les yeux baissés sur un bout de papier, Wallace cherchait en même temps le nom et le numéro de la rue. - 1524 Sunset Street. On y est. Il gara la voiture le long du trottoir et descendit, suivi de prèspar Veronica. Ils pénétrèrent dans un immeuble qui laissait facilementdeviner l’essor qu’avait connu l’entreprise en quatre années. Wallace présenta son badge de volontaire au gardien qui leur indiquaaussitôt le chemin à suivre. Un petit séjour en ascenseur et troisétages plus tard, ils frappaient à la porte de Jason Russell. - Wallace ! Je suis content de te voir, le salua chaleureusement le jeune homme en lui donnant l’accolade. Vêtu d’un jean et d’une veste à capuche, le créateur de Invisible Children avait assurément privilégié le look du réalisateur à celui de président d’une association. - Tu dois être Veronica, continua-t-il en serrant la main à la jeune fille.- C’est ça, lui sourit-elle. J’aurais quelques questions à vous poser si ça ne vous dérange pas. De ses mains, Jason leur désigna les deux fauteuils et les invita às’asseoir tandis qu’il s’installait de l’autre coté de la table basse. - Je suis là pour ça. Wallace m’avait prévenu. Veronica sortit son calepin de son sac et lança le processus. - Quand Sierra a-t-elle disparu?- Il y a une semaine. Après avoir travaillé pour nous ces 4dernières années, elle a eu envie de quitter l'Ouganda pour vivre lerêve américain. Qui le lui reprocherait ? En remerciement pour lesservices rendus, Invisible Children l’a aidée à financer son voyagejusqu’aux Etats-Unis. Elle pensait pouvoir repartir de zéro et oublierce qu’elle avait vécu jusque–là. - Pourquoi penses-tu qu'elle a disparu ?- Sierra devait nous rejoindre à l’association le lendemain de son arrivée. Mais elle n’est jamais venue. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien],on avait l’intention de lui proposer un poste au siège afin de garderun contact privilégié avec l’Ouganda. Malheureusement, on n’en a pas eule temps. Jason soupira, il semblait vraiment inquiet pour la jeune fille. Après quelques secondes de silence, Veronica reprit le cours de ses questions. - Est-ce que tu sais si elle avait planifié son arrivée ? Trouvé un appartement, pris des contacts ? Jason se lança à nouveau dans la conversation sans rechigner àrépondre au moindre sujet évoqué, Wallace intervenant également parfois. L’entretien dura plus d’une heure et Veronica avait noté consciencieusement chaque parole de son interlocuteur sur son carnet. - Je pense que j’ai tout ce qu’il me faut. Ils se levèrent d’un même mouvement et, après s’être dirigé vers sonbureau, Jason tendit à la détective une photo récente de la disparue. - J’espère que je me trompe et qu’il ne lui est rien arrivé. Tiens-moi au courant… Veronica hocha la tête et devança Wallace pour sortir de la pièce tandis qu’il parla quelques secondes avec Jason. Je comprends mieux que Wallace se soit senti aussi bien ausein de cette association. Ce Jason a l’air très proche de sesvolontaires et très préoccupé par le sort de tous.Evidemment qu’il l’est, idiote ! Sinon pourquoi aurait-il créé une telle structure ?Toujours est-il que tu vas avoir du pain sur la planche ! Et une fille à retrouver ! Jason avait donc confirmé ses soupçons sur cette organisation dontil avait entendu parler. Malheureusement, à part le nom d’un club privéqui servirait de QG, il n’avait pu lui donner plus d’informations.Veronica allait donc devoir commencer par là… Lorsque Wallace la rejoignit, un petit sourire s’était, comme parmagie, dessiné sur son visage. Infime mais tout à fait perceptiblecompte tenu du nombre de fois où ça lui était arrivé ces derniers jours. Savoir combien de temps tu vas le garder celui-ci… Veronica eut l’air triste un court instant et se ressaisit presque aussitôt. - Très sympathique ce Jason, dit-elle pour faire la conversation en rejoignant l’ascenseur. Combien de fois tu l’as rencontré ?- C’était la troisième fois, se contenta-t-il de répondre en appuyant sur le bouton du rez-de-chaussée. Veronica regarda son ami en coin et se tut à nouveau. Tu n’as visiblement, encore une fois, pas envie d’en parler… Si Jason Russell avait tout de suite crié au loup lorsque Sierraavait manqué à l’appel, c’était parce que la jeune fille lui avait ditavoir trouvé un appartement à Neptune, il avait alors fait lerapprochement entre sa disparition et le siège du réseau de traite desNoires. Sur le chemin du retour, tandis que le paysage défilait à grande vitesse et que la radio diffusait [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Cab For Cutie, Veronica réfléchissait en relisant son bloc-notes. L’enquête s’annonçait plus lourde que prévue. Et Dieu sait queWallace comptait sur elle. Elle poussa un léger soupir et se concentraà nouveau sur ses écrits. Il lui fallait d’ores et déjà organiser soninvestigation. Un peu plus tard, Wallace la déposait au bas de son immeuble. Alorsqu’elle était déjà sortie de la voiture, elle se pencha avant derefermer la portière. - J’irai faire un tour dans la journée à l’adresse que Sierra avait donnée à Jason.
Si jamais je trouve quoi que ce soit, je te tiendrai au courant…- Ok, répondit-il avec un hochement de tête. Elle ferma alors la porte et regarda la voiture s’éloigner, son coussin sur le ventre. Après quelques heures de cours, Veronica s’assit dans l’herbe ducampus et sortit son ordinateur. Après s’être connectée au réseau sansfil de la fac, elle entra l’adresse du supposé appartement de Sierradans la base de données afin de la situer sur un plan de la ville. Elleavait beau vivre à Neptune depuis 20 ans, elle ne connaissait paschaque centimètre de cette ville. Avec une certaine appréhension, Veronica montait les escaliers enbois de l’immeuble dans lequel Sierra était censée avoir emménagé.Considérant le grincement et l’état de décrépitude, elle aurait pariéque les résidents se faisaient des courbettes pour savoir lequel devaitpasser en premier. A condition que quelqu’un vive encore dans ce taudis… Arrivée devant la porte 15C, elle frappa trois coups et patienta. Quel idiot commencerait une enquête sans vérifier la disparition lui-même ? Après quelques secondes d’attente dans le silence, alors qu’elleallait se résigner à faire demi-tour, sur le même palier, un hommed’une trentaine d’années sortit la tête d’un appartement. - Vous venez visiter ? Veronica se retourna et répondit, surprise : - Oh…Non, je venais voir une amie, sourit-elle ingénument. Mais elle n’a pas l’air là. Je repasserai.- C’est étonnant, l’interrompit l’homme en faisant un pas sur le paillasson, parce qu’il n’y a personne dans cet appartement depuis un moment… Vous êtes sûre que c’est ici qu’elle vit? Veronica sortit alors son calepin et relut. - 422 Amber Street, 15C. Elle releva la tête en direction de son interlocuteur qui lui confirma la justesse de ses propos en opinant du chef. - Vous l’avez peut-être vue. Mon amie s’appelle Sierra. Elle est d’origine africaine et a 23 ans… Ca ne vous dit rien ? L’homme grimaça et secoua la tête. - Non…, réfléchit-il, non, ça ne me dit rien. Veronica soupira puis lui adressa un sourire contrit en guise de remerciement avant de le saluer. Il referma alors la porte. Si Sierra n’est jamais venue ici, c’est qu’elle a été interceptée avant. Autrement dit, au sortir de l’avion… Dehors, elle marcha d’un pas rapide jusqu’à sa voiture et traversa la ville pour rejoindre Mars Investigations. Elle était devant son bureau depuis quelques minutes, tapantadroitement sur son clavier d’ordinateur à la recherche d’informationssur les vols Kampala - LAX des deux dernières semaines. Elle constata rapidement qu’une place au nom de Sierra Makobé avaitbel et bien été achetée, et l’embarquement justifié. Par conséquent,Sierra était désormais forcément en territoire américain. Mais où… ? En fin d’après-midi, après avoir parcouru tout le campus, en long,en large et en travers, Weevil se rendit à l’appartement de Mac etVeronica pour finir le travail de la veille. Il toqua à la porte et patienta. Lorsqu’on vint enfin lui ouvrir, ce fut dans un vacarme d’enfer. - Woow, s’étonna-t-il avec un mouvement de recul… Est-ce que tu me suis ?- C’est presque ça. Figure-toi que pour me rapprocher de toi, j’ai emménagé avec tes amies, répliqua Maria du tac au tac. Vêtue d’un marcel blanc et d’un pantalon en toile noire, la jeune fille était en sueur. - Alors ce n’était pas une blague, elles t’ont vraiment choisie… réalisa-t-il.- Faut croire… Dis-moi, est-ce qu’il t’arrive de te séparer de ton amie ?Weevil parut ne pas comprendre. - Petite, lourde, carrée et toujours pendue à ton bras !- Oh…dit-il en plissant les yeux et en penchant la tête en arrière lorsqu’il comprit où elle voulait en venir, mais c’est que tu fais aussi des jeux de mots. Le ton qu’il venait d’employer était des plus sarcastiques. - Quand tu en auras assez de t’amuser, tu pourras peut-être me laisser entrer… reprit-il plus sèchement. Maria se dégagea du chambranle et lui fit un signe de la main pour lui indiquer le chemin. - Mais je t’en prie, ironisa-t-elle à son tour, fais comme chez toi ! Mac était en train d’essayer de soulever un carton pour le porter jusqu’à la nouvelle chambre de Maria. - Ah Weevil, tu tombes bien…- N’y compte même pas, l’interrompit-il en passant devant elle sans la regarder pour se rendre directement dans la salle de bain. Mac, les bras ballants, le regarda passer, médusée. Après avoir écouté ses messages, donné quelques coups de fils etenvoyé un message à Wallace, Veronica quitta son antre pour retrouversa tanière. Lorsqu’elle arriva chez elle, Maria terminait des’installer. Je suppose que je vais devoir m’habituer au fait qu’il y ait toujours quelqu’un à la maison désormais… - J’arrive juste quand il faut, n’est-ce pas ?- On vient de terminer, sourit Maria. Veronica perçut quelques bruits de marteau provenant de la salle de bain. - Mais Weevil m’aura remplacée.- Oui, rit-elle, il faudra que je pense à le remercier ! Puis elle tourna les talons pour aller dans la cuisine. Veronica necomprit pas exactement ce qu’il s’était passé mais saisit l’ironie. Unsourire naquit alors sur ses lèvres. Appuyée contre le cadre de la porte, les bras croisés, elle observait Weevil qui s’affairait sous le lavabo. - Alors comme ça, tu joues les goujats avec les petites nouvelles ? Ce n’est pas comme ça que tu vas te faire des amis, se moqua-t-elle. Il se redressa et lui jeta un regard noir. - Je vois. Jennifer Lopez s’est déjà plainte à toi ?!- Elle n’a rien dit. Je sens ces choses-là, dit-elle en explorant sa boule de cristal et en empruntant la voix de Mme Irma.- Si tu avais bien regardé, tu y aurais vu les ennuis arriver ! Il se leva péniblement, grimaça un peu puis balaya tout ça en lançant son chiffon sale sur son épaule. - De vieilles douleurs te rappellent à l’ordre ? - Seulement quand le temps change… ou quand je me fais exploiter. - Je te proposerais bien de rester manger mais…quelque chose me dit que tu es retenu ailleurs. - Absolument. Une course urgente à faire très loin d’ici. - Tu vas finir par me vexer.- Il fallait y penser au moment où je t’ai lancé cet ultimatum et que tu l’as choisie elle plutôt que moi ! joua Eli. Il s’affaira alors à ranger ses outils. - Oui mais je t’ai déjà expliqué pourquoi on ne pouvait pas se marier. - Satané vœu de chasteté ! Veronica rit et il attrapa sa boîte à outils. - Tu as pu tout réparer ? demanda-t-elle- Tu verras bien si ta salle de bain se transforme en Spa et qu’elle t’offre soudainement un bain de boue… Il lui lança alors un clin d’œil. - Pourvu que ça fasse aussi hammam, pria Veronica en levant les yeux au ciel et en tapant dans ses mains comme une enfant. Dans le salon, alors qu’elle cherchait son porte-monnaie dans son sac, elle en profita pour tenter d’éclaircir un point. - Est-ce que tu connais le club The Lagoon ?- C’est une question piège ? Veronica releva la tête et le fixa avec incompréhension. - C’est un club privé, lâcha-t-il alors en levant les yeux au ciel.- Merci, ça je le savais déjà… Que peux-tu me dire de plus ? - Que ce n’est pas un club pour toi, se marra-t-il. Bon, tu me le donnes ce billet ? Les tarifs vont subir une inflation si tu traînes trop. Elle sortit 20 $ et les lui tendit. Mais lorsqu’il voulut attraperle billet vert, elle fut plus rapide que lui et l’empêcha de s’ensaisir. - Est-ce que tu peux m’y emmener ? demanda-t-elle avec charme et malice.- Ce n’est pas loyal, V. Je l’ai gagné ce billet ! Elle cligna des yeux à plusieurs reprises et lui fit son plus beau sourire. - Weevil…, minauda-t-elle. Il inspira et souffla bruyamment, tentant de contenir son humeur. - Tu ne pourrais pas entrer de toute façon. C’est un club pourhommes, si tu vois ce que je veux dire Et il faut avoir une carte demembre…- Je vois que ce genre de commerces n’a aucun secret pour toi, Weev’, le taquina-t-elle.- Tu m’as demandé, non ? râla-t-il contre sa mauvaise foi. En souriant, elle lui rendit l’argent et ajouta 10 billets. - Et si je t’offrais la possibilité d’avoir ta propre carte…Weevil leva un sourcil. Essayait-elle de le corrompre ?- Et toi, comment comptes-tu entrer ?- J’observerai tout ce petit monde de l’extérieur, se réjouit-elle d’avance. Weevil soupira. Il comprenait déjà où elle voulait en venir. Un seul mot clignotait dans sa tête : COBAYE. - Et qu’est-ce que ce sera cette fois ? [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Que t’a offert Q pour ton anniversaire ? Elle haussa les sourcils et tenta de le convaincre. - Je te paie ton premier costard ! Il eut alors un petit mouvement de tête sur le coté, l’idée semblait lui plaire. En quelques minutes, Veronica le briefa sur l’intérêt de cetteenquête ainsi que sur ce qu’il devait rechercher avant tout. Elle luiconseilla de passer inaperçu et d’essayer subtilement d’en savoir unpeu plus sur les Africaines de ce club. Pour le reste…elle lui lassaitle choix. Quelques temps plus tard, Veronica et Weevil étaient dans le salon de Keith. - Tu avais dit que tu me paierais un costume. Pas que j’hériterais celui de Papa Mars !- Estime-toi heureux, tu vas pouvoir l’emporter chez toi !- Tu parles ! lança Weevil en fermant sa veste de costume. Ce truc doit dater des années 80, je vais avoir l’air ringard. - Ca tombe bien, tu es comptable ! N’oublie pas tes lunettes.Il secoua la tête. Il s’était encore une fois fait avoir par cette petite blonde. Si le quartier des PCH est réputé malfamé, celui de laWillie's Street, surnommé Waste Area à juste titre, l’est encore plus.Pas étonnant donc qu’un tel club se trouve dans les environs. Ni mêmeque cela donne lieu à des agissements encore plus graves. Veronica venait de déposer Weevil au coin de la rue afin de lelaisser se rendre au Lagoon tout seul. Elle ne tenait pas à briser sacouverture en le déposant à la porte du club comme une mère déposeraitson fils à l’école. Elle lui avait au préalable fait toutes lesrecommandations nécessaires - le mettant même en garde contre certainstics trahissant souvent les personnes en infiltration – et offert sapremière carte de membre officiel au Parti des Voyeurs. (Enfin, elleimaginait que c’était sa première carte… !) Après s’être garée un bloc plus loin, elle alluma son ordinateurportable, brancha ses écouteurs et se les colla dans les oreilles.L’espionnage pouvait commencer ! Weevil venait d’entrer. Après une petite vérification en bonne etdue forme de ses papiers par le gorille de l’entrée, il fit un premiertour des divers salons du club pour se faire une idée et offrir un tourde piste gratuit à Veronica grâce à une microscopique caméra embarquée,accrochée à son épingle de cravate. Vestige de son stage au FBI. Après quelques minutes gênante pour Veronica, somme toute plutôtagréable pour Weevil, elle fut surprise par Wallace qui entra sansprévenir dans la voiture pour s’installer sur le siège passager. - J’aurais pu le faire ! Soulagée que ce soit son ami, elle soupira. - Tu es trop impliqué. Et puis regarde-toi. On te donnerait lebon dieu sans confession. Tu crois vraiment qu’on t’aurait laisséentrer ?!- Tu sous-estimes toujours tout le monde, V, lâcha-t-il en tournant la tête vers la vitre.- Je te protège, Wallace. C’est différent ! répondit-elle, un peu blessée. Un silence s’installa de lui-même dans le véhicule. Après quelques heures de planque entre deux poubelles, le regardrivé sur son écran d’ordinateur, à écouter Weevil raconter des âneries,ce dernier décida d’arrêter là. Sa mission avait beau être visuellementplaisante, sa situation n’était pas particulièrement agréable. Ilsavait Veronica derrière lui à chaque seconde…Malgré de nombreuses tentatives, l’entreprise était restée vaine.Pas le moindre indice, pas une seule porte suspecte ni même uneconversation ambiguë. De simples filles dénudées et pas une seuleproposition dégradante. De son pas viril et saccadé, Weevil marcha cinq minutes avant de monter dans la voiture. - Chou blanc ! lança-t-il en refermant la portière. Veronica abattit le capot de son ordinateur et soupira. - Je crois que cette piste est sans issue… Dire que je ne m’en doutais pas depuis le début serait un mensonge. Mais comment le faire comprendre à Wallace sans le blesser ? - Alors tu vas t’arrêter là ? se réveilla Wallace.- Rends-toi à l’évidence, je ne suis rien contre uneorganisation d’une telle envergure. Si vraiment ce réseau existe,comment veux-tu que je le démantèle ? Je n’ai rien d’une [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
- Et à tous points de vue ! dit Weevil avec sarcasme depuis la banquette arrière. Elle leva les yeux sur le rétroviseur et constata le sourire narquois du jeune homme. - Ca relève du FBI. Pas d’un détective privé, poursuivit-elle.- Je croyais que le FBI c’était toi ! lui lança Wallace amer.Veronica sentit la pointe de reproches de son ami, ce qui lui vrilla le cœur.- J’étais stagiaire, Wallace. Et tu le sais très bien.Assis dans le noir, Weevil défit le nœud de sa cravate avant d’étendre ses bras sur le dossier de la banquette :- Moi aussi je suis ravi de vous revoir les amis ! lança-t-il pour leur faire remarquer la tension qui régnait. Réveillez-moi quand on sera arrivé. Sans un mot, mais les dents serrées, Veronica mit le contact et démarra. Pourquoi essayer d’être diplomate quand votre meilleur amine se donne plus la peine de l’être ? Ce que vous ne donnez pas, la vievous le rend parfois au centuple… Un quart d’heure plus tard, le SUV de notre petite blonde s’arrêtaitenfin devant le campus. Le silence avait fait paraître le trajet durerune éternité. Lorsqu’elle tira le frein à main, Wallace ouvrit laportière et posa le pied sur le bitume avant de ralentir sa sortie - Merci quand même, marmonna-t-il. Il sortit enfin et prit le chemin du bâtiment Venice Hall sans se retourner.Il s’était visiblement un peu calmé, mais pour Veronica, il était trop tard pour le rattraper. Le moment est mal choisi pour une conversation sur notre amitié… Elle le regardait marcher dans la pénombre quand un raclement degorge provenant de l’arrière de la voiture la rappela au présent. Ellel’avait presque oublié celui-là.- C’est que vous seriez presque mignonnes toutes les deux ! On aurait cru voir un épisode de [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien].
J’avoue ne pas avoir envie de savoir qui de Wallace ou moi ressemble le plus à Paris Hilton. - Tu as quelque chose de prévu maintenant ? demanda-t-elle en évinçant volontiers la référence. Weevil s’avança et s’accouda aux sièges. - Pourquoi ? l’interrogea-t-il en haussant les sourcils. Tucomptes te remonter le moral avec le latino que tu as justement sous lamain ? Ou bien tu comptes juste me passer à la casserole après m’avoirmis en appétit ?- Je compte te demander un service. Encore. - Tu vas vraiment finir par m’être redevable !- J’en ai bien peur, mais pour l'instant je vais vraiment avoir besoin de ton aide. Weevil soupira et se laissa retomber contre le dossier. - Ca m’a l’air nettement moins drôle, mais tant qu’on y est…. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], de Cold War Kids.
- Quand tu parlais d’aide. J’étais loin de me douter que ce serait pour fracturer une porte… Accroupi devant l’entrée de l’appartement que Sierra n’avait jamaisoccupé, Weevil tentait de faire céder le loquet sous ses mainsexpertes. Veronica, elle, s’était appuyée contre le mur et lui donnaitde la lumière, les bras croisés.Malgré ce qu'avait pu pensr Wallace, elle n'avait pas eu l'intentiond'abandonner l'enquête. Mais sa présence sur les lieux n'était pasrecommandée. - Tu es le seul [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] que je connaisse murmura-t-elle. A ces paroles, la serrure lâcha enfin prise et la porte s’ouvritlentement. Sans perdre une seconde, Veronica s’engouffra dansl’appartement plongé dans le noir. - Il n’y a pas de quoi… bougonna Weevil en se relevant. Il sortit sa lampe torche de la poche arrière de son jean et entra à son tour, puis referma délicatement la porte derrière lui. - Qu’est-ce qu’on cherche exactement ? murmura-t-il. Veronica s’était arrêtée dans la pièce principale de cet appartementexigu et laissait le faisceau de lumière se balader sur les quelquescartons empilés et pas encore déballés. Des volets clos et pas un seulmeuble. - Qu’est-ce que c’est que ce truc ? s’étonna Weevil devant le spectacle.- Un emménagement interrompu…, comprit-elle. Veronica s’approcha d’un carton et décolla le scotch pour jeter un œil à ce qu’il comportait. Vêtements de filles ? Objets africains ? Beaucoup de coïncidences pour un seul carton… Veronica se décala très vite d’un pas sur la droite et défit lescotch d’un autre carton. Elle retrouva considérablement les mêmeschoses. L’espoir de trouver des papiers offrant quelques précisions surl’identité de la personne susceptible de s’installer ici était mincemais elle espérait tout de même. - Qu’est-ce que tu cherches ? demanda Weevil en la voyant s’activer davantage.- Quelque chose qui nous donnerait des indices…peut-être même un nom. Il s’approcha alors d’un carton à son tour et l’imita. Soudain,Veronica s’arrêta et tira lentement un cadre d’un carton défait. Ils’agissait d’une photo de famille. Sierra, qu’elle avait très vitereconnue, était au milieu, entre ses parents et celui qu’elle pensaitêtre son petit frère. - Tu as trouvé quelque chose ? comprit Eli.- Ces affaires sont à elle ! Elle est venue ici, à poser ses cartons et s’est faite embarquer. Aussitôt, elle lâcha le cliché dans un carton et se dirigea d’un pasrapide sur le palier. Avec sa lampe, elle éclaira le chemin qui la menajusqu’à l’appartement du type auquel elle avait parlé l’après-midi mêmeet leva l’éclairage sur la plaque grisâtre qui ornait la porte. Il luiavait menti. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]…Encore une sacrée coïncidence dans cette affaire… un photographe.Pourquoi m’avoir dit que Sierra n’avait jamais emménagé ici, L.B ? Ni une ni deux, elle frappa trois coups à la porte et patienta. Weevil passa la tête dans l’embrasure. - Mais qu’est-ce que tu fous ? - Mon boulot ! Comme aucune réponse ne se faisait entendre, Veronica réitéra sonaction. Mais toujours rien. Eli la rejoignit sur le paillasson et ladévisagea, incrédule.- Tu peux me refaire le coup de la serrure ? lui demanda-t-elle.- Et tu comptes entrer dans combien d’appart’ au juste ?!- Juste celui-ci. Fais-moi confiance ! Il secoua la tête et s’accroupit à nouveau au pied de la porte.Quelques secondes plus tard, le verrou cédait et la porte grinçait. - Quel professionnalisme, s’amusa-t-elle en lui tapotant l’épaule.- Si tu le répètes… Pas de risque, elle était déjà entrée dans l’appartement. Une odeurde renfermé ne tarda pas à les saisir. L.B ne devait pas souvent aérersa garçonnière.Un fil d’étendage occupait toute la longueur du salon. Intriguée parce qui pendait, Veronica décrocha une pince à linge et s’empara d’unpremier papier rectangulaire et blanc. Elle la retourna et eut unincontrôlable mouvement de recul. Après avoir repris ses esprits, elledécrocha une dizaine d’autres épingles et jeta un rapide coup d’œil àsa découverte. Des photos plutôt choquantes si l’on en croyait lespositions prises par les jeunes femmes sur les clichés. Une centained’autres photos du même acabit pendaient dans tout l’appartement. Encore une drôle de coïncidence ! Toutes les femmes semblentêtre d’origine africaine. Bizarre, vous avez dit bizarre ? Mr Jeffries,vous m’avez prise pour une débutante ! - Dios mío, quel genre de personne peut faire des trucs pareils ? Sur la photo que regardait Weevil avec un air dégoûté, une femmedénudée tentait de se cacher de l’objectif. De rage, le jeune hommejeta le cliché sur le bureau et s’assit sur le fauteuil à roulettes. Ilfouilla ensuite dans les tiroirs et en sortit alors une demi-douzainede passeports reliés par un élastique. - Ca sent pas bon du tout, réalisa-t-il. Veronica se précipita à ses cotés et lui prit le paquet des mains.Elle les ouvrit tour à tour à la première page. Et lorsqu’elle tombaenfin sur celui de Sierra Makobé, elle s’arrêta de respirer. - Il faut qu’on la retrouve. Weevil regarda l’appartement dans son ensemble. - Tu as déjà entendu parler des domestiques clandestins ? Veronica comprit tout de suite où il voulait en venir et observaalors la pièce à son tour. Ils fouillèrent tous les placards etmoindres recoins. Des toilettes à salle de bain. Rien ! Après réflexion, entre deux pièces, Weevil passait la tête tantôtd’un côté tantôt de l’autre. Ses sourcils froncés interrogèrent lajeune fille. - Tu as quelque chose ?- Comment se fait-il qu’il y ait un écart d’environ un mètreentre la cloison de la salle de bain et le mur du salon ? On diraitqu’il y a une pièce condamnée entre les deux… Il commença à taper sur les murs du salon et de la salle de bain quilui renvoyèrent un son assourdi, tandis que lorsqu’il cogna contre lapartie du mur qui reliait les deux pièces, un son creux s’éleva. - Il doit y avoir un passage quelque part ! dit Veronica en se précipitant dans la salle de bain. Elle regarda partout, allant même jusqu’à essayer d’actionner desmanettes imaginaires, mais lorsqu’elle entendit une plaque de boiscoulisser, elle se retourna et vit Weevil à quatre pattes sous lelavabo. Il avait trouvé la trappe !Avec sa lampe torche, il éclaira l’intérieur du trou à rat etdécouvrit une jeune fille recroquevillée sur elle-même, les genouxenserrés de ses bras, totalement apeurée. - Je m’appelle Eli, et voici Veronica, dit-il doucement tandis qu’elle se penchait aussi pour constater l’horreur. On est des amis de Wallace. Tu vas pouvoir sortir de là. Des larmes coulaient sur les joues de Sierra. Veronica était outrée.Incapable de parler. Sachant pertinemment que ce n’était pas correct,Veronica se saisit malgré tout de son appareil photo. Il fallaitqu’elle le fasse, qu’elle récupère des preuves de l’atrocité qu’elleavait vécue. Après deux ou trois flashes, ils l’aidèrent à sortir de son trou.L’acclimatation à la lumière fut d’abord délicate. Puis Veronicaréconforta la jeune femme comme elle put après lui avoir montré sacarte de détective privé. En passant devant le bureau, elle récupéra le passeport de Sierra,remit les autres à leur place et se contenta d’embarquer les photosqu’elle avait décrochées. Quelques preuves pour le shérif Van Lowe.(Elle avait toujours l’impression qu’elle allait s’étouffer en disantces mots.). Il passerait ensuite avec un mandat de perquisition et sesmenottes ! Encore du travail mâché ! Heureusement que la famille Mars est là ! Dehors les lumières clignotantes bleues et rouges fendaient la nuitet maculaient les murs du district du shérif ainsi que les visages.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] Alors que Sierra, assise sur un banc à l’intérieur, avait étéenroulée dans une couverture chauffante et que les ambulancierss’occupaient de la soigner, Vinnie Van Lowe était déjà interviewé parles journalistes locaux. - J’étais au courant qu’un trafic de ce genre s’opérait dans lesenvirons de Neptune. Cela faisait déjà quelques mois que j’enquêtais etcherchais à y mettre fin. Ce genre de choses est intolérable dans notresociété actuelle. Il n’est pas normal que des hommes exploitent desfemmes et leurs faiblesses…Je suis outré, affirma-t-il en mettant le ton. « Exploitent des femmes et leurs faiblesses » ? Mais qu’essaies-tu de nous dire Vinnie ? Ta réussite a bon dos. Dix minutes plus tôt, tu ne te doutais même pas que ce genre de procédés pouvait exister ! - Comment avez-vous su que cette jeune femme se trouvait chez ce photographe ?demanda une voix féminine derrière un micro. Oui, shérif, dites-nous comment vous avez su ! - L’expérience madame ! Et une très forte intuition. Au fond demoi, je sentais que ce n’était pas loin. Mes soupçons ont toujoursporté sur Jeffries, il n’en est pas à son coup d’essai. Mais vouscomprenez bien que pour intervenir, des soupçons et des intuitions nesuffisent pas. Il me fallait des preuves. Les bras croisés contre sa poitrine et la mâchoire serrée, Veronicaécoutait toutes les idioties que Van Lowe pouvait livrer à sesjournalistes crédules. Elle attendait avec impatience l’énormité quidonnerait l’alerte et ferait comprendre aux médias qu’il n’était qu’unimposteur. Lorsqu’il eut terminé de s’inventer son rôle de super-héros,Vinnie-Super-Sourire se tourna vers Veronica et lui décocha un clind’œil. L’agacement se lut alors davantage sur le visage de la jeunefille qui n’aimait définitivement pas se faire prendre pour une poire. On ne m’y reprendra pas deux fois ! La prochaine affaireportera mon nom !! Si même les crétins parviennent à se faireconnaître, je dois pouvoir le faire aussi… Weevil qui se tenait à coté de Veronica, lui tapota l’épaule en guise de soutien. - Cabrón ! lâcha-t-il en grinçant des dents. Veronica sourit faiblement et fit demi-tour. - Allez Robin. Prenons la [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et rentrons chez nous !
Weevil grimaça de dégoût. - Les collants, très peu pour moi ! Puis, pour la réconforter, il passa son bras droit autour desépaules de son amie et l’accompagna jusqu’à la voiture. Veronica avaitgardé les bras croisés. Le lendemain, l’émission matinale de Piz était consacrée à unnouveau sujet d’actualité. La pornographie et les conséquences quecette atrocité parfois appelée « art » pouvait engendrer. - Dans notre studio avec nous, une jeune femme que nousappellerons Samantha pour des raisons d’anonymat, accepte de nouslivrer son témoignage. Samantha bonjour ! En face de Piz, se trouvait en réalité Sierra qui, après avoir connul’horreur durant ces derniers jours, tenait à mettre les femmes engarde et faire ouvrir les yeux aux autorités. Elle avait d’ailleurs euune conversation à ce propos avec Wallace et Jason Russell jusque tarddans la nuit après avoir été interrogée par les adjoints du shérif.C’était important pour elle de le faire; même si l’événement étaitencore frais.Pour Piz, cette interview était une occasion en or de se démarquer du lot des animateurs de radio. L’entrevue en direct dura plus d’une heure et les appels téléphoniques de soutien ne cessèrent de se faire entendre. A quelques pas de là, Veronica venait de faire la queue pour boireson premier café de la journée et prenait la direction d’une tablequand Logan l’interpella oralement. - Tiens, le Saint-Bernard a oublié sa gourde de liqueur ? Pas de Piz pendu à ton cou aujourd’hui? Pas le temps de s’asseoir que les attaques fusaient déjà. Veronica regarda sa montre. Neuf heures et quart ! Trop tôt pour rester zen. Dommage Echolls ! Elle posa alors son gobelet sur la table la plus proche et leva des yeux noirs sur Logan. - Ca commence à faire avec le vocabulaire animalier. Petit conseil pour toi, Echolls, dit-elle en lui tapotant l’épaule, lejour où tu voudras faire le beau devant une fille, évite de la traiterde chienne ou de cheval. Je t’assure que ça passe moyennement à sesoreilles. Surtout quand elle t’a déjà dit une fois qu’elle ne tenaitplus à te voir… Ils se regardèrent quelques secondes en se défiant puis Logan fendit son visage d’un sourire sarcastique. Depuis la cabine, Piz observait Veronica tandis que Sierra répondaità un ultime auditeur. Son regard s’attrista aussitôt quand il la vitparler longuement avec Logan. Il respira profondément et soufflafortement. Lentement son regard se porta alors sur une enveloppeblanche qu’il avait, en arrivant ce matin-là, placée à coté de sesfeuilles de préparation pour l’émission. Il posa sa main dessus etreprit la parole lorsque Sierra eut fini. - Voilà. C’est tout pour aujourd’hui. C'est sur ces dernièresparoles qu'on se quitte. Merci de nous avoir suivi. Et merci à Samanthade nous avoir fait partager son expérience. On se retrouve demain mêmeheure, même endroit. Et on se quitte avec The Bravery - [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. La matinée avait été longue. Entre les cours et les remous provoquéspar la séquestration de Sierra, Veronica n’avait pas eu une seuleminute à elle. Seul Van Lowe restait silencieux. Pas un seul mot de sapart à ce sujet. En milieu d’après-midi, après avoir mangé un morceau sur le campusavec Mac et Maria, elle rentra chez elle. Ereintée, elle se dirigeacomme un zombie jusqu’à sa chambre et se laissa tomber sur son lit.Back Up ne tarda pas à la rejoindre. La gueule posée sur son ventre,elle lui caressa le haut de la tête en silence.Soudain, un gros soupir se fit entendre. Back Up semblait aussi enavoir lourd sur le cœur. Amusée, Veronica se redressa sur ses coudes. - Quand ça ne va pas, expliqua-t-elle à son chien, rien ne vaut une petite promenade. A ces mots, Back Up se redressa d’un coup et sauta du lit. Il revint aussitôt avec sa laisse entre les dents. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] – Eyes Quelques minutes plus tard, Veronica et son fidèle compagnon étaientsur Dog Beach. Ses lunettes de soleil sur le nez, elle avança sur lesable avant de décrocher le mousqueton du collier du chien. Elle quittaensuite ses chaussures et les porta à la main. Tandis que Back Up gambadait librement, sa maîtresse se rapprocha unpeu de l’eau avant de s’asseoir par terre. Les bras posés sur sesgenoux qu’elle avait relevés, elle se perdit un instant dans lacontemplation des vagues. Un peu de calme après toute cette agitation. Quoique j’aie pu dire auparavant, si je partais définitivement de Neptune, cette fichue ville finirait par me manquer. Quant aux Neptuniens, ils me regretteraient bien trop… carquelque chose me dit qu’ils auront vraiment besoin d’un détective pourrattraper les erreurs du shérif ! Veronica sortit doucement de sa torpeur lorsqu’elle entendit Back Upaboyer dans son dos. En prenant appui sur une main, elle se retourna etsourit tendrement en voyant Wallace accroupi à coté du chien, luidonnant quelques caresses. Il aura finalement suffi d’un chien pour réussir à arracher un vrai sourire à Wallace… Elle baissa les yeux sur le sable, puis refit face à l’océan. Cesquelques jours en sa compagnie avaient été durs. Elle les avait vécuscomme la perte de son meilleur ami. Perte qu’au fond d'elle, elleespérait bien temporaire. - Cette place est réservée ? Veronica sourit à nouveau en levant la tête vers lui.- Tu es en retard Wallace, le film a déjà commencé ! Wallace fendit à son tour son visage d’un sourire et prit place àcoté d’elle. Il contempla alors le même spectacle que son amie sans unmot. - Je crois que j’ai un peu merdé dernièrement, finit-il par dire en baissant la tête pour jouer avec le sable. Je sais qu’on n’était pas vraiment sur la même longueur d’onde ces temps-ci… Mais je te remercie de m’avoir aidé sur ce coup-là. En silence, Veronica respira à plein poumon profitant du retour deson ami. Elle remua ses orteils dans le sable et, pour cacher sa gêne,lança en imitant le style afro-américain: - Pas de problème, mon frère. La famille c’est fait pour ça. Peu surpris par ses paroles, Wallace la regarda en secouant la tête. - Hey !! J’adore Kool and The Gang ! lui assura-t-elle avec force pour justifier le ton fraternel employé. Wallace rit en silence. Elle le prit alors par le cou et colla sa tête contre la sienne. - Ah ! C’est comme ça que je te préfère. Quand tu rigoles à mes mauvaises blagues… ! Un ange passa, puis il le brisa d’un murmure. - Tu m’as manqué. Episode écrit par Vertigo

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Dernière édition par Sam Shamalow le Mar 19 Oct 2010 - 13:28, édité 4 fois

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Fanfiction Véronica Mars Saison 4 - 13 épisodes Empty Re: Fanfiction Véronica Mars Saison 4 - 13 épisodes

Message par Sophie Lun 18 Oct 2010 - 18:51

Ça a l'air intéressant ! Faudra que je prenne le temps de lire tout ça demain sourire Sinon, c'est un nouveau chapitre celui que tu viens de mettre parce qu'il est pas marqué ?
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Fanfiction Véronica Mars Saison 4 - 13 épisodes Empty Re: Fanfiction Véronica Mars Saison 4 - 13 épisodes

Message par Invité Lun 18 Oct 2010 - 20:23

c'est l'épisode 2 que j'ai du couper en deux parce qu'il était trop long.
J'ai adoré ce qu'on fait ces 12 auteurs avec cette saison 4. Ça m'a réellement donné l'impression de regarder la suite de la serie. ^^

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Fanfiction Véronica Mars Saison 4 - 13 épisodes Empty Re: Fanfiction Véronica Mars Saison 4 - 13 épisodes

Message par Invité Lun 18 Oct 2010 - 23:02


Episode 3
par Kathrine Tramell
trouvée ici :
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4.03 My Baby Shut Me Down
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* * *

Note de l'équipe: dans cet épisode, vous trouverez les voix off en gras. >> Vous pourrez réagir [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] à la fin de votre lecture.
Bonne lecture!


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16h12 et il ne les a toujours pas laissés filer…
Pourquoi est-ce que ça ne m’étonne pas ?


De l’embrasure de la porte où elle se trouvait, Veronica secoua la tête et esquissa un sourire amusé.
Celafaisait maintenant plus de dix minutes qu’elle observait son père faireson cours sur les différentes façons de déceler le vrai du faux lorsd’un interrogatoire et Keith semblait tout à fait à son aise. Mieux queça, il était passionné et connaissait son sujet sur le bout des doigts.De ce fait il ne s’était pas rendu compte qu’il empiétait sur le tempsde classe de ses collègues et il s’interrompit lorsqu’un élève leva lamain.

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"Oui ? lança-t-il alors que son visage s’illuminait.
- Euh…jene voudrais pas paraître impoli ou quoi que ce soit mais si ça continueje ne pourrai plus assister à mon cours de psychologie", dit un jeune homme brun en désignant sa montre.

Keith se renfrogna, se tourna vers l’horloge accrochée au-dessus de la porte d’entrée et fronça ses sourcils.

"Autant pour moi, vous pouvez y aller."

Mais alors que les étudiants commencèrent à ranger leurs affaires et à se diriger vers la sortie, il reprit :

"Et n’oubliez pas …"un tiens vaut mieux que deux tu l’auras" ".

Lesquelques élèves qui s’étaient arrêtés se regardèrent en grimaçant touten se demandant où leur professeur pouvait bien vouloir en venir. Puisils reprirent leur chemin alors que Keith se laissa tomber sur sachaise en souriant.

" Ce n’est pas faute de te l’avoir répété pourtant, plus personne ne comprend les dictons datant du Moyen-Âge ! lança Veronica en approchant du bureau de son père.
- Et moi qui croyais être à la page, répondit-il en l’embrassant sur la joue. Comment va mon bébé aujourd’hui?
- Il va bien, à vrai dire je suis passée pour voir comment se déroulaient les débuts de mon père sur scène, fit-elle en montrant l’estrade du menton.
-Pour être honnête je dois reconnaître que j’avais quelquesappréhensions au départ mais finalement c’est plutôt agréable de seretrouver derrière la caméra…
- Parfait, dans ce cas on peut arrêter les métaphores ? demanda-t-elle, ironique.
- Ce n’est pas moi qui ai commencé."

Elle claqua des doigts comme pour reconnaître qu’il avait raison et reprit plus sérieuse :

" Je suis contente que ton nouveau travail te plaise, tu le mérites….
- Je sais chérie, répondit-il touché, d’ailleurs je voulais te présenter mon assistant, Kenneth Barby, ma…
- Un assistant ? le coupa Veronica, tu as le cœur solide vu ce que le dernier a fait subir à ton prédécesseur."

Keith leva les yeux au ciel.

"J'admetsqu'au départ j'avais quelques réticences car il m'a été imposé, mais enfait, c'est un excellent assistant. Mrs Foster savait ce qu'ellefaisait en me le recommandant. Et fais-moi confiance il est à l’opposéde notre cher Mr Foyle : volontaire, attentif et surtout il a de larépartie… Je pense que vous vous entendriez à merveille.
- Hum… Ca m’a tout l’air d’être la perle rare, plaisanta-t-elle, et j’adorerais t’entendre me chanter ses louanges toute la journée mais je dois filer et passer au bureau pour récupérer mon pc.
- Très bien, dans ce cas je te présenterai mon petit prodige une prochaine fois vu qu'il est aux abonnés absents pour l'instant."

Elleétait sur le point de lui répondre lorsque le téléphone de son père semit à sonner. Keith l’attrapa d’un geste vif et décrocha.

" Allo?"

Finalement Veronica s'approcha pour lui faire un rapide bisou et lui dit au revoir de la main.
Celui-ci en fit de même tout en continuant sa conversation.

" Oui bien sûr que c’est toujours bon pour ce soir,(…),pas de problème,(…)."

V. se trouvait à présent dans le couloir et ne comptait pas se retourner quand…

"(…), j’ai hâte d’y être, entendit-elle susurrer son père au téléphone."

Elle s’arrêta donc une seconde, fronça les sourcils puis reprit sa route.

Commentça hâte d’y être ? Mon père a décidemment une folle envie de s’investirdans ses nouvelles occupations car sinon où se languirait-il d’aller ?A moins que l’attrait féminin n’ait eu raison de lui…
**********

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Dix minutes plus tard mais toujours sur le campus, Veronica toqua à la porte qui se trouvait devant elle.
Aussitôt elle entendit la voix de son meilleur ami maugréer.

" Entre !"

Elle s'exécuta et accrocha un sourire qui se voulait ravageur sur ses lèvres.

" Prêt à faire des folies de ton corps ?" lança-t-elle un peu trop enthousiaste.

Wallace lui jeta un regard noir.

" Les quelques centaines de fois où je t'ai dit que je ne voulais pas y aller étaient censées te faire renoncer !
- Tu me connais, têtue comme une mule, fit-elle en haussant les épaules.
- Veronicaje suis sérieux, je ne suis vraiment pas d'humeur à courir dans tousles sens pour gagner de stupides épreuves sportives ou pire encore àaller camper...J'ai eu ma dose cet été", avoua-t-il alors qu'un air sombre passa sur son visage.

Elle soupira, touchée par ce qu'il ressentait.

" Je sais."

Puis elle se reprit, décidée à le faire sortir de sa monotonie.

" Mais ça te changera un peu les idées ! Et puis voir du monde ne peut te faire que du bien.
- Et c'est toi qui me dis ça ? dit-il en esquissant un léger sourire.
- Mais que vois-je? Serait-ce .... ?"

Sousses faux airs d'étonnée, Veronica s'approcha de Wallace pour ne seretrouver qu'à quelques centimètres de sa bouche. Il fronça alors lessourcils et recula d'un pas.

" C'est bien un sourire ! Mesdames et Messieurs, Wallace Fennel sait encore sourire !" clama-t-elle en levant les mains au ciel.

Il secoua la tête, visiblement désespéré par son amie et attrapa quelque chose sous son bureau.

" C'est surtout pour que tu me fiches la paix que je fais ça", expliqua-t-il en lançant son sac de couchage à ses pieds.

V. se contenta de sourire, satisfaite, et prit le sac à bout de bras.

" Tu ne vas pas le regretter...et puis un week-end d'intégration n'a jamais tué personne !"

Immédiatement une grimace d'excuse remplaça son sourire entraînant.

Oups...

" [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]..."

A noter : réfléchir avant de parler.

Wallace leva les yeux au ciel alors qu'il ajustait son sac à dos sur ses épaules.

" Ca va, t'inquiète pas j'ai saisi l'idée."

Elle passa alors son bras autour de ses épaules et ils prirent la direction du parking. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]


" Tout est chargé ! cria Mac en refermant le coffre du SUV noir de Veronica."

Elle prit ensuite place à ses côtés et jeta un coup d'oeil à la banquette arrière où se trouvaient Wallace et Maria.
Eneffet, entre temps, ils étaient passés récupérer les deux colocatairesde la petite blonde pour n'avoir à utiliser qu'une seule voiture.

Autant faire une bonne action et empêcher la pollution de proliférer un peu plus.
Je sais bien que ce n'est pas un trajet qui fera toute la différence mais c'est l'idée qui compte, non ?


" On passe vite fait au bureau pour que je puisse prendre mon ordinateur et on est parti ! lança V. en acquiesçant de la tête.
- On part deux jours, fit remarquer Maria sur un ton légèrement accusateur.
- Et ? demanda Veronica sans savoir où elle voulait en venir.
- Et tu ne peux pas te passer de ton pc pendant ce laps de temps ?"

V. prit alors un air théâtral et enchaîna à la manière d'une tragédienne :

"On a une relation fusionnelle lui et moi ! Au moins je suis sure qu'ilme sera toujours fidèle... Enfin peut-être que je devrais me méfier deMac", ajouta-t-elle en faisant semblant de réfléchir.

Tous les occupants de la voiture rirent à cette remarque, Maria y comprise.

Ainsi un quart d'heure plus tard, ils arrivèrent à Mars Investigation.
S'étantgarée en double file devant ce qui était devenu son QG, Veronica courutà l'intérieur récupérer sa précieuse machine, laissant les commandes àses amis qui restèrent dans la voiture.
Elle se dirigea alors vers son bureau, saisit le portable blanc et jeta un coup d'oeil rapide à son répondeur.
Pas de message.
Elle contourna donc la table de bois et lorsqu'elle se retourna pour sortir elle vit que quelqu'un se trouvait devant elle.
Saréaction première fut de sursauter, surprise par la présence d'uneautre personne, puis elle se ressaisit s'apercevant qu'il agissait deShona.

" Tu m'as fait peur, avoua-t-elle en laissant échapper un petit soupir de soulagement.
- Désolée, articula tristement la jeune fille.
- C'est rien... Est-ce que tout va bien ? demanda V. devant la mine déconfite de sa cliente.
- Oui.En fait non, pas tant que ça... Écoute Veronica, je voulais teremercier pour tout ce que tu as fait concernant l'enquête mais je suisobligée de te demander de t'arrêter là. J'ai des problèmes d'argent ence moment et entre les frais scolaires et mes problèmes personnels j'aidu mal à joindre les deux bouts donc laisse tomber."

Mal àl'aise face à l'état de Shona, qui semblait épuisée mais surtoutattristée de devoir renoncer à connaître le fin mot de toute cettehistoire, Veronica ne sut quoi répondre.
Un silence assez pesants'installa alors dans la pièce jusqu'à ce que la voix de Mac se fasseentendre, suivie de deux coups de klaxon.

" Si ça continue comme ça on arrivera après la tombée de la nuit !
- Je dois y aller, dit Veronica en désignant la sortie de la main. Désolée..."

Elle grimaça alors un sourire d'excuse au moment où quelqu'un d'autre toqua à la porte.

" Je dérange ? demanda Piz avec son air timide habituel."

Décidemment on ne va jamais s'en sortir...

" Je vais vous laisser, dit alors Shona. A un de ces jours Veronica."

Puis sans plus attendre elle prit la porte.

"A bientôt...",lança cette dernière bien que la brune soit déjà loin.

Désemparée par la situation, Veronica poussa un soupir pendant que son petit ami approchait.

" Comment ça va ? reprit-elle en soufflant
- Ca va dépendre, répondit Piz tout à coup plus sérieux.
- Dépendre ? De quoi ?
- De toi."

Veronica arqua un sourcil et attendit la suite.

"Depuis qu'on est revenu, tu es distante, évasive, toujours occupée à droite à gauche..."

Elle était sur le point de rétorquer quelque chose mais il continua pour l'empêcher de l'interrompre.

"Oui je sais, tu es tout le temps "occupée", corrigea-t-il en mimant des guillemets, maisces temps-ci c'est différent. Tu ne me parles plus, tu ne m'écoutesquasiment plus non plus et quand on se voit ce n'est pas plus de dixminutes. Dernièrement j'ai eu l'impression qu'il n'y avait que moi quiai fait attention à nous, conclut-il en prenant soin d'éviter son regard. Quoiqu'après réflexion je pense que c'est comme ça depuis le début...
- J'ai été assez prise depuis mon retour de stage et avec l'emménagement et tout le reste ça n'a pas été facile
, tenta Veronica.
- Je sais tout ça mais prends simplement Logan pour exem...
- Logan ? Qu'est-ce qu'il a avoir là-dedans
? le coupa-t-elle en fronçant les sourcils.
- Tu parles plus avec lui qu'avec moi...même si c'est pour vous agresser constamment !"

Elle fit rouler ses yeux.

"Je n'y peux rien moi si c'est notre seul moyen de communication, rétorqua-t-elle en haussant les épaules.
- La question n'est pas là et ce n'est pas de lui qu'il s'agit mais de nous. Alors voilà, on m'a proposé un poste à Rivesfork .
- La radio dont tu m'avais parlé,
se souvint Veronica.
- Oui, et ils me proposent de bosser pour eux pendant toute cette année.
- C'est super, félicitations !
lança-t-elle, sincère.
- C'est à New York, lui rappela-t-il en la regardant dans les yeux cette fois. C'est pour ça que j'ai besoin de savoir où on en est pour prendre une décision."

Veronicaouvrit alors la bouche sans qu'aucun son n'en sorte. Les commissures deses lèvres se retroussèrent ensuite en une sorte de demi souriregrimaçant, signe qu'elle ne savait pas quoi répondre.
Piz hocha donc sa tête.

"Je suppose que j'ai ma réponse."

Il la regarda une dernière fois puis fit demi-tour.
Veronica, quant à elle, ferma les yeux et mit les deux mains sur son visage.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
**********
"Hmm, il s'attendait à une autre réponse si tu veux mon avis..."résonna une voix masculine dans le couloir de M.I.

Il ne manquait plus que ça...Et Dieu sait que je n'ai rien fait pour mériter ça!

" Je vais m'en passer, merci ! répondit-elle, sarcastique, reconnaissant cette personne sans même avoir à ouvrir les yeux.
- Je me demande bien pourquoi [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]fit-il en mettant un index sur sa bouche."

Elle le fusilla du regard, les mains sur les hanches

" …sûrement à cause de ton côté dominateur qui ressort avec le temps…
- Qu'est-ce que tu fais là Logan ?
- …à moins que ça ne soit ton amabilité excessive.
- Et pourtant ça ne marche pas sur tout le monde
, lâcha-t-elle alors, cynique.
- J’ai vu ta voiture en passant et je me suis dit que j’allais venir dire bonjour, répondit-il en ignorant sa remarque précédente.
- Quelle gentillesse, tu n'aurais pas dû...Vraiment !- Ma bonté me perdra",conclut-il en haussant les épaules.

S'il y a bien quelque chose qui ne te perdra pas c’est ta bonté…

Ellesecoua alors la tête, le dépassa et se dirigea vers la sortie. Elleattendit ensuite qu’il en fasse de même et une fois le seuil de laporte franchi, elle referma.
Elle vérifia une dernière fois qu'elle avait tout ce dont elle avait besoin, la tête enfouie dans son sac.
A ce moment Logan se pencha à son oreille et lui murmura doucement :

" Je ne donne pas cher de la tête de ta future victime. Tu sais ce qu’on dit au sujet des mantes religieuses…"

Veronicase tourna brusquement mais au lieu de le trouver à ses côtés, elleconstata qu’il était déjà de retour à son véhicule et que Dick luifaisait de grands signes.
Elle serra les dents et esquissa un sourire forcé dans leur direction.
Puis elle se rendit à sa voiture et grimpa à bord.

" C’est pire qu’un défilé aujourd’hui ! lança Wallace légèrement impatient à l’arrière.
- On a eu droit à la visite courtoise de Dick", expliqua Mac devant le regard interrogateur de sa meilleure amie.

Elle hocha alors la tête.

" Vous en avez beaucoup des comme ça en réserve "? renchérit Maria.

V. jeta un coup d’œil dans le rétroviseur central et fit les gros yeux.

" Crois-moi sur parole, c’est le premier d’une longue lignée !"

Puis elle appuya sur l’accélérateur et démarra en trombe.

J’ai l’impression que ce week-end d’intégration ne sera pas de tout repos…
Mais ne mettons pas la charrue avant les bœufs ! Sois positive Veronica, po-si-ti-ve.
********** Lorsqu’ils arrivèrent à destination, le panneau « Santa Monica Mountain National Recreation Area » les accueillit.

Un simple « parc naturel de Neptune » aurait suffit… Mais après tout, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

Quandles quatre amis mirent un pied à terre, ils constatèrent qu’ils étaiententourés d’une multitude de voitures . Un peu plus loin, certainsétudiants se débattaient avec des tentes et des sacs à dos pendant qued’autres s’attardaient à trouver un endroit décent où se poser pour lanuit. A l‘heure actuelle, il était impossible de dire si tout le mondeétait arrivé ou combien d’élèves il y avait… Tout ce qu’ils savaientc’était qu’il leur fallait se dépêcher s'ils voulaient avoir une placepour installer leur tente.
Ils déchargèrent donc le coffre de la voiture et prirent la direction des bois.

Celafaisait maintenant un quart d’heure qu’ils tournaient en rond ettoujours pas de coin envisageable où camper pour la nuit. Le sol étaitsoit trop penché, soit trop encombré ou encore trop humide… En somme,rien de bien adapté pour y planter une tente. Sans oublier le fait queles seules petites parcelles à l'air fiable étaient déjà occupées pardifférents groupes d'étudiants.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]chantonna alors doucement Mac.

Veronica, Maria et Wallace se retournèrent vers elle, l’air étonné.

"Et ben quoi ? C’est approprié…"

V.sourit et secoua la tête. Malgré la présence d'informations et de minisplans accrochés sur pratiquement tous les panneaux indicatifs du parc,ils ne parvenaient pas à se repérer au milieu de toute cette verdure.

Et dire qu'il y en a qui pratiquent la course d'orientation par pur plaisir !

"Je sens que je vais craquer si on ne trouve pas un endroit d’ici quelques minutes, lâcha Maria en écartant une mèche de cheveux qui retombait sans cesse sur son visage.
- T’as raison, il faut faire un choix,rétorqua Veronica en entrant dans son jeu. D’après la feuille d’informations qu’ils ont eu la décence de nous donner…"

Elle secoua le papier blanc sous leurs yeux.

"…il devrait y avoir un lac pas très loin d’ici. Wallace est-ce que tu peux jeter un coup d’œil derrière cette….Wallace ?" reprit-elle en constatant qu’il n’était plus là.
Elle chercha à gauche puis à droite lorsqu’elle sentit une main se poser sur son épaule.

"Je t’ai connue plus rapide Mars."

Elle se retourna et posa un regard teigneux sur son interlocuteur.
Loganla dépassa sans ajouter un mot de plus et enjamba le tronc d’arbre quireposait devant eux. Il fit quelques pas puis se tourna, lui faisantsigne d’approcher de la main.

"Alors là tu rêves…"dit-elle à voix haute

Il disparut ensuite derrière une haie de buissons parfaitement taillée.

"Ne parle pas trop vite" reprit Mac en désignant le coin où se trouvait Logan quelques secondes plus tôt.

Veronica aperçut alors Wallace en train d’installer son sac de couchage au bord du fameux lac qu’ils cherchaient.

"Bien, qu’est-ce qu’on attend ?" demanda Maria de façon rhétorique en les dépassant.

Veronica soupira .

"Plus besoin de chercher, reprit-elle, ironique, quelque chose me dit que [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien][Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Mac rit et l’entraîna par le bras.


**********



"Comme on se retrouve ! clama le surfeur blond à la vue de Mac et Veronica qui les avaient rejoints. On a souvent du mal à se passer de Dick après y avoir goûté !" fit-il en se dandinant.

Les deux amies se regardèrent désespérées mais habituées face à l’attitude du jeune homme.

" Wallace !" l’interpella Mac.

Celui-ci leva la tête lorsqu’elle reprit tout bas :

"Tu ne veux pas qu’on cherche encore un peu…Je suis sure qu’on peut trouver mieux.
- Ah non ! intervint Maria. On y est, on y reste ! J’ai marché suffisamment longtemps…
- Je porte ton sac !"
proposa immédiatement Mac .

Sa nouvelle colocataire lui fit les gros yeux.

"Très bien…je capitule. Pour cette fois du moins."

Puiselle déposa son sac à dos et attrapa la tente des mains de V. Ilfallait avouer que l’espace était propice à la détente et surtout aucamping. En effet, un petit lac s’étalait devant eux et il semblaitêtre entouré d’arbres tous identiques. Veronica remarqua qu’ilsn’étaient pas les seuls à avoir emménagés dans le coin puisque toutautour de l’étendue d’eau se distinguaient des tentes de couleursdifférentes. Heureusement pour eux, il y avait une distance d'unevingtaine de mètres environ entre chaque petit groupe.

On préserve son intimité comme on peut...

"Wallace,je sais que dormir à la belle étoile peut paraître attrayant auxpremiers abords, mais je t’assure que le froid, l’humidité et lesmoustiques en tous genres te ramènent vite à la réalité " dit Veronica, pragmatique.

Illa regarda légèrement perdu mais avant qu’il ne puisse répondre quoique ce soit, Logan réapparut, un sac de provisions à la main.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], balança-t-il en passant à côté d’elle.
- Tu ne vas pas dormir dehors, tu emménages avec nous pour cette nuit… On se serrera, expliqua-t-elle sans prêter attention à l’intervention de ce dernier.
- J’apprécie mais ça va aller.
- Tu prends ma place, je prends la tienne, lança Dick en tentant de se sortir des griffes de la méchante tente qui refusait d’obéir. Je suis sûr que vous finirez par craquer et par abuser de mon corps, dit-il cette fois à l’attention des filles tout en se caressant le torse.
- Comment résister ? fit Maria en grimaçant.
- On est deux et vous êtes quatre, intervint alors Logan .
- Perspicace en plus de ça, railla V.
- Tu nous files un coup de main et on te fait une place, continua-t-il en désignant la tente entre les mains de Dick.
- Tout bien réfléchi l’air frais ne peut pas te faire de mal" coupa-t-elle à nouveau.

Wallace regarda tour à tour sa meilleure amie et l’ex petit copain de celle-ci.

"A moins que tu ne sois masochiste…reprit-il en montrant la petite blonde du menton, et je sais de quoi je parle."

Elle lui lança un regard noir.

"Marché conclu" dit alors Wallace en se levant.

Hein?

Logan adressa alors un sourire de victoire à sa rivale qui sembla stupéfaite.

"Je t’aurais prévenu, fit-elle en haussant les épaules.
- Ne sois pas vexée mais tu me connais, moi et les discussions de filles…expliqua Wallace en esquissant un sourire d’excuses.
- Comme si c’était mon genre" rétorqua-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine.

Ilsrirent un instant puis il déplaça son sac vers la tente des garçons, àquelques mètres seulement de celle des filles. Enfin vers l’endroit oùelle était supposée se trouver car pour l’instant il n’y avait qu’untas de fils et bouts de plastiques empilés.

"On ne peut pas gagner à tous les coups" ajouta Logan en se tenant la nuque.

Puis il lui fit un clin d’œil et se dirigea vers ses deux acolytes pour monter cette fichue tente.

Qu’est-ce que je disais à propos de ce week-end ? Pas de tout repos ? Je retire : un calvaire oui !

Résignée, Veronica en fit de même de son côté.


**********


Ilétait à présent dans les alentours de 18h30 et nos six protagonistess’attelaient toujours à la lourde tâche de monter leur abri pour lanuit. Quelques autres étudiants avaient également pris place dans lesenvirons du lac et semblaient faire les cent pas autour d’eux. Veronicaet Maria étaient donc en train de tendre le côté droit de la tentependant que Mac enfonçait un piquet dans le sol. Ce dur labeureffectué, elle se releva, tapa dans les mains et lança enjouée :

"Une bonne chose de faite ! Il ne reste plus que l’autre moitié à monter."

Maria et Veronica hochèrent la tête en même temps.

"Tu peux me passer le fil rouge derrière toi ? "demanda Mac à cette dernière.

Elle se retourna aussitôt mais par inadvertance elle se prit les pieds dans un sac à dos et s’étala sur le sol.

Magnifique Veronica, la même chose mais avec plus d’élégance la prochaine fois…

Inutile de dire que personne n’avait manqué le spectacle.
Alorsque Dick et Logan partaient dans un fou rire commun, laissant Wallacelever les yeux au ciel, les filles laissèrent échapper un petit rirejuste après s’être assurées que Veronica n’avait rien de cassé. Unemain apparut alors devant les yeux de V. qui dépoussiérait son jean.Elle la saisit sans prendre la peine de regarder à qui elle appartenaitet en moins d’une seconde elle fut de nouveau sur pieds.

"Rappelle-moi de regarder où je mets les pieds avant de foncer tête baissée" fit-elle en pensant s’adresser à l’une de ses deux colocataires.

Puiselle se tourna, envoya le fil à Mac et remarqua que Maria se trouvait àses côtés. Elle comprit ainsi que ni l’une ni l’autre ne l’avait aidéeà se relever et vit qu’un sourire flottait sur leurs lèvres. Elle seretourna alors aussitôt et distingua un jeune homme qui la toisait, unair narquois sur le visage.

"Je m’en souviendrai..."

Veronica fronça les sourcils, se disant que sa tête lui rappelait quelqu'un mais ne répondit rien.

Grand, brun, charismatique… Quelque chose doit forcément clocher.

"Besoin d’un coup de main ? fit-il en montrant la tente des filles.
- Merci mais ça va aller, tout est sous contrôle, répondit-elle en exagérant un sourire.
- Pourquoi les femmes du XXI ème siècle refusent toujours qu’on leur vienne en aide ?" lança-t-il en croisant les bras.

Et ben voilà, ça n’a pas été bien long, c’est un machiste de premier ordre !

"Peut-être parce qu’elles n’en ont pas besoin…
- On a toujours besoin d’aide" dit-il comme si c’était l‘évidence même.

Emportéepar une soudaine prise de conscience devant la suffisance dont ilfaisait preuve, elle se rappela pourquoi ce visage lui était sifamilier. Elle laissa alors échapper un soupir et hocha la tête.

"Le garçon de la station essence, se souvint-elle, désespérée.
- Je suis flatté, la nargua-t-il.
- Il n'y a vraiment pas de quoi d'après mes souvenirs...mais puisque tu as l'air si généreux..."

Elle s'arrêta, réalisant qu'elle ne connaissait pas son prénom.

"Kenny, répondit-il en hochant la tête tout sourire.
- ….Kenny. Pourquoi tu n’irais pas aider ceux qui en ont vraiment besoin ?"

Elle fit un signe de tête en direction des garçons.
Eneffet Dick était toujours pris au piège dans le cordage de la tentependant que Wallace décortiquait le mode d’emploi et que Logans’énervait contre un piquet qui ne voulait décidément pas s’enfoncerdans le sol.

"Quel spectacle affligeant" renchérit Mac, visiblement ravie.

Le nouvel arrivant s’approcha alors des trois garçons, attrapa le milieu de la tente et le souleva. Il rit puis le reposa.

"Quoi ? demanda Logan, à bout de nerfs.
- Vous l’avez montée à l’envers… Elle ne fera pas long feu dans cette position, dit Kenny en souriant.
- Si seulement c'était la seule" pouffa Dick, tout seul dans son délire.

Maria,Mac et Veronica échangèrent un regard traduisant leur exaspération, ce qui n’échappa pas à notre jeune Casablancas.

"Tant pis ! Ton offre tient toujours Ronnie, non?"

Elle l’interrogea du regard.

"Toi, moi et ces deux demoiselles se serrant pour ne pas avoir froid par cette nuit glaciale…
- C’est ça, compte dessus !
envoya Maria.
- La température avoisine les 22 degrés la nuit Dick, rétorqua Veronica acerbe, et puis si tu as si froid que ça je suis sure que deux experts tels que vous trouverez un moyen pour vous réchauffer."

Une grimace apparut alors sur le visage du blondinet tandis que Logan tourna sa tête vers V.

"Tu parles en connaissance de cause ? "lança Logan plein de sous-entendus.

Elle esquissa un sourire hypocrite et haussa les épaules.

"Tu sais ce qu’on dit, il n’y a rien de pire que les souvenirs...
- Nostalgique peut-être ?
- Plutôt l’opposé…
- Temps mort !"
intervint Wallace.

Logan et Veronica se fixèrent pendant quelques minutes, révélant toute l’électricité qu’il y avait entre eux.

"Tu nous files un coup de main pour la tente ? reprit-il à l’attention de Kenny.
- Aucun problème, à moins que le camp adverse n‘y voie un inconvénient…, plaisanta-t-il en regardant Veronica.
- Je me sens trahie, ironisa-t-elle la main sur le cœur.
- Merci, c’est sympa" ajouta Wallace en lui tendant le manuel d’installation.

Ille prit sans plus attendre et envoya un clin d’œil en direction de lapetite blonde sous le regard amer de Logan. V. secoua la tête etretourna se mettre au boulot. Boulot qui, à présent, étaitquasi-terminé à l’inverse de celui des garçons.
De son côté, Kenny, s’accroupit auprès du jeune Echolls et murmura, amusé :

"Vous avez l’air de bien vous entendre !"

Il le fusilla du regard.

"Contente-toi d’assembler les pièces" dit-il en lui fourrant un piquet en métal dans les mains.

Puisil se leva, se dirigea vers le sac de provisions qu’il avait amenéquelques minutes plus tôt et fourra un morceau de réglisse dans sabouche, le mastiquant bruyamment comme à son habitude. **********
Il faisait nuit à présent. Le soleil brûlant de la journée avaitlaissé place à une légère brise rafraîchissante et la lune à sereflétait dans le lac, bercé par le vent. Il devait être dans lesenvirons de 22h et la plupart des étudiants, un peu plus tôtsurexcités, s’étaient déjà laissés séduire par [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]et avaient fini par succomber à ses charmes. Ce n'était cependant pasle cas de tout le monde… En effet, la tente de Logan et Dick semblaitprendre vie et donnait l’impression d’être une attraction digne decelles des montagnes russes : l'extérieur venait à peine d’être monté,et l‘installation intérieure s’avérait être plus difficile que prévu.Surtout étant données leurs intentions... **********


De leur côté, les filles étaient emmitouflées dans leur duvet et discutaient tranquillement.

"Oui. Enfin j'imagine, dit Veronica, évasive
- Comment ça tu imagines ? Soit c’est oui soit c’est non, rétorqua Mac en toute logique.
-Il m’a dit qu’il avait reçu une offre à New York et qu’il voulaitsavoir où on en était…Qu’est-ce que j’aurais bien pu lui répondre ?
- Que tu l’aimais et que tu aurais été prête à le suivre n’importe où ?" tenta la brune, ironique.

Sa meilleure amie ne put s’empêcher de rire nerveusement et lui lança un regard plein de reproches.

"C’est ce que toute fille amoureuse de son petit copain dirait, se défendit Mac. Je t’assure, je l’ai lu dans un magazine…"

Veronicamanqua de s’étrangler en entendant ces mots et se laissa emporter dansun fou rire comme si c’était la chose la plus stupide qu’elle eûtjamais entendue. Maria la regarda alors d’un air interrogateur puisajouta :

"Et finalement qu’est-ce qu’il a fait ?
- Il a hoché la tête en disant qu’il « supposait » avoir la réponse…"


Elle mima des guillemets.

"…et il a tourné les talons.
- Ouahou, quelle force de caractère ! renchérit la latino.
- C’est sûr que ça change de Logan" lança Mac dans le vrai.

Veronica perdit immédiatement son air guilleret et son regard se fit plus dur.

"Tout s’explique ! s’exclama alors Maria en acquiesçant.
- Comment ça tout s’explique ? "reprit V. en se relevant tout à coup, la toisant de sa hauteur.

Sa colocataire prit ainsi appui sur ses coudes et expliqua :

"Toute cette agressivité qu’il y a entre vous, cette pass…
- Le mot est bien choisi
, coupa-t-elle. Quoi que pas assez poussé… « Hargne » conviendrait mieux si tu veux mon avis.
- [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
dit Maria d’une voix posée. Et d’après ce que j’ai remarqué, il est loin de l‘être à tes yeux. "

V. parut quelque peu désorientée et chercha ses mots.

Évidemmentqu’il ne m’est pas indifférent ! Comment pourrait-il l’être après toutce qu’il s’est passé ? Mais Dick m’exaspère tout autant et ce n’est paspour ça qu‘il occupe une place importante dans ma vie… Heureusementd’ailleurs.

"C’est juste une vieille habitude, fit-elle alors en haussant les épaules, c’est notre seule et unique manière de communiquer. Et ce depuis qu‘on se connaît…"

Je sais, ça n'est vrai qu'à moitié...

Un silence s’ensuivit.

"Bon,je ne voudrais pas jouer les rabat-joie mais il faudrait qu’on pense àrecharger nos batteries si on veut être en forme pour demain" ajouta-t-elle rapidement.

Elle se tourna ensuite vers Mac qui hocha la tête, comprenant que la jeune détective ne voulait pas s’étendre sur le sujet.

"Je vous préviens tout de suite, je ronfle, ponctua Maria.
- Et moi je bouge, ajouta Veronica.
- En ce qui me concerne je parle alors comme ça on est au complet" conclut Mac, amusée.

Puis elle éteignit leur lampe de poche et elles se tournèrent chacune de son côté.


**********


Au même moment, dans l’antre du camp adverse…

"Fais gaffe où tu mets tes mains mec ! baragouina Dick en se retournant brusquement.
- T’as qu'à prendre un peu moins de place aussi" rétorqua Logan en le poussant vers le fond.

Il se prit alors les pieds dans la couverture et s‘étala de tout son long sur le sol.
Lasurface intérieure de la tente n’étant déjà pas très grande, le faitque ces deux-là s’acharnent à gesticuler dans tous les sens ne fut pasd’un grand secours. En effet et contrairement à ce que l’on aurait pucroire, la question n’était pas de savoir lequel des trois allaitdormir au milieu ou le plus près de la sortie mais bien de planifierl’organisation de la soirée qui ne faisait que commencer.
Loganétait donc accroupi, en train de sortir les baffles de la minichaînehifi qu’il avait apportée pendant que Dick comptait le nombre debouteilles.

"Trois Vodka, deux Whisky et trois packs de bières, annonça-t-il. Ce qui nous fait donc cinq bouteilles plus trois packs de six canettes. Euh …trois fois six ça fait dix-huit plus cinq…, il commença à compter sur ses doigts.
- Vingt-trois ! grommela Wallace qui s‘énervait de plus en plus, enroulé dans son sac de couchage.
- Ouais c’est ça, vingt-trois, répéta Dick en souriant, tu crois que ça suffira ?
- Je m’en contrefiche ! Tout ce que je veux c’est du calme ! Alors faites ce que vous voulez mais faites-le dehors !
laissa-t-il échapper, à bout.
- Waouh, tout doux, enchaîna Logan en levant les mains comme s'il rendait les armes. Respire un bon coup et détends-toi.
- Je suis détendu.
- Si tu le dis."


Puisce dernier se remit à farfouiller dans son sac et finit par en sortirson Ipod, qu’il relia à la chaîne. Il brancha ensuite les baffles etmonta le volume. "Shoot down the stars" de Gym Class Heroes résonnaaussitôt dans les oreilles des occupants de la tente mais également àune cinquantaine de mètres à la ronde.

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Wallacese tourna alors vers Logan et lui lança un regard noir. Celui-ci haussales épaules, un sourire narquois sur le visage tandis que Dick luisecoua une bouteille sous le nez.

" Un petit remontant ? Je te laisse de l’avance si on fait un concours… Dick est bon joueur !"

Wallace leva les yeux au ciel, désespéré, et enfouit la tête sous son duvet.

« Elle va jubiler quand elle va voir qu’elle avait raison…! »pensa-t-il alors que la musique faisait rage.


**********


"Qu’est-ce que c’est que ça ?" demanda Maria en s’asseyant dans le noir.

La musique semblait si proche qu’on aurait dit qu’il y avait un haut parleur dans leur tente.

"La routine…répondit Mac d’un ton las.
- Hein ?"

Je le savais ! Wallace ne pourra pas dire que je ne l’avais pas prévenu…

"Je te parie que ça vient de leur tente…, reprit Veronica plus précise.
- Mais qu’est-ce qu’ils foutent avec de la musique au beau milieu de la nuit ? fit Maria, éberluée, comprenant de qui elle parlait.
- Les intéressants, pour changer, rétorqua Mac.
- Il faut toujours qu’ils se fassent remarquer ! D’une façon ou d’une autre…"confirmaV.,exaspérée. **********


De retour dans la garçonnière…
Dick etLogan avaient décidé d’installer leurs affaires juste devant leur abriprovisoire de façon à avoir plus de place. L’équipement sonore setrouvait donc au centre du cercle qu’ils avaient formé, si tant est quel’on puisse appeler ça un cercle vu leur nombre, et deux glacièresremplies de bières reposaient à leurs côtés.

"Trinquons !" cria Dick sans se soucier de leurs supposés voisins.

Logan leva sa canette de 33 cl et descendit la moitié de son contenu d’une seule et même gorgée.

"A la liberté ! renchérit le jeune Casablancas.
- A la liberté ! confirma Logan en secouant le tête, le regard au loin.
- J’ai pris de nouvelles résolutions, continua le blond en remettant sa mèche de cheveux en place.
- Tu es au courant qu’on n’a pas encore changé d’année, n’est-ce pas ? demanda Logan, sarcastique.
- C’est quoi le rapport là ? fit Dick sans comprendre.
- Laisse tomber…
- Je disais donc…nouvelles résolutions, nouveau Dick ! Plus d’heures de sommeil, plus de filles et surtout plus de surf !
- Tu dors largement huit heures par nuit
…lui fit remarquer son meilleur ami.
- Justement ! J’ai lu qu’il fallait au minimum dix heures de sommeil pour être en forme.
- Tu as lu ?
s’estomaqua Logan.
- Ouais qu’est-ce que tu crois ! Enfin…c’était le titre du bouquin que la nana de la semaine dernière a oublié dans ma chambre.
- L’infirmière ?
- Yep ! Mon fantasme numéro
3, ajouta Dick en montrant le chiffre de la main.
- L’infirmière ? répéta-t-il. Celle qui portait un uniforme avec l‘énorme badge « pédiatrie » collé dessus ?
- J’en sais rien, peut-être…On s’en fout de ce qu’il y avait écrit, elle avait un stéthoscope, mec !
- Je vois, et c’est elle qui t’a laissé le bouquin où tu as « lu » qu’il fallait dix heures de sommeil par nuit, c’est ça ?"

Il hocha la tête tout sourire.

"Ok j’abandonne, marmonna Logan à voix basse. A tes nouvelles résolutions ! " clama-t-il haut et fort.

Puis il reprit une canette et en lança une seconde à Dick.
C’estalors qu’ils entendirent des bruits de pas s’approcher d’eux. Logantourna lentement la tête et distingua plusieurs silhouettes dans lapénombre. **********

Une heure plus tard le schéma était toujours lemême. Musique en sourdine, fous rires à gogo et tapage nocturne étantles maîtres mots de la soirée… Les filles tentèrent pendant un momentde s’accommoder du carnage mais n’y parvinrent pas.

Je me demande comment ça se fait que personne n’ait réagi jusque là…

Agacéeet fatiguée, Veronica tira un peu plus sur son duvet pour recouvrir sesoreilles et ainsi camoufler le maximum de décibels possible. Mais lachance n’étant décidemment pas au rendez-vous, elle tira en même tempssur la fermeture éclair centrale et s’écorcha la jambe au passage.


"Aouch !" hurla-t-elle sans prévenir.

Ses amies se redressèrent à la seconde même et la dévisagèrent.

" Trop c’est trop !" s’écria-t-elle, à bout.

Elleenvoya alors valser son duvet à l’autre bout de la tente, se leva d’unbond et enfila un pull par-dessus son débardeur. Puis elle se servit del'élastique qu‘elle avait autour du poignet pour attacher ses cheveuxen un chignon négligé, attrapa la lampe torche et sortit de la tentecomme une furie.

Alors là ils vont m’entendre ! Ça ne va pas se passer comme ça !

"Je n’aimerais pas être à leur place, dit alors Mac en réprimant un sourire.
- Une seconde de plus et je faisais la même chose, répondit Maria sur les nerfs. Quoiqu’en un peu moins flippant peut-être…"

Elles se regardèrent et se mirent à rigoler.

**********

Deson côté, Veronica marchait tellement vite qu’elle ne se rendit mêmepas compte qu’elle était pieds nus et que les cailloux s’enfonçaientsous sa peau. Les poings serrés, prête à attaquer, elle était seulementvêtue d’un bas de pyjama et d’un pull trois fois trop grand pour elle.Avec en plus ses cheveux relevés et tout ébouriffés, elle ressemblait àune folle échappée d’un asile.
Elle arriva donc devant la tentedes garçons au bout de quelques secondes et éclaira le visage de Dickavec sa lampe, ne remarquant pas les cinq autres personnes autourd'elle.

"Eh ! Qu’est-ce qui te prend ? ronchonna celui-ci en mettant une main devant ses yeux, ébloui par la lumière.
- Qu’est-ce qui ME prend ?? hurla-t-elle. Çafait plus d’une heure qu’on essaie de dormir et au cas où tu nel’aurais pas remarqué notre tente est juste en face de la vôtre !
- On était là avant vous…,
ricana Dick.
- Tu veux vraiment jouer à ça ? fit-elle les mains sur les hanches. Parce que je peux aller chercher les groupes voisins…"

Aumême moment, un raclement de gorge se fit entendre. Elle jeta alors unœil à sa droite et distingua trois garçons et deux filles, tous assisautour d’un feu qui commençait à s’éteindre, une bière à la main.

Je comprends mieux pourquoi personne ne réagissait maintenant…

Elleleur adressa alors un sourire ironique accompagné d’un petit signe demain et se concentra sur Dick. Celui-ci la regardait, un sourire fendujusqu’aux oreilles, la musique faisant toujours rage.

" Pas besoin de prendre ton air fanfaron Dick, tu sais bien que ça n’a aucune influence sur moi, piqua-t-elle en secouant la tête.
- Je suis sûr que je peux te faire changer d’avis…"

Il attrapa alors la bouteille de Whisky qui reposait à côté de lui et la remua sous son nez.

"Allez Ronnie, en souvenir du bon vieux temps…"

Il lui envoya un clin d’œil.

Je vais le tuer !

Elle inspira une grande bouffée d’air et serra les dents.

Ressaisis-toi Veronica, il n’attend que ça…

Elle tenta alors de reprendre un peu plus calme.

" Où est Wallace ?"

Dick haussa les épaules et but une autre gorgée de bière.

"Et Logan ?demanda-t-elle, contrainte.
- Ladernière fois que je l’ai vu il faisait trempette dans le lac avec unejolie sirène ! Il est infatigable…mais tu sais de quoi je parle" ajouta-t-il en esquissant une grimace d’excuses qui sonnait complètement faux.

Exaspérée,elle fit donc demi-tour, laissant Dick et ses invités continuer leurconversation philosophique sur l’effet de l’alcool sur les animaux.

Il n’est pas censé y avoir un organisateur chargé d’empêcher ce genre de choses lors d’un week-end d’intégration ?!

Elleralluma ensuite sa lampe de poche et s’approcha du bord de l’eau. Là,elle éclaira le lac mais ne vit rien, pas la moindre petiteéclaboussure. Elle fronça alors les sourcils jusqu’à ce que des cris sefassent entendre. Des cris féminins… Elle changea donc de cap etorienta son flot de lumière plus vers la gauche, son estomac se nouantmalgré elle, se doutant de ce qu‘elle allait voir. Elle tombafinalement sur Logan sortant tout juste la tête de l’eau et se frottantles yeux, aveuglé par la lumière.

"Vire-moi ça Dick ! lança-t-il en envoyant de l’eau dans la direction de Veronica.
- Désolée de te décevoir mais ça n’est pas lui" rétorqua V., amère, en décalant sa lampe de quelques centimètres.

Il reconnut aussitôt la voix de son ex petite amie et changea de comportement.

"Tu pensais à moi et tu as eu envie d’un bain de minuit ? reprit-il, joueur, oubliant la fille avec qui il était.
-C’est plutôt la musique, et le boucan qui va avec, qui m’a poussée àvenir te voir. J’ai bien essayé Dick mais il ne comprend plusgrand-chose. Encore moins que d’habitude je veux dire…
- Essayé ?"
reprit-il, l’air malicieux, en approchant.

Malgréles gloussements de tout à l’heure, Veronica ne parvint pas à repérerla fille qui allait avec. Elle remarqua alors que Logan était torse nuet qu’il ne portait qu’un boxer. Elle essaya donc de ne pas prêterattention à ce détail et le regarda dans les yeux.

"Toujours autant de finesse, nota Veronica, sarcastique.
- ça fait partie de mon charme."

Ils se trouvaient à présent à quelques mètres l’un de l’autre, l’eau arrivant au niveau des cuisses de Logan.

" Contente-toi de baisser le son et de faire moins de bruit.
- Je me charge de la musique mais pour ce qui est du bruit, ça ne dépend pas de moi…"
répondit-il, équivoque.

Elleleva alors les yeux au ciel et tourna les talons. Elle commença àlonger le bord du lac lorsqu’elle sentit quelque chose s’accrocher àses pieds. Elle s’arrêta immédiatement et éclaira le sol.
Lorsqu’ellecomprit de quoi il s’agit, elle laissa échapper un rictus désolant.Elle se baissa ensuite pour ramasser le haut de maillot de bain quireposait à ses pieds et se tourna vers Logan. Elle aperçut alors unebrune à quelques mètres derrière lui.

"Je crois que tu as perdu quelque chose !"tonna-t-elle en balançant le bikini dans leur direction.

Lafille tenta de l’attraper au vol pendant que Veronica jetait un derniercoup d’oeil à Logan. Décelant de la colère dans son regard, celui-ci lafixa jusqu’à ce qu’elle se retourne afin de ne pas lui laisser ledessus et, par la même occasion, de ne pas lui montrer ce qu'ilressentait. La brune pulpeuse, Johan de son prénom, se rapprocha alorsde Logan et entoura sa taille de ses bras fins.

" On en était où ?"

Il passa une main dans ses cheveux encore mouillés et grimaça, visiblement troublé.

"J’ai changé d’avis."


Puis il se dirigea vers la terre ferme et la planta au beau milieu de l’eau sombre.

**********

Lorsque Veronica passa la tête dans l’ouverture de la tente, ses deux colocataires vinrent aux nouvelles.

"Alors ? demanda simplement Mac.
- Il n’y en a pas un pour sauver l’autre" répondit sa meilleure amie d'une voix sombre, toujours préoccupée par son échange avec Logan.

Elle se faufila ensuite dans son duvet et reprit sa place initiale.

"Et personne d’autre ne s’est plaint ? questionna Maria à son tour.
- Tous les étudiants susceptibles d’entendre le raffut qu’ils engendrent se sont joints à eux alors j’abandonne, conclut Veronica en ajustant un pull sous sa tête.
- Tu abandonnes ? reprit Mac, étonnée.
- Je commence à être fatiguée, soupira-t-elle d’une voix contrariée.
- D’accord, acquiesça finalement la reine de l’informatique. Maisvu que je ne n’arrive pas à dormir je vais en profiter pour aller faireun tour dans les bois. A défaut d’avoir des toilettes municipales àdisposition…
- Appelle-moi si tu croises [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], lança V.
- Je note."

Puis elle sortit à son tour et partit à la recherche d’un lieu isolé.

**********

Macdépassa ainsi les quelques tentes qui étaient à côté de la sienne etrepéra un coin qui avait l’air tranquille. Elle jeta un dernier regardderrière elle pour s’assurer qu’il n’y avait personne et s’engagea dansles broussailles. Mais lorsqu’elle poussa les branches restantes, laséparant de son lieu de destination, elle tomba nez à nez avec Dick.

"Oh ! "laissa-t-elle échapper, surprise.

Ilsse trouvaient à un mètre tout juste l’un de l’autre, la flore cachanttoute visibilité possible à plus de trente centimètres à la ronde.

"Hey [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ! fit-il en titubant. Une envie pressante ? .
- Bizarrement, ça vient de me passer...
"rétorqua Mac, voulant mettre le plus de distance entre elle et Dick.

Elle lui tourna alors le dos, prête à faire demi-tour, lorsqu’il l’attrapa par le bras.

"Attends" murmura-t-il, plus sérieux.

Elle lui fit face et fronça les sourcils.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] lâcha-t-elle, légèrement sarcastique.

Il resta stupéfait une seconde, comme semblant réfléchir à la question, puis reprit en souriant de son air simplet habituel.

"Ne rêve pas trop, Dick n’était pas lui-même la dernière fois…Mais si tu veux on peut partager ?"

Ilsecoua un rouleau de papier toilettes sous son nez et Mac ne putrésister. Elle laissa alors échapper un petit rire, mi-désespéré,mi-amusé, devant la maladresse dont faisait preuve ce grand macho.

"Quoi ? grogna-t-il, un peu bourru. Je sais partager quand il s’agit d’une urgence…"
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Il lui fit un clin d’œil et Mac finit par lever les yeux au ciel, un sourire toujours au coin des lèvres.

"J’ai tout ce qu’il faut, merci" dit-elle en se radoucissant.

Puis elle sortit un paquet mouchoirs de sa poche et le lui montra.

"C’est toi qui y perds, le mien est super doux !" lança Dick fier de lui.

Elle le regarda alors comme si il venait d’une autre planète et secoua la tête.

"Bonne nuit Dick ! conclut-elle en le dépassant, pour de bon cette fois.
- Fais gaffe aux orties !" cria celui-ci en se servant de ses mains comme mégaphone.

Ilhaussa finalement les épaules et continua son chemin dans la directionopposée. **********
J’envisage sérieusement d’écrire une thèse ayant pourtitre "Les joies du camping" lors de mon retour à la civilisation. Sij’exagère ? Je veux bien reconnaître que je ne suis pas très douéelorsqu’il s’agit d’être patiente mais tout le monde à ses limites et jeconsidère que les miennes ont largement été dépassées hier soir ! Oudevrais-je dire cette nuit…

Il est donc inutile de préciser que le réveil du lendemain matin fut quelque peu difficile.

Eneffet, et ce malgré l’inoubliable prestation de Veronica la veille, lesdeux millionnaires avaient continué leur vacarme tout au long de lanuit, laissant les filles se tordre dans tous les sens pour entendre lemoins de bruit possible. C’était sans parler de Wallace qui ne fermal’œil qu’une heure ou deux car une fois la petite sauterie terminée, ildut partager sa tente avec les ronflements de Dick et le bras droit deLogan qui s’enroulait continuellement autour de sa taille.

Ainsi lorsque ce dernier enlaça Wallace pour la énième fois, ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase.

"Logan ! cria Wallace, exaspéré en balançant son bras aussi loin qu’il le put.
- Eh….! grogna-t-il en ouvrant difficilement les yeux. Ça va pas ou quoi ?!
- Je te signale que tu m’as peloté toute la nuit alors je serais toi je ne la ramènerais pas.

- Tu devrais être flatté, je n’accorde mes faveurs que très rarement …"rétorqua-t-il, ironique.

Maintenantallongé sur le dos, Logan s’étira avant de tenter de se relever. Échecet mat puisqu’un mal de tête horrible s’empara de lui et l’empêcha debouger. Il porta alors une main à son front et grimaça.

"Tu connais [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ? le nargua Wallace en souriant. Mais je dois admettre que le soleil est bien plus efficace que je ne l’aurais été…
- J’ai besoin d’un café" se contenta de répondre Logan, agacé.

Ilprit donc son mal en patience et se leva d’un seul coup, percevantainsi le monde autour de lui comme un enfant de six ans sur untourniquet. Puis il se précipita vers la sortie et se dirigea vers lacafétéria de fortune improvisée quelques mètres plus loin.


**********


Ilen revint dix minutes plus tard, un café noir bouillant en mains, prêtà faire face à la journée qui l’attendait. Lorsqu’il passa devant satente il comprit que Dick dormait toujours grâce à des ronflements àfaire pâlir ceux des rhinocéros. Se dirigeant ensuite vers le bord dulac, Logan repéra une table en bois inoccupée tout près d’un arbre. Latête dans les nuages, ou plutôt dans le brouillard à cause des restesde la soirée d‘hier, il commença à avancer en fixant droit devant. Maislorsqu'il dépassa [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ilsentit comme une présence derrière lui. Il se retourna alorsimmédiatement et distingua cette silhouette qu’il connaissait par cœur.En effet, allongée sur le ventre, les jambes se balançant d’avant enarrière et les pieds s’entrechoquant de temps à autre, Veronicapianotait sur le clavier de son ordinateur portable et semblaittotalement obnubilée par ce que son écran lui proposait. Le regard deLogan s’attendrit un instant, se rappelant les nombreuses fois où elleavait fait tomber toutes sortes d’escrocs grâce à cet appareil siprécieux.

"Tu ne m’as jamais regardé comme ça , moi" lança-t-il finalement à moitié sérieux.

Veronica sortit de ses pensées et leva les yeux vers lui.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
"Je n’ai jamais ressenti ça pour toi" répondit-elle, équivoque.

Loganchoisit de ne pas relever le double sens de l’information mais semblatout de même y réfléchir. Puis il s’assit sur la table, ses jambesprenant appui sur le banc accolé et porta le gobelet fumant à seslèvres. Il renonça à la dernière minute lorsqu’un sourire se dessinasur son visage.

"Pas besoin de te cacher tu sais, je suiscertain que Dick serait plus que ravi de te transmettre quelquesadresses de ses sites favoris…
- Et moi qui croyais qu’il passait son temps à surfer sur les vagues de Tijuana !
- Tu as toujours été naïve
, fit-il en brassant de l’air avec sa main droite.
- Naïve? Tu veux dire comme hier soir lorsque j’ai envisagé, ne serait-cequ’un instant, que tu pouvais arrêter d’être égoïste et faire moins debruit ?
- Ce n’est pas vraiment ce à quoi je pensais mais oui, c’est un peu l’idée."



Désespéréeface aux propos de Logan, Veronica se résigna et répondit par unsourire caustique. Puis elle replongea la tête première à sesoccupations, faisant fi de sa présence alors que celui-ci la toisaitd’un air malicieux.

Concentre-toi sur ton boulotVeronica, ne te laisse pas avoir par son regard perfide et son airsuffisant ! Garde les yeux rivés sur l‘écran, tout droit sur l‘écran…

Autantdire qu’elle ne tint pas longtemps et qu’elle referma son portable d’uncoup de main d’experte au bout de trente secondes.

C’est un acte tout à fait délibéré, ça ne remet en aucun cas en doute ma force de caractère !

Elleinspira alors une grande bouffée d’air frais puis soupira, signe de sonimpétuosité. La mine renfrognée de la petite blonde surexcitée eutcependant l’effet inverse sur Logan, qui laissa échapper un petit riremoqueur. Veronica voulut alors riposter par une réplique cinglante maisaucun son ne sortit de sa bouche. Se maudissant pour s’être laisséedéstabiliser, elle lui jeta un regard noir.

Plusieurs minutespassèrent. Silence de plomb, atmosphère électrique, les adversairescampaient sur leurs positions, tous les deux refusant de céder leurplace comme s’il s’agissait de marquer leur territoire. La retraite del’un signifiant la victoire de l’autre, aucune de nos deux têtes demule ne voulut s‘y résigner. C'est alors qu'une tierce personne fit sonapparition et vint jouer le rôle de l'arbitre.

"S’il vous plait, dites-moi que c’est mon esprit qui me joue des tours et que le mois de novembre n’est pas déjà arrivé !" lança Mac, un poil sarcastique.

Loganet Veronica la dévisagèrent en même temps, marquant ainsi leurincompréhension, pendant que la brune prenait place sur le banc, à côtédes jambes de Mr. Echolls.

"[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ? [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ?" reprit-elle, plus explicite.

Elle secoua un mouchoir de papier dans le vent et remua la tête.

"J’y suis ! s’exclama Veronica profitant de la venue de sa meilleure amie pour se lever et approcher. Mais ne t’en fais pas, nous sommes des êtres civilisés tout à fait capables de nous tenir, n’est-ce pas Echolls ?"

Ironie quand tu nous tiens !

"Pourtant d’après mes souvenirs tu as toujours eu ce côté….Comment dire ?"

Il mit un doigt sur sa bouche et feignit la réflexion intense.

"…fougueux en toi".

Il lui fit son plus beau mais tout aussi machiavélique sourire.

Et c’est lui qui me dit ça ? Est-ce que l’expression « l’hôpital qui se fout de la charité » est toujours en vigueur ?

"En parlant de ça, les coupa Mac, je te fais remarquer que je n‘ai pas fermé l‘œil de la nuit !
- Est-ce que j’appelle mon avocat tout de suite ou tu préfères qu'on négocie ?
murmura Logan en arquant un sourcil.
- Tu crois vraiment qu’une vulgaire tentative de corruption va marcher sur moi ? rétorqua Mac en riant.
- Qui ne tente rien n’a rien… fit-il en haussant les épaules.
- Bien essayé mais il va falloir te montrer un peu plus convaincant" renchérit l’as de l’informatique.

Ok, j‘ai loupé un épisode. Depuis quand font-ils copain copain tous les deux ?

"Si tu avais été là hier soir tu ne douterais pas de ma capacité à convaincre les gens" contra-t-il en reportant son attention sur Veronica.

Cettedernière fit rouler ses yeux mais se remémora l’épisode du lac. Ellesentit alors une pointe de douleur au niveau de son estomac, la mêmeque celle de la veille lorsqu’elle avait entendu ces gloussements. Unair plus froid apparut ensuite sur son visage et sans crier gare, ellearracha le café des mains de Logan qui n'eut pas le temps de protester.Alors que celui-ci la regardait avec de grands yeux, c’est finalementVeronica qui but la toute première gorg


Dernière édition par Sam Shamalow le Mar 19 Oct 2010 - 13:08, édité 2 fois

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Fanfiction Véronica Mars Saison 4 - 13 épisodes Empty Re: Fanfiction Véronica Mars Saison 4 - 13 épisodes

Message par Invité Lun 18 Oct 2010 - 23:02


Episode 3 Part2


********** Lorsque l’heure du déjeuner arriva,tous les participants seretrouvèrent autour d’une table de plusieursmètres de longspécialement aménagée pour l’occasion. Veronica et Mac,assises l’une àcôté de l’autre, étaient entourées de deux individus,visiblementaffamés à en croire leur manière d’ingurgiter les aliments,et Wallaceet Maria leur faisaient face.

"Est-ce qu’il serait malvenu de demander qui est l’auteur de cette délicieuse bouillie ? lança [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] une grimace de dégoût sur le visage.
- A tes risques et périls, rétorqua Veronica, j’ai suffisamment d’ennemis comme ça…"

Sa colocataire esquissa un sourire amusé mais Wallace coupa sèchement :

"Au moins tu as la chance de manger quelque chose."

Mariaperditaussitôt son air radieux et Mac et Veronica se lorgnèrent duregard,habituées à ce genre de réflexions depuis le retour d’Ougandadu jeunehomme.

Il fallait s’y attendre ! Mais c’est bien fait pour nous, on lui a pratiquement donné le bâton pour nous battre.

Suiteàce petit échange des plus sympathiques, les quatre amis secontentèrentde finir leur assiette sans un mot. C’est alors que Macreçut un objetvolant non identifié dans les cheveux. Elle s’empressade porter unemain à sa tête et retira cette chose de sa chevelure.Lorsqu’ellecomprit de quoi il s’agit, elle grimaça.

"Un petit pois ?"

Veronica et Maria réprimèrent un fou rire.

"Qu’est-ce qu’un petit pois, plein de sauce qui plus est, vient faire dans mes cheveux ? reprit Mac en balançant le nouveau venu derrière elle.
- Peut-être que [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]…"tenta V. en haussant les épaules.

Labrunelui lança un regard accusateur au moment où un esclaffement sefitentendre. Les deux amies tournèrent leur tête en même tempsetdécouvrirent un Dick replié sur lui-même, mort de rire.

"…ou peut-être pas" convint Veronica, blasée.

LoganetDick se trouvaient en effet à plusieurs mètres de distance maiscedernier avait tout de même trouvé le moyen d’attirer leur attention.

"Je sais que Dick adore se faire remarquer mais il faudrait qu’il pense à se renouveler" dit Mac en le remerciant d’un sourire forcé.

Celui-ciluienvoya un clin d’œil en guise de réponse et leva la main vers Loganpourqu’il tape dedans. Le jeune Echolls ne répondit pas à son gestemaislaissa échapper un rictus avant d’engloutir un morceau de viande.Ilfixa ensuite Veronica, qui soutint son regard, déterminée à ne pasluilaisser prendre le dessus. Mais alors qu’elle était bien partiepourremporter ce combat sans merci, une voix masculine retintl’attention detous de l’autre côté de la table.


**********


"Une seconde d’attention s’il vous plaît…"

Il ne manquait plus que lui…[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

"…jen’aipas vraiment envie de me lancer dans un grand discours vousexpliquantce qu’il faut faire et ne pas faire mais étant donné mesresponsabilitésje me dois de faire brièvement les présentations. Doncpour ceux qui neme connaissent pas encore, je suis Kenny,l’organisateur chargé des’occuper de votre week-end d’intégration."

Il jeta un coup d’œil vers la jeune détective et sourit malicieusement.

Le clou du spectacle !

"Et moi qui me demandais pourquoi personne n’était intervenu hier soir, marmonna Veronica, acerbe.
- Il est plutôt sexy, lança une grande rousse qui passait derrière elle.
- Tu veux dire prétentieux, hautain et vaniteux ?
- Non je veux dire sexy" confirma la jeune fille en reluquant Kenny.

Veronica soupira et secoua la tête, pendant que le concerné continuait :

"Unconcourssportif , qui se compose de trois étapes, a ainsi été mis enplace et lapremière épreuve prendra la forme d’un parcours relais,légèrementamélioré pour l’occasion…"

En disant cela il se frotta les mains l’une contre l’autre, voulant se donner un air machiavélique.

Pathétique…

" …ce qui signifie pour vous : course, pieds et mains liés, avec bâton dans la bouche" reprit-il.

Suite à cette révélation, quelques gémissements se firent entendre dans la foule.

"Leséquipesqui auront été les plus rapides accéderont ensuite à ladeuxième étapequi mettra à l’épreuve vos papilles gustatives. Làencore, une sélectionaura lieu et les deux équipes qui en sortirontvainqueurs s’affronterontlors d’une partie de paint-ball finale. Jevous expliquerai ledéroulement de ces étapes avec plus de précisionslorsque le moment seravenu mais en attendant sachez que le thème duweek-end estl’affrontement des sexes…"

De nouveaux gloussements.

"Mesdemoiselles, messieurs, ajouta Kenny en sur jouant, faitesvosjeux et formez les équipes, féminines ou masculines selon votreADN,mais pas plus de trois personnes par groupe. Étant donné que vousêtes51 cela ne devrait pas poser de problème..."

Une fois son discours terminé, il se rassit et coupa un morceau de gâteau au yaourt posé devant lui.

Lesétudiants,à présent informés de la suite des évènements, finirent leurrepas touten formant leur équipe. Voyant tout le monde s’affairerautour de lui,Wallace leva les yeux vers Veronica qui le regardaitsans dire un motdepuis quelques secondes.

"Pas la peine de parler, je sais déjà ce que tu vas me dire ! la devança son meilleur ami, désespéré.
- Motus et bouche cousue" fit-elle en mimant le geste devant sa bouche.

Etenmême temps, un air affligé sur le visage, ils tordirent leur têteendirection des deux énergumènes qui les avaient empêchés de fermerl’œilla nuit dernière.


********** "Vousêtes sures que les mains attachées derrière le dos est unerequêteobligatoire ? Il n’y avait pas de case « facultatif » dans leformulaired’inscrïption ? lança Mac en se débattant avec la corde qui entourait ses poignets.
- Il n’y avait pas de formulaire, répliqua Veronica visiblement pas très satisfaite de sa situation non plus.
- Ne vous en faites pas les filles ,j’ai l’habitude de ces choses-là" les coupa Maria beaucoup plus à son aise.

Les deux amies se regardèrent en grimaçant puis se tournèrent vers Maria.

"Quoi ? Mon école primaire organisait pas mal de kermesses, il fallait bien qu’on trouve de quoi s’occuper !"

Mac et Veronica hochèrent la tête, plutôt rassurées.

"Vous avez vraiment l’esprit tordu ma parole…"

Les trois amies se mirent alors à rire gaiement jusqu’à ce que la voix de Kenny les interrompe.

Je l’avais presque oublié celui là !

"Jevoisque vous êtes tous prêts, c’est parfait ! Je vous rappelle quechaqueéquipe a son propre numéro, donc l’équipe féminine n°1affronteral’équipe masculine n°1 et ainsi de suite jusqu’au numéro 8.L’équipe quiporte le n°9 jouera contre une équipe tirée au sort pourune questiond’équité étant donné que vous êtes un nombre impair.Est-ce que tout estclair ?"

Quelques « oui » timides se firent entendre dans la foule.

"Trèsbien,dans ce cas, numéros 1, en piste… A mon top chaque membre qui setrouveà mes cotés se dépêchera d’apporter son Graal au secondparticipant quien fera de même jusqu’au dernier. Celui-ci devracontourner le poteauqui se trouve au bout du terrain et revenir aupoint de départ de lacourse, à savoir ici même. "

Kennyjeta un coup d’œil auxparticipants pour s’assurer qu’il n’y avait pasde problème. Il hochaalors la tête et reprit en marmonnant :

"Magnifique, vous êtes tous des petits génies…"

Mais cette remarque n’échappa pas à notre détective qui rumina intérieurement.

Nonmaispour qui il se prend ? S'il se croit tellement supérieur pour nepas semêler au reste du peuple, qu’est-ce qu’il fiche ici ?

"3...,2...,1..., partez !" conclut-il finalement plein d’entrain.

Voyantlespremières équipes s’affronter, Veronica grimaça à la simple idéededevoir faire la même chose dans un futur plus que proche. Le terrainenquestion, légèrement débroussaillé pour ne pas causer dechutesinopportunes, s’étalait sur une quarantaine de mètres environetc’était sur de la terre et des cailloux que lesétudiantss’affrontaient à cloche-pied.

"On a quel numéro, nous, déjà ? demanda V. à Maria.
- Le 3, ce qui veut dire que c’est bientôt notre tour vu que les secondes équipes ne vont pas tarder à entrer en scène.
- Magnifique…"


La petite blonde tenta alors de se rapprocher du départ sans tomber.

Chose qui même si elle parait simple au premier abord ne l’est pas forcément lorsque vos pieds sont attachés !

Elle commença donc à sautiller sur elle-même et avança petit à petit, suivie de ses deux acolytes.


**********


Lorsqueleurtour arriva, ce fut Maria qui démarra la danse… Un départ danslesrègles de l’art puisque qu’elle enchaînait des bonds de pratiquementunmètre à chaque fois. Le bâton fermement maintenu entre les dents,lajeune latino semblait apprécier ce moment. Le début du voyageavaitpourtant été plus difficile… Ayant mis un petit bout de tempsàs’adapter à sa nouvelle vie, Maria se sentait maintenant à l’aiseencompagnie de ses colocataires et commençait à profiter duweek-end.C’est donc dans cet état d’esprit qu’elle parcourut le restedu cheminqui la séparait de Mac. Une fois arrivée à sa hauteur, elleralentitlégèrement pour ne pas tomber lors de son arrêt et lui passa lemorceaude bois en moins de deux temps trois mouvements.
C’est doncl’asde l’informatique qui prit le relais, avec toutefois beaucoupmoinsd’enthousiasme… Elle se força tout de même à faire du mieuxqu’ellepouvait et manqua de trébucher trois ou quatre fois avantd’arriverjusqu’à Veronica. Mais Mac n’ayant pas le professionnalisme desaprédécesseur, elle mit un peu plus de temps à faire passer l’objetdetous les dangers à sa meilleure amie, permettant ainsi àleursadversaires de rattraper leur retard. Les deux équipes seretrouvaientmaintenant à égalité. Veronica décida alors de mettre lesbouchéesdoubles et de rattraper le temps perdu.

Si je le fais par amour du jeu ? Disons que le fait que je n’aime pas perdre y est pour beaucoup…

Bondaprèsbond, faisant preuve d’une habilité peu connue au niveausportif,Veronica se débattait avec elle-même pour dépasser celui quiétait àses côtés. Au bout de plusieurs mètres elle jeta alors un coupd’œilfurtif à son rival pour voir où il en était et remarqua qu’illatalonnait de quelques centimètres seulement. A ce moment là, danssatête, seul le fait de remporter cette course comptait… Elle fixadoncla ligne d’arrivée comme s'il s’agissait de la caverne d’Ali Babaetfit un dernier effort en s’élançant vers la ligne blanche tracéeausol. Pari gagné puisqu’elle fut la première des deux à la franchir !
Elleentenditalors les cris de victoire de ses deux partenaires résonnermais soneuphorie ne fut que de courte durée lorsqu’elle sentitaussitôt soncorps la lâcher. Sachant pertinemment qu’elle ne pouvaitpas serattraper à cause des sangles maintenant ses poignets, ellefermainstinctivement les yeux, comme si le fait de ne pas voir sachuteallait l’amortir.

Mais…?

Veronica rouvrit les yeux lorsqu’elle réalisa qu’elle ne s’était pas écroulée au sol mais que quelqu’un l’avait rattrapée.

"Il ne faudrait pas que tu finisses par t‘y habituer…lâcha Kenny, un sourire fendu jusqu’aux oreilles.
- Tomber n’est pas l’un de mes passe-temps préféré si tu veux tout savoir, répondit-elle en se débattant. D’ailleurs, si tu voulais bien me remettre debout ça m’arrangerait !"

Eneffet,après s’être pris les pieds dans un petit tas de cailloux,Veronicaétait pratiquement tombée sur Kenny alors qu‘il se trouvaittout près dela ligne d‘arrivée. Pas vraiment le cliché du princerattrapant saprincesse au moment fatidique mais dans sa lignée…

"Jeparlaisdu fait que tu te jettes sur moi à chaque fois ! La stationservice, latente et maintenant ça… Ca commence à faire beaucoup decoïncidences !" jubila-t-il.

Veronica se sentit piégée à son propre jeu et masqua sa gêne en ripostant :

"Et un ego surdimensionné en plus de ça ! Tu as vraiment tout pour plaire !
- Je me donne du mal"
confirma-t-il en entrant dans son jeu.

Veronicalevales yeux au ciel et soupira désespérément. Elle aperçut alors MacetMaria arriver et sauta sur l’occasion de mettre fin à cet échange,ohcombien plaisant.

"Les filles ? Un petit coup de main peut-être ? "

Elle se tourna et leur montra ses mains toujours attachées.

"Tu serais perdue sans nous…" plaisanta Mac en l’emmenant un peu plus loin pour ne pas gêner les prochaines équipes.
**********


Kennyfixa Veronica pendant encorequelques secondes, un sourire en coin,lorsqu’il fut ramené à laréalité par une voix masculine.

"Une sacrée boule de nerfs, hein ? lança Dick tel un grand connaisseur.
- On peut dire ça comme ça.
- Et encore tu ne l‘as pas connue lorsque…
- Qu‘est-ce que tu fous encore là ? Wallace est prêt depuis au moins cinq minutes,
les coupa Logan.
- Relax mec, c’est lui qui donne le départ !
- Le gars au sifflet, quelle vocation… Dis, tu as passé un diplôme pour ça ou c’est du bénévolat ?
demanda Logan acerbe en reportant son attention sur Kenny.
- Je n’ai pas de sifflet et j’aime ce que je fais, répondit ce dernier en soutenant son regard.
- C’est ce que j’ai cru comprendre.
- Ce qui veut dire ?

- La réflexion n’est définitivement pas ton fort" lâcha Logan en soulevant les sourcils.

Puis il fit demi tour et prit place sur la ligne de départ, laissant un Kenny perplexe derrière lui.*********** Uneheure plus tard, les concurrents toujours en lice s’apprêtaientàs’affronter de nouveau. Cependant le décor avait changé et lesterrainsrocailleux avaient laissé place à une organisation plusminutieuse. Lalongue table qui avait servi pour le déjeuner un peuplus tôt avait étéréutilisée pour que les différentes équipes puissentmettre à l‘épreuveleurs talents de fines bouches. Concrètement il enrestait encore huitdans la compétition, dont trois de filles et cinqde garçons, et lesnuméros attribués précédemment avaient étéredistribués.

"Je vois que vous êtes déjà tous installés…" fendit Kenny d’une voix puissante en sortant de nulle part.

Les conversations cessèrent aussitôt et toutes les têtes présentes autour de la table se tournèrent vers l’organisateur.

"… mais malheureusement pour vous il va falloir vous déplacer" ajouta-t-il d’un air plutôt amusé.

Quelquesmurmuresde mécontentement se firent entendre alors que Veronica etLogan, bienque diamétralement opposés, levèrent les yeux au ciel enmême temps.

"Bien. Les équipes portant les numéros allant de 1 à 4 prendront place de ce coté-ci ..."

Il leva le bras droit et montra le long de la table.

"…etlesautres se mettront en face de l’équipe contre laquelle ilsconcourent.Pour ce qui est de l’équipe numéro 1 elle affrontera lanuméro 5, lanuméro 2 fera face à la numéro 6 et ainsi de suite. Enrésumé, vousdevrez avoir un membre de l’équipe adverse en face devous."

Voyantque les étudiants demeuraient debout à leregarder, ne sachant pas siKenny avait fini de s’exprimer ou non, ilajouta d’un ton qui se voulaitautoritaire :

"Maintenant !"

Toutle petit mondes’activa alors à chercher une place. Veronica, elle,s’approcha de Macet lui glissa sournoisement à l’oreille :

"Je suis prête à parier qu’il descend tout droit de la branche généalogique de ce bon vieux [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] !
- Hum… Sur ce coup je remets en doute ta capacité à analyser partialement la situation,
rétorqua Mac en entrant dans son jeu.
- Je suis toujours impartiale, feignit de s’offusquer Veronica, peuimportela situation ! Mais les preuves sont là : autoritarismeévident, couleurde cheveux quasi identique, troubles comportementauxcompulsifs, …"

Elle s’interrompit un instant, réalisant qu’elle était arrivée devant son siège et que Mac la regardait d’un air ahuri.

"Quoi ? Ne me dis pas que tu n’as pas remarqué sa façon de taper du pied à chaque fois qu’il hausse un peu le ton ?"

Sur ce elle imita la prétendue manie de Kenny et tapa trois fois sur le sol avant de s’asseoir.

"Ce que je remarque, moi, les coupa Maria qui se trouvait derrière elles, c’est que tu lui accordes beaucoup d’importance pour quelqu’un qui est censé, je cite, « te taper sur les nerfs »."

Veronica la fusilla du regard, ce qui fit jubiler Maria.

"Je ne lui acc…."

Mais elle n’eut pas le temps de finir, une nouvelle fois interrompue par Kenny.

Quand on parle du loup.

"Commevouspouvez le constater, devant vous se trouvent plusieurssortesd’aliments. Qu’ils soient solides ou liquides, je vous rassuretout desuite, même si certains mélanges vous paraîtrons infects, toussontcomestibles."

Quelques gloussements féminins se firent entendre.

"Voustrouverezégalement sous vos plateaux une fiche mentionnant tous lesalimentsrépertoriés de façon à ce que les végétariens ou pratiquants,selon lareligion, n’aient pas de mauvaise surprise. Jetez-y un coupd’oeil avantle début de l’épreuve et tenez-moi au courant s'il y a unproblème."

Personnen’objecta et tous se plongèrent dans lalecture de « la carte du menu »,Veronica devant reconnaître quel’organisation paré à toute éventualité.

Un silence régnaitdepuis maintenant une voire deux minuteslorsque quelqu’un tira lachaise vide d’à côté Veronica et le brisa sansla moindre gène.

"J’ai une question !"

La jeune détective, ainsi que les trois quarts des occupants de la table se tournèrent vers l’énergumène en question.

"Il est écrit : « pas de boisson alcoolisée » en bas de la feuille" lança Dick en secouant le papier dans le vent.

Kenny attendit la suite de la question mais lorsqu’il le vit s’asseoir il comprit qu’elle ne viendrait pas.

"Et ?
- Qu’est-ce que ça veut dire ?"
demanda le blond de la façon la plus normale qui soit.

C’est à cause de ce genre de personnes que les blondes se coltinent cette réputation !

"Qu’il n’y a pas de boisson alcoolisée dans le jeu, répondit le jeune homme en fronçant les sourcils.
- Et c’est tout ?
- Est-ce que j’ai l’air de faire de l’art surréaliste ? Tu trouves que je ressemble à [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ?" dit alors Kenny sur un ton plus sarcastique.

Dick grimaça d’incompréhension tandis que Veronica réprimait un sourire.

"C’était juste pour avoir une précision ! "se défendit le jeune Casablancas.

Puis il s'enfonça un peu plus dans sa chaise située entre celle de la petite blonde et celle de Logan.

"Bon s'il n’y a pas d’autres questions on va pouvoir commencer, annonça Kenny en regardant sa montre. Laduréede l’épreuve est de 45 minutes. Pendant ce laps de temps vousdevrezchoisir deux des ingrédients présents devant vous et lessoumettre àvotre adversaire pour qu’il tente de les reconnaîtrependant qu’il aurales yeux bandés. Chaque membre devra obligatoirementdéguster troismélanges. Le système est enfantin : vous reconnaissez unaliment vousmarquez un point. L’équipe qui marquera le plus de pointsremportera lamanche. "

Il attendit ensuite quelques secondes, histoire de voir si tout était en ordre.


"Bien. Alors attention….c’est parti !"



**********


Lebutde cette épreuve étant de tromper l’autre, chaque étudiant tentaitdemélanger les aliments les plus différents possibles afin qu’ilssoientimpossibles à reconnaître individuellement. La rivale de Macavaitnotamment bien saisi cette partie de l’épreuve. Les yeux bandés,lareine de l’informatique ouvrit la bouche malgré quelques réticences.Lenectar qu’elle goba la fit pratiquement s’étouffer et elle manquadetout recracher tellement le mélange était épicé. . Mais au boutdequelques secondes elle prit sur elle et tenta d’identifierlanourriture qu’elle avait dans la bouche. "Taba…ba…basco, articula-t-elle, et…."

Elle mâchouilla encore un peu. Ce n’était ni mou ni dur. Plutôt quelque chose de fondant à dire vrai.

"…et de la banane ?
- Tu peux enlever ton bandeau"
lui dit son adversaire.

Mac s’empressa de s’exécuter et vida le contenu du verre d’eau qui reposait à ses côtés.

"Tu as bon pour le Tabasco mais pas pour la banane. C’était des flageolets. "

Mac grimaça de plus belle et se resservit un verre d’eau.

"Je me demande comment tu as fait pour confondre des flageolets avec de la banane" ajouta la petite blonde d’un air hautain.

Mac se mordit la lèvre inférieure pour ne pas se laisser emporter et rétorqua d’une voix sèche :

"La surdose de Tabasco que tu as décidé de me faire avaler y est certainement pour quelque chose."

Sa rivale haussa les épaules.

"A ton tour maintenant."

Lajeunefille s‘exécuta et se banda les yeux du morceau de tissu noir.Unsourire malicieux se forma alors sur le visage de Mac, qui se saisitdupot d’anchois tout au bout du plateau.


Du côté desgarçons,tout se passait pour le mieux : Wallace en était déjà à quatrepointset Logan venait de marquer son troisième.

"Celui-là devrait au moins compter double, dit Wallace à Logan.
- T’as eu droit à quoi ?
- Viande crue et Nutella, une horreur !
- J’ai eu plus de chance"
rétorqua-t-il en regardant devant lui, un large sourire sur les lèvres.

Wallacejetaun coup d’œil dans la direction que lui montrait son partenaireetdécouvrit une jeune fille rousse, qui semblait rougir à chaque foisqueLogan la regardait.

"La corruption et toi avez toujours fait bon ménage" murmura Wallace, amusé.

Ilsemblaitprendre enfin plaisir aux activités du week-end et il sedétendait aufur et à mesure que le temps passait. Pourtant, qui auraitcru qu’il sesentirait à son aise en compagnie de Logan et Dick ?

"On croirait entendre Mac ! grommela Logan, en se grattant la tête.
- On a tout appris du maître" renchérit Wallace en désignant quelqu’un du menton.

Soncoéquipiertourna alors la tête vers la gauche et aperçut Veronica, lesyeuxbandés, qui mâchouillait quelque chose de visiblement peuattrayant etqui gesticulait dans tous les sens. Logan souritdiscrètement devant cespectacle unique en son genre, jusqu’à ce queDick lui agrippe l’épaule,le tirant de sa contemplation.

"Et si on corsait un peu le truc ?"

Il remua une bouteille sous la table.

"Vodka Caramel ? demanda le jeune Echolls.
- Hum hum…"

Logan sourit.

"Regarde et admire mon pote !"

Dickattrapaun verre un peu plus gros que celui contenant l’eau et y versaleprécieux liquide pratiquement jusqu’à ras bord. Il attendit ensuitequesa rivale ait les yeux bandés pour agir. Lorsque ce fut le cas etque lajeune fille pensait être sur le point d‘avaler un autre mélangeinfect,Logan le stoppa :

"J’ai une meilleure idée."

Ilpritalors le verre des mains de Dick et commença à se lever de sachaise,tout en douceur pour ne pas faire trop de bruits. Il s’approchaensuitede Veronica, qui avait également un bandeau sur les yeux, etadressa unsourire charmeur à la rivale de la petite blonde.

"Chut…"fit-il en mettant un doigt sur sa bouche.

Elle s’arrêta immédiatement et Logan lui envoya un clin d’œil.
Là, il posa le verre plein de vodka devant Veronica et retourna s’asseoir tandis que Dick le regardait, admiratif.

"Tu t’en sors Emily ? s’impatientait justement cette dernière.
- Euh….Ouiii, gloussa l’étudiante ensorcelée par Logan, le verre que tu dois boire est juste devant toi."

Veronicatâtale terrain à la recherche du fameux bien et finit par l’attraper.Le finstratège croisa alors les bras sur la poitrine, attendant laréactionenflammée de la jeune Mars pendant que Dick prenait sur luipour ne paséclater de rire. Veronica but finalement le contenu duverre cul sec etmanqua de s’étrangler presque aussitôt, notamment àcause du degré élevéd’alcool. Surprise mais surtout furieuse ellearracha son bandeau ettonna en direction de sa concurrente :

"Mais ça va pas ou quoi ? Qu’est-ce qui t’a pris ?!"


Dickneput alors se retenir plus longtemps et explosa de rire. Réalisantcequ’il venait de se passer, Veronica tourna lentement la tête vers lui.

"Dick………,grogna-t-elle, à bout.
- V. ?" répondit-il plié sur lui-même.

Comprenantqueparler ne servirait à rien, elle prit sur elle et contrôla sonenvie del’étrangler. A la place elle décida de boire un verre d’eaupour apaisersa gorge qui lui brûlait et se resservit tout de suiteaprès. Faisantpreuve d’un calme déroutant voire effrayant, elles’adressa au blondinetd’une voix calme tout en reposant la carafe àmoitié vide :

"Ce n’est pas l’effet de surprise qui compte, l’important c’est la diversion."

Etavantmême qu’il n’ait eu le temps de comprendre ce à quoi ellefaisaitallusion, elle se saisit de l’assiette pleine de chantilly poséeà sadroite et la lui jeta en pleine figure. Dick tout recouvert decrème,ce fut Logan qui se mit à rire, ne pouvant s’en empêcher face àlatournure que prenaient les événements.

"Tu trouves ça drôle ? lui demanda Veronica, d’un ton sec.
- Disons que je m’attendais à ce que ton jugement s’affine maintenant que tu fais officiellement partie du métier" rétorqua-t-il avec une pointe d’ironie dans la voix.

V. arqua un sourcil, réfléchissant une seconde à quoi il faisait référence.

"Heureusement que ça en valait le coup !" les coupa alors Dick en s’adressant à son BFF.

Puis il se leva de table et partit à la recherche d’un point d’eau pour se débarbouiller.

" Bien sûr, c’est ton œuvre, pas celle de [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]!" fit-elle en parlant de Dick.

Logansepassa une main dans les cheveux et haussa les épaules,désinvolte.Veronica, elle, se leva de son siège et le fusilla du regarddu haut deses un mètre soixante, une expression de dégoût sur le visage.

" Tu n’as jamais rien compris, n’est-ce pas ?"

De la tristesse mais surtout de la colère pouvait se lire dans ses yeux .

" Aprèstousces viols sur le campus, les problèmes de ma mère et ce quim’estarrivée à la fête de Shelly tu n’as toujours pas compris ! répéta-t-elle, la mâchoire serrée pour s’empêcher de monter d’un ton. Tu n’as pas pensé une seule seconde à ce qu’un verre rempli d’alcool pourrait me faire, hein ?"

Ellecontinuaitde le fixer, perdue dans ses émotions mais surtout dans sessouvenirs,les ongles de ses mains s’enfonçant dans sa chair à force deserrer lespoings. C’est notamment à ce moment-là que Kenny, alerté parle bruit,fit son apparition :

"Est-ce que tout va bien par ici ? demanda-t-il en regardant Veronica qui se tenait toujours debout.
- Tout va très bien" répondit-elle d’un ton froid, sans lui prêter plus d‘attention.

Pasvraimentconvaincu, il jeta un regard suspect à Logan, qui maintintuneexpression dure et arrogante. Saisissant cependant la tensionquirégnait entre ces deux-là, il ne voulut pas s’interposer davantageetfinit par les laisser. Kenny faisant demi-tour, Veronica baissaalorsles yeux et se mit à rire. Un rire concis. Bref. Nerveux. Elleportaensuite une main, tremblante de colère, à son front et leva lesyeuxvers Logan. Il comprit ainsi, à travers ce seul regard, qu’ilavaittouché le talon d’Achille du soldat à l’allure forte etindestructibleque paraissait incarner ce petit être blond. Après cetultime affrontVeronica lui tourna finalement le dos et reprit sa place,un air sombresur le visage.********** "Est-ce que ça va ? lança Mac en approchant de Veronica.
- Pour être honnête je t’avoue que le mélange poisson/coulis de framboise n‘est pas très bien passé…" répondit cette dernière en se massant le ventre.

Celafaisaità peu près vingt minutes que le « challenge dégustation » avaitpris finet en attendant la mise au point des détails concernantl’épreuvefinale, Veronica avait choisi de s’isoler un moment. Elles’était doncassise au pied d’un arbre afin de s’abriter du soleil etavait lesgenoux repliés contre la poitrine, les bras entourant sesjambes et latête enfouie dans ce creux, formant un petit précipicenoir.

"Je faisais plutôt allusion au sketch de Logan, reprit sa meilleure amie en s’asseyant à côté d’elle.
-Ohça… Que veux-tu que je te dise ? Il en a peut-être eu marre de selajouer collectionneur et il s’essaye à la comédie. C’est tendancedetoucher à plusieurs domaines ces dernières années !"

Mac haussa les sourcils mais n’intervint pas face au flot de paroles de Veronica.

"Pas besoin de me regarder comme ça, prends[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] pour exemple : après leur show tv il en a eu marre de Jessica et hop, il a sorti une chanson d’amour ! C’est un classique, tu devrais faire tes devoirs plus souvent…Cindy.
- Primo, je déteste quand tu m’appelles comme ça…
- C’est pour ça que je ne le fais jamais.
-Secondo,je ne savais pas que tu t’intéressais à la vie des peoplemais, puisquetu tiens à jouer dans la cour des grands, sache que letombeur étaitchanteur bien avant de se marier avec la bimbo."

V. esquissa un sourire moqueur suite aux précisions de la jeune fille.

"Ne pose pas de questions mais sache que pour ma défense ma mère écoutait [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]en boucle à une époque.
- Je n’ai rien dit,
fit remarquer Veronica en levant les mains, toujours cet air espiègle sur le visage.
- Et tertio … en fait j’ai oublié mon tertio, se rendit compte la jolie brune. Mais on s’en fiche; toujours contrariée ?
- Contrariée ? Même pas
, fit Veronica enfin sérieuse, jediraisplus déçue. Après tout qui mieux que lui connaît mes réticencesparrapport à l’alcool, tous ces torts, ces souffrances causées... "

Elletortillaitlégèrement son pouce gauche d’avant en arrière, seul signetraduisant sasensibilité sur le sujet. Dans son regard se mélangeaitune sorted’absence, de vide, mais aussi de tristesse, perceptible à safaçon defixer droit devant, comme si, à ce moment là, rien n’existaitautourd’elle.

" …mais réflexion faite une vengeance me semble plus appropriée."

Changeant tout à coup d’expression, elle se leva d’un bond et claqua des doigts.

"Et tu sais ce qu’on dit, la vengeance est un plat qui se mange froid…"

Elledésignaalors Kenny d’un œil malicieux et le lanceur qu’il avait à lamain. Sacoéquipière acquiesça et lui fit une petite révérence aprèss’être levée:

"Après vous [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien].
- Louise"
la remercia Veronica d’un signe de tête.

Puisellelui enclencha le pas et elles se dirigèrent vers le terraindepaint-ball spécialement aménagé pour l’occasion. Elles étaientsortiesvainqueurs de l’épreuve féminine précédente et par conséquentelles seretrouvaient dans le quatuor gagnant de ce week-end. A présent,seul lefameux combat de peinture les séparait de la victoire…


**********Tousles étudiants du week-end se trouvaient maintenant réunisautour deKenny. Certains debout, d’autres assis ils étaient tous làpour assisterà la dernière confrontation. Veronica, Mac et Mariaétaient en train dediscuter avec Wallace lorsque l’organisateur pritla parole :

"Nousy voilà. Dernière épreuve, dernièreséquipes. Vous n’êtes plus quequatre à être dans la compétition ce quisignifie que les affrontementsse feront deux par deux. Vous l’aurezcompris, vos anciens numéros ontété changés et j’ai sous les yeux unefeuille avec les noms des douzederniers participants. Ceux que je vaisappeler maintenant sont doncpriés de se lever et d’aller enfiler leuruniforme posé sur le talus quise trouve derrière moi."

Kenny attrapa alors un stylo glissé dans la poche arrière de son pantalon et sembla entourer quelque chose sur son papier.

"Dick Casablancas, Logan Echolls et Wallace Fennel" appela-t-il d’une voix forte.

Il leva la tête et vit que les trois concernés approchaient, Wallace à la traîne.

- Vous êtes l'équipe numéro un et vous aurez les billes de peinture bleues.

AlorsqueDick courrait presque vers les lanceurs posés à côté du matérielcommeun enfant surexcité à la veille de Noël, Logan jeta un regardplein deprésomption à Kenny lorsqu’il passa à sa droite.

"Bien, reprit Kenny en secouant la tête, aux suivants. ! Et ce sont des suivantes… Maria Lopez, Cindy Mackenzie et Veronica Mars."

Tienstiens,je me demande si c’est une coïncidence ou le destin qui fait sonœuvre…On dirait que je vais enfin pouvoir extérioriser mon envie demeurtre.

Lestrois amies se levèrent à leur tour etempruntèrent le même chemin queleurs adversaires. Veronica jeta alorsun coup d’œil à son futur terrainde chasse. L’espace réquisitionnéétait grand et vaste. Ressemblant unpeu à un terrain vague, de grostalus de terre avaient été disposés departs et d’autres du domaine etde larges sacs rouges et bleus, remplisde polystyrène, demeuraient aumilieu du circuit. Sans oublier lesquelques mottes de paille par-cipar-là ainsi que plusieurs obstaclesplacés au sol pour corser le jeu .Veronica s’approcha finalement de sesacolytes, attrapa sa combinaisonaux couleurs militaires et commença àl’enfiler par-dessus sa tenue deville. Alors qu’elle regardait le solpour ne pas se prendre les piedsdans sa nouvelle robe du soir, uneombre vint assombrir le petit amasde pierre sur lequel elle setrouvait. Veronica leva machinalement latête.

"Pour tout à l’heure je vou…
- Laisse tomber tu veux, comme tu me l’as si gentiment rappelé un jour, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et c’est à moi de ne pas l’oublier mais crois-moi je ne ferai plus cette erreur
, lâcha-t-elle en regardant Logan dans les yeux. Maintenant si tu veux bien m’excuser…"

Loganravalaainsi sa salive et commença à faire demi-tour. Mais il décidafinalementde ne pas se laisser déstabiliser et enchaîna donc par lameilleuredéfense qu’il connaissait, l’attaque :

"Oh fait,si je peuxte donner un conseil, ne t’attarde pas trop dans les coinsexigus, tonuniforme plus tes cheveux blonds risqueraient de rappeler àDick l’unedes héroïnes de ses films préférés…"

Il lui adressa ensuite un sourire mesquin et fit danser ses sourcils.

"Je me suis toujours passée de tes conseils, je ne vois pas pourquoi je commencerais à en tenir compte aujourd'hui" rétorqua-t-elle, agressive.


**********


Logan, Dick, Wallace, Maria, Mac et Veronica au milieu du terrain une fois fin prêts, Kenny fit rapidement le point.

"Vousaveztous pris connaissance des consignes de sécurité un peu plus tôt,unedernière chose cependant : je rappelle que la règle principaledupaint-ball stipule que dès lors que vous êtes touchés vousêtesconsidérés comme éliminés de la partie. Il est donc logique que sivousrecevez une bille de peinture, de l’équipe adverse je précise aucasoù, vous devez immédiatement sortir du terrain et laisser la placeàceux encore en lice. L’équipe qui remportera la manche seraévidemmentcelle qui aura maintenue le plus grand nombre de ses membresintacts.Il me semble que tout est dit donc allez chercher vos lanceursetprenez place des deux cotés du terrain. La partie démarre à monsignal."

Chacun attrapa alors son arme de combat et commença à prendre ses marques sur le territoire.
CependantlorsqueWallace avança le bras pour se saisir de l’arme factice, unfrisson luiparcourut le corps. Il se revit alors quelques moisauparavant au centred’un village du Ouganda, après la bataille. Ilétait là mais surtoutchoqué devant tant de massacres et d’horreurs,anéanti par la cruautédont pouvaient être capables les êtres humainsdans certains moments. Ilrepensa alors à cette image qui l’avaittouché à vif et qu’iln’oublierait probablement jamais. Celle d’unenfant cadavérique de huitans environ, recroquevillé sur lui-même,tenant frénétiquement uneKalachnikov presque plus grande que lui.Lorsqu’il s’était approché etqu’il avait voulu le rassurer, le soldatminiature avait pris peur etavait braqué son arme sur lui.

"Hey, tout va bien ?"

Wallaceeutun léger sursaut au contact de sa meilleure amie mais sereprit,comprenant alors qu’il n’était plus au Ouganda mais bien àNeptune.

"Euh oui, désolé, j’étais ailleurs" répondit-il toujours sous le coup de sa pensée.

Comprenant à demi l’état dans lequel se sentait Wallace, Veronica usa d’une pointe d’humour :

"Tu sais que je t’aime n’est-ce pas ?"

Illaregarda, blasé, sachant pertinemment qu‘elle allait lui sortir unedeses railleries habituelles pour le faire penser à autre chose.

"Mais le jeu c’est le jeu, reprit-elle en le prenant par le cou, et je ne vais pas te faire de cadeau Fennel !"

Etmalgrétoute sa difficulté à participer à un jeu de guerre, avec defaussesarmes à feu et de fausses balles, Wallace se laissa entraînerpar satête blonde préférée et esquissa un léger sourire.



**********"Attention …, et c’est parti !"

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
Aprèsavoir donné le départ de l’épreuve, Kenny se dépêcha des’éloigner ducentre et rejoignit le reste des étudiants, regroupésautour du terrainpour admirer le spectacle.
Les acteurs de lapièce, eux, détalèrentcomme des lapins et coururent à la recherched’un endroit où seplanquer. Tous prirent alors possession des lieuxmais chacun à samanière. Son lanceur chargé en main, Veronican’attendit pas longtempsque le temps passe et partit à la conquête desa vengeance personnelle.Défiant les lois du silence, elle rampa ausol tel un rapace pour passerplus inaperçue et approcha doucement ducamp ennemi…

Mac, quant àelle, tentait d’échapper à Dick qui latalonnait de peu. Le voyantfoncer vers elle, elle se mit à courirmalgré les billes de peinturequ’elle entendait fuser derrière elle. Seservant de tous les obstaclesprésents sur sa route pour fairediversion et tromper Dick, elle seréfugia finalement derrière unénorme sac rouge le temps de reprendreses esprits et de respirer unbon coup. Elle avait réussi à semer lejeune et vigoureux Casablancas,certes, mais pour combien de temps ? Lefait de courir et d’êtrepoursuivie ne la réjouissait habituellement pasdes masses maiscurieusement elle se surprit à y prendre plaisir. Maisalors qu’elleétait sur le point de partir à la recherche d’un autrepoint de chute,elle tomba nez à nez avec Maria et sursauta.

"Ahh ! grommela Mac en se retenant pour ne pas crier, ne me refais plus jamais ça !
- Désolée, mais Wallace ne me lâche pas d’une semelle…"


Mac hocha la tête et ajouta en regardant avec méfiance autour d’elle :

"J’ai le même problème avec Dick qui me suit comme mon ombre. J’ai l’impression de m’appeler [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]!
-J’aicroisé V. un peu plus loin, je t’avoue qu’elle m’a fait un peupeur enrampant au sol. On aurait dit un véritable serpent cherchantàempoisonner sa proie par tous les moyens.
- C’est parce qu’elle veut éliminer Logan, répondit Mac toujours dans son monde, tournant la tête toutes les cinq secondes.
- Oui…, dit Maria, perplexe. La paranoïa te guette aussi à ce que je vois, donc…"

Elleluifit le signe des scouts en guise d’au revoir mais sa colocataire neluiadressa pas la moindre attention, tellement occupée à assurer sasurvie.
A la différence de Mac qui préférait se cacher, la latinoopta pourl’attaque et c’est donc tout naturellement qu’elle s’élança àtraverschamp, ayant aperçu la tête de Wallace non loin de là.

Desoncôté, Veronica semblait toujours planifier l’attaque parfaiteetchercher Logan partout. Ainsi, lorsqu’elle entendit une branchecraquerderrière elle, elle se retourna aussitôt et eut tout juste letemps devoir Dick détaler. Saisissant l’occasion de toucher l’un desmembresadverses elle sauta par-dessus une branche qui s’était écraséeau solet appuya sur la détente. Manque de chance ou plutôt devisibilité, sabille ne toucha que l’arbre derrière lui et y déposa sonempreinterouge sang. Mais ne se laissant pas décourager, elle secoua latête etse remit en chasse.
Toujours aux aguets, guettant lemoindrebruit, elle plissait les yeux et serrait son arme de ses petitesmainsfortes. Elle était concentrée. Fixée sur son but. Remarquant àpeine lacinquante d’étudiants lorsqu’elle passa près des filetsdedélimitation, elle fut surprise lorsqu’elle entendit quelqu’uncrierson nom de l’autre côté du terrain.

"Alors Mars, on me cherche ?" balança Logan à une vingtaine de mètres environ.

Par précaution, V. se rabattit immédiatement derrière une meule de foin et s’allongea sur le ventre, son lanceur sur l’épaule.

"Pas besoin de te la jouer commando…tu sais bien que ce ne sont pas ces talents-là qui m’intéressent chez toi" renchérit-il d’une voix mielleuse.

Elle avait beau chercher d’où venait le son de sa voix mais pas moyen de l’identifier.

Ma parole, si je lui mets la main dessus je fais un carnage !

Lesnerfsen pelote à cause de Logan, elle décida d’affronter l’inconnu etdepartir à sa recherche. Elle s’agenouilla alors doucement et enjambalefoin qui lui avait servi d’abri provisoire, espérant le trouveravantqu’il ne lui tombe dessus.

Au même moment, à l’opposé dupointoù se situait la jeune détective, Mac commençait à fatiguer etperdaitde la vitesse. N’ayant pas encore appuyé une seule fois sur lagâchette,elle se laissa tenter et décida de faire face à sonagresseur. Envahiepar un sentiment d’euphorie, elle se lança versDick. Mais n’étant pasune habituée des stands de tirs comme luil’était, quand la reine del’informatique tenta de viser le torse dublondinet, son projectilen’atteignit que l’épais poteau qui setrouvait à une cinquantaine decentimètres d’elle.

"Fichu lanceur" maugréa-t-elle en secouant son faux fusil.

Dickneput alors s’empêcher de saisir l’opportunité tellement elle étaitbelleet s’en donna à cœur joie. Il tira une seule et première billequi allase loger directement sur l’épaule droite de Mac.

"Et de une ! s’écria-t-il tout fier de lui. Qui est la suivante ?"

Touchée et donc éliminée, la jolie brune enleva le masque qui lui protégeait les yeux et prit la direction de la sortie.

Leprincipedu jeu n’annonçant pas sa perte lorsqu‘un élément de l'équipeétaittouché, Maria se laissa distraire une seconde en voyant Macpasserpar-dessus la limite autorisée. Une seconde de trop puisquequ’elleoublia pendant ce laps de temps que Wallace la poursuivait etqu’ilétait tout près d’elle. Ce dernier profita notamment decetteinattention pour redoubler de vitesse et toucher Maria. Revenantàelle, la jeune étudiante voulut prendre les jambes à son cou etmettreles voiles le plus rapidement possible mais malheureusement pourelle,dans sa précipitation et sa volonté de bien faire, elle ne prêtapasattention à la branche d’arbre devant elle et trébucha. Elletiracependant à l’aveuglette en direction de son rival avant delâcherprise et de se concentrer sur sa blessure.
Une douleurgrandissantelui endolorit alors la cheville et lorsqu’elle voulut serelever, lepied céda sous son poids. Voyant qu’elle ne parvenait pas àseredresser, Wallace posa son lanceur à terre et s’approcha d’elle.

"Ca va aller ? demanda-t-il en mettant la main sur sa cheville.
- Aouch, grimaça Maria en guise de réponse.
- On dirait bien que non, conclut Wallace, ne bouge pas je vais chercher quelqu’un."

Ilcourutalors vers Kenny, qui une fois au courant de ce petit incident,mit lapartie entre parenthèses l’espace de quelques minutes. Il suivitensuiteWallace jusqu’à l’endroit où était tombée Maria et l’aida àlatransporter jusque sur une chaise, à l’extérieur du lieu de touslesdangers. Dick, Logan et Veronica alertés par l’appel, lesrejoignirentégalement.

"Je suis désolée, à cause de moi on perd une chance supplémentaire de gagner, dit Maria, déçue.
- Ne t’inquiète pas pour ça, je me charge de leur compte, lui confia doucement V. avec un clin d’œil.
- Je te rappelle que tu es seule contre nous trois [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]" piqua Logan.

Veronica, exaspérée, se tourna vers lui les bras croisés sur la poitrine.

"Occupe-toi de tes affaires et je m’occupe des miennes, tu veux ?"

Logan lui envoya un baiser factice ce qui lui fit lever les yeux au ciel.

"En fait elle ne sera pas seule" les coupa Kenny en réapparaissant comme par magie.

C’est vrai, il était passé où celui là…?

"Ah non ? fit Dick sans comprendre.
- Non, confirma-t-il sûr de lui, je prends la place de Maria puisqu‘elle n'a pas été touchée.
- Quoi ??
" s’exclamèrent Logan et Veronica en même temps.

Cette réaction fit sourire l’organisateur qui enfila la tenue qu’il était allé chercher quelques minutes auparavant.

"C’est très noble de ta part mais je suis capable de me débrouiller toute seule, ajouta Veronica, contrariée.
- Alors ça tu vois je n’en doute pas, mais ça ne serait pas juste et je déteste les injustices.
- Et ça se la joue [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] avec ça, marmonna Logan, acerbe.
- Tu disais quelque chose ? releva Kenny, amusé.
- Juste que le jeu allait enfin devenir intéressant…"

Puis il jeta un dernier regard à Veronica et tourna les talons.

"Ca va aller ? demanda enfin Kenny à Maria.
- Oui, merci.
- Je prends soin de notre grande malade" la taquina Mac en s’asseyant sur la chaise d’à côté.

Il acquiesça alors d’un signe de tête et suivit les traces de Logan.

"La combinaison lui va comme un gant"ajouta Mac, pleine de malice.

Veronica la regarda éberluée.

"Et ben quoi ? T’es pas aveugle quand même" se défendit-elle.

Sa meilleure amie secoua la tête tandis que Maria se mit à rire.

"Allez Mars, au boulot !" entendirent-elles Kenny s’écrier.

Les poils de Veronica se hérissèrent sur ses bras et elle dut mettre une main devant sa bouche pour s’empêcher de hurler.

"Et dire que c’est moi qui aie convaincu Wallace de venir, tu parles d’une idée !"

Et à son tour, elle rejoignit les quatre énergumènes présents sur le site.


**********


Cinqminutesplus tard, ce fut comme si le jeu ne s’était jamais arrêté. Lesquatre «survivants » accompagnés de Kenny jouaient au chat et à lasouris, necessant de se cacher et de se tourner autour. L’ambiance ausein dugroupe avait étrangement changé, la compétition se voulantplusacharnée, comme si l’enjeu n’était plus celui qu’il était audépart. Latension entre Veronica et Logan étant à son apogée, le faitque Kennyintègre l’équipe de la petite blonde ne vint pas apaiser leschoses.Attisant ainsi la jalousie de Logan, le duo Kenny/Veronicaoeuvraitensemble et faisait preuve d’une harmonie inattendue. De parsaprofession et son vécu, l’adresse et l’efficacité de Veronicacoulaitde source mais Kenny faisait preuve d’une agilitéjusqu’alorsinsoupçonnée.

Ce talent à présent percé à jour,l’organisateurdu week-end décida de s’en prendre à Wallace. Le meilleurami deVeronica avait beau être plein d’entrain, la rapidité de Kennysur leterrain était impressionnante : il se faufilait entre lesobstaclesdressés au milieu du champ et bondissait à chaque embûche sursonpassage. A force de courir Wallace se retrouva alors coincé entreunénorme sac bleu et une sorte de tuyau étroit. Il n’hésita pasuneseconde et après avoir tiré sans viser vers son adversaire, il sejetaau sol, rampant pour entrer dans l’espace confiné. Kenny évitapresqueavec facilité les attaques de Wallace et tira à deux reprises,touchantce dernier de ses deux billes. Veronica qui se trouvait nonloin de làsembla alors surprise par les habilités de [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] et demeura quelques secondes à le regarder bouger.

Étrange ce garçon…

Wallaceàprésent éliminé, il ne restait plus que deux membres dans chaqueéquipe.Depuis le début de cette partie, Veronica était la cible deLogan maismaintenant que Kenny avait fait son apparition, le jeuneEcholls avaitrevu ses priorités… Ce changement s’opéra notammentlorsque, une foisWallace sur la touche, Kenny avait posé ce regard surVeronica. Unregard que Logan ne semblait pas tellement apprécier maisauquel,pourtant, elle avait répondu. Il se mit alors à lui couriraprès sansrelâche, tentant chaque fois qu’il en avait l’occasion delui tirerdessus. Malgré quelques ratés, Logan savait très bien tireret ilfaisait preuve d’une précision remarquable, sans doute acquiselors deses entraînements passés au stand de tirs avec Dick et sonpère. Lesdeux rivaux se retrouvèrent finalement face à face, seulementséparéspar un tas de grosses pierres amoncelées les unes sur lesautres.

"On commence à fatiguer ? lança Logan, lui-même à bout de souffle.
- Quoi, pour ça ? Ce n’est que l’échauffement, rétorqua Kenny, en sueur.
- Je me disais aussi…"

Logantentaune attaque et se pencha du côté droit du mur pour letoucher.Légèrement trop haut puisque Kenny se baissa et que la tâchedepeinture lui passa au dessus de la tête.

"Bien essayé !
- Ce n’est que l’échauffement"
reprit Logan, un poil sarcastique.

Kennydécidaalors de surprendre son adversaire en grimpant sur l’amas derochers etainsi être sûr de ne pas manquer sa cible. Il avança donctout doucementet commença à escalader son Himalaya. Ne faisant pasplus de troismètres de haut, il vint rapidement à bout de la roche etse prépara àtirer sur Logan. Il cala son lanceur sur son épaule, mitle doigt sur lagâchette et … !

"Boum … …"

Avant qu’iln’ait eu le tempsde réaliser quoi que ce soit, une grosse tâche bleuevint recouvrir lemasque qu’il avait sur les yeux. Comprenant qu’ils’était fait avoir àson propre jeu, il sauta sur le sol et enleva seslunettes en plastique.

"On fait moins le malin, hein ?"
profita Logan, fier de son coup.

Eneffetlorsque Kenny avait commencé à monter sur le tas de pierres,Logan étaitsur le point de le surprendre par la gauche. Il avait doncvu que Kennys’apprêtait à l’attaquer par le haut et avait repris saplace initiale,attendant simplement qu’il se jette dans la gueule duloup.

"Félicitations, reconnut l’organisateur, mais fais attention, elle est coriace.
- Merci du conseil mais j’ai un peu plus d’expérience sur le sujet" contra Logan, un sourire hypocrite sur le visage.

Kenny lui adressa à son tour un sourire peu cordial et partit rejoindre les éliminés sur le banc de touche.


**********


Veronicacouraitsans arrêt depuis au moins dix minutes. Dick ne la lâchait pasd’unesemelle et elle ne parvenait pas non plus à l’atteindre. Ayantcomprisdepuis longtemps que la vitesse ne lui serait d’aucun secoursface auxjambes d’un mètre de long du jeune homme, la ruse semblaitêtre plusappropriée. Elle décida donc à ce moment précis de la partiede seservir du manque d’anticipation de Dick.

Pour une fois que sa bêtise ne me porte pas préjudice, autant s’en servir…

Accroupiederrièrel’un des grands sacs rouge du terrain, elle attrapa plusieurscaillouxet les lança, du plus fort qu’elle put, derrière les buissonsprès dugrand blond. Faisant du bruit les uns après les autres, Dickmordit bienévidemment à l’hameçon et se dirigea vers eux.

"C’est tellement facile que ça n’en est même plus drôle, marmonna-t-elle dans sa barbe.
- Tu es sure de ce que tu dis ?" lança Logan dans son dos.

Ellen’hésitaalors pas une seconde, se retourna avec son lanceur prêt entouteoccasion et tira sans vraiment prendre le temps de viser. Troiscoupspartirent. Logan eut à peine le temps de se jeter à terre et deramperderrière une accumulation de terre pour les éviter. Veronicaprofitaalors de la proximité son ex petit ami pour le toucher maislorsqu’ellevoulut lui tirer dessus à nouveau son lanceur s’enraya.Logan, quicomprit immédiatement le problème, tenta de profiter de laposition defaiblesse de Veronica et lui tira dessus à son tour.Absorbée par leproblème technique de son engin, elle eut tout juste letemps d’esquiveret de cambrer le dos pour y échapper.
Furieusedepuis déjà un bonbout de temps, ce fut la goutte d’eau qui fitdéborder le vase. Elle semit à courir frénétiquement vers ses amis surle bas côté, criant à tuetête qu’il lui fallait un nouveau lanceur.Maria, assise à coté d’unentassement de moults fusils, ramassa alorscelui qui était le plusproche et le lui tendit pour qu’elle l’attrapeau passage. Missionaccomplie puisque le lanceur tomba pratiquementdans les bras de V. qui,ni une ni deux, fit demi tour sur elle-même etvisa Logan. Il seretrouva bloqué, prit d’assaut entre un mur depierres et l’arme deVeronica braquée sur lui. Un sourire desatisfaction se forma enfin surles lèvres de la petite blonde qui nerêvait que de ça depuis sonarrivée au camp. Prenant brièvement maissûrement plaisir à la scène quiétait sur le point de se produire, ellefinit par presser la détenteavec en ligne de mire le torse de sonadversaire. Le coup étaitimmanquable… Mais, alors qu’elle avait déjàle doigt sur la gâchette,Dick se jeta sur elle pour la déstabiliser.Trop tard, rien ne pouvaitempêcher le destin de s’accomplir,l’intervention du surfeur ne fit quedévier la trajectoire du coupporté. Logan reçut donc le projectile àl’épaule et non au torse. CommeWallace quelques minutes plus tôt, unetache rouge se forma sur sacombinaison. Mais contrairement à celui-ci,cette tache était d’unrouge plus sombre. Et surtout, elle formait uncercle s’élargissant deseconde en seconde… Logan posa alors la main àl’endroit où l’impactavait eu lieu et releva la tête. Son regard croisacelui de Veronical’espace d’un instant, à travers leur visièrerespective. Un regardd’incompréhension et de reproches qu’il conservatandis qu’ils’effondrait sur le sol.
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A SUIVRE...


Episode écrit par Kathrine Tramell

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Fanfiction Véronica Mars Saison 4 - 13 épisodes Empty Re: Fanfiction Véronica Mars Saison 4 - 13 épisodes

Message par Invité Lun 18 Oct 2010 - 23:10

Episode 4
par Vertigo trouvée ici
:
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4.04 Everybody Hates Veronica
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* * *

Note de l'équipe: dans cet épisode, vous trouverez les dialogues en italique et les voix-off en gras.

>> Vous pourrez réagir [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] à la fin de votre lecture.Bonne lecture!


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Leson venait brutalement de se couper. Plus un seul bruit ne parvenait àses oreilles. Autour, tout se mouvait au ralenti. Les gens ne couraientplus mais se déplaçaient en effectuant moins d’un mouvement à laseconde. Les couleurs avaient soudainement disparu et le monde s’étaitcouvert d’un gris. Immobile, son lanceur pendant le long de son corpscomme un membre mort, Veronica assistait à cet événement comme unspectateur devant un film en noir et blanc.
Un groupement depersonnes s’était formé à quelques mètres d’elle mais elle restaitincapable de bouger. Des gyrophares ne tardèrent pas à se refléter surles feuilles des arbres et les installations du parc. Une ambulancetraversa alors la foule et tenta de disperser les gens. Mais lacuriosité était bien trop forte pour les badauds. Un brancard futaussitôt déplié sur le sol puis on entendit une voix forte et masculines’élever :
- Reculez-vous, s’il vous plaît ! Faites un peu d’air.

Lecercle qui s’était naturellement formé s’élargit un peu sous lesinjonctions des ambulanciers qui purent enfin faire leur travail.
Enquelques minutes à peine, ils pansèrent et emmenèrent le blessé dans lecamion avant de partir en vitesse pour les urgences les plus proches.

Immédiatementaprès le départ du véhicule, une silhouette poussa la foule sansménagement pour en sortir et se dirigea vers Veronica d’un pas lourd etpressé. Les poings serrés.
Sans réellement prendre conscience de la situation actuelle, la jeune fille comprit malgré tout que quelque chose allait mal.

- Qu’est-ce qui ne va pas chez toi ???

Lesyeux de Veronica s’étaient posés sur le visage rouge et dur de Dick quilui en voulait, semble-t-il, beaucoup. Enervé par son immobilisme, illa poussa un peu pour la faire réagir. Mais rien à faire, elle lefixait toujours avec de grands yeux, les bras ballants.
Son manquede réaction n’était pourtant pas volontaire, tout son corps s’étaitcontracté en une fraction de seconde lorsqu’un bruit sec avait raisonnédans les environs. Ses tympans s’en souvenaient encore.

- C’est plus fort que toi, c’est ça ! continua Dick. Dès qu’un homme s’approche de toi, il faut que tu le blesses !

A ce dernier mot, elle cligna des yeux. Une fois. Prenait-elle enfin conscience de son cas ?

-D’abord Aaron Echolls et ton père qui passent à deux doigts de la mortpar ta faute. Puis Beaver qui saute devant tes yeux sans que tu nelèves le petit doigt !

Dick criait désormais. Il ne parvenait plus à contrôler sa colère.

-Et maintenant Logan !! C’est toi qui devrais être à sa place. Ca faitdes années que tu nous pourris l’existence ! Aujourd’hui, c’était lafois de trop ! la menaça-t-il en pointant son index vers son nez. Je tepromets que tu ne t’en sortiras pas comme ça, Mars !

A larecherche de son amie, Mac s’était éloignée de l’attroupement. Elleavait rapidement réalisé que seules deux personnes étaient restéesisolées et qu’il s’agissait de Dick et Veronica. S'apercevant que latension qui émanait d'eux était encore plus forte que celle dégagée parcinquante personnes, elle attrapa le bras de Wallace au passage etaccéléra le pas.
Ils étaient arrivés à temps pour assister aulaïus de Dick. Constatant que Veronica ne bougeait pas sous le poidsdes accusations et réprimandes, Mac posa sa main sur l'épaule de Dickafin de le détourner de son centre d’intérêt.

- Tu confonds tout, Dick, lui dit-elle calmement.

- Ne t’en mêle pas,
s’emporta-t-il en se dégageant de son emprise.

Ilse détourna alors d’elles et prit sa tête entre ses mains. Il sentaitque les larmes allaient prendre le dessus et il ne tenait pas à lemontrer.
Voyant que Veronica ne bougerait pas, Mac avait pris leparti de calmer Dick. Elle craignait qu’il ne pète un plomb dans lesminutes à venir. Elle s’approcha alors doucement de lui tout en restantà quelques pas, par simple précaution.

- Je sais que tu t’inquiètes et que Logan est ton meilleur ami…

- Il est comme mon frère désormais, Mac !
la coupa-t-il les yeux rouges. Quandma famille a volé en éclat pour la deuxième fois et qu’elle a pris finsur le parvis du Neptune Grand Hotel, j’ai dû m’en reconstruire une.Mais encore une fois, Veronica a tout écrasé sur son passage.

Macle regarda, impuissante. Que dire en effet face à de tels aveux ? Enfinissant sa phrase il avait à nouveau baissé la tête, puis il shootadans un caillou qu’il envoya valser à plusieurs mètres.
Spontanément,devant cet être habituellement dépourvu de conscience, Mac tendit lebras en direction de son cou et l’attira à elle. Il se laissa alorsconsoler par cette amie qu’il découvrait petit à petit.

Pendant ce temps, quatre mètres derrière, le rythme cardiaque de Veronica avait considérablement augmenté.

- Est-ce que ça va ? demanda Wallace, inquiet de son inaction.

Plongéedans son mutisme, Veronica ne parvenait qu’à orienter son regard et àce moment-là, elle l'avait dirigé vers le sol terreux. Elle tentaitainsi tant bien que mal de calmer sa respiration.

- Veronica ! l’interpella-t-il plus vivement. Tu réalises ?

Peine perdue.

- Mais enfin fais quelque chose !! s’emporta-t-il finalement. Tuviens de tirer sur un homme, Veronica. Un homme !! Est-ce que ce neserait pas le moment idéal pour sortir de ta forteresse ?

Neprovoquant encore une fois aucune réaction chez son amie qui gardaitinvariablement la tête basse, Wallace lâcha son fusil par terre ensecouant la tête de désolation.

- Je n’aurais jamais dû participer à ce jeu idiot.

Aprèsun dernier regard, il tourna les talons et quitta rapidement leterrain. Il regrettait amèrement de s’être laissé convaincre departiciper à cette mini réplique de ce qu’il avait cherché à combattreen Afrique.
Lorsqu’il eut tourné le dos, Veronica releva péniblement la tête et sentit une larme couler sur son visage pâle.

Toutesirène dehors et soulevant un épais nuage gris, la voiture desautorités arriva sur les lieux avec pertes et fracas. Le shérif et sonadjoint Sacks sortirent du véhicule et furent rejoints parl'organisateur du triste week-end.
En observant Kenny parler avecles hommes en uniformes, Veronica reprit peu à peu possession de sespieds. Elle ressentit de désagréables picotements sous la voûteplantaire.
La main sur l'arme accrochée à leur ceinturon, lesreprésentants de la loi ne tardèrent pas à s'avancer vers elle, guidéspar le doigt inquisiteur de Kenny.
Elle baissa alors doucement lesyeux sur son bras droit et commença à comprendre. Sa respiration secoupa aussitôt et sa main lâcha prise. Le lanceur tomba, dans un amasde poussière, et rebondit lourdement sur le sol. Le bruit de sa chuterésonna aux oreilles de la jeune fille.
Un goût acre lui parvintaussitôt en bouche. Le goût du malaise et du danger. Puis, comme enréaction à ce phénomène, son estomac se tordit violemment. Elle sesentait vraiment mal désormais. L'anesthésie ne faisait plus effet.

- C'est gentil de m'éviter un tir de sommation, Mars, lança Vinnie Van Lowe à quelques mètres d'elle lorsqu'elle lâcha son arme. On devient raisonnable.

Lavitesse à laquelle elle respirait n'inspirait pas vraiment confianceaux policiers. Le regard rivé sur eux, elle semblait prête à commettreune folie. Vinnie cessa donc l'ironie. Il ne tenait pas à l'énerverplus que nécessaire. Il avait un dîner important avec le maire le soirmême!

- Je vais m'approcher, Veronica. Reste calme et tout se passera bien.

Comme si des sanglots traversaient l'intégralité de son corps, le ventre de Veronica subissait de forts tremblements.

Vinniefit un pas en avant, puis un autre. Toujours très lentement, la mainprête à dégainer au cas où elle changerait d'avis. Soudain V fitrapidement quelques pas jusqu'à la structure de paint-ball la plusproche, s'y appuya, ferma les yeux et se plia en deux, la tête enavant. Son corps fut alors parcouru de nombreux soubresauts. Et lesspasmes ne cessèrent que lorsque son estomac fut complètement vide.

Dégoûté,Vinnie, qui avait sursauté avant de s'arrêter, leva les yeux au ciel etgrimaça tandis que Sacks s'approchait de Veronica en lui tendant unmouchoir.

- Merci,
répondit-elle très faiblement en attrapant le mouchoir, la main tremblante.

- Sacks, arrête les violons, et passe-lui les menottes!
râla Van Lowe On n'a pas que ça à faire!

Unefois la surprise passée, il avait aussitôt repris toute son assurance.On ne faisait pas tressaillir le shérif sans un retour de bâton.

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L'agents'exécuta après s'être excusé auprès de la jeune fille d'un hochementde tête. Avec attention, il lui passa les deux bracelets argentés aupoignet. Les yeux pleins de larmes après de telles convulsions,Veronica se laissa mollement faire et avança après que Sacks l'y eûtinvitée.
Le shérif et son adjoint de chaque côté, elle traversaalors la foule d'étudiants restés à observer. Ceux qui étaient censésêtre ses camarades prirent vite parti et montrèrent bruyamment leurécoeurement, la dévisageant avec mépris et consternation. La têtebasse, Veronica se dirigea jusqu'à la voiture, poussée par Van Lowe.Tandis que ce dernier ouvrait la portière, Sacks plaça sa main sur latête de l'interpellée pour qu'elle ne se cogne pas en entrant dans levéhicule. Lorsque la portière claqua, les bruits se turent. Enfin…


Lebruit du verrou claqua dans son dos. Ce n’était pas la première foisqu’elle était jetée en prison mais cette fois-ci… c’était bel et biendifférent.
Les bruits de pas de Van Lowe s’éloignèrent bruyamment et, une poignée de secondes plus tard, une porte se ferma.

Quelle chance, une cellule pour moi toute seule…Lamb ne m’avait encore jamais fait ce plaisir.

Aprèsavoir parcouru la pièce d’un rapide regard, Veronica fit quelques paspour aller s’asseoir sur ce qui devrait lui servir de lit et prit satête entre ses mains. L’heure n’était pas à la plaisanterie.


Environtrois heures étaient passées et rien ni personne n'était venul'inquiéter. Sans doute Vinnie était-il trop occupé à répandrel'information concernant l'arrestation du nouveau détective de laville. A moins qu'il s'agisse d'une tactique d'intimidation.
Tousses effets personnels lui avaient été retirés. Evidemment dépossédée desa montre, elle avait dû se référer au tic tac de l'horloge clouée aufond du couloir. L'estimation était donc très approximative. Mais letemps lui avait paru extrêmement long. Comme une traversée du désert.
Pourquoi diable était-elle là d'ailleurs?
Aprèss'être baissée, Veronica se dirigea vers les barreaux de la cellule surlesquels elle cogna à répétition et sans cesse son verre métallique. Unvacarme de tous les saints retentit alors dans le bâtiment.
Lamain soutenant son menton, le coude appuyé sur le barreau horizontal,elle activait son poignet comme si elle tenait une crécelle.

Apportez-moi un haillon et j'aurai vraiment l'impression d'être une pestiférée.

On mit bien une dizaine de minutes avant de venir voir ce qu'il sepassait. Un nouvel adjoint du shérif s'avança vers elle. Vinnie n'avaitpas perdu de temps pour récréer son bureau. Pamela, dans la celluled'en face, s'époumonait en vain pour faire cesser le bruit.

- Christ! jura la femme à la minijupe imprimée léopard. Tu vas la fermer un peu?!

Malgréla grossierté de sa voisine, Veronica avait persisté. Il fallait avouerque les jurons canadiens avaient toujours eu le don de l'amuser.

- Qu'est-ce qu'il se passe là-dedans? avait demandé l'homme en uniforme en lui retirant des mains l'objet du tapage.

Pamela soupira bruyamment et fit claquer ses talons aiguilles sur le béton en retrouvant son lit.

-J'ai beau retourner la question dans tous les sens, commença Veronicasur le ton de la confidence, je ne comprends toujours pas ce que jefais là.

L'adjoint au shérif baissa la tête à son niveau et répliqua sur le même ton:

- C'est généralement là qu'on atterrit lorsqu'on tire sur quelqu'un.

Elle eut un mouvement de recul et fronça les sourcils.

- Tirer sur quelqu'un, c'est justement le but du paint-ball!

- Sauf que dans le cas présent un homme est gravement blessé…

- Mais ce n'était pas volontaire! Je me demande d'ailleurs comment une balle de peinture a seulement pu provoquer une blessure.

- Il se passe des choses bizarres parfois, ironisa l'agent. La peinture a dû miraculeusement se transformer.


"gravement blessé"? Ai-je bien entendu?
Quelque chose me dit que les ennuis n'ont pas encore vraiment commencé


- J'emmène ça avec moi, signala-t-il en montrant le verre alors qu'il reprenait le chemin des bureaux.

Enle regardant s'éloigner, Veronica laissa doucement retomber sa têtecontre les barreaux de la cellule. Cette histoire ne sentait pas bon dutout, et ça ne venait assurément pas des toilettes qui se trouvaientderrière elle.

- Selon les lois de ce pays, j'ai le droit à un appel, lança-t-elle calmement et sans bouger.

Lereprésentant des forces de l'ordre s'arrêta au milieu des marchesd'escalier et tourna la tête dans sa direction. Veronica pencha un peula tête sur le coté et haussa les épaules.
L'homme attrapa alors son trousseau de clés attaché à sa hanche et redescendit les quelques marches.


Assisedans une salle d’interrogatoire, Veronica dicta le numéro de son choixà l’agent qui lui tendit ensuite le combiné après avoir vérifié latonalité.
Sous le regard imperturbable de son surveillant, elle détourna la tête lorsque son interlocuteur décrocha enfin.

- Salut papa, dit-elle comme une enfant prise en faute. Tu ne devineras jamais où je me trouve…


Sur le campus, les voitures arrivaient en masse. La fin des festivitésayant été précipitée, les campeurs avaient dû plier bagages plus tôtavant de reprendre la route en sens inverse. Les commentaires–principalement adressés à mademoiselle Mars- ne manquaient pas, sibien que Weevil fut au courant de l’aventure avant même qu’on ne la luiraconte.
Aussi, lorsqu’il aperçut le BFF de l’actrice principale se diriger vers la cafétéria, il ne perdit pas une minute.

- Yo, Wallace ! lança-t-il en abattant sa main gauche sur l’épaule du jeune homme. J’ai entendu dire que le week-end s’était transformé en [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Ca a tourné au vinaigre ?

- Veronica a pété les plombs, expliqua Wallace en secouant la tête, accompagné de gestes nerveux. Logan est à l’hôpital. Je ne sais pas ce qu’il se passe ici mais depuis la rentrée c’est le grand n’importe quoi !

Weevil l’arrêta un instant et reprit pour bien comprendre :

- Tu veux dire que les rumeurs sont vraies.

-Si les rumeurs disent qu’une blonde furibonde a tiré sur un adversaire,l’envoyant alors à l’hôpital, et qu’elle est repartie les menottes auxpoignets, alors tout est vrai.

- Attends, attends ! s’impatienta Weevil en prenant sa tête entre ses mains. Elle est au poste en ce moment ?

- Où veux-tu qu’elle soit ? Elle a tiré sur quelqu’un, Weevil !
insista Wallace encore une fois.

- Non ! l’arrêta Eli en levant une main. Laquestion est : « Où devrais-TU être en ce moment? ». Tu es son meilleurami, Wallace. Même si elle n’en avait pas l’air, elle a toujours été làpour toi ! Et tu comptes la laisser tomber maintenant ? La juger ? Yo,mec ! C’est vraiment pas ce que j’appelle être un bon ami…

Unsilence s’abattit froidement sur les environs. Les gens qui passaient àproximité avaient sans doute entendu le latino hausser la voix. Aprèsavoir adressé à Wallace ce regard moralisateur dont il avait le secret,Weevil fit demi-tour et regagna le bâtiment principal. Le regard las,l’étudiant fourra ses mains dans ses poches et le regarda partir.***
Clic clic… clic clic….
Veronica ouvrit un œil, intriguée parle cliquetis qui parvenait sourdement à ses oreilles. Elle s’étaitvisiblement assoupie malgré l’inconfort du matelas de la cage qui luiservait de suite.

- Et Blanche-Neige se réveilla…

Unpeu désorientée, elle se redressa doucement et posa ses deux pieds ausol avant de porter une main à sa tempe droite. Elle ferma les yeux uncourt instant pour tenter de faire passer la douleur vive qui luimartelait le cerveau mais en vain.

- …bizarrement, le Prince Charmant ne semble pas avoir le beau rôle dans ce conte moderne, persista l’homme de l’autre coté des barreaux.

Veronica cligna des yeux et reconnut enfin la personne qui lui parlait. Tout ceci n’était donc pas un rêve.
Légèrementen biais par rapport aux barreaux, Vinnie était assis sur une chaise,son pied droit ramené sur son genou gauche. Dans sa main droite quireposait sur le fer froid, une longue clé oscillait encore. C’étaitsans nul doute de là qu’était venu le bruit.
Depuis combien de temps était-il là ?

- La pomme était-elle avariée? continua-t-il, un sourire sarcastique sur les lèvres.

Le shérif se leva et déverrouilla la grille.

- J'ai quelques questions à te poser. Tu connais le chemin, dit-il en lui laissant le passage libre.


Installéedepuis une dizaine de minutes dans l'unique salle d'interrogatoire auxvitres teintées, Veronica avait l'impression de perdre son temps.Vinnie l'avait laissée entrer et s'installer avant de prétexter un coupde fil urgent. Depuis, elle avait la sensation qu'une dizaine deregards étaient braqués sur elle en permanence.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Lorsque le shérif fit à nouveau son entrée, une vieille odeur decigarette pénétra aussitôt dans la pièce. L'attitude de Vinnie laissaità la jeune fille une impression de déjà vu. Comme un goût de nostalgie.Peut-être était-ce dû à cette migraine, mais les couleurs n'étaientplus aussi claires qu'avant. Un voile brumeux passa soudainement devantses yeux et elle crut alors voir James Stewart*. Vêtu d'un pantalon decostume gris, d'une chemise blanche et de bretelles, Vinnie s'installaconfortablement. Ses deux pieds croisés sur la table, il sortit unecigarette de sa poche de chemise et l'alluma en prenant son temps.
Veronicapouvait presque voir la pellicule du film défiler sur les bords del'image en noir et blanc. Elle coiffa mentalement le shérif d'unBorsalino, posé suffisamment de travers pour lui assurer un regardmystérieux, ses cheveux gominés et peignés sur le côté.
Veronica déglutit avec peine. Elle se trouvait dans un monde parallèle.

- C'est un grand jour pour moi, Veronica, lui assura Vinnie en rejetant un nuage de fumée.

- Pour que tu sortes les bretelles, je n'en doute pas! Tu aurais pu mettre une cravate. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] la portaient tout le temps eux… Cependant, tout le monde n'a pas leur classe, termina-t-elle moins fort.

- Je vois que tu reprends tes esprits. On va donc pouvoir commencer à jouer!

- Oh! se redressa-t-elle avant de regarder dans tous les coins de la salle. C'estun jeu? Je n'avais pas vu les caméras. Où est le buzzer? Je suis trèsdouée en vocabulaire. Vas-y, donne-moi une définition!

-Si tu insistes. Terme juridique définissant un commencement d’exécutionqui n’a été suspendu qu’en raison de circonstances indépendantes de lavolonté de son auteur. Je suis? Je suis?

Veronica appuya sur le buzzer imaginaire en imitant un bruit nasillard puis claironna.

- Une tentative de meurtre!

-Bien Mademoiselle Mars. Tu viens de découvrir le principal chef de toninculpation! Je savais que tu pourrais être aussi douée que ton père.Dommage qu'il ne pratique plus…

Le visage de Veronicas'obscurcit soudain. L'idée que son père ait dû renoncer au poste deshérif et à ses capacités de détective privé par sa faute lui étaitdifficilement supportable. Et que Vinnie Van Lowe s'en serve contreelle l'agaçait encore plus.

- Je récapitule donc.Détective privée, appartenant à la famille Mars, accusée de tentativede meurtre… C'est une grosse affaire ou je n'y connais rien! s'extasiale shérif. Rien de comparable avec cette sombre histoire de traite desNoires que tu m'avais servie comme du caviar sur un toast. Cette fois,c'est le JT assuré! Peut-être même qu'Oprah…

Il n'enfallait pas plus à la jeune fille pour changer de ton. Lui rappeler àquel point elle s'était faite avoir n'était pas pour la rendre plusdocile.

- Si on en venait aux faits, shérif!

Vinnie retira ses chaussures vernies de la table pour y poser ses avant-bras. Le visage proche de celui de Veronica, il sourit.


- Les faits sont clairs. Ca ne va pas être joli joli…


Il se leva enfin rapidement et quitta la pièce en claquant bruyamment la porte.
Veronica soupira après avoir levé les mains au ciel.

Maisà quoi joue-t-il exactement? Ca va faire des heures que je suis làtandis que Dumber s'amuse à tester les techniques d'intimidationpiquées à [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]


- Est-ce qu'on pourrait m'envoyer quelqu'un de sérieux? cria-t-elle pour que sa voix traverse les vitres sans teint.

Lementon dans sa main gauche, Veronica fixait le carrelage fissuré entapotant ses doigts sur la table en fer. Une grimace s'étaitnaturellement formée sur son visage, traduisant ainsi son ennui mortel.Le message était clair. Vinnie voulait la faire tourner en bourrique.Enfin c'était en tous cas ce qu'il lui semblait, car elle étaittoujours incapable de regrouper clairement ses idées. Seuls les nerfset l'instinct avaient guidé jusqu'alors son attitude, un brouillardopaque enveloppant toujours ses pensées.
Une tasse de café fumant àla main, le shérif entra à nouveau dans la pièce. Peu impressionnée,Veronica leva doucement un regard de Droopy sur lui et patienta. Il fitle tour de la table, très lentement.

- Ce n'est apparemment vraiment pas ton jour, finit-il par dire en fronçant les sourcils.

Je n'ose pas imaginer le nombre d'heures qu'il a dû passer devant sa télé à travailler ses expressions du visage.

-On sait que l'atmosphère était plutôt tendue durant le week-end entreLogan Echolls et toi. Ce qui nous laisse facilement penser que ton acteétait délibéré et même prémédité. Il va t'être difficile de le niermaintenant.

- Que mon acte était quoi? s'étouffa-t-elle.

Veronicacomprit alors que la situation était bien plus grave qu'elle ne lepensait. Au loin, à travers le brouillard qui emplissait sa tête, ellele vit apparaître. Le gyrophare. Vague tache bleue au départ, il serapprochait peu à peu, balayant le brouillard à chaque mètre parcouru.Le bruit... Le bruit apparut. Les sirènes qui hurlaient, les gens quicriaient, Wallace qui lui parlait... Le gyrophare continuait à avancer,transperçant avec violence l'engourdissement de ses pensées... Quedisait Wallace? "Tu viens de tirer sur un homme Veronica"? Un homme?Quel homme?
Et le brouillard se leva.
Elle se revit tirant surLogan, et celui-ci qui s'écroulait. Elle revit le rouge qui n'était pascelui de la peinture... Logan... Le rouge... Du sang!

- Comment va Logan? demanda-t-elle enfin, inquiète.

- Mal,se contenta de répondre Vinnie pour ne pas perdre son objectif de vue.Mais à ta place, je me préoccuperais plus de mon propre cas.

Il s'arrêta et la regarda.

- Oh mais attends! réalisa-t-il en écarquillant de grands yeux. Je ne suis pas à ta place c'est vrai!

Après avoir ri de sa blague, il tira la chaise à lui pour s'y asseoir.

- Il va falloir qu'on cause sérieusement maintenant, Veronica.

- Je n'attends que ça!

-Voilà comment je vois les choses. Après avoir essayé de cacher tonagacement envers ton ex petit ami, lorsque tu as appris qu'il avait uneliaison avec une camarade de classe, tu es devenue rouge de colère.Durant la compétition, le ton est monté. Puis, arrivé le momentfatidique de l'épreuve de paint-ball, tu y as vu le moyen idéal de tevenger. Il t'a suffi de changer le projectile de ton lanceur et deviser lorsqu'il était enfin dans ta ligne de mire. Il n'y a cependantqu'une chose qui me dérange. Je pensais que tu viserais mieux!

Changer le projectile? Si seulement je comprenais de quoi tu parles…


- Maintenant ça suffit! s'emporta Veronica. Jeveux qu'on me dise clairement ce qu'il se passe et de quoi je suisaccusée. Je ne comprends pas un traître mot de ce qu'on me reproche.

-Ton "ami" Logan est en ce moment même à l'hôpital et s'apprête à passersur le billard. Aux dernières nouvelles, la balle que tu as tirée s'estlogée sous sa clavicule et semble se déplacer. Elle pourrait atteindrele cœur. Et le fait que la balle en question ne corresponde pas auxmunitions d'un lanceur normal nous fait dire que ce n'est pas un simpleaccident.

- Qu'est-ce que vous avez retrouvé au juste? demanda Veronica intriguée.

- Une balle tout ce qu'il y a de plus réelle. De la chevrotine.

- Ce n'est pas logique.

- Les crimes passionnels le sont rarement!

-Mais enfin Vinnie, j'étais sur le terrain, entourée d'une cinquantainede personnes. Comment aurais-je pu changer les balles de mon fusil?


- A toi de me le dire…

- Eh bien je te le dis. Je ne l'ai pas fait!
s'emporta-t-elle face à l'obstination du shérif.

-Un témoin nous a rapporté les mots doux que tu avais proférés àl'encontre de la victime. Excuse-moi donc si j'ai du mal à te croiresur parole.

- Qui?


- Voyons Veronica! Tu sais bien que je ne peux pas révéler ce genre d'informations.

Van Lowe sourit et s'apprêta à quitter la pièce encore une fois.
Devant la porte, il se retourna:

- Au fait, l'Université de Hearst porte plainte contre toi. Tu sais au moins pourquoi il y a enquête…

Il partit alors et laissa Veronica abasourdie par tant d'informations déconcertantes.***
- Ca commence à devenir une habitude!

Veronicareleva vivement la tête et émit un faible sourire reconnaissantlorsqu'elle reconnut Cliff. L'avocat venait d'entrer avec sa malletteet s'assit en face de la jeune fille.
Veronica soupira desoulagement. Elle était sur le point de devenir folle avec lesallers-retours du shérif et tous ces points en suspension. Les traitsde son visage étaient tirés mais on l'aurait été à moins après avoirpassé des heures dans le doute.

- [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] murmura-t-elle en essayant de masquer sa détresse.

- Comme tu le sais, ton père est absent pour le week-end. Il m'a donc prévenu. C'a l'air plus grave cette fois,
lui confia-t-il en retour.

- C'est une histoire de fou.

Cliff ouvrit son porte-document et en sortit une chemise cartonnée. Il feuilleta quelques papiers.

-blablabla…paint ball…tentative d'homicide …Logan Echolls. Ce que j'aimechez toi, Veronica, ironisa le juriste, c'est que tu ne t'en prendsjamais aux gens puissants de cette ville.

- Je saisque les faits sont contre moi mais je ne suis pas responsable de cequ'il s'est passé. Je ne comprends même pas qu'on puisse me soupçonnerd'avoir voulu tirer volontairement sur quelqu'un. Même s'il s'agit deLogan Echolls!

Elle lui expliqua alors en détail les événements passés au cours de ce week-end d'intégration.


La porte s'ouvrit sèchement et Vinnie Van Lowe pénétra dans la salle d'interrogatoire dans son habit de lumière.
Veronica leva les yeux au ciel. Son cinéma commençait à la fatiguer.

- Le temps de préparation qui vous était imparti est terminé. On rend les copies!
Cliff se leva et fit glisser sa chaise de l'autre coté de la table pour s'asseoir à gauche de Veronica.

- Alors! lança Vinnie en se frottant les mains, un large sourire aux lèvres. Qu'est-ce qu'on négocie?

- La sortie de ma cliente innocente, pour commencer. Les excuses viendront plus tard, je n'en doute pas.

Le shérif rit franchement.

-Les faits sont clairs. L'arme qu'on avait attribuée à Veronica Marss'est enrayée pendant le match opposant Monsieur Echolls à MademoiselleMars et Monsieur Barby, organisateur de l'événement. La balle qui ablessé Mr Echolls provient simplement du lanceur qu'on lui a donné enremplacement

- Dans lequel elle a eu tout le temps d'interchanger les balles! le coupa le shérif.

- Absolument pas, continua Cliff. Macliente n'est en aucun cas sortie du terrain de jeu pendant la partie.C'est depuis le banc de touche que Mademoiselle Maria Lopez, blessée àla cheville un peu plus tôt, a fait l'échange des lanceurs. Parconséquent, si changement de balles il y a eu, il a forcément dû sefaire avant que le lanceur de Veronica ne s'enraille. Rappelons aupassage, que près de cinquante personnes sont susceptibles de témoignerde la véracité de ces dires.

- Vous seriez surpris de ce que peut dire un étudiant, Monsieur McCormack, répliqua Vinnie avec un clin d'œil.

Ilest vrai que je ne suis pas la fille la plus populaire de Hearst. Jeferais peut-être donc bien de m'inquiéter de ce que les étudiantstrouveront à dire sur moi. Les rumeurs et les ouï-dire, je connais. Etils ont rarement été élogieux à mon sujet.

- Maisvous connaissant, vous n'oublierez certainement pas de rappeler à cesétudiants en question que le faux témoignage est passible depoursuites.

- Evidemment! assura Van Lowe, les sourcils froncés et la main sur le cœur.

Veronica secoua la tête face au spectacle que les deux hommes jouaient devant elle. Navrant d'hypocrisie.

-Vous conclurez donc comme moi que Mademoiselle Mars ne peut être tenuecomme unique suspecte dans cette affaire et que sa détention estgrandement discutable.

- La caution s'élève à 25.000 dollars. Si "votre cliente" veut voir la lumière du jour, elle n'a plus qu'à faire un chèque, les nargua Vinnie sans se départir de son sourire.

Le shérif lança enfin à la cantonade avant de faire une nouvelle sortie de scène:
- J'espère que tu as fait des économies, Veronica! ***
Assise sur le sol bétonné de sa cellule, Veronica faisait faceau mur gris qui l'encerclait. Concentrée sur ce qu'elle entreprenaitdepuis quelques minutes maintenant, elle n'entendit pas les bruits depas de son visiteur.

- [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Tu as fini par choisir? Fitz ou Percy ?

Unsourire ravi illumina le visage de la jeune fille lorsqu'elle le tournavers Weevil. Elle se redressa alors et s'avança vers lui.

-Tu sais, V, que c'est généralement le nombre de jours passés en taulequ'on grave sur les murs? Toi, ça ne fait pas encore vingt-quatreheures!

- Je laissais les coordonnées de Cliff pour les prochains détenus.

- Il est commis d'office!
lui rappela Weevil. Il n'a pas besoin de pub.

- Disons alors que je rends service au monde carcéral…. Et que j'en profite pour contrarier le shérif!


Weevil rit et, à travers les barreaux, lui tendit son poing contre lequel elle choqua le sien.

- Je vois que tu as une chambre privée. Petite veinarde!

- Mais je me suis fait une amie.


De la tête, elle lui désigna Pamela qui agita aussitôt sensuellement ses ongles manucurés pour saluer le jeune homme.

- Chouette compagnie, ironisa Weevil à demi-mot.

Redevenant sérieux, il sortit une enveloppe de la poche de sa veste à capuche et l'ouvrit devant elle.

- J'ai fait ce que tu voulais. J'ai réussi à en tirer un bon prix mais je persiste à dire que c'est une belle connerie!

- Tu aurais préféré que je devienne la meilleure amie de Pamela pour obtenir 20.000 dollars rapidement?


- Hé bien…réfléchit Weevil.

Veronica lui donna alors une tape sur l'épaule lorsqu'elle le vit hésiter.

- Je dis juste que vendre un SUV flambant neuf, ça fait mal au cœur, reprit Eli.

- Ce n'est qu'une voiture, se résigna-t-elle en haussant les épaules.

Il replia l'enveloppe.

- Je crois que ton avocat m'attend. On se revoit dans quelques minutes, conclut-il en lui lançant un clin d'œil avant de partir.

Mais avant qu'il ne passe la porte, elle l'interpella à nouveau:
- [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] Merci pour le coup de main.

Il lui répondit par un léger signe de la tête et poursuivit son chemin.

C'estgénéralement dans ce genre de situations qu'on voit qui sont ses vraisamis. Même si notre amitié n'a jamais été signée par le sang et lesfranches accolades, je sais que je peux compter sur lui. Et qui mieuxque Weevil Navarro pouvait refourguer une voiture en quelques heures?


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Lorsqu'onvint enfin déverrouiller la grille de sa cellule, il faisait déjà nuitsur Neptune. Après un geste d'adieu à sa voisine, Veronica traversa lescouloirs du département du shérif pour rejoindre Cliff et Weevil ausecrétariat. Vinnie l'y attendait pour signer les traditionnels papiersde sortie lui recommandant de ne pas quitter la ville ou le pays.

- Les excuses vous préférez les faire maintenant ou on fait encore durer un peu le suspense? demanda Veronica en levant un sourcil.

Vinniesourit et, comme pour hypnotiser un serpent, plaça son majeur et sonindex droits devant ses yeux puis face à ceux de Veronica à plusieursreprises.

- Je te surveille. Ne l'oublie pas!

- Ouhh,
feignit-elle de trembler.

Au même moment, Kenny sortit d'un bureau en compagnie de Sacks. Lorsque Veronica le reconnut, son sang ne fit qu'un tour.


Ily a soudain comme une odeur de charogne dans l'air. Dix contre un quecet enquiquineur n'est pas étranger au témoignage qui m'a coûté lamaudite somme de 20.000 billets!

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Tout en enfilant sa veste, elle le suivit du regard, le visage fermé.Après avoir serré la main de l'adjoint au shérif, Kenny prit le cheminde la sortie et croisa la mine assombrie de Veronica. Un petit sourireen coin, il porta deux doigts à son front et la salua sans mêmes'arrêter. La jeune fille serra les dents et respira profondément.
Elle récupéra enfin ses effets personnels et sortit sans demander son reste. Dehors, l'importun avait déjà disparu.***
Après une courte nuit passée dans son lit, le lendemain matin,Veronica se réveilla dans un appartement vide. Une note dans la cuisinela prévenait que ses colocataires avaient été convoquées par le shérif.Message concis qui en disait long sur l'ambiance actuelle. Profitantdonc de cette accalmie, Veronica s'était préparée un petit déjeunerconséquent – la nourriture de la prison n'avait pas été sans luirappeler celle de Neptune High – avant de se rendre à MarsInvestigations.

Dans les locaux du département du shérif, lesprincipaux acteurs de la fusillade de la veille étaient chacuninstallés dans une salle d'interrogatoire ou un bureau. Interrogés parun agent, ils répondaient aux différentes questions.

- Diriez-vous que les propos tenus par Veronica étaient emprunts d'agressivité?

- Vous voulez dire plus que d'habitude? demanda Dick avec un rictus. Sitôt qu'elle ouvre la bouche, des serpents quittent sont corps. Et quand il s'agit de Logan… c'est [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] à elle toute seule.

- Evidemment! répliqua Mac. Comment répondriez-vous à un type qui vous cherche depuis le début du week-end, vous?

***

Puisqu'illui était interdit de quitter Neptune, il lui fallait mener sa propreenquête depuis son bureau. Elle se connecta alors à PrivateEyez, sonplus fidèle allié, et commença ses recherches. Il fallait bien débuterquelque part.

- Je savais que je te trouverais là, dit Weevil en passant la tête par la porte.

- Qu'est-ce qui t'amène? demanda Veronica en relevant la tête de son écran d'ordinateur.

- Je me disais qu'après ton séjour en prison, tu aurais peut-être besoin d'un volontaire pour… tu sais… te remettre en selle, s'amusa-t-il en haussant les sourcils pour lui signifier ainsi le double sens de ses propos, un sourire coquin aux lèvres.

- Mais comme tu me l'as justement souligné hier, je n'y suis restée qu'une journée. On ne perd pas la main aussi vite, si?

- C'est toi qui vois, lui assura-t-il en levant les mains.

Il rit et s'installa sur le fauteuil face au bureau de la jeune fille.

- Je te remercie de m'avoir aidée, hier. Je n'aurais jamais pu trouver autant d'argent aussi rapidement sans toi.

- Arrête, tu vas me faire pleurer.

Veronica sourit de la pudeur du jeune homme et n'en rajouta pas, partageant son malaise.

- En tous cas, reprit Weevil, tu peux compter sur moi si tu as besoin d’aide. J’imagine que pour toi l’enquête n’est pas terminée.

- Elle ne fait que commencer!


Dernière édition par Sam Shamalow le Mar 19 Oct 2010 - 13:05, édité 2 fois

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Fanfiction Véronica Mars Saison 4 - 13 épisodes Empty Re: Fanfiction Véronica Mars Saison 4 - 13 épisodes

Message par Invité Lun 18 Oct 2010 - 23:11

Episode 4 Part2

Pendant ce temps, au département du shérif. L'interrogatoire se poursuivait. Dans des pièces séparées, chacun répondait aux mêmes questions.

- Avez-vous trouvé l'attitude de Veronica suspecte avant, pendant ou après le paint-ball?

- Cette nana est suspecte au quotidien! lança Dick. Iln'ya pas un seul truc qu'elle fasse normalement. Vous ne trouvez pasçabizarre d'être détective privée à 20 ans? Je suis sûre que cettefillecouve un dérèglement psychologique grave!

- Suspecte? Non, se contenta de dire Wallace.

- Vous savez, je ne connais Veronica que depuis quelques semaines, dit Maria. Je doute donc de pouvoir dire ce qui peut être normal ou non pour Veronica.

- Après le coup de feu, Veronica est restée pétrifiée. Est-ce que ça la rend suspecte? demanda Mac à Sacks.

- Avez-vous vu quelqu'un agir bizarrement dans les environs durant votre campement?

-Tousceux qui avaient une arme dans les mains durant cette idiotiedepaint-ball! A quoi ça rime de s'affronter comme si on était enguerre?Pourquoi se courir après et imiter ce que tout le monde redoute?

L'agentregardaWallace surpris. Comprenant que le représentant des forces del'ordre nesaisissait pas l'intérêt de son envolée lyrique, il balayasa réponsed'un coup de main et en fit une nouvelle:
- Non.

- Comment va votre pied, Mademoiselle Lopez?

- Mieux merci.

- Est-ce vous qui avez tendu l'arme de remplacement à Veronica Mars durant le match?


- Oui…répondit-t-elle en tendant davantage l'oreille. CeluideVeronica s'était enrayé durant la partie. Elle est venue jusqu'ànous encourant et nous a demandé un nouveau fusil. Etant assise à côtédumatériel, je lui ai tendu le premier que j'ai attrapé.

- Avait-il un signe particulier?

- Oui! Une étiquette indiquant "chargé avec de vraies balles!!", répliqua Maria, effarée par la question.



A Mars Investigations, Weevil s'apprétait à repartir quand il demanda, par curiosité:
- Tu sais ce qui a pu se passer?

Veronica cessa toute activité et respira à fond.

- Jen'enai pas la moindre idée. Mais je sens qu'un truc louche dortlà-dessous.Si je raisonne logiquement, il faut que je commence par lecommencement.C'est-à-dire le lanceur. Et c'est Maria qui m'a donnél'arme.

Weevil fronça aussitôt les sourcils.

- Tu veux dire que… tu la soupçonnes d'avoir eu un rôle quelconque dans l'affaire?

- Je veux dire que c'est elle qui m'a tendu le lanceur et que, soyons honnêtes, nous ne la connaissons pas.


- V, je t'avais dit que t'aurais des ennuis! lui rappela Eli.

- Je te l'ai déjà dit plusieurs fois aussi. Est-ce que tu m'as écoutée à chaque fois pour autant?


Weevil sourit. Elle n'avait pas tort.
Veronica attrapa une pochette cartonnée et l'ouvrit pour feuilleter les papiers qu'elle contenait.

-Lesinfos sur elles se font rares. C'est bizarre. On dirait qu'unepartie deson passé a été effacée. Il faut que j'en sache plus.

Weevil jeta un coup d'œil au dossier en lisant par-dessus son épaule.

- 1423 San Pascual Avenue? Veronica, c'est à la sortie de la ville et je te rappelle que tu n'as plus de caisse.

Veronica leva alors les yeux sur Weevil et lui lança un de ces regards dont elle a le secret.

- Tu vas vraiment me faire le coup à chaque fois que tu auras besoin d'un coup de main?

Veronica papillonna des cils et lui sourit.

-Tusais que je comprends davantage l'anglais que le langage des signes?Caserait tellement plus simple si tu le disais clairement pour unefois.

Il enfila alors sa veste en cuir et sortit ses clés de voiture.

- Tu te bouges! dit-il en claquant des doigts.

Veronica sourit et prit alors ses affaires.***
Pendantce temps, assis dans la salle d'attente du NeptuneHospital, Vinniepatientait. Les jambes croisées, il feuilletait unmagazine, entouré dequelques patients parfois mal en point.

- Shérif Van Lowe? l'interrompit un médecin.

Vinnie referma sa lecture et se leva pour le rejoindre.

- Monsieur Echolls vient de se réveiller, continua l'homme en blouse blanche en lui indiquant le chemin à suivre. Il est encore un peu fatigué mais si vous faites vite, il pourra répondre à vos questions.

Aprèsquelquespas dans un couloir blanc et lumineux, le docteur frappaquelques coupssecs à la porte et laissa entrer Vinnie avant lui.

- Mr Echolls, le shérif aimerait vous poser quelques questions.

- Qui?
demanda Logan, perdu.

Lejeunehomme était allongé sur un lit métallique, un bras en écharpe.Sestraits étaient tirés, il semblait visiblement très fatigué.
Vinnie tourna un regard inquiet vers le médecin. Logan Echolls avait-il subi des dommages dont il n'était pas au courant?
Devantl'airahuri du shérif, un sourire en coin naquit doucement sur levisage deLogan. Lamb ou Van Lowe. C'était vraiment la même chose.
Malgré sa fatigue et son pitoyable état de santé, la tentation avait été trop forte.

- Très drôle, Mr Echolls!
dit Vinnie quand il comprit qu'il venait de se moquer de lui.
Lejeunehomme haussa alors faiblement les épaules, content de lui. Puisseravisa lorsque la douleur de sa blessure se fit violemmentressentir. Ilallait devoir perdre certaines habitudes dorénavant.

- Vous souvenez-vous de ce qui s'est passé hier?
demanda le shérif pour être sûr.

- Plutôt bien, oui, répondit Logan en tentant de se redresser dans son lit. Il faut dire que la douleur que je ressens dans l'épaule me le rappelle de manière assez permanente.

- Est-ce que vous avez remarqué quelque chose d'inhabituel dans le comportement de Veronica à ce moment-là?

A cette question, Logan fronça les sourcils. Qu'entendait-il par là?

- Je… Que voulez-vous dire?

- Est-ce que son attitude aurait pu laisser entendre que son acte était volontaire? Est-ce qu'elle vous a menacé?

- Attendez! Vous la soupçonnez de m'avoir délibérément blessé?
comprit-il enfin.

Ilmarquaune pause et réfléchit en se passant une main sur la tête.Depuis sonréveil, il n'avait encore pas envisagé cette possibilité. Iln'imaginaitmême pas que l'affaire fut suivie par le shérif.

- On nous a rapporté qu'elle avait proféré des paroles assez dures à votre égard. Qu'elle avait fait montre de violence.

-Onparle de Veronica, là. La fille qui dégaine le plus vite au monde.MêmeLucky Luke fait grise mine à côté d'elle. Aussi loin que jemesouvienne, notre relation n'a jamais été calme. Mais de là àinsinuerqu'elle l'aurait fait exprès…


- Laissez-moi quand même vous rappeler que la balle qui vous a blessé n'était pas une balle de peinture …

- Je le sais, ça,
le coupa Logan. Maisjeconnais aussi Veronica. J'imagine qu'il y a une réponse logique àtoutça. Et je suis même sûr qu'elle est déjà en train de la chercher.

Unsilences'abattit sur la chambre. Silence interrompu par l'entréeintempestivede Dick. Sans frapper, il pénétra dans la pièce et avançad'un pasrapide jusqu'à Logan sans prêter attention aux autresvisiteurs.
Lorsquela veille on l'avait chassé des urgences pourqu'il rentre chez lui, ilavait fait un crochet par le bureau desinfirmières. Il avait alors faitdu charme à l'une d'entre elles afinqu'on le prévienne dès lors que sonmeilleur ami se réveillerait.

- Tu nous as fait une de ces peurs, fillette!


Face à cette invasion, le shérif décida de se retirer.

- Si des informations vous revenaient, vous savez où me joindre. En attendant, merci de m'avoir accordé un peu de votre temps.

Accompagné par le médecin, Vinnie quitta la pièce.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]- Comment tu te sens? demanda aussitôt Dick.

- En pleine forme, mentit Logan sans réellement essayer de le prouver.

- Quand je pense à cette…Dick serra les dents pour s'arrêter à temps. Cette fille a un problème!

- Tu sais pourquoi le shérif enquête? demanda Logan sans tenir compte des propos de son ami.

- Tu poses la question?? manqua de s'étouffer Dick.

- Je n'ai pas porté plainte, il n'y a pas mort d'homme…énuméra Logan. Alors oui, je pose la question.

- T'es vraiment bizarre comme gars,
avoua le surfeur. Tupassesà ça de la mort et tu te demandes pourquoi la police fait sonboulot.D'après ce que j'ai entendu, Hearst a déposé une plainte contreLa Reinedes Glaces pour ne pas être tenu responsable.

Loganrespiralentement puis s'empara de l'interrupteur rouge pour appeleruneinfirmière. La douleur commençait à se réveiller. Il lui fallaitlacalmer.***
A quelques kilomètres de là, Weevilvenait de couper le moteur.Garés en face d'une petite maison toutesimple, Veronica et luidescendirent de la voiture et traversèrent larue.

- Tu me laisses faire, le prévint la détective.

- Bien [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]!

Tousdeuxdevant la porte d'entrée, Veronica toqua. Après quelquessecondesd'attente, elle leva à nouveau le poing, prête à frapperencore, quandWeevil l'en empêcha. La porte s'ouvrit alors sur une femmeportantl'uniforme du fast food du coin. Pourtant plutôt jeune, sonteint ternela vieillissait extrêmement.

- Bonjour, je peux vous aider?
demanda-t-elle intriguée.

- Bonjour Madame Lopez, se lança Veronica. Excusez-nous de vous déranger, mais mon ami et moi aurions aimé vous parler. Je suis Betty, et voici Paquito…

Weevil salua la dame de la tête puis leva discrètement les yeux au ciel. Comment Veronica pouvait–elle garder son sérieux?

- … nous sommes des amis de Maria, continua la jeune fille. Et nous nous inquiétions de ne plus la voir depuis quelques temps.

- Oh, Betty et Paquito, bien sûr! Maria m'a beaucoup parlé de vous. Entrez donc.

Mince alors! Sacrée coïncidence tout de même.

Tout en passant la porte derrière madame Lopez, Veronica jeta un regard étonné à Weevil qui lui adressa un œil noir.

Il n'a visiblement pas apprécié le rôle que je lui ai attribué.

- Asseyez-vous. Je vais vous faire du café.

Lancésdansle jeu de l'investigation, Veronica et Weevil s'inventèrent unpassécommun avec Maria et questionnèrent la mère de celle-ci.Ilsdécouvrirent alors que madame Lopez ne discutait en réalité quetrèspeu avec sa fille.

Pas étonnant donc que Betty et Paquito ne l'aient pas interpellée.

- Depuis que son frère nous a quittées, ma fille et moi sommes devenues un peu étrangères, vous comprenez?

- Je suis désolée pour votre fils. Maria ne m'en avait jamais parlé. Il y a longtemps qu'il est décédé?

- Oh non, ne vous méprenez pas. Il n'est pas mort. Disons simplement qu'il n'a pas suivi la même voie que nous.

Weevil, qui était resté en retrait jusqu'à présent, réagit enfin.

- Dans quelle prison se trouve-t-il? demanda-t-il avec tact après avoir déchiffré la gêne de la femme.

Madame Lopez redressa la tête de sa tasse de café et lui sourit péniblement.

- Los Angeles, murmura-t-elle.

Ladiscussion s'était révélée très intéressante pour Veronica. Elleavaitdésormais la certitude que quelque chose clochait chez sacolocataire.Après avoir conclu la discussion avec la mère de Maria,qui se trouvarassurée de savoir que sa fille avait des amis fiables,Weevil etVeronica prirent congé et regagnèrent leur voiture.

- Paquito ?? demanda Weevil en posant ses deux coudes sur le toit de la voiture.

- Tu crois vraiment que Weevil aurait fait plus sérieux ? rit Veronica en ouvrant la portière du côté passager.

- Non mais un nom qui m’aurait un peu moins fait ressembler à un mariachi aurait tout aussi bien pu faire l’affaire.

- Qu’est-ce que tu as contre les mariachis ? demanda-t-elle simplement en haussant les épaules.

Weevil secoua la tête et soupira avant de finalement s’installer derrière le volant, imité par la jeune fille.

- Où est-ce que ça nous mène alors? demanda Weevil avant de mettre le contact.

-Toutdroit à Los Angeles. Il faut que j'en apprenne plus sur Maria.Savoir cequi s'est passé là bas pour qu'elle et sa mère emménagent àNeptune enlaissant le fils prodigue derrière elles. Savoir aussi cequi a pousséMaria à tellement changer pour qu'elle ne se confie plus àsa mère commeavant.

- Et ce, bien sûr, pour le bien de l'enquête, la taquina-t-il.

- Evidemment!

- Rien à voir avec ta curiosité naturelle!

- Absolument.

- Quelle mauvaise foi…

- Je te ferais remarquer que je suis accusée de tentative d'homicide. Et que Maria est ma seule piste pour le moment.


- Si ça peut te permettre de croire à ce que tu dis, rit-il.

Veronica le regarda en silence et conclut:
- J'ai horreur quand tu me tiens tête.

Weevil eut un rictus et démarra enfin.


Aprèsavoir traversé la ville en sens inverse, Weevil s'arrêta au piedde MarsInvestigation. Weevil laissa tourner le moteur et attenditqu'elledescende du véhicule. Dans l'incompréhension la plus totale,Veronica ledévisagea.

- Quoi? Tu veux que je fasse le tour de la voiture pour t'ouvrir la portière? s'enquit Weevil.

-Bienque ça me touche que tu y aies ne serait-ce que pensé, jem'inquièteplutôt pour ton sens de l'orientation. Los Angeles se trouveun toutpetit peu plus loin au sud.

- Pas question que tu y mettes les pieds. Souviens-toi, Van Lowe te surveille, dit-il en imitant le geste du shérif.

- Weevil, on parle de Vinnie!

-Veronica,c'est sérieux cette fois-ci. Tu es leur principal suspectpour lemoment. Tu as déjà de la chance de ne pas te coltiner unbraceletélectronique à la cheville, alors à ta place, je ne tenteraispas lediable!

- Et je fais comment? J'envoie Back Up enquêter à ma place?

- Ne te fais pas prier. J'ai déjà bossé pour ton père…


- Deux jours! lui rappela-t-elle en riant.

Elisecontenta de se taire et la regarda patiemment. Elle détourna leregardquelques secondes pour regarder dehors puis revint poser sesyeux surlui.

- Tu gardes tes poings dans tes poches cette fois!! le somma-t-elle.

Weevil sourit devant l'abdication de la blondinette.

- Maintenant sors! lui ordonna-t-il. J'ai du boulot.

Veronicadéfitsa ceinture et s'exécuta, un sourire en coin sur les lèvres. Surletrottoir, elle regarda la voiture et son conducteurs'éloigner,reconnaissante.***
Dans la cité des Anges,une petite heure plus tard, Weevilsortait encore une fois de savoiture. Levant la tête, il observa ensilence un immense mur de bétongrillagé, les mains fourrées dans lespoches de sa veste. Après uninstant de réflexion, il respira à fondpour se donner du courage ettraversa la rue.

A Neptune,assise sur la canapé qui résidaitdans l'entrée de Mars Investigations,Veronica tapa le numéro duportable de son père. Elle n'avait pas eu denouvelles depuis qu'ellel'avait appelé du bureau du shérif. Maisencore une fois, elle tomba surson répondeur. Elle ne lui annonceraitpas aujourd'hui qu'elle étaitsortie. Elle raccrocha alors et soupira.

Pourquoi faut-il toujours que les gens vous laissent tous tomber au même moment?

Ellelaissatomber sa tête contre le dossier du sofa et fixa le plafond. Lesvitrauxlaissaient passer une lumière colorée. Veronica réfléchit unmoment ensilence. Enfin du silence!
Lorsque son esprit finit detergiverser,elle se décida à composer un autre numéro de téléphone.Elle portal'appareil à son oreille puis raccrocha aussitôt. Semordillant la lèvreinférieure, elle réfléchit à nouveau.

Tues une grandefille, Veronica. Raccrocher avant d'entendre la voix detoninterlocuteur n'est plus de ton âge. Du courage, allez!

Elle appuya alors sur la touche bis et se résolut à tenir bon.

Plusieursheuresavaient passé lorsque Weevil revint en ville. Après avoirgambadé dansle tout Los Angeles à la recherche du passé de Maria, lejeune hommesemblait éreinté. Alors que Veronica était à son bureau, ils'affalabruyamment sur le canapé.

- Femme! Apporte-moi mes pantoufles!

En entendant ce vacarme, la détective sortit de son travail et se rendit dans l'entrée.

- [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Veronica se dirigea à la cuisine, ouvrit le frigo et revint avec une petite bouteille d'eau qu'elle lui lança.
Appuyéecontrele chambranle, les bras croisés, elle le regarda se redresserpours'asseoir convenablement. Il ouvrit la bouteille et en but unebonnepartie. Après un silence.

- Je crois que tu fais fausse route sur Maria, dit-il calmement après un court instant de silence.

- Tu n'as rien trouvé? s'intéressa Veronica avant d'aller s'asseoir sur une chaise face à lui.

- Si.Maisje ne crois pas que ça ait un quelconque rapport avec ton affaire.SiMaria est si mystérieuse sur son passé, c'est parce qu'il n'estpasréjouissant. Son frère Juan est à la prison du comté. Et le moinsqu'onpuisse dire, c'est que ce n'est pas un type fréquentable. Il yaquelques années, la mère de Maria a voulu quitter L.A pour empêchersonfils de tomber dans le fléau des gangs. Mais avant qu'elle aitpuorganiser leur déménagement, il s'est embarqué dans celui desCrips.*(un des gangs les plus dangereux de LA). Il a buté un gars et afinien prison. Maria et sa mère ont fait leurs bagages pour sereconstruireune vie ailleurs.

- Tu as découvert tout ça comment?

- Tu ne tiens pas à le savoir, lui assura-t-il la mine sérieuse.

- Je sentais bien que quelque chose clochait chez elle,
dit alors Veronica pour éluder sa précédente question.

- Ne juge pas, V. On a chacun des choses à cacher.

Qui? Moi? Quelle partie de mon passé pourrais-je bien vouloir occulter?

- Retour au point de départ si je comprends bien alors, marmonna Veronica en se laissant choir contre le dossier de la chaise.


Restersurun échec n'était pas pensable pour Veronica. Si Maria n'étaitpasresponsable de l'échange des balles alors il fallait poursuivreletravail. Elle se leva donc avec énergie et attrapa son sac.

- Un petit tour en forêt, ça te dit?

- Désolée cariña, mais mon offre tenait jusqu'à ce que je sois épuisé. Maintenant tu serais déçue, dit-il en étirant ses bras au-dessus de sa tête.

- Je te croyais téméraire,
le taquina-t-elle. C'est pas grave, donne-moi les clés de ta voiture, je m'offrirai un petit plaisir solitaire.

Quelques minutes plus tard, Weevil conduisait la mâchoireserréetandis que Veronica savourait sa victoire. De retour au SantaMonicaMountain National Recreation Area, cette dernière descendit devoitureet observa les alentours. Dès lors qu'elle eut posé le pied parterre,une boule naquit au creux de son ventre. A quelques mètres, illuisemblait voir une tâche de sang. D'un pas incertain, elle s'approchadel'endroit où la foule avait formé un cercle. Recouvert par unefinecouche de poussière, le rouge s'était obscurci en séchant.

- La scène du crime?
demanda Weevil en regardant la même chose.

Veronica respira profondément et changea de sujet.

- On est sur le terrain de paint ball. Là-bas,
expliqua-t-elle en désignant sa droite, c'était le stand, l'endroit où les organisateurs ont préparé les lanceurs.

- Est-ce que les types qui ont préparé la rencontre n'ont pas pu se tromper?

- J'imagine que tout est possible. Mais comment serait-ce arrivé?


WeeviletVeronica firent quelques pas jusqu'au stand en question etobservèrentles environs. Tout avait déjà été retiré. Les panneaux, lesfilets. Ilne restait que les planches de bois qui servaient d'étais.Mais la jeunefille se souvenait de tout. Dans sa tête, chaque élémentreprenait saplace.
Un peu plus loin, un ensemble de pancartesfléchéesindiquait des directions. Weevil s'en était approché. Il fitsigne àVeronica.

- Il y a un autre stand de tir dans cette direction. Ca vaut le coup d'aller voir, tu ne crois pas?

- Je croyais que tu étais fatigué,
lança-t-elle en rigolant tandis qu'elle le doublait.

Jouer sur les mots avec Weevil était facile. C'était même devenu une habitude.
Lorsqu'ellefutassez près pour lire les inscrïptions qui ornaient le stand,permanentcelui-ci, Veronica s'arrêta et sourit. Weevil, qui traînait,larejoignit alors.

- Un problème?
demanda-t-il.

- Une solution!
***
De retour en ville, Veronica ne perdit pas de temps et se rendit aussitôt au bureau du shérif.

Lorsqu'ellepénétradans le bâtiment, elle remarqua aussitôt Maria, assise à unetable faceà un agent. Son air trahissait son agacement et sa fatigue.Après unregard circonspect, Veronica comprit qu'elle était la seuledes témoinsà être encore interrogée.

D'une certaine façon,celal'arrangeait. Elle ne tenait pas spécialement à se trouver face àDicktout de suite. Même si ce qui s'était passé la veille était encoreunpeu flou, de brèves images successives lui revenaient parfoisenmémoire. Et celles de Dick à ce moment-là n'étaient pas desplusagréables. Même sans le son.

Il était temps de libérer Maria.

La détective se dirigea directement vers le bureau du shérif et le trouva à son bureau.

- Veronica Mars, chantonna-t-il en croisant ses mains sur le sommet de sa tête. Tu viens te livrer à la police?

- Je viens vous faire gagner du temps, comme d'habitude,
rectifia-t-elle.

- Ca tombe bien, ce soir je suis pressé.

- Commencez déjà par relâcher Maria,
dit la jeune fille en s'installa sur le fauteuil qui se trouvait face au bureau de Vinnie.

- D'accord!

Vinnie s'empara aussitôt du combiné du téléphone, près à appeler un de ses adjoints et interrompit son geste:

- Oh mais c'est vrai, rappelle-moi pourquoi je devrais faire ça?

-Marian'est coupable d'aucun crime. Le responsable de l'échange desballesn'était pas parmi les étudiants. Il s'agit en fait sûrementd'une erreurhumaine. Mais ça, ce sera à vous de le décider.

Il raccrocha.

- [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] va-t-il expliquer à Maître Jedi où il veut en venir? s'impatienta Van Lowe.

-Quelquesmètres derrière le terrain aménagé pour la dernière partie delacompétition se trouve un stand de tir permanent. "Speedball", qui enestle gérant à l'année, était également l'organisateur de la sessiondepaint-ball. Il devient alors facile de croire qu'une boîtedechevrotines se soit glissée au milieu des balles de peinture etqu'untechnicien se soit alors trompé dans le remplissage des lanceurs.

- Tu vois quand tu veux!
lâcha-t-il quand elle eut fini son discours.

Perplexe, elle le dévisagea sans comprendre.

-Ceque je vois, c'est que je vais devoir me refaire un brushing à causedesheures passées dans ton cagibi humide, que je vais devoir apprendreàfaire du vélo et que j'ai encore une fois dû faire le boulot delapolice!

- Oui mais je t'ai laissé assez de temps pour faire tout ça,
sourit-il en se levant et en regagnant la porte de son bureau. Maintenant excuse-moi mais j'ai un innocent à libérer.
Sur ce, il quitta la pièce, laissant Veronica dans l'expectative.

Dutemps?… J'ai la désagréable sensation de ne pas saisir la réellesignificationde ces derniers mots. Vinnie m'aurait-il laissée sortirdans un but bienprécis? Cela restera sans doute un mystère...

Aprèss'êtrerésignée à ne pas chercher à comprendre le sens profond des motsdeVinnie, Veronica se rendit dans le hall du bâtiment. Maria venaitjusted'être prévenue qu'elle était libre.

- Vous pouvez être sûrs que demain je commence des études de Droit! pesta-t-elle en enfilant sa veste.

Elle arracha ensuite son sac et ses clés des mains de l'officier et prit la direction de la sortie, les poings serrés.
Sous le porche, en haut des quelques marches qui les séparaient du parking, Veronica l'attendait.

- Je te raccompagne?
demanda cette dernière avec un sourire timide.

Maria hocha sensiblement la tête et elles se mirent en route côte à côte en silence.***
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Unpeuplus tard, assise sur le bord de la falaise, accoudée à la rambardedesécurité, Veronica observait le soleil ardent embraserl’océanPacifique. La brise automnale s’engouffrait dans ses cheveuxdétachéset rosait ses joues délicates. Pourquoi avait-elle ressenti lebesoinde revenir ici, deux ans plus tard ? Elle se posait la question…Sansdoute parce que ce qu’elle venait de vivre n’était pas sansluirappeler la disparition de ses camarades de lycée quelques annéesplustôt…
Une fois encore, toutes les circonstances l’avaientdésignéecomme coupable. Et une fois encore, elle avait prouvé qu’ellenel’était pas…
Mais cette fois-ci, pas de machinationmachiavélique…Un simple accident qui aurait pu tourner au cauchemar.Que serait-ilarrivé si Dick n’avait pas surgi ?
Mieux valait ne pas y songer…

Veronicapoussaun soupir. Elle posa le menton sur sa main et contemplal’océanengloutir le soleil qui avait eu l’audace de le brûler quelquesminutesplus tôt…
Sa vie serait-elle toujours ainsi ? Prouver son innocence lorsque tout l’accusait… Pourquoi cela ne lui arrivait-il qu’à elle ?
Elleplissales yeux. Non, cela ne lui arrivait pas qu’à elle… Elleconnaissaitquelqu’un d’autre qui se battait actuellement pour fairetriompher unevérité que tous refusaient… Shona. La sœur d’Hamilton…Elle ne savaitpas exactement pourquoi, mais elle n’arrivait pas àsortir cette affairede son esprit. Peut-être parce qu’elle n’avait paseu l’occasion d’allerjusqu’au bout, de découvrir ce qui avait faitculpabiliser Hamilton aupoint de se droguer… Au point de mourir… Oualors, peut-être était-ceparce que Shona lui rappelait son combat enla mémoire de Lilly… Cettetranche de vie où elle et son père étaientles seuls à contredirel’enquête officielle, mus par un pressentimenttenace…

Uneflamme embrasa le regard de Veronica. Elle se levaet, tout en sortantun trousseau de clés de sa poche, s’approcha d’unevoiture. Une Mustangcabriolet noire…

Bye bye SUV,bonjour Mustang ! C’estincroyable, même ma nouvelle voiture mereplonge dans le passé… Weevil,le roi des bonnes occaz… Même si je netiens pas vraiment à savoircomment il a réussi à me trouver un telbolide pour une somme sidérisoire…

Veronica entra dansla voiture. Même leseffluves de cuir vieilli lui rappelaient l’odeurde sa LeBaron… Elle sesaisit de son portable et composa un numéro.Elle tomba aussitôt sur unrépondeur et laissa un message.

«Bonjour Shona, c’estVeronica. Ecoute j’ai bien réfléchi… Je ne suispas débordée en cemoment et je me propose de poursuivre mon enquêtesur Hamilton.Gratuitement, je veux dire… Ne me remercie pas, j’ai mesraisons.Contacte-moi si tu as de nouveaux éléments… A bientôt »

Elleraccrocha.Son regard se perdit dans le lointain. A l’horizon, l’océanfinissaitd’avaler le soleil. Le visage de Veronica se fendit en unsourireconquérant.



Pendant ce temps, à travers leflux depiétons, un homme aux cheveux châtains, dissimulé derrière unchapeau etdes lunettes de soleil, s’avança devant un immeuble de hautstanding. Ilmarqua un temps d’arrêt devant sa façade puis scrutaquelques instantsl’adresse inscrite sur le papier qu’il tenaitdiscrètement au creux desa main. Après avoir pris une inspiration, ils’avança à travers lesportes tournantes, salua le gardien et d’un pasde plus en plus décidé,il atteignit les ascenseurs .

Au mêmemoment en sortit unbruyant homme blond qui enlaçait une ravissantefemme brune. Ils sebousculèrent et se dévisagèrent un court instantavant que le jeuneblondinet ne remette sa mèche de cheveux en place.En haussant les yeuxau ciel, il tourna les talons sans un mot et sedirigea vers la sortie,la main glissant lentement sur les fesses de sacompagne.

- Dick, voyons ! gloussa la jeune femme en lui tapant la main.

Commeàson habitude, l’employé acquiesça de la tête en souriant. Du coindel’œil, l’inconnu observa la scène puis s’engouffra dans l’ascenseur.

D’ungestenerveux, il réajusta le col de sa chemise sous sa veste, ôtachapeau etlunettes et regarda satisfait son reflet dans le miroirdevant lui.Enfin les portes s’ouvrirent et l’homme s’avança dans lecouloir à larecherche de la bonne entrée.
Il cogna trois foisfermement à laporte du fond. Après un court instant, celle-ci s’ouvritpéniblement. Letorse semi-bandé et l’épaule immobilisée, les traistirés, Logan apparutgrimaçant de douleur sous l’effort fourni. Ilstoppa cependant net songeste en reconnaissant son visiteur.

Sousl’effet de la surprise,Logan le dévisagea sans pouvoir articuler unmot. Puis, progressivementl’expression de douleur s’effaça de sonvisage pâle et un demi-sourirenaquit sur ses lèvres.

- Entre.Episode écrit par Vertigo

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Fanfiction Véronica Mars Saison 4 - 13 épisodes Empty Re: Fanfiction Véronica Mars Saison 4 - 13 épisodes

Message par Invité Mar 19 Oct 2010 - 13:00

Episode 5
par Hermione et Braveheart trouvée ici
:
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4.05 Disclosure


* * *

Note de l'équipe: dans cet épisode, vous trouverez les dialogues en italique et les voix-off en gras.

>> Vous pourrez réagir [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] à la fin de votre lecture.Bonne lecture!
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image] L’amphithéâtre grouillait d’étudiants. Les places libres étaientrares et donc chères… Le cours de Management et Economies desEntreprises était de loin le cours le plus populaire de Hearst… Laqualité du cours y était certes pour beaucoup mais à bien regarder lesétudiants présents ce n’était pas la seule raison.
En effet certains, sans papier ni crayon devant eux, riaient et se faisaient des messes basses en se donnant des coups de coude.

En bas sur l’estrade, [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] les rappela à l’ordre.
Comme le Professeur Landry, le Professeur Johnson usait de son charisme pour rendre son cours passionnant.
Comme le Professeur Landry, elle adorait son métier et comme le Professeur Landry, elle avait de l’emprise sur ses élèves.

Lajeune femme, dans son tailleur impeccablement coupé et dont la couleurmettait en valeur son teint de rousse, toisa du regard le groupe dejeunes gens dissipés, qui se tut immédiatement. Il n’était pasdifficile à la voir ainsi de comprendre quels étaient ses atouts : unebeauté envoûtante associée à un caractère bien trempé.

La cloche résonna. Un grand sourire illumina son visage
« Pour la prochaine fois, j’attends de vous une étude de cas de quatre pages minimum. Merci ! »

Dansun brouhaha général, les élèves sortirent de la salle. Un petitattroupement joyeux se forma près de la porte pour contempler encorequelques instants le délicieux spectacle et poursuivre ainsi la séancede reluquage offerte par l’université.

Meredith aimait ce moment où l’adrénaline tombait et où elle savourait ses victoires et son emprise sur les autres.
Elle essuyait doucement le tableau, perdue dans ses pensées. Une voix masculine la ramena à la réalité.

« Mrs Johnson ? »

Ellese retourna et se retrouva face à un jeune étudiant. Son œil habitué lecatalogua immédiatement dans les élèves peu attentifs de son cours maisau demeurant charmants. Elle sut immédiatemment la stratégie à adopteret un sourire séducteur se dessina sur ses lèvres.

« Oui ?
-On m’a dit que vous pourriez m’aider à gagner des points…


Meredith le regarda surprise, cette question était particulièrement incongrue un mercredi matin en ce début d’année.

« Gagner des points ? s’étonna-t’elle avant de poursuivre, lesexamens sont dans plusieurs mois, vous avez tout le temps de vous enpréoccuper, de réviser … et d’être un peu plus attentif à mes cours.
- Oh mais je ne parlais pas de votre matière … enfin pas de celle que vous enseignez officiellement…"


Il se tut un instant.

« Je vous laisse y réfléchir … je reviendrai, j’ai des arguments de taille », ricana-t-il avant de la saluer de la main, fier de sa répartie.

Meredith Johnson, une fois n’est pas coutume, resta sans voix et regarda partir interloquée l’étudiant.***

L’étonnement fit soudain place à l’affolement. Meredith Johnsonrangea à la hâte le dernier classeur qui traînait sur son bureau et seprécipita dans les couloirs, ses pas rapides la menant au cœur de lacible. Arrivée devant le secrétariat, elle s’arrêta, reprit son souffleet, après avoir replacé une mèche de cheveux derrière son oreille,arbora un sourire affable. Elle frappa à la porte et, sans attendre laréponse, entra.

« Bonjour Nancy !
- Oh ! Bonjour Mrs Johnson ! bafouilla une secrétaire à lunettes derrière son bureau.
- Je t’ai déjà dit de m’appeler Meredith voyons… Tu as passé de bonnes vacances ?
- Excellentes, je suis allée avec ma tante dans le Wisconsin chez…
- Très bien, très bien…
la coupa le professeur ennuyé et pressé. Dis-moi, as-tu déjà imprimé les dossiers scolaires des étudiants ?
- Oui oui, bien sûr Mrs Johnson
, bredouilla Nancy. Un problème avec l’un d’entre eux ? demanda-t-elle gentiment.
- Oui. Enfin, je n’espère pas… C’est compliqué. Merci Nancy » conclut-elle pour couper court.

Ellese dirigea vers une pièce adjacente et s’arrêta devant le casier oùétaient placés les dossiers des étudiants. Elle marqua une pause, levales yeux au ciel comme si elle lui adressait une supplication, etfarfouilla le tiroir. Enfin elle en sortit un dossier avec un soupir.Elle murmura pour elle-même :

« Ce n’est pas possible… »

Reprenantimmédiatement son aplomb, elle parcourut le dossier et s’arrêta à lapage où figurait l’emploi du temps du mystérieux étudiant. Elle replaçale dossier et, refermant d’un coup sec le tiroir, se précipita àl’extérieur.

« Au revoir Mrs Johnson ! »

Mais leprofesseur ne prit pas la peine de répondre à la secrétaire, elle étaitdéjà dans le couloir. La cloche annonçant la fin des cours, son pas sefit encore plus rapide. Mais au détour d’un couloir, elle se heurta àune étudiante brune et tomba à la renverse.

« Oh excusez-moi Mrs Johnson ! rougit Mac, tout en tendant une main salutaire au professeur.
- Vous ne pourriez pas faire un peu attention ? » marmonna Meredith en s’agrippant à la main de Mac.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]


Macarqua un sourcil. Ses parents lui avaient certes appris le respect,mais ça marchait dans les deux sens ce genre de choses… Mais bon, mieuxvalait se taire car Mrs Johnson n’avait pas son sourire enjôleuraujourd’hui ; et ça, ce n’était pas bon signe !

« Est-ce que ça va Mrs Johnson ? Vous n’avez pas l’air bien… » insista-t-elle donc poliment tandis que Mrs Johnson époutissait sa jupe.

Le professeur s’arrêta et la dévisagea.

« Melle Mackenzie, vos parents auraient-ils omis de vous apprendre à ne pas vous mêler des affaires des grandes personnes ? »

Cette fois-ci c’en était trop, Mac ouvrit la bouche pour lui clouer le bec quand un grand dadet blond s’interposa.

« Oh oh, mais qui voilà ? [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]se rencontrent, ça promet ! Mais ça me pose un problème tout ça… J’aijamais su choisir entre Isabelle Adjani et Sharon Stone moi, vous meprenez au dépourvu les filles ! » rouspéta Dick.

Mac levales yeux au ciel et reprit sa route vers sa salle de cours. Avec toutça, elle allait arriver en retard… Et puis à quoi bon prendre la peinede lui répondre ? Dick et sa vulgarité légendaire allaient sans nuldoute se faire remonter les bretelles par une Meredith Johnson plusremontée que jamais. Au loin elle entendit Dick brailler :

« Hé ! Les Pi Sigs organisent une petite sauterie le week-end prochain, toi et ton PQ êtes les bienvenus ! Ca se passe au… »

Maisil ne put finir sa phrase, entraîné violemment dans une salle de coursdéserte par Mrs Johnson qui le tirait par le col de son tee-shirt.Quoique surpris, il se laissa faire et lança à la beauté fatale quirefermait déjà la porte de la classe :

« Oh oh ! J’ai toujours rêvé de faire ça sur un bureau… Surtout avec le professeur le plus sexy de l’université… »

Meredith fronça les sourcils.

« Tu savais donc que j’étais professeur à Hearst… morigéna-t-elle.
- Hé hé, bien sûr ! rigola Dick. Qu’est-ce que tu crois petite chérie, ça fait deux ans qu’aucune prof n’arrive à te détrôner du haut du classement ! »

L’air de Meredith signalant son incompréhension, Dick expliqua :

« Les Pi Sigs font chaque année le classement des dix profs les plus sexy… Et ça fait deux ans que tu arrives en tête ! triompha-t-il, avant d’adopter une attitude songeuse. Resteà savoir si le fait de coucher avec un membre de la confrérie va tedémystifier ou au contraire te rendre encore plus chaude. Le vote estprévu dans deux semaines, je te tiendrai au courant et si tu gagnes je…
- Ca ne va pas du tout ! »
le coupa Meredith.

Lajeune femme d’ordinaire si enjouée était devenue rouge de colère. Touten elle transpirait la rage : les yeux brillants, les lèvrestremblantes, les poings serrés… [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] avait changé de face : l’ange était devenu démon.

« Je ne savais pas que tu étais étudiant à Hearst ! Tu sais que je pourrais me faire renvoyer si ça s’apprenait ?
- Tu t’attendais à quoi en sortant avec un mec de vingt ans ?
- Tu m’avais dit que tu étais rentier, que tu ne travaillais pas !
- Ben c’est vrai ! L’université c’est plutôt… Comment dire ?
réfléchit-il. Un loisir ? Nan… Un passe-temps ? Nan… Le moyen d’appartenir aux Pi Sigs et d’emballer les filles ? Ouais... rigola-t-il.
- Tout s’explique… murmura Meredith.
- Hein ?
-Tout à l’heure, un de tes petits camarades est venu me voir pour un «gain de points ». Il parlait des points de votre confrérie…
siffla-t-elle entre ses dents serrées, avant d’exploser. Jet’interdis formellement de parler de nous ! Tu entends ? Tu vas voirtes petits copains et tu leur dis que tout ça n’était qu’un mensonge,c’est bien compris ?
- Oh oh, j’aime quand tu prends tes airs dedominatrice… Mais désolée, nos petites parties de jambes en l’air m’ontrapporté 1250 points, si tu crois que je vais laisser passer l’occasionde finir en tête du palmarès…
- Ne me cherche pas Dick
, souffla Meredith, tu ne sais pas ce dont je suis capable…
- Oh que si je le sais, et tu te débrouilles plutôt bien d’ailleurs !
rit-t-il, très fier de son insinuation. Sur ce Mrs Johnson, si vous voulez bien m’excuser… »

Etil sortit de la pièce, non sans lui avoir décroché un clin d’œil avantde sortir. Le sang de Meredith ne fit qu’un tour, elle se précipitadans le couloir, mais dans la direction opposée à celle qu’avait priseDick.

***

Laporte de Mars Investigation s’ouvrit doucement. Une jeune femme de typeasiatique s’arrêta sur le pas de la porte, jeta un coup d’œil dans lebureau vide, hésitant à entrer. Elle allait tourner les talons quandVeronica fit son apparition à travers la porte de son bureau, letéléphone à l’oreille.

En apercevant Shona, elle sourit et l’invita à entrer d’un grand mouvement de bras.

« Oui [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] je vous assure que je vais m’occuper personnellement de cette affaire. J’ai bien noté … votre femme [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] joue au tennis à 16h, je commencerai par là. A bientôt Monsieur Sumner »

Elle raccrocha et soupira…

« Encore une histoire d’adultère ! J’en peux plus ! Je vais finir par pouvoir revendre mes photos à Playboy à force… » fit-elle en désignant l’appareil photo traînant sur son bureau

Shona rougit légèrement. Veronica, embarassée, l’invita à s’asseoir.

« Pardon je suppose que tu n’es pas venue pour m’entendre me plaindre comme [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Tu as du nouveau ?
- J’ai trouvé ceci..


Shona fouilla énergiquement dans son sac et en sortit avec triomphe un petit carnet noir qu’elle se mit à tordre avec anxieté.

« C’est l’agenda d’Hamilton. Je pense qu’il y a peut-être une piste ... enfin je crois … mais je ne suis pas sûre.
- Dis-moi ce que tu as remarqué"
répondit Veronica en posant sa main sur celles de sa cliente.

Shonalui tendit le précieux calepin qu’elle ouvrit à la dernière semainenoircie : celle en cours. Elle regarda interrogative la jeune femme quipointa vers elle la journée du jeudi : le dernier rendez-vous inscrit.

Veronica lut à haute voix :
« 15h30 : S.Q. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]... Le Moonlight je connais de nom mais tu sais qui est S.Q. ?"

Shona secoua la tête

« Non je ne connais pas de S.Q. mais ce qui est le plus suprenant c’est qu’Hamilton la rencontrait toutes les semaines, dit-elle en feuilletant les pages du carnet. C’est sûrement une femme. Hamilton culpabilisait peut-être vis à vis d’Emma.. »

Les larmes lui montèrent aux yeux

« Ca pourrait expliquer pourquoi il a commencé à se droguer non ? »

La détresse de Shona, tout en retenue, émut Veronica

"Oui tromper provoque des cas de consience …"

Le doux sourire de V s’estompa.

"Enfin pour certains… Je vais me renseigner et je vais découvrir qui se cache derrière ces deux lettres… S.Q. ...
- Je suis désolée c’est encore une histoire de[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]"
répondit Shona, un sourire en coin.

Veronica sourit à l’évocation du lapin qui depuis quelques semaines lui faisait immanquablement penser à Evelyn Foster.

«Ne t’inquiète pas pour cela .. Je t’ai promis de découvrir pourquoiHamilton a agi ainsi… Et puis c’est bien connu, les hommes sont tousdes lapins en moins performants… » railla Veronica pour détendre l’atmosphère

Shona la remercia d’un sourire et se leva.

« Encore merci Veronica… »

Veronica acquiesça et regarda partir Shona, pensive, le calepin toujours en mains.

Ouiqu’est-ce qui peut pousser un étudiant brillant et pugnace à baisserles bras et à tomber dans l’enfer de la poudre blanche? A mourir d’uneoverdose avec sa petite amie… Sans raison apparente... au premierregard.

***
Meredith Johnson, après quelques minutes d’une marche rapide,s’arrêta devant la porte d’un bureau. Dessus était inscrit un nom etune fonction : « Evelyn Foster, doyenne ». A l’intérieur du bureau, pasun bruit. Mrs Johnson sortit un petit miroir de son cartable, vérifiaque tout était en ordre, et demanda :

« [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], qui est la plus maligne ? »

Unsourire diabolique naquit sur ses lèvres. Elle replaça le miroir dansson cartable et s’apprêtait à toquer lorsqu’elle entendit du bruit dansle bureau de la doyenne. Bizarre, elle aurait juré que le silence étaittotal une minute plus tôt… La porte s’ouvrit et fit place à un KeithMars surpris.

« Bonjour Meredith…
- Bonjour Keith
, sourit-elle en lui tendant la main. Comment allez-vous ?
- Très bien, très bien… Veuillez m’excuser, je suis pressé. »


Il se tourna vers l’intérieur du bureau, laissant Meredith contempler son crâne dégarni tandis qu’il saluait la doyenne.

«Je vous remercie une fois encore pour vos conseils Mrs Foster… Je voustiens au courant du cas de cette étudiante les jours prochains… »

Ilse retourna et, avec un sourire, s’éclipsa. Meredith le suivit desyeux, pensant qu’un ancien shérif pourrait être une belle prise unefois qu’elle en aurait fini avec Dick Casablancas… Certes, le bonhommen’entrait pas dans les canons de la beauté, mais à y regarder de plusprès, il avait un certain charme…

« Vous vouliez me parler Mrs Johnson ? »

La voix orageuse de la doyenne la sortit de sa rêverie.

« Oui, excusez-moi Mrs Foster… »

Elle entra et referma la porte derrière elle.

« Je dois vous annoncer quelque chose… »
***

Générique

***
Dans son nouveau bureau réagencé avec soin depuis le départ deKeith, i-pod sur les oreilles, Veronica se dandinait au rythme de lamusique. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
En chantonnant, elle faisait le tri dans le matériel nécessaireà son escapade au Moonlight puis à la planque qui s’annonçaitéventuellement ensuite : pc, appareil photo, barres chocolatées,thermos. Il ne lui manquait qu’une chose…
L’arrivée de celle–ci semanifesta sous la forme d’une vibration de son téléphone. Elle lesortit de sa poche et sourit à la lecture du nouveau message :

« Encore le jet lag ou tu comptes me poser un lapin ... rose ? Je t’attends. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] »

Elle attrapa vivement son sac, se précipita vers la porte et se heurta au visiteur qui venait de surgir derrière elle.

« Aie, s’écria Veronica en retirant ses écouteurs.
- Ouch, tu veux vraiment me tuer ou quoi ?


D’abordfuribonde, Veronica aperçut le bras en écharpe de son visiteur et lacolère laissa la place à une gêne teintée de surprise.

« Logan ! Mais que fais-tu ici aussi ?
- En tous cas vu ta douceur innée, c’est pas pour te recruter en tant qu’infirmière,
grimaça-t-il en se frottant l’épaule
- D’après mes souvenirs récents au clair de lune, tu as un faible pour les brunes, répondit-elle sur la défensive
- Jalouse ? demanda Logan, un sourire narquois aux lèvres.

Veronica haussa les épaules et ne prit pas la peine de répondre.
Ellen’avait pas revu Logan depuis qu’elle lui avait tiré dessus. En proie àla culpabilité, sous le regard accusateur de la communauté de Hearst,elle n’avait néanmoins pas su mettre sa fierté de côté pour aller luiprésenter ses excuses immédiatement. Et maintenant, elle ne savaitcomment réagir. Avait-elle vraiment crû que ce serait possible d’éviterLogan Echolls durant toute sa vie universitaire ?

"Non tout ça c’est fini, sorti de notre vie pour toujours."

Logan se tut un instant et fixa Veronica qui ne réagit pas.

"Non à défaut d’infirmières, j’aurais besoin des services d’un bon détective.
- [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ... Comme quoi, les années se suivent et se ressemblent irrémédiablement, soupira Veronica en regardant sa montre.« D’ailleurs je suis débordée et Wallace m’attend »
-C’est vrai que toi derrière les barreaux ça devient récurrent ... mais si je suis ici c’est pas pour moi ! Si c’est pas une nouveauté ça ! ironisa Logan

Veronica n’avait vraiment pas le temps d’aborder cet incident maintenant. N’avait-elle pas d’ailleurs prouvé son innocence?
Elle lui jeta un regard noir et alla pour le contourner mais Logan s’interposa.

"Veronica s’il te plait, Dick a merdé.
- Décidément rien de nouveau sous le soleil d’Hearst!
-C’est sérieux… Il a eu une liaison avec une prof … il s’en est vanté,la meilleure défense étant l’attaque, c’est elle qui l’accuse deharcèlement sexuel. Une enquête est en cours et il a été renvoyéprovisoirement de l’université … en attendant de l’être définitivementsi tu l’aides pas. C’est pas pour ce qu’il aime les études mais il estinnocent…
- C’est sûr qu’on lui donne le bon dieu sans confession à ton ami ... qui a même pas le courage de venir lui même,
ricana Veronica
- Je le crois !
- Evidemment !"
répondit-elle agacée en réajustant son sac sur l’épaule

Logan retint le mouvement du bras de Veronica de sa main valide.

-Ecoute-moi pour changer ! Je le crois car Meredith...

Veronica tiqua à l’évocation du prénom d’une des plus belles et plus brillantes femmes de l’université.

" ... est mon prof depuis l’an dernier et je peux t’assurer qu’il y a des regards et des petites phrases qui ne trompent pas.
- Meredith , intimes je vois !,
railla Veronica.
- C’est elle qui m’a demandé de l’appeler comme cela lorsqu’elle m’a raccompagné chez moi…
- Ah oui très intimes …
l’interrompit-elle, piquée au vif.

Logan ignora sa remarque et poursuivit, ravi néanmoins de la tournure que prenait la conversation.

"J’aibien hésité à t’appeler pour que tu me raccompagnes quand ma voitureest tombée en rade mais j’étais pas sûr que Piz apprécie que je tefasse le coup de la panne"

Il l’observa quelques instant et sourit à la mine renfrognée de Veronica.

"D’ailleurs je ne regrette pas … j’ai toujours préféré les femmes en cabriolet rouge aux tireurs d’élite en SUV !" la taquina-t-il

Veronica, meutrie, pâlit sous la remarque mais, sans lui laisser le temps de répondre, Logan enchaîna sérieusement :

« Aide-le Veronica »

Le téléphone de Veronica vibra de nouveau . Veronica jeta un coup d’œil au nouveau message qui venait d’arriver : une [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] de Wallace qui en avait marre d’attendre

- Faut que j’y aille.

Le visage fermé, elle se dirigea en silence vers la sortie suivie de Logan qui leva les yeux au ciel.
Sur le pas de la porte, elle ajouta sans se retourner:

"Ok j’accepte. De toute façon, j’ai pas vraiment les moyens de refuser des affaires non plus.

Un sourire en coin se dessina sur les lèvres de Logan.

***

Quelquesheures plus tard, Veronica et Wallace entraient au Moonlight, barestudiantin fréquenté principalement par la classe moyenne de Neptune.

« Là-bas, il y a une place » proposa Veronica en pointant une table du doigt.

Troptard, Wallace s’était déjà installé à une autre table, certes couvertede détritus, mais qui avait l’immense avantage de se situer justeau-dessous d’un téléviseur branché sur MTV. Veronica jeta un œil àl’écran et poussa un petit soupir.

Forcément, pourquoi s’embêter à discuter avec sa meilleure amie lorsqu’on peut reluquer [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ?

Ellerejoignit donc le jeune garçon et s’installa à ses côtés. Ellel’observait avec un sourire amusé et, au bout de quelques secondes,Wallace sentit le regard de sa meilleure amie sur lui.

« Quoi ? lui demanda-t-il en tournant la tête.
- Je me demandais juste si ça te plairait qu’on ait une conversation de mecs. Tu sais du genre… »

Elle contracta son visage pour se donner un air dur et continua d’une voix tornitruante :

« Tu la trouves pas chaude toi la Rihanna ? Moi j’la mettrais bien dans mon lit… Tu veux une bière ?
- C’est avec Piz que j’avais ce genre de conversations
, répondit Wallace. Malheureusement pour moi, quelqu’un s’est chargé de l’envoyer à l’autre bout du pays… »

Levisage de Veronica se défit et elle regarda avec tristesse etincompréhension Wallace. Se rendant compte que l’ironie de ses proposavait accidentellement blessé son amie, il poursuivit plus sur un tonnettement plus explicite :

« Mais bon, l’avantage c’est que maintenant je l’ai pour moi tout seul la Rihanna ! »

Etil lui fit un clin d’œil. Veronica, soulagée, gloussa. A cet instant,une jeune serveuse s’approcha d’eux et commença à débarrasser leurtable.

« Qu’est-ce que vous voulez ?
- Deux cafés s’il vous plaît … et un renseignement. »


La serveuse désagréable ne prit pas la peine d’interrompre sa tâche ; elle se contenta de demander :

« De quel genre ?
- Du genre, reconnaissez-vous le garçon sur cette photo ? »


Veronica tendit une photo d’Hamilton et Emma à la serveuse. La réponse fut immédiate :

«Ouais, j’le connais. C’était un régulier. Il venait tous les jeudisaprès-midi avec une fille, mais pas celle de la photo. Mais là ça faitquelques semaines que j’les ai pas vus.
- Une fille ? Sa petite amie ?
- J’sais pas. J’suis pas du genre à épier les clients moi. Bon, deux cafés alors ?
- S’il vous plaît »


La serveuse récupéra son plateau et s’éloigna. Veronica plissa les yeux, perdue dans ses pensées.

Unrendez-vous hebdomadaire dans un café avec une fille qui n’était pas sapetite amie officielle… Ca sent effectivement la tromperie tout ça…Est-ce là ce qui faisait culpabiliser Hamilton et ce qui l’a poussé àse droguer ?

Elle remarqua alors que Wallace n’avait toujours pas détaché son regard du téléviseur.

«Wallace, s’il te plaît, remonte mon estime pour les hommes en memontrant que tous ne sont pas guidés purement et simplement par leurshormones…
- Ah les clichés…
soupira Wallace. Tu vois, c’est pour ça que j’aime bien cette chanson, parce que c’est un pas un vieux stéréotype créé de toutes pièces par [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]
- Et accessoirement parce que Rihanna s’y dandine
, se moqua la jeune fille.
- Non, ça c’est dans « Umbrella » !
- Si tu le dis… Je ne suis pas spécialiste !
confessa Veronica avec une pointe d’ironie.
- Maispourquoi vous les filles pensez-vous que ce sont les mecs qui trompentleur copine ? Regarde, est-ce que j’ai déjà trompé quelqu’un moi ?
- Oui mais toi tout le monde sait que tu es une race en voie d’extinction….
- Bon alors cite-moi un gars qui ait trompé sa copine dans notre entourage ! »
la défia-t-il.

Instantanément, le regard de Veronica s’assombrit, ce qui agaça Wallace.

«Ah non, me parle pas de Logan ! Il a peut-être couché avec MadisonSinclair, mais vous étiez plus ensemble, y’a pas eu tromperie !
- Pas au sens propre en tous cas…
- Il pourrait dire la même chose de toi et Duncan alors !
- Ca n’a rien à voir !
s’anima-t-elle. Bon, passons.
- Ok ! Alors vas-y, cite-moi un autre gars qui ait trompé sa copine ! »


Veronica fit le tour de ses connaissances masculines dans sa tête.
Donc Logan ne compte pas… Duncan ? Fidélité incarnée. Enfin autant que je sache… Wallace ? Idem. Weevil ? Je ne connais pas grand-chose de sa vie sentimentale, donc… Dick ? Lui il les enchaîne, c’est différent…

Serendant parfaitement compte qu’elle était dans une impasse, elles’agaçait toute seule sous le regard amusé de Wallace qui reprit :

«Passons aux filles maintenant… Jakie est sortie avec Dave au début denotre relation… A ce que j’ai compris, Lilly faisait plus decochonneries avec ses amants qu’avec Logan ! Et, excuse-moi, mais il nefaudrait pas non plus oublier ta mère où on n’est pas sûr que…
- Stop ! »
le coupa Veronica, légèrement agacée.

Il y a bien longtemps que je n’ai plus une once d’estime pour ma mère… Mais inutile de raviver les sujets douloureux.

« Je m’avoue vaincue, quelle récompense veux-tu ? demanda Veronica pour détendre l’atmosphère.
- Juste le droit de savourer le clip jusqu’à la fin, sans être interrompu j’entends! » plaisanta Wallace

Veronicaabdiqua et laissa donc Wallace replonger dans le décolleté de Rihanna.Soudain, une illumination fit naître un sourire triomphant sur leslèvres de la jeune fille.

"Mais au fait, tu n'aurais pas embrassé Jackie pendant que tu sortais avec Jane toi?"

Wallace grimaça et leva les yeux au ciel.

"J'ai vraiment crû l'espace d'un instant que tu avais oublié..."
***

Aprèsavoir jeté un coup d’œil à droite puis à gauche, Veronica glissa la clédans la serrure et se glissa discrètement à l’intérieur du bureau. Ellereferma doucement la porte sur laquelle on pouvait lire "Evelyn Foster".

Grâceà Weevil, Veronica savait que la doyenne partait tôt le jeudi et ducoup les femmes de ménage s’empressaient de nettoyer cette pièce avantde s’attaquer au reste de l’établissement... Ou plus exactement d'enprofiter pour prendre une longue pause... Ses yeux remarquèrentimmédiatement un chariot abandonné, ce qui confirma une fois de plus lafiabilité des informations de Weevil.

Le chat parti, les souris dansent ... soit ! Mais y’a du relâchement dans l’air !

Ellese dirigea en habituée vers le meuble derrière le bureau. C’était làque des générations de O'Dell et de Foster classaient avec beaucoup desoin les dossiers administratifs de leur fief. Elle ouvrit le tiroirmarqué J/K et après avoir passé quelques dossiers, en retira un, unsourire de satisfaction aux lèvres. Elle le compulsa rapidement ets’arrêta net sur un feuillet rose. Elle fronça les sourcils, perplexedevant ce qu’elle lisait.

Le bruit de talons claquant dans lecouloir sortit Veronica de sa réflexion. Elle repoussa hâtivement letiroir et observa paniquée la pièce à la recherche d’une échappatoire.Elle vit la poignée tourner. Elle eut juste le temps d’attraper lechariot.
Evelyn Foster était sur le pas de la porte, le détaillant de la tête aux pieds.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

« Que faites-vous là ? » tança la doyenne
- Que voulez-vous que je fasse ? Le ménage pardi ! Ca ne se voit pas ? répondit Veronica en haussant les épaules
- Dans cette tenue ???? Vous vous moquez de qui Mademoiselle je-n-ai-pas-appris-la-politesse ? s’insurgea Evelyn Foster
- Oh ! fit Veronica en mettant sa main devant la bouche et en roulant des yeux. Figurez-vousqu’on a osé me voler ma tenue de travail… Alors je me suis dit : Mapetite, c’est pas une blouse qui va t’empêcher de remplir ta mission !

Veronica se tut un instant puis reprit d’une voix craintive :

"Vous auriez préféré que je laisse votre bureau sale comme il était ?"

Evelyn Foster se pinça les lèvres sous la remarque désobligeante.

"Vous allez me faire renvoyer pour cela ?"

Lapeur que put lire la doyenne à ce moment-là dans le regard de Veronican’avait rien de feinte. La jeune femme se demandait vraiment commentelle allait pouvoir se sortir de ce mauvais pas. Evelyn Foster n’étaitpas le genre à se faire duper facilement.

C’est alors qu’unemélodie s’échappa du sac qu’elle portait à l’épaule. Elle regardadubitative Veronica et d’un geste de la tête la congédia.

Veronica ne demanda pas son reste, elle tourna les talons prestement et sortit du bureau en poussant son chariot salvateur.

***

A peine la porte passée, Veronica poussa un soupir de soulagement.

« Hey Paquita ! »

Elle se figea et tourna lentement sur elle-même en mettant les mains dans ses poches.

« Paquito ! Quelle bonne surprise !
-Ma dernière enquête t’a tellement epoustoufflée que tu as décidé dejeter l’éponge ! Enfin la ramasser … 1 seul P.I pour Neptune c’est ça?
- Mmmm... j’ai décidé de me mesurer à toi sur ton propre terrain, enfin propre façon de parler..."

Ils se regardèrent en souriant.

« Tu peux m’expliquer ce que tu fais avec ce bolide ? » questionna-t-il tout en jetant un coup d’œil vers la porte du bureau de la doyenne.
- Secret professionnel … si je te le dis tu vas me battre ! lui repondit-elle en mettant son index sur la bouche.
- Entous cas, je suis content de voir que tu te féminises avec les années…Je commençais à m’inquiéter pour toi… Comment trouver un mari quand onmanie mieux le taser que le balai ?
- Ah je croyais qu’il suffisait de s’inscrire à l’université et que c’était le cadeau bonus attaché au diplôme ?
- Publicité mensongère ! Faut trimer Paquita ! Y’a que ça de vrai !
- C’est toi qui me dis ça ?
railla Veronica.
- Eh oui regarde-moi … lui dit-il en lui montrant sa tenue de maintenance… Allez je pense qu’il doit te rester un amphithéatre à faire par là en lui adressant un petit clin d’œil.

Veronicalui sourit, reconnaissante, en poussant le chariot dans la directionindiquée par Weevil. Il baissa la tête et répondit à son sourire puispartit dans la direction opposée.

Aucun des deux n’avait remarqué Kenny qui les observait, tapi dans l'ombre du couloir.


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
***
En sortant de voiture, Veronica s’arrêta quelques instants afin decontempler le coucher de soleil sur l’océan. Vivre sur la marina avaitdéfinitivement ses avantages… Veronica jeta un œil à sa montre etesquissa une grimace.

17 heures ! Je ne sais pas pourvous, mais moi, sortir à peine de cours et devoir aussitôt affronter lapénombre, ça me fout le bourdon…

Elle poussa unsoupir et s’empressa de rentrer. Sur le bar de la cuisine américaine,Mac était totalement absorbée par la découverte d’un nouveau logiciel.Veronica avait déjà retiré manteau et bottes lorsque sa colocatairedaigna remarquer sa présence.

« Qu’est-ce qu’il y a ? demanda Mac.
- Rien ! s’étonna Veronica en s’affalant sur le canapé. Pourquoi ?
- Tu as mauvaise mine…
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ? »

Veronica rigola.

« Quoi ?
-Rien, ça me rappelle des souvenirs, c’est tout… Pour répondre à taquestion, pas une mauvaise journée. Enfin, pas vraiment… Disons justequ’il est 17 heures et que j’espère vraiment avoir eu ma dosed’adversité et de ridicule pour la journée…
- Veronica, tu parles chinois là…
- C’est bien, comme ça tu vois un peu ce que je ressens lorsque tu commences à parler informatique ! »


Lesdeux filles éclatèrent de rire. Veronica entreprit alors d’éclaircirson propos et raconta à sa meilleure amie comment elle s’étaitintroduite dans le bureau de la doyenne, avait imité une femme deménage lorsque cette dernière l’avait découverte, et s’était finalementparée de ridicule face à Weevil. Elle croisa alors les mains etdemanda, suppliante, à Mac :

« Crois-tu qu’il me reste uneultime petite chance, même minime, même infime, pour que je ne sois pasconvoquée dans le bureau de la doyenne d’ici la fin de mes études ?Histoire qu’elle ne réalise pas le pot aux roses ?
- Hum… Tu veux vraiment que je réponde à cette question ? Parce que notre coloc’ se passait plutôt bien jusqu’à maintenant… »


Et elles rirent à nouveau. A les voir, il paraissait évident que leur colocation se passait mieux que « bien ».

« Et pour quels beaux yeux t’es-tu fourrée dans cette galère ? interrogea Mac.
- Ah bon, tu trouves qu’il a de beaux yeux toi maintenant ? »
sourit Veronica.

Face à la perplexité de son amie, elle soupira :

« Tout ça, c’était pour Dick Casablancas… »

Mac en resta coite quelques instants. La surprise passée, elle pouffa de rire. Veronica leva les yeux au ciel, désespérée.

Et voilà, je me suis une fois de plus tournée en ridicule....

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Fanfiction Véronica Mars Saison 4 - 13 épisodes Empty Re: Fanfiction Véronica Mars Saison 4 - 13 épisodes

Message par Invité Mar 19 Oct 2010 - 13:01

Episode 5 Part2

***
Les mains sur le volant, Veronica regardait l’entrée del’immeuble. Rencontrer Logan et Dick dans leur antre n’était certes pasinédit mais c’était la première fois qu’elle venait au nouveau loft desgarçons. Elle observa quelques instants le standing de l’immeuble etsecoua la tête.

« Décidément, nous n’avons vraiment pas les mêmes valeurs »

Après une petite tape sur le volant, elle sortit et traversa la rue en courant.

Quelquesinstants plus tard, elle frappa énergiquement à la porte. Elle entenditdes rires masculins puis la porte s’ouvrit laissant apparaître Dick quis’arrêta net en la voyant.

« Ah c’est pas le dessert que j’avais commandé ! » se contenta-t-il de dire .
- Ah y’a aussi un room service ici ? dit-elle en rentrant dans le salon de l’appartement.

Loganvautré en face d’elle dans le canapé lui adressa un petit sourire en lasaluant de la tête. Elle répondit par un petit sourire contraint.

« Hum simplement pour les petites douceurs digestives… » répondit Dick en s’asseyant à coté de Logan.

Dans un soupir, elle prit place en face des deux hommes.

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« Bon alors Dick, raconte-moi tes exploits »
- Comme ça sur un divan, c’est fou tout ce que tu sais faire Veronica. Une vraie [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ...

Logan tapa du coude son ami qui se mordit les lèvres
-Si tu n’as pas besoin de moi Dick, je m’impose pas! dit-elle en se relevant.
-Excuse-moi, murmura Dick entre ses dents. Je suis dans la merde… Que veux tu que je te dise ?
-Commence par le commencement …
-Tout a débuté au Moonlight…

Dick s’agita sur le canapé tandis qu’il essayait de se remémorer cette soirée arrosée.

Accoudéau bar, il racontait à ses acolytes d’un soir le choix de sa nouvellevoiture. Tout y passait : la couleur, les options, le prix et surtoutle critère de choix suprême, la jolie vendeuse.

« [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], c’est celle que je lui donne. »

Au bout du bar, une jeune femme rousse le regardait attentivement.

« Tournée générale » cria-t-il.

Ilprit un nouveau verre et au moment où il allait le porter à ses lèvres,il l’aperçut lever son verre en sa direction pour porter un toast.Après un court instant de surprise, il répondit tout sourire à songeste.

Des jeunes gens se bousculèrent devant le bar et lajolie rousse disparut de son champ de vision. Il la chercha du regardet fut agréablement surpris de la découvrir juste devant lui…
Elle s’accouda à côté de lui.

« Merci pour ce verre… Geste généreux… »
- Offrir un verre à une belle femme … j’aime être généreux
- Et l’offrir à tout un bar ?
- Quand on a les moyens…
- Vous n’êtes pas un étudiant qui a du mal à joindre les deux bouts alors ?
- Pas vraiment non, je suis un dilettant qui aime profiter de la vie…


Meredith sourit discrètement et se tourna vers lui.

- Ah... et que faites-vous alors… le jour ?
- Je suis un entrepreneur,
dit-il en se penchant un peu plus vers elle… Je gère mes plaisirs et je paye un banquier pour qu’il fasse en sorte que j’ai à me préoccuper de rien
- J’aime les entrepreneurs ,lui chuchota-t-elle, les yeux plongés dans les siens, un sourire mutin sur les lèvres. /


« Tu savais que c’était Meredith Jonhson ? » lui demanda Veronica à la fin de son récit.
- Bien sûr ! Quel mâle normalement constitué à Hearst ne connaît pas le prof le plus sexy de de toute la cote Ouest, hein Logan ?"

Veronica jeta un coup d’œil réprobateur à son ex qui leva les yeux au ciel.

"Et tu lui as jamais dit que tu étais étudiant ?
- Bah, elle a pas demandé et finalement nous parlions assez peu
… dit-il tout sourire en bombant le torse, savourant les images qui affluaient devant ses yeux.

Les bras sous la nuque, il récupérait son souffle allongé à côté de Meredith.
- Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
- Et si nous nous évadions ?
susurra Meredith.
- De cette jolie cellule ? répondit-il en observant la chambre de Meredith
- Pour prendre encore plus de plaisir… Un petite virée en tête à tête dans la ville de tous les vices …lui murmura-t-elle à l’oreille.

Veronicasoupira en voyant le sourire béat de Dick à l’évocation de ses partiesde jambes en l’air et continua son interrogatoire.

" Vous avez été à Las Vegas ?
-Oh oui… Jackpot ! Ca, elle sait jouir de la vie… Champagne à flot,machines à sous et Kamasutra comme livre de chevet… Que veux-tu V, jesuis l’homme de tous les plaisirs … irrésistible !"

Logan ricana, ce qui agaça Veronica.

"A part ton compte en banque Dick, je vois pas ce que tu as d’irrésistible…
- V. vénale ? Tu m’avais caché ça!"
grinça Logan entre ses dents.

Une idée venait de germer dans l’esprit de Veronica

" Don Juan, tu es sûr que la décapotable c’était sa voiture ?"

Logan acquiesça de la tête

"De ce que j’ai vu de sa feuille de paye, et de celle de mon père, unprof n’a pas les moyens de se payer un tel bolide. Je vais voir ce queje peux trouver sur ses comptes" réfléchit-elle à voix haute.

Ellesortit son PC pour lancer ses recherches. Ce qu’elle trouva sur letrain de vie du jeune professeur était édifiant. Et un quart d’heureplus tard, la preuve était faite : Meredith Johnson vivait bienau-dessus de ses moyens.

« Dick je suis désolée mais tesatouts auprès du corps professoral sont de l’ordre financier … et tu nedois pas être le seul pigeon à t’être fait plumer… Mais pour sauver tapeau, reste à le prouver… »

Un silence pesant tomba sur les trois étudiants. Ce fut Logan qui le brisa.

"J’ai une idée"
.

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***

Lelendemain matin, lorsque Veronica pénétra dans la cuisine en sefrottant les yeux, Mac et Maria étaient déjà en train depetit-déjeuner. Elles étaient toutes deux fin prêtes pour une nouvellejournée de cours, si bien qu’elles lancèrent un regard noir à Veronica,encore en pyjama.

« Hé ! s’exclama Veronica. Okj’ai pas cours le vendredi matin mais qu’est-ce que j’y peux ? Et puisvous voyez, je suis déjà debout, alors que je me suis couchée il y aseulement cinq heures !
- Ne compte pas sur moi pour avoir pitiéd’une fille qui fait la java le jeudi soir et qui se plaint de devoirse lever pour promener Back-Up sur la plage !
maugréa Mac.
- Je n’ai pas fait la « java » comme tu dis, et je vais pas me balader sur la plage… se défendit Veronica. Et je vais à Hearst ce matin, alors rentrez les griffes [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] !
- Tu vas à Hearst ? s’étonna Maria tandis que Veronica se versait des céréales dans un bol. Tu vas bosser à la bibliothèque ?
- Non.
- Ne me dis pas que tu vas retrouver ton chevalier servant ? Tu nous le dirais hein ?
- Sûrement pas, j’aurais trop peur que tu me le piques ! »


Face à la mine outrée de Maria, Mac et Veronica sourirent. La belle hidalgo saisit la plaisanterie et se détendit.

« En parlant de chevalier servant, reprit Mac, j’ai vu Logan ce matin sur la plage…
- Ah ah… Fais attention Mac, c’est ton sens de l’humour qui risque de gâcher la coloc’…
- Non mais je te rassure, il a visiblement changé de bord ! »


Veronica avala sa cuillérée de céréales de travers. Mac rit et avoua :

«Je plaisantais Ronnie ! C’était juste histoire de dire que je l’ai vusurfer ce matin, avec un type que je n’avais jamais vu. Enfin je crois…»

Veronica fronça les sourcils.

« De quoi avait-il l’air ?
-Il était loin, je l’ai seulement entraperçu… Je peux juste te direqu’il était plutôt grand et qu’il avait les cheveux châtains. »


Veronica sourit et murmura :

« Il y est allé…
- Quoi ? demanda Mac.
- Non rien, je parle toute seule…
- Mais si, ça m’intéresse ! »


Heureusement, le ciel vint en aide à Veronica : son téléphone portable se mit à sonner. Elle fit un clin d’œil espiègle à Mac.

« Tu ne t’en sortiras pas comme ça ! Là on doit filer, mais tu me raconteras tout ce soir, de gré ou de force ! » avertit Mac en saisissant sa veste.

Veronica sourit et décrocha.

« Bonjour chérie ! lança une voix familière. Dis donc, tu ne donnes plus beaucoup de nouvelles à Papa Oiseau ces derniers temps !
- Peut-être parce que Papa Oiseau n’est pas venu voir Petit Oiseau Blanc lorsqu’il était en cage ?
- Veronica, je me suis déjà expliqué à ce sujet… J’étais en train de gérer le problème, mais autrement.
- Je sais, je sais… Tu faisais marcher tes relations…
- On peut dire ça comme ça, oui.
-En tous cas, on ne peut pas dire que ça ait marché. Hearst ne comptaitpas retirer sa plainte jusqu’à ce que je lève le voile sur l’accident…
-Il y avait de gros enjeux derrière tout cela Veronica. Il fallaitpréserver l’image de l’université coûte que coûte… Mais je peuxt’assurer qu’ils auraient retiré leur plainte tôt ou tard, une fois queles parents fortunés auraient oublié toute cette affaire…
- Tu me l’as déjà dit,
soupira Veronica. De toute façon je plaisantais, je ne t’en veux pas. C’est juste que j’ai beaucoup de travail ces temps-ci…
- Trop pour venir dîner à la maison ce soir ? J’aimerais te présenter quelqu’un…
- Quelqu’un ou quelqu’une ?
taquina Veronica.
- Quelqu’une… »

Unvoile couvrit les yeux de Veronica. Même à vingt ans, cela lui faisaitencore un petit quelque chose lorsque son père se lançait une nouvellehistoire… Sérieuse, visiblement, puisqu’il voulait la lui présenter. Ladifférence par rapport à ses dix-sept ans, c’est qu’elle n’espéraitdésormais plus retrouver une famille traditionnelle. Surtout pas,d’ailleurs… N’importe quelle femme plutôt que sa mère !

« Mariée ?
- Non.
- Bon, à quelle heure ce dîner ? »
***
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Assise derrière son bureau, Evelyn Foster étudiait le dossierJonhson/Casablancas. Elle hésitait sur la manière la plus appropriéepour approfondir cette enquête. En effet, elle ne voulait pas jeter dediscrédit sur aucune des deux parties.

Elle aperçut une ombre massive à travers la porte.

Avant que le visiteur n’eut le temps de toquer, elle répondit:

« Entrez ! »

L’ombre marqua un temps d’arrêt avant de pousser la porte.

« Ah M. Casablancas, je ne suis pas sûre que cette visite soit opportune avant la commission de la semaine prochaine
- J’ai quelque chose à vous montrer qui peut aider à prouver mon innocence.

Ilsortit une cassette. La doyenne le regarda dubitative puis jeta un coupd’œil au dossier qu’elle avait sous les yeux. Peut-être que finalementc’était le signe qu’elle attendait ? Elle ferma prestement la chemisecartonnée.

"Soit, nous allons regarder cela."

Ellelui indiqua le placard où se dissimulait la télé léguée par leprécédent locataire des lieux. Mais cette fois-ci ce n’était pas pourregarder de la boxe mais un échauffement d'un sport plus répandu...

Dick inséra la vidéo et après quelques instants, l’image apparut à l’écran.

Onpouvait y voir Logan Echolls boire un verre accoudé à un bar. Une femmes’approcha de lui et l’accosta. Les voix grésillaient mais les parolesétaient audibles.

« Bonjour Logan
- Mrs Johnson.
- Tu sais bien que tu peux m’appeler Meredith."


Elle posa sa main sur son épaule bandée.

"Ca ne te fait pas trop souffrir ?"

Logan grimaça légèrement et la regarda intensément dans les yeux.

"Ca va, il me faut juste des soins et de la douceur
- Ah … tu as trouvé une infirmière à ton goût ou la place est encore à prendre ?
- La personne qui s’est dévouée fait de son mieux..."

Meredith grimaça.

" ... mais je dois dire que la douceur n’est pas son fort … un peu trop viril pour moi.

Unsourire se dessina sur ses lèvres et elle se rapprocha de lui et luimurmura quelque chose à l’oreille. Logan rit et répondit:

"Vraiment mais ce n’est pas une [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ? la questionna-t-il droit dans les yeux.
- Je nierai te l’avoir dit si cela était révélé", répondit-elle dans un rire de gorge

Logan enlaça la jeune femme et ils se dirigèrent vers la sortie.

Dick arrêta la diffusion et se tourna satisfait.
Mais Evelyn Foster le toisa du regard.

« Et alors ? Ce n’est pas parce que Meredtih Johnson est professeur qu’elle n’ a pas le droit d’avoir une vie privée !
- Mais, mais...
bredouilla Dick surpris, mais c’est Logan Echolls ! C’est un de ses élèves ! Vous pouvez vérifier. Elle était déjà son professeur l’an dernier ! s’insurgea-t-il

Devantl’émotion de Dick, le doute s’insinua dans l’esprit de la doyenne. Sansun mot, elle se dirigea vers le meuble derrière son bureau et aprèsavoir fouillé quelques minutes, en sortit le dossier de Logan Echolls .

Elle l’ouvrit et fronça les sourcils à la lecture de celui-ci.
Dickl’observait en silence, n’osant bouger, de peur de se faire décapiterpar l’épée de Damoclès suspendue au dessus de sa tête.

« Très bien vous dites vrai … mais en quoi cela peut-il vous aider ? »
-Logan est mon meilleur ami. Il a accepté de lui tendre un piège pourprouver mon innocence... Elle lui tourne autour depuis que sa fortuneest parue dans un magazine l’an dernier…."

Il déglutit.

"Elle s’est intéressée à moi quand j’ai évoqué mes folles dépenses etmon compte en banque garni … vous pourrez vérifier mes dires … tout bondétective privé vous le confirmera : Meredith Jonhson vit bien audessus de ses moyens…

***
Dickreferma la porte derrière lui et, penaud, fit quelques pas dans lecouloir. Au croisement, deux bras l’agrippèrent et l’entraînèrent dansun coin obscur.

« Alors ? »
demanda Logan, visiblement anxieux.Mais Dick regardait ses chaussures avec obstination.

« Alors ?
s’impatienta Veronica.
- Alors…
murmura Dick, les yeux rivés au sol. Alors c’est bon ! » exulta-t-il en faisant un bond en l’air.
Lesdeux jeunes gens se tapèrent dans les mains tandis que Veronicasoupirait en levant les yeux au ciel. Depuis la veille, elle étaitcontrariée.

« C’est malin…
rouspéta-t-elle.
- Mars, ne gâche pas l’élan d’estime que j’ai pour toi en ce moment…
- Qu’a dit la doyenne ? »
interrogea Logan.
Dick fronça les sourcils pour se donner un air dur et adopta une voix sèche :

«Monsieur Casablancas, les preuves s’avèrent tangibles et aucun doute neplane plus sur votre innocence. Les poursuites sont suspendues, vousêtes réintégré. Et vous pouvez compter sur moi pour rendre à MeredithJohnson la monnaie de sa pièce… »

Il reprit sa voix naturelle et s’adressa à Veronica :

« En fait, ça veut dire quoi « tangible » ? »

Veronicasoupira à nouveau, mais les idées de Dick voguaient déjà ailleurs. Ilprit son meilleur ami par l’épaule, ne réalisant pas que Logangrimaçait sous la douleur, et lui dit mi-sérieux mi-plaisantin :

« Merci mec, je sais pas ce que j’aurais fait sans ton aide. Je te revaudrai ça tu sais !
- Tu m’étonnes… »
le coupa Veronica.
Surpris,Dick tourna vivement la tête vers la belle détective. Logan en profitapour se défaire de son étreinte et se massa frénétiquement l’épaule.Veronica reprit, farouche :

« Tu ne me feras pas croire quese laisser séduire par une splendide jeune femme est le pire dessacrifices sur l’autel de l’amitié…
- Vous êtes allés à l’hôtel ensuite ?
se récria Dick en fixant Logan.Tu me l’avais pas dit ça ! Mais bon, je t’en veux pas, je crois qu’onpeut officiellement dire que Meredith et moi c’est terminé ! Mais faisgaffe : les « supers secrets », ça peut être dangereux…
- Merci pour ton indulgence et tes conseils Dick, mais un « autel », c’est la table sur laquelle on fait les sacrifices… »
expliqua Logan avec un sourire moqueur. Le sourire de Dick s’évanouit :

« Ah... »

Il retrouva son attitude joviale :

« Mais les tables c’est pas mal non plus tu me diras ! »

Veronicagonfla ses joues d’air, qu’elle expira peu à peu entre ses lèvres avecun petit bruit. Logan la regarda, amusé, puis se tourna vers Dick.

« Je suis vraiment très heureux pour toi Dick. Mais tu ne devais pas rejoindre une fille là ?
- Bah non ! »
s’étonna le jeune surfer blond.Logan pencha un peu la tête, ouvrit grand les yeux et le fixa intensément.

« Ah si, c’est vrai !
s’exclama Dick d’un air convenu, tout en hochant la tête. Bon, ben j’y vais… »

Il s’éloigna mais, juste avant de tourner dans le couloir, il s’arrêta et fit volte-face :

« Au fait, merci Mars ! »

Ildisparut. Veronica secoua la tête : Dick Casablancas étaitdéfinitivement un cas incurable… Mais elle ne put approfondir davantageses réflexions sur ce personnage haut en couleurs, car Logan se plantaface à elle. Il avait ce regard si particulier, ce regard qui latransperçait de part en part. Ce regard sous lequel elle se sentaittotalement nue, sans protection aucune.

« Merci Veronica »
dit-il simplement.Elle rougit et tourna un peu la tête pour masquer sa gêne.

« De rien. De toute façon, tu ne m’as pas tellement laissé le choix…
attaqua-t-elle.
- Pourtant tu l’avais, le choix.
- « On a toujours le choix », c’est ça ? Mais que veux-tu, la culpabilisation marche bien sur moi : Lilly, le bus, Parker… »

Elle hésita avant de chuchoter :
« Le paint-ball…
- Tu n’as pas à culpabiliser pour le paint-ball... Et tu l’as brillamment prouvé.
- Vraiment ?
se gaussa-t-elle en le dévisageant férocement.Pourtant, lorsque tu es venu me trouver à Mars Investigations, tu nem’as pas vraiment donné l’impression de croire en ma bonne foi…
- J’y ai toujours crû,
murmura Logan. Bien avant que tu n’éclaircisses l’affaire... »

Le visage de Veronica se défit sous cet aveu. Logan et elle se regardèrent un instant et ils baissèrent les yeux au même moment.

« Mais ce n’était pas pour Dick que je te disais merci… »
reprit Logan en se donnant une contenance.

Veronica arqua un sourcil.

«Tu sais… Il m’a dit que c’était toi qui l’avais appelé pour qu’ilvienne à mon chevet… Que tu l’avais appelé aussitôt sortie de prison… »

Veronica comprit et sourit.

«Je n’étais pas sûre qu’il pourrait, ni voudrait… Il y a un tel passifentre vous… Mais Mac m’a dit qu’elle t’avait vu surfer avec un inconnuaux cheveux châtains ce matin, et je me doutais bien qu’il s’agissaitde lui…
- Oui, c’était bien lui…
- Qu’est-ce que tu as pensé lorsque tu l’as vu ? »

Le visage de Logan rayonna à la pensée de cet instant heureux. Il replongea dans ses souvenirs…Letorse semi bandé et l’épaule immobilisée, les traits tirés, il étaitallongé sur le canapé, zappant de chaîne en chaîne grâce à sa mainvalide. On cogna trois fois fermement à la porte. Il se leva avecdifficulté : chaque mouvement lui donnait l’impression qu’on luiarrachait un peu plus l’épaule. Il se dirigea vers la porte et l’ouvritpéniblement, grimaçant de douleur sous l’effort fourni. Il stoppacependant net son geste en reconnaissant son interlocuteur. Sousl’effet de la surprise, il le dévisagea sans pouvoir articuler un mot.Puis, progressivement, l’expression de douleur s’effaça de son visagepâle et un demi-sourire naquit sur ses lèvres.

« Entre. »

Soulagé, le véritable Charlie Stone, son demi-frère, entra. Logan revint à lui et regarda Veronica.

« Pas grand-chose, c’était tellement … irréel ! »

Ilresta encore quelques secondes à sourire lorsqu’il réalisa combien ilavait mis son âme à nu face à Veronica. Il n’avait pas prévu ça…

« Donc voilà, tout est dit »
conclut-il sèchement.Veronica, surprise par ce retournement de situation, acquiesça lentement.

« Bon, eh bien peut-être à un de ces jours !
reprit Logan en s’éloignant à reculons.Mais bon, peut-être que cette fois-ci est la bonne : peut-êtreallons-nous vraiment sortir de la vie l’un de l’autre pour toujours !
- Espérons-le !
contre-attaqua Veronica, tandis qu’il tournait dans le couloir de droite.
- J’allais le dire !
l’entendit-elle crier.***

Veronica regarda sa montre : 15h30. Elle jeta un coup d’œil àl’intérieur de la salle du Moonlight. Plusieurs jeunes femmespatientaient seules à leur table. Elle se dirigea vers le bar et montrala photo d’Hamilton à la serveuse. Celle –ci lui montra une jeune femmeblonde assise au fond de la salle qui tournait machinalement une pailledans son verre.
Elle s’approcha doucement et se râcla la gorge pour éviter de la surprendre

« Excusez-moi mademoiselle… »

Malgré les précautions prises, la jeune femme sursauta. Veronica s’assit en face de la jeune femme.

« Connaissez vous ce jeune homme ? » demanda Veronica en lui tendant la photo.

Ses yeux s’embuèrent à la vue du cliché et dans un souffle à peine audible, elle murmura :« Hamilton »

" Qui êtes vous ? demanda-t-elle en triturant sa paille.
- Je suis Veronica Mars. Je travaille pour Miss Sho. Vous aviez rendez-vous avec Hamilton ?
- Cela risque d’être difficile désormais"
dit-elle la voix brisée

Veronica lui tendit un mouchoir.

" Vous savez donc…"

Elle acquiesça de la tête.

"J’ai l’agenda d’Hamilton .. Il avait rendez-vous régulièrement ici avec vous, S.Q ?
- Oui c’est moi Suzie Queen… Mais pourquoi travaillez-vous pour Shona ? Je ne comprends pas"

La jeune détective la regardait étonnée .

« Shona ? Vous connaissez Shona ?
- Bien sûr !

Veronica la regarda perplexe, ne comprenant pas pourquoi Suzie Queen connaissait Shona alors que Shona ne connaissait pas S.Q.

"Nous jouions ensemble enfants. J’ai grandi avec Hamilton. A l’époque je m'appelais Higgins.
- Hamilton et vous étiez proches ? Enfin je veux dire…"

Suzie se redressa vivement.

«Mais non qu’allez-vous imaginer, je suis mariée ! Non nous étions justerestés proches et nous avions conservé ce lien entre nous, cerendez-vous ici pour parler"

Elle retint un sanglot.

"J’airien pu faire pour l’aider. J’ai bien vu qu’il était tracassé, nerveux… mais il voulait pas en parler … Il était anti drogues... Je comprendspas »

Elle regarda dans le vide, désespérée, en proie à la culpabilité.

«Shona non plus ne comprend pas… C’est pour cela qu’elle m’a embauchée.Pour expliquer… J’étais au lycée avec Hamilton… Je… Si quelque chosevous revient, je vous donne mon téléphone »

Veronica lui tendit sa carte que Suzie rangea dans son portefeuille avant de se lever.

«Je ne vois rien qui puisse vous aider. Il me disait juste que la vie nefaisait pas de cadeaux. Je pensais qu’il ruminait sa bourse perdue.Mais quand nous en parlions il me répondait toujours qu’il ne regardaitpas en arrière. Et il ponctuait ses phrases de citations en latin.

Elle se tut, perdue dans ses souvenirs.

« Il adorait le latin. »

Elle rit doucement nerveusement.

« Vous voyez je ne peux vraiment rien pour vous… Que des souvenirs sans importance »

Veronica la remercia d’un sourire

« Je crois que je n’ai plus rien à faire ici désormais. Je passerai voir Shona quand ca ira un peu mieux. Au revoir »

Veronica regarda la jeune femme se faufiler entre les tables puis soupira en sortant son téléphone.

Encore une fausse piste …

Elle composa le numéro de Shona.
« Allo c’est Veronica … »
***

Dans un crissement de roue, Dick gara sa voiture à côté de Macqui fut obligée de se pousser pour éviter que le bolide ne l’écrase.
Mac posa ses mains sur les hanches, visiblement agacée et attendit que Dick descende.

Comme à l’accoutumée, Dick s’avança vers elle, fier de sa plaisanterie.

- Pour une fois, tu ne pourrais pas faire quelque chose d’intelligent ?
- Quoi ? Tu m’insultes là ! Tu ne sais donc pas que [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]?
- Justement en parlant de ton organe numéro un … J’ai appris que tu étais obligé de payer maintenant ?
-Très drôle… On m’avait dit que la sorcière était de retour, je ne croisque ce que je vois. C’est bon je peux désormais porter la bonne parole.


Macrougit. Le terme de sorcière l’avait blessée. Cela faisait-il écho auxannées lycées où elle avait été souvent traitée, comme Veronica, commeune pestiférée ?
Une lueur de tristesse passa dans ses yeux tandis qu’elle se retourna pour monter dans son véhicule.

- Défoule-toi [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], tes disciples t’attendent ! Tu vaux pas mieux que cela de toute façon !

Dick la regarda partir,les bras ballants le long du corps, ne sachant que dire pour la retenir.

***
Assise dans la cuisine du domicile parental, Veronica maugréa :

« C’est une mauvaise idée…
- Non ça ne l’est pas,
répondit Keith tout en continuant à découper ses légumes.
- Tu penses que ça ne l’est pas juste parce que c’est ton idée ! s’emporta la jeune femme.
- Réfléchis, comment ça pourrait être une mauvaise idée ? C’est des maths chérie : moi + idée = bonne ! »

Veronica se leva pour jucher le plan de travail.

« Je persiste à dire que les poivrons avec des carottes, ça ne passe pas ! conclut Veronica. Maisbon, c’est toi qui passeras pour un idiot face à ta « quelqu’une »…D’ailleurs, tu ne veux toujours pas me dire comment elle s’appelle ?
- Non.
- Son prénom au moins ?
- Non.
- Un indice alors ?
- Non. »

Veronica soupira.

« C’est nul…
- Chérie, tu es la digne fille de ton père… Si je te donnais un indice, tu réussirais à coup sûr à la démasquer…
- Ah ah ! Ca veut dire que je la connais alors ?
- Non, enfin pas que je sache. »


On frappa à la porte. Veronica joignit les mains, suppliante, et son père lui dit :

« Tu veux bien mettre tout ça au feu s’il te plaît chérie ? »

Veronicalui tira la langue. Les yeux rieurs, Keith s’essuya les mains et allaouvrir la porte. Il embrassa furtivement sa compagne et lui chuchotaquelques mots. Veronica se mit sur la pointe des pieds afin de voirl’inconnue, mais cette dernière était totalement cachée par son père.Elle secoua la tête et commença à cuire les légumes dans un wok.

Mon père s’ennuie visiblement de son ancienne vie, c’est lui qui créé les mystères maintenant…

Enfin,Keith libéra l’embrasure de la porte afin de laisser la voie libre àson amie. Le visage des deux femmes se défit au même instant.

Oh oh…

Sur le pas de la porte, un bouquet de lys à la main, Evelyn Foster semblait aussi surprise que Veronica.

«Evelyn, je te présente Veronica. Veronica, voici Evelyn. Evelyn Foster,c’est la doyenne de l’université. Voilà pourquoi je ne voulais pas tedire avant de qui il s’agissait : pour ne pas que tu ne t’inquiètes… »

Pourne pas que je m’inquiète ? Dans environ trente secondes, je seraiofficiellement renvoyée de Hearst, et je ne dois pas m’inquiéter ?

« Veronica ? Est-ce que tout va bien ? demanda Keith, la tête inclinée.
- Oui, heu oui… Tout va bien papa. »

A cet instant, la doyenne reprit ses esprits et s’approcha de Veronica à larges enjambées.

Elle ne va quand même pas me frapper ? La vilaine marâtre, c’est uniquement dans les contes de fées, hein ?!

La doyenne s’arrêta à quelques centimètres de Veronica mais, au lieu de lui administrer un soufflet, lui tendit la main :

« Enchantée de te connaître Veronica. Ton père m’a beaucoup parlé de toi. »

Elle se tourna vers Keith et sourit :

« Elle a bien changé depuis ses cinq ans ! »

Keith sourit et expliqua :

« Je n’ai que des photos de toi petite dans mon portefeuille… Et la photo que tu as donné à l’université…
- ... est celle de Lilly, oui je sais…
finit Veronica. C’était la seule que j’avais sur moi le jour de l’inscrïption à Hearst, se dédouana-t-elle face au regard en coin de la doyenne.
- Evelyn, laisse-moi te débarrasser ! » les coupa Keith afin de détendre l’atmosphère visiblement tendue.

MrsFoster ôta son élégant manteau et Keith alla le ranger dans la chambre.Pendant ce temps, la doyenne ne détachait pas son regard de celui deVeronica. Keith revint et Evelyn se dirigea vers lui. Troublée,Veronica retourna à ses fourneaux.

Merci mon Dieu ! Elle ne compte pas me dénoncer…

Derrière elle, Evelyn demandait :

« Qu’y-t-il au menu ce soir ?
- Poivrons et carottes à l’échalote…
répondit Keith.
- Hum, ça ne m’étonne pas de toi mon lap… Keith, se rattrapa-t-elle. Enfin en tous cas, ça sent très bon Veronica. »

Veronica se retourna :

« Merci Mrs Foster… »

La doyenne poursuivit alors, avec un petit sourire ironique que seules Veronica et elles pouvaient comprendre:

« Mais je suis certaine que tu es une parfaite petite femme de ménage, non ? »


Episode écrit par Hermione et BraveHeart
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Fanfiction Véronica Mars Saison 4 - 13 épisodes Empty Re: Fanfiction Véronica Mars Saison 4 - 13 épisodes

Message par Invité Jeu 21 Oct 2010 - 13:07

Episode 6
par Vertigo trouvée ici
:
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4.05 Disclosure


* * *

Note de l'équipe: dans cet épisode, vous trouverez les dialogues en italique et les voix-off en gras.

>> Vous pourrez réagir [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] à la fin de votre lecture.Bonne lecture!


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Assisesdans la cuisine de leur appartement, Veronica, Mac et Maria prenaientleur petit déjeuner ensemble avant d'attaquer leur dernière journée decours de la semaine. Un calme week-end s'annonçait. Tout était rentrédans l'ordre depuis quelques temps. Elles avaient réussi à instaurerune certaine complicité entre elles et une espèce de routine s'étaitalors installée, plongeant ainsi les trois colocataires dans unbien-être appréciable et apprécié.
Au programme de ce week-end entre filles, rien de plus que de la glace et des vidéos à volonté.
Chacune leur tasse de café dans les mains, elles rigolaient en évoquant leur voisin de palier.
Tandisque ses amies terminaient de prendre leur petit-déjeuner, Veronica sedébarrassa de sa tasse dans l'évier et partit se préparer. Commed'ordinaire, elle avait prévu de passer à Mars Investigations avant dese rendre en cours. Mac et Maria, elles, iraient à Hearst de leur côté.

Ensifflotant, Veronica pénétra dans son antre et alluma les lumières.Tout en se rendant dans son bureau, elle tria son courrier au rythme del'air qu'elle chantonnait. Sans se soucier du trajet à effectuer,perdue dans sa lecture, elle fit le tour de la table en bois pours'installer sur le fauteuil dans lequel son père avait l'habitude des'asseoir.

Lorsqu'elle eut fini d'éplucher ses missives, ellese leva et s'accroupit pour ouvrir le coffre-fort dont elle avait tantde fois violé le code. Elle embrassa le chèque qu'elle venait derecevoir d'un client satisfait et le rangea dans la petite boîte videprévue à cet effet.
Derrière elle, quelqu'un frappa à la porte deson bureau. Cachée par la table, Veronica se releva vivement et restastupéfaite en découvrant l'identité de son visiteur. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]


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AHearst, seule dans un couloir étroit, assise sur une chaise, Macpatientait. Son sac sur les genoux, elle le tapotait d'un mouvementfrénétique. Cela faisait bien un quart d'heure qu'elle observait le murd'en face. A tel point qu'elle en connaissait maintenant les moindresdétails.

- Cindy MacKenzie?

- 17!
lança la jeune fille en levant la tête vers son interlocuteur, comme prise sur le fait.

L'hommequi venait de l'interrompre dans ses calculs la dévisagea, visiblementperdu. Gênée, Mac se racla la gorge pour tenter de compenser sonrougissement et baissa la tête en quittant son siège. Elle adressa untimide sourire au jeune homme en question et enfila son sac sur sonépaule. Elle ne tenait vraiment pas à lui avouer qu'elle venait depasser ces dernières minutes à compter le nombre de cloques sur lepapier peint jauni. Elle entra alors dans le bureau sans plus un mottandis qu'il lui laissait le passage libre.




Refermantle coffre-fort d'un coup de main, Veronica s'avança vers l'angle de sonbureau et fit mine de remettre un peu d'ordre dans ses papiers.

Ne jamais tourner le dos à un serpent…

- Je voudrais voir ton père, dit Madison Sinclair de sa voix sèche.

- Alors...tu prends la première à droite et tu poursuis la nationale toujourstout droit sur trois kilomètres. Quand tu tombes sur le panneau HearstUniversity, tu passes au secrétariat et tu t'inscris au cours deCriminologie. Ou tu peux aussi ne pas t'arrêter du tout et t'en allertrès très loin! termina Veronica en souriant gracieusement.

Lajeune détective fit le tour de son bureau et se posta à côté de laporte. Elle indiqua alors à l'ancienne pompom girl le chemin de lasortie à l'aide de ses deux index.

- Maintenant si tu veux bien m'excuser, j'ai du travail!


Latête toujours très haute, Madison se mordit l'intérieur de la joue etremit son sac à main en place sur son épaule avant de quitter la pièce.
Lorsque cette dernière eut passé le chambranle, Veronica soupira enfermant les yeux et fut comme parcourue d'un frisson. Le dégoût pouvaitse lire sur son visage.
Le bruit de la porte se refermant se fitentendre et elle parcourut alors quelques pas en direction de sonfauteuil. Elle ne put cependant atteindre le secrétaire sereinement.

- J'ai besoin d'un détective. Et tu es la seule de la ville désormais.

Leton de Madison avait changé en quelques secondes. Sa voix perchée avaitdégringolé quelques marches et semblait bien moins sûre d'elle.
Le dos à la porte, Veronica soupira en se maudissant.

J'aurais dû me méfier !!

Elle se retourna doucement et ne prit plus la peine de se parer d'un sourire hypocrite.
Son silence poussa sans doute Madison à expliciter son cas car elle se lança dans une tirade.

- Je reçois des mails anonymes d'un maître chanteur depuis plusieurs mois, commença-t-elle en sortant un paquet de feuilles imprimées de son sac. Quelqu'uncherche à me soutirer 15.OOO dollars sous couvert de révéler un certainsecret. Je veux savoir qui il est et de quel secret il s'agit.

Madison termina son exposition en tendant les mails à la détective.
Veronica manqua alors de s'étouffer et toussota en se tapant le haut du buste.

- Pardon, rit-elle. J'ai cru un instant que tu ne me laissais pas le choix.

Madison observa le silence.

- Oh mince alors! Tu pensais vraiment que j'allais le faire, hein! railla la petite blonde.

Veronica eut un rictus puis elle reprit:
- 15OOOdollars, c'est le prix que te coûterait la simple recherche de tousceux qui pourraient te vouloir du mal, Madison. Alors un conseil: payeet tu sauras enfin "qui il est et de quel secret il s'agit"! l'imita-t-elle en reprenant ses propres mots.

Madisoncligna les yeux et respira calmement tout en remettant sa liasse defeuilles dans son sac. Comme elle le faisait jadis lorsqu'ellesupportait les Pirates de Neptune High avec toutes ses copines, ellebomba la poitrine et redressa la tête avec fierté avant de quitterdéfinitivement le cabinet.
Effarée par la situation, Veronica selaissa tomber sur son fauteuil. Puis fière d'elle, elle croisa sespieds sur le bureau et plaça ses deux mains derrière sa tête. Si elleavait eu un cigare à proximité, elle l'aurait allumé avec triomphe.


- Alors Cindy, dis-moi un peu pourquoi tu postules pour un poste dans l'équipe informatique de Hearst.

Maclâcha son sac et se tritura les doigts. Devait-elle avouer tout desuite qu'à l'époque déjà elle était la seule à pouvoir pirater tout lesystème de Neptune High? Qu'elle avait également réussi à entrer dansles données du Castle? Et devait-elle aussi ajouter à son curiculumvitae ses exploits en matière de commerce de tests de pureté?Finalement, il était difficile d'étaler en toute honnêteté sescompétences au grand jour.

- Je suis… débrouillarde, se contenta-t-elle de dire avec un sourire ingénu.

- J'ai peur que ça ne suffise pas, répondit le jeune homme en lui rendant son sourire.

SiMac avait décidé de tenter sa chance dans l'équipe informatique del'université, c'était pour subvenir à ses besoins. Mais ça non pluselle ne pouvait pas le dire ainsi. La vie à trois était certes plussimple mais les fins de mois étaient tout de même un peu serrées. Ilétait évident pour elle que ses capacités en la matière étaient lameilleure solution pour se faire de l'argent facilement.

- Je faisais partie de l'équipe technique de Neptune High. Mon professeur m'a fait une lettre de recommandation.

Elle marqua un temps et se reprit en grimaçant.

- En réalité, J'ETAIS l'équipe technique…

JackRussel – comme c'était inscrit sur la porte du bureau- rit devantl'aveu de la jeune fille et son attitude. L'homme au jean et à lachemise bleue se dérida et parut aussitôt plus sympathique au petitgénie de l'informatique. Il s'empara du papier qu'elle lui tendait etle parcourut en diagonale.

- J'imagine que tu sais te servir [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], s'amusa-t-il.*

Ellesourit. L'homme, qui avait dû être à sa place quelques années plus tôt,avait de l'humour. Jack semblait jeune, il avait l'allure d'unétudiant, peut-être l'était-il encore.
Mac se reprit et seconcentra un peu sur l'essentiel. Elle lui énuméra alors la liste deslogiciels qu'elle savait maîtriser et les projets avouables qu'elleavait élaborés ces dernières années. Elle n'avait pas le droit àl'erreur.




Modest Mouse – float on



Assisesur un muret, les jambes pendant de chaque côté et le dos posé contreun mur en vieilles pierres grises, Veronica attendait en regardantpasser les étudiants. Ils sortaient du bâtiment généralement par petitsgroupes. Les regards dans la direction de la jeune fille ne manquaientpas, mais elle y accordait peu d'importance. Les messes basses ne ladérangeaient plus, elle avait l'habitude. Même plusieurs semaines aprèsl'incident du week-end d'intégration et la preuve formelle de soninnocence, elles ne cessaient pas.

A ce bon vieux temps du lycée qui ne me quitte pas! Quelle joie de pouvoir rester la même.

Celafaisait près de vingt minutes qu'elle patientait en prenant le soleil.Ses lunettes noires sur le nez, les rayons caressaient son visage.Lorsque enfin l'homme qu'elle attendait sortit de la bâtisse, Veronicaplaça son pouce et son index droits dans sa bouche et siffla en unbruit rond et sec. Wallace sursauta et se retourna sur le sifflement.Lorsqu'il aperçut sa meilleure amie, il roula les yeux et relâcha latension provoquée par la surprise. Veronica sauta sur ses deux pieds etle rejoignit. Elle passa son bras autour du coup de son BFF et lepoussa ainsi à reprendre sa marche.

- Je peux porter tes bouquins? demanda-t-elle en imitant le bruit du chewing-gum mâché.

- Dany Zuko aurait-il quelque chose à me raconter…? demanda Wallace [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Il aurait été capable de déchiffrer l'attitude de Veronica même les yeux bandés.

- C'est possible, poupée!

- Est-ce qu'il faut que je me dandine aussi pour que tu lâches enfin le morceau?? s'impatienta-t-il.

Veronica lui adressa un sourire qui lui laissa alors facilement entendre la réponse.

- N'y pense même pas! lâcha Wallace en s'arrêtant, la main levée.

Veronicalui lança son regard de cocker mais rien n'y fit. Le nouveau Wallace necéda pas. Les bras croisés, il la regardait avec détermination. Ellerit finalement et ce fut elle qui céda. Elle reprit son cheminentraînant son ami avec elle encore une fois.

- J'ai eu de la visite ce matin. Une sacrée surprise!

- V, tu sais que je n'aime pas les devinettes!
la pressa-t-il.

- MadisonSinclair est venue au bureau. Elle voulait que j'enquête pour elle. Tuimagines ça? Même pour tout l'or du monde je ne le ferais pas. Et Dieusait pourtant que j'en aurais besoin en ce moment!

- C'est marrant, je pensais qu'en tant que détective diplômée tu avais le devoir d'aider les gens
, lui fit-il remarquer avec sérieux tout à coup.

- Tu veux me casser tous mes effets, Sandy?! maugréa Veronica.

- Je prends simplement mon rôle à cœur. En tant que fille je me dois de te remettre les idées au clair.

Veronica détourna la tête et observa alors le bâtiment qu'ils longeaient.

Quelquepart, Wallace a raison. Comme les médecins et leur serment d'Hypocrate,les détectives font à leur manière le serment d'aider leurs clientsquelques soient les circonstances. Mais dans le cas deMadison-Ste-Pouf, ce serment est-il encore recevable??


Arrivés au croisement de leurs chemins, Veronica reprit son aplomb et embrassa Wallace sur la joue.

- Travaille bien à l'école! lui lança-t-elle en lui faisant coucou alors qu'elle partait à l'opposé.

Lejeune homme, alors impuissant, la fusilla du regard tandis que le roselui montait aux joues. Après un regard aux alentours pour s'assurer queson honneur était toujours sauf, il remit brièvement son sac à dos enplace et se dirigea vers son cours de mécanique, le regard bas.



Aquelques blocs de là, Maria pliait déjà ses affaires. Comme de coutume,ce cours d'anglais était le dernier de la journée. Le vendredi, elleterminait tôt dans la matinée. Son emploi du temps avait été ajusté.
Aprèsavoir rangé ses stylos et son bloc-note dans son sac, elle descenditles escaliers de l'amphithéâtre avec entrain jusqu'au moment où Weevilpénétra dans la pièce. Le voyant entrer par la porte qu'elle devaitemprunter pour sortir, elle ralentit considérablement sa cadence etsoupira.
Devait-elle vraiment tomber sur lui maintenant? Fallait-il vraiment qu'il la mette de mauvaise humeur MAINTENANT?
Weevilne l'avait pas ratée non plus. Coupé dans son élan, il s'était arrêténet. Si bien que sa caisse à outils n'avait pas eu le temps de suivrele mouvement.

Après une courte seconde de réflexion, et malgrél'agacement provoqué par la mine de l'homme à tout faire, Maria avaitcontinué son chemin à regret. Elle ne pouvait pas se permettre d'êtreen retard, il fallait donc qu'elle parte tout de suite.

- Je ne te harcèle pas. Je le jure, se défendit Weevil d'entrer de jeu en levant sa main gauche comme pour prêter serment alors qu'elle avançait vers lui.
- Je suis pressée, dit-elle déjà lasse.

Weevil et sa boîte métallique bloquaient le passage.

- Parce que j'ai l'air de me tourner les pouces? rit Weevil.

- Tu fais ce que tu veux…tant que tu me laisses passer.

Aprèsavoir observé le silence durant quelques secondes tout en l'observant,incrédule, il fit un pas sur le côté afin de se dégager du chambranle.Il esquissa une révérence à sa façon et murmura:

- Mais bien sûr, altesa!

L'airlas de Maria s'accentua et elle poursuivit sa route avant que Weevil nese rende sur l'estrade en secouant la tête. Cet air hautain qu'elle sedonnait l'agaçait au plus haut point. Comment pouvait-elle sesupporter?! Il posa sa caisse sur le bureau et l'ouvrit pour en sortirle matériel nécessaire. Le rétroprojecteur n'allait pas se réparer toutseul.




Alors qu'elle venait de terminer par unlaborieux cours de criminalité financière, Veronica emprunta l'escalierprincipal du bâtiment et traversa quelques couloirs avant d'entrer dansune nouvelle salle.
Tout en bas, Keith était en train de conclure son cours sous le regard bienveillant de ses élèves.

- …ne l'oubliez jamais! On se retrouve la semaine prochaine pour unenouvelle partie de Cluedo. En attendant, passez un bon week-end, lança-t-il enfin en souriant.

Lorsque les étudiants se levèrent pour quitter les lieux, Veronica descendit les escaliers et s'approcha du bureau de son père.

- Cluedo? Vraiment? Mais dans quel siècle vis-tu?

- Quoi? Ce n'est déjà plus à la mode?

- Au moins depuis que les jeux électroniques existent!


Keith rit du petit jeu que sa fille et lui avaient l'habitude de jouer.

- Tu viens surveiller ton vieux père? Tu vérifies qu'il ne fasse pas de bêtises devant ses élèves?

-Je suis venue m'assurer de ta côte de popularité. J'en ai vus quelquesuns se marrer tout en haut. S'attaquer à la calvitie d'un homme de tatrempe ce n'est vraiment pas loyal!
lâcha-t-elle sur le ton de la conspiration avec son sérieux légendaire.

- Tu crois que des heures de colle feraient l'affaire?

- On n'est plus au collège, papa!

- Dans ce cas, je les emmènerai boire un verre. Ils verront quel mec cool je suis
, dit-il en lui adressant un clin d'œil et en faisant claquer sa langue.

- T'y es presque, papa! se marra-t-elle en voyant son père imiter la jeunesse de Hearst.

Keith débarrassa son bureau et rangea ses effets dans sa serviette en cuir marron.

- C'était vraiment indispensable le cartable? s'enquit-elle, le sourcil relevé.

- Premier élément indispensable du parfait professeur. C'était indiqué dans le livre que tu m'as offert à la rentrée!

Veronica rigola.

- On mange ensemble? demanda-t-elle finalement. J'ai un peu de temps avant mon prochain cours.

- Oh désolée, chérie. J'ai déjà un déjeuner de prévu.


Veronica sourit devant l'attitude de son père. Il se comportait comme un adolescent depuis qu'il sortait avec la doyenne.

- Dans ce cas je passerai peut-être ce soir… A moins que... s'interrompit-elle, faussement gênée.

- Non, comprit aussitôt Keith. Je serai seul à la maison!

- Alors à plus tard
, rit-elle.

Elle embrassa son père sur la joue et prit le chemin de la sortie.

- C'est vraiment tout ce que tu avais à me dire? la héla-t-il avant qu'elle ne passe la porte.

- Papa, j'ai passé l'âge de te dire que tu es mon héros, répondit-elle en se retournant.

- Ca,on en parlera à un autre moment si tu veux bien. Pour le moment, j'aila sensation qu'il y a autre chose que tu ne me dis pas…

Veronica détourna le regard un instant. Un sourire se forma sur ses lèvres.

Contente de voir que ce lien ne s'est pas rompu.


Elle revint doucement sur ses pas en grimaçant.

- Est-ce qu'il t'est déjà arrivé, lorsque tu étais détective, de te retrouver coincé entre ta fierté et ta rancœur?

- Je n'ai pas la moindre idée de ce que tu me demandes, chérie
, lui assura Keith en s'appuyant sur son bureau.

- Admettonsque quelqu'un vienne te voir et qu'il te demande d'enquêter pour lui.Admettons aussi que ce quelqu'un soit la seule personne sur Terre etdans toute la stratosphère que tu ne puisses vraiment pas supporter. Etadmettons enfin que tu sois sûre de vouloir refuser mais que taconscience s'amuse à te torturer…

Les bras croisés, l'ancien détective écoutait avec attention.

- Sacré dilemme… Tu te retrouves confrontée à la partie la moins amusante du boulot, ma fille.

- Moi qui croyais que c'était la paperasserie…

- Il fallait bien que tu t'en rendes compte un jour ou l'autre,
sourit Keith.

- Tu m'aides beaucoup, là! râla-t-elle.

- Ecoute, reprit-il avec sagesse. Mêmes'il n'est pas officiellement inclus dans le diplôme de détectiveprivé, il existe un code de l'honneur. Une éthique. Tous ne lerespectent pas, c'est certain. Il n'y a qu'à voir comment Vinniebossait pour s'en rendre compte. Mais les bons privés en font leurfierté.

La mine de Veronica se décomposa.

Je savais que je n'aurais pas dû poser la question! Ce que l'on ignore nous rend plus fort, n'est-ce pas? …


- Désolé de te décevoir, Veronica, conclut-il en constatant que ce n'était pas la réponse qu'elle espérait.

A ce moment-là, un jeune homme frappa deux coups brefs à la porte du bas de l'amphithéâtre.

- Excusez-moi de vous déranger, dit-il en entrant, les bras chargés de photocopies.

Le regard de Veronica se noircit et sa mâchoire se crispa instantanément.

Lui??

- Ah,chérie, je ne vous ai pas présentés je crois. Voici Kenneth Barby, monassistant. Kenny, voici ma fille Veronica. C'est fou les avantagesqu'on a quand on est prof! J'ai ma propre secrétaire désormais, rit-il en remettant son col de chemise en place. Plus besoin d'exploiter ma fille.

Mais la blague n'amusa pas Veronica.

-Salut, lança Kenny à la jeune fille en haussant les sourcils.

Contrairementà elle, il avait l'air de prendre ça à la rigolade. Mais commentaurait-elle pu se réjouir que l'assistant de son père soit égalementl'homme qui avait accentué sa caution et fait prolonger sa détention encellule après avoir rapporté des paroles détournées de leur contexte?

Et cet air suffisant!!

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-Quelque chose me dit que vous allez bien vous entendre. Kenny est trèsdoué. Ses connaissances en droit et en criminologie sontimpressionnantes. Il pourrait t'être utile de travailler avec lui. Sonflair est insensé.

- Je n'en doute pas
, marmonna-t-elle.

Pire qu'une fouine!

- Oui Veronica, s'amusa Kenny tout en gardant un sourire angélique. Je pourrais t'aider à faire tes devoirs…

Le sang de la jeune détective ne fit qu'un tour. Il se foutait ouvertement d'elle et ce, devant son père!
Elle se tourna vers ce dernier et, face à lui, reprit son air doux.

- Je crois que tu es pressé d'aller manger alors je vais y aller. A plus tard.

Elle adressa un ultime regard mauvais à Kenny et sortit par la porte qu'il avait empruntée quelques minutes plus tôt.

Sale journée! Comment pourrait-elle être pire?





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Ala cafétéria, assise à une table à l'extérieur, Veronica mangeaitseule. Son père ayant refusé son invitation et ses trois amis étanttous débordés le vendredi, elle n'avait d'autre choix que de déjeuneren sa propre compagnie. Dans un bol en plastique transparent, sa saladelui faisait de l'œil mais l'appétit n'y était pas. Elle savait au fondque son job de détective finirait par lui provoquer des déconvenues.Mais elle ne s'attendait pas à ce que ça concerne Madison Sinclair! Sonpère et Wallace avaient peut-être raison, mais comment vous résigner àchanger d'avis quand, une bonne partie de votre vie, vous aviez rêvé dumoment où vous la verriez s'effondrer comme un château de cartes?

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L'imagede Madison, vêtue de sa jupette verte et jaune et de ses pompons,dégringolant du haut de la pyramide humaine… Tout simplementjubilatoire!! Et si vous me pensez trop dur, rappelez-vous donc du coupdu dentiste!

Sa fourchette tournant et retournant unefeuille de salade, elle n'avait encore rien avalé. Ce qui la tracassaitle plus en réalité dans cette histoire, c'était qu'il existait uneinfime possibilité que le secret de Madison concerne aussi directementMac. Et dans ce cas-là, qui de mieux placé qu'elle pourrait protégerles arrières de son amie?
Cependant rien ne laissait encore penserà la détective qu'il s'agissait bien de cette affaire d'échange debébés. Mais comment en être sûre sans mener l'enquête? Et commentaccepter de mener l'enquête sans revenir sur sa position auprès deMadison?

Veronica poussa un soupir. Elle s'était embourbéedans un cercle vicieux. Mais après tout, le vice, ça connaissaitMadison! Elle lâcha sa fourchette et croisa les bras sur la table enfixant les feuilles vertes, le regard morne. Avait-elle vraiment lechoix?

Ethique professionnelle + Amitié envers MacVERSUS Haine de Madison Sinclair? La balance n'est pas très équilibréeet le poids aurait facilement tendance à pencher du côté de l'amitié…Il faut être réaliste Veronica!



Toujours à saréflexion, une ombre la cachant du soleil lui fit relever la tête. Sesyeux durent s'habituer au contre-jour avant de pouvoir démasquerl'opportun.
Devant elle, son plateau repas dans une main, il se tenait immobile.

Evidemment…

- Tu ne devrais pas sanctionner Madison à cause de ce qu'on a vécu, Veronica.

Leton posé et le regard amical, Logan avait déposé sur la table leplateau, trop lourd pour son seul bras valide. Veronica leva les yeux,pas dupe quant à l'exagération dont il faisait preuve pour sa blessure.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]Jevais bien merci. Bonjour à toi aussi. Mais pourquoi ne suis-je pasétonnée de te voir débarquer après avoir vu cette chère vipère ?

- Il faut te réveiller, Echolls. Ca fait bien longtemps qu'on a découvert que la Terre ne tournait pas autour de Logan. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien], ça te dit quelque chose? On parle d'héliocentrisme maintenant.

Et accessoirement d'égocentrisme aussi. Désormais je pense à MOI d'abord.

- Mets ta fierté de côté pour une fois, V. Si elle te demande de l'aide, imagine-toi qu'elle doit vraiment en avoir besoin.

Pourquoitout le monde tient-il autant à ce que je me préoccupe d'elle? N'ya-t-il que moi pour me souvenir de tout ce qu'elle a de mauvais?

- Cette discussion me fatigue déjà. Ne pourrait-on pas en rester là? lança Veronica en se levant.

Alors que Logan ouvrait déjà la bouche, elle l'interrompit aussitôt.

- Je n'attendais pas de réponse!


Elleattrapa son sac sur la chaise voisine et laissa sa salade et Logan enplan. Ils n'avaient vraiment plus rien d'appétissant.
Le pasrythmé, la jeune fille quitta la cafétéria pour rejoindre le campus.S'allonger quelques minutes dans l'herbe. Voilà ce à quoi elleaspirait.

J'avais réussi à me convaincre que jefaisais le bon choix jusqu'à ce qu'il vienne ajouter un poids du côténégatif de la balance? Le seul fait qu'il pense être à l'origine de monchangement d'avis est une raison suffisante pour laisser Madison sedépêtrer seule…
Il va adorer cette sensation de victoire. Et je vais détester qu'il pense avoir gagné!





Etendueau milieu des étudiants dans l'un des parcs de Hearst, Veronicaregardait le ciel, les bras croisés derrière sa tête. Elle avait encoreun peu de temps devant elle. Les quelques nuages qui traversaient leciel avançaient à grande vitesse. Tout comme ses pensées traversant sonesprit. Elle n'aimait décidément pas le vendredi!
Veronica seredressa pour s'asseoir et s'emparer de son téléphone portable. Assiseen tailleur, elle fit une recherche de numéro par le biais du réseauinternet. Elle respira profondément et porta le combiné à son oreille.On décrocha très rapidement à l'autre bout du fil.

-J'accepte de prendre l'enquête. Mais on va devoir établir quelquesrègles avant. Premièrement, je dirige tout et on fait ça à ma façon.Deuxièmement, si je t'entends faire la moindre réflexion à n'importequel sujet ou s'il y a le moindre problème, j'arrête tout. Je ne faisça ni pour toi ni pour l'argent. J'ai mes raisons. Retrouve-moi à 15h àmon bureau. Si tu es en retard, ne t'attends pas à ce que ma portereste ouverte!


Essoufflée par ce monologue, Veronica raccrocha sans plus de cérémonie et se maudit aussitôt d'avoir accepté.

Idiote!

Elle se leva enfin et prit le chemin de sa salle de cours. Le dernier de la journée…




Veronciaétait installée à son bureau depuis une vingtaine de minutesmaintenant. Faisant semblant de s'occuper d'une manière ou d'une autre,elle jetait en permanence un œil à l'horloge au dessus de la porte. Ilne restait que quelques minutes à Madison pour respecter l'échéance.Des minutes qui lui parurent une éternité. Elle avait rangé sonsecrétaire trois fois, classé son courrier par ordre chronologique,puis alphabétique pour finir par les trier par thèmes. Elle avait enfinarrosé toutes les plantes vertes que son père lui avait laissées enguise de compagnie. Elle ne s'en était encore jamais occupé. L'occasionou jamais.
Maintenant assise à son bureau, elle cherchait l'attitudeexacte à adopter au cas où elle viendrait. Se tourner les pouces? Lespieds sur le bureau? Les bras croisés? Elle se leva de son fauteuil etalla fermer la porte de la pièce. Elle voulait avoir l'avantage. Elleretourna vers son bureau et se rassit avant d'ouvrir une chemise encarton devant elle. Elle étala quelques feuilles, déboucha un stylo etle posa sur le papier. Elle posa enfin ses avant-bras sur le bois etentremêla ses doigts. Elle fit claquer sa langue contre ses dents etpatienta en visualisant une image bien précise. Madison Sinclair enhaut de la pyramide humaine.

Lorsque la porte d'entrée de MarsInvestigations se fit entendre, Veronica décrocha le téléphone etfeignit d'être en plein milieu d'une conversation d'une importancecapitale.
Elle vit l'ombre de Madison et de son mini sac à main sedessiner sur la porte vitrée puis s'éloigner. Puis reparaître pour ànouveau s'effacer.
Un sourire se forma instantanément sur le visage de la détective.

Puérile, vous dites? C'est vrai… Mais la vie est faite de petits plaisirs.

- Shérif, je sais ce que je fais. Le fugitif sera dans votre cellule demain soir! Sans faute. Je n'ai qu'une parole!

Aprèsavoir passé deux ou trois coups de fils fictifs et fait patienterBlondie, Veronica ouvrit vivement la porte de son bureau et sortit enregardant sa montre. Madison s'était assise sur le canapé, les jambescroisées et son sac serré contre elle.

- Entre. Je n'ai pas beaucoup de temps.


Veronicaavait gardé au fond d'elle l'espoir fou que Madison serait assez fièrepour ne pas se présenter au rendez-vous et ainsi revenir d'elle-mêmesur sa demande. Alors l'éthique aurait été sauve et son intégrité avec.Mais le destin semblait vouloir jouer avec ses nerfs visiblement. Etelle était prête à relever le défi.

- Tu as amené les mails? demanda Veronica comme si la conversation du matin n'avait jamais eu lieu.

Elles'installa derrière son bureau, un stylo dans la main pour prendre desnotes, et regarda Madison s'asseoir en face. Sa jupe remonta bien audessus de ses genoux faisant alors lever les yeux de Veronica au ciel.

- On aurait gagné du temps si tu les avais…

MaisMadison ne termina pas sa phrase, interrompue par le regard noir de ladétective. Elle tendit alors simplement la liasse de papiers.

C'est plus fort qu'elle. Même sous la menace, elle trouve encore le moyen d'ouvrir la bouche. [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] est une enfant de chœur à coté.


Veronica déplia les lettres et les parcourut rapidement.

- La première lettre date du 12 août. Est-ce que ça pourrait correspondre à un quelconque événement? s'enquit-elle.

- Quel genre d'événement? répliqua Madison ne voyant pas à quoi elle faisait allusion.

- RéfléchisMadison! Quelqu'un t'en veut. Alors demande-toi si ces lettres ontcommencé à arriver après avoir joué un de tes tours à quelqu'un enparticulier? Dépoussière les vieux dossiers, fouille dans les archives.Tu dois bien avoir quelques souvenirs…

- Contrairement à ce que tu insinues, je ne suis pas désagréable avec tout ceux que je croise, Veronica,
tenta de se défendre Madison, un peu agacée.

- Oh, alors tu devais me réserver un traitement de faveur. Parce que je n'ai jamais eu le droit qu'à cette image de toi! rétorqua Veronica avec aplomb.

Madisonavala sa salive et garda la tête haute. Elle décida de passer outrecette remarque pour ne pas compromettre l'enquête et poursuivit:
- Quelques temps avant que je reçoive la première menace, mes parents avaient renvoyé un de leurs domestiques.

Voilà! Nous y sommes!

- Dans ce cas je commencerai par là.

Veronica se leva signalant ainsi à la O9er que leur entretien était terminé.

- Ne m'appelle pas. Si j'ai quoi que ce soit, je te contacterai.

Ellese dirigea vers la porte et l'ouvrit. Sa cliente attrapa son sac et seleva à son tour. Elle passa devant Veronica sans un regard.

- Au fait, c'est 1000 $ par jour, plus les extras.

Madison s'arrêta et se retourna.

- Je croyais que ce n'était pas pour l'argent, lui rappela-t-elle pas dupe de la hausse subite des prix.

- Ca ne l'est pas, lui assura Veronica en souriant.




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Au volant de sa Mustang, les cheveux au vent et le son de la musiquedans les oreilles, Veronica réfléchissait à la façon dont elle devaitprendre les commandes de l'opération. Se rendre dans le quartier desO9ers était une étape en soi. Comme un mauvais pèlerinage. Les enquêtesqu'elle s'était vu confier jusqu'à présent l'avait toujours gardéeéloignée de ce voisinage si particulier. Une chance en somme. Saprincipale enquête actuelle, celle d'Hamilton Cho, n'était pas ce qu'onpouvait appeler le jackpot puisqu'elle ne lui rapportait rien. Sa pouleaux oeufs d'or en revanche désormais s'appelait Madison Sinclair! Iln'y avait pas de doute.

Les laboratoires ontl'habitude de verser un dédommagement à leurs patients en cas d'effetssecondaires. Bizarrement, je ressens déjà les méfaits de MadisonSinclair sur moi: nausée et crise d'urticaire très poussée! Une petitecompensation s'impose…


En consolation, Veronica se délecta à la pensée de ce qu'elle allait pouvoir s'offrir avec cet argent si "honnêtement" gagné!

Quelques minutes plus tard, elle garait sa décapotable noire devant le garage des Sinclair.
Devant la porte d'entrée de la grande maison blanche, elle défroissa la chemise qu'elle avait mise pour l'occasion.

Au FBI, on parle de tenue de camouflage. Dans le quartier ni treillis ni kaki, mais tailleur et col Claudine. Tout un programme.

Si Veronica avait fait l'impasse sur le tailleur, son pantalon noir et son chemisier bleu feraient tout aussi bien l'affaire.
Après avoir remis ses cheveux en place, elle sonna au carillon et attendit qu'une domestique vienne lui ouvrir.

-Bonjour, puis-je vous aider? demanda une jeune femme vêtue d'un ensemble traditionnel noir et blanc.

Finalement,papa a raison. Le Cluedo n'est peut-être pas si démodé que ça. Et lasoubrette est un suspect idéal. Son uniforme est à lui seul un mobilesuffisant!

- J'ai rendez-vous avec Mme Sinclair, répondit Veronica avec un sourire angélique.

Assises dans le salon, devant une tasse de thé, Veronica et la mère de Madison discutaient.

- Je vous remercie d'avoir accepté de m'accueillir. Madison m'avait prévenue de votre hospitalité.

- Les amies de ma fille sont toujours les bienvenues
, dit Mme Sinclair avec un sourire amical.

A ces mots, la jeune fille se força à sourire à son tour et but une gorgée de thé pour masquer son mensonge.
Lafemme qu'elle avait en face d'elle n'avait absolument aucun pointcommun avec la garce qui, depuis le lycée, lui en avait voir de toutesles couleurs. C'était à se demander comment une femme aussi douce avaitpu élever un tel monstre. Ses longs cheveux bruns rappelèrentimmédiatement Mac à Veronica. Cette sombre histoire d'échange à lanaissance était vraiment incroyable. Et il avait fallu que ce soit avecMadison Sinclair!

- Mon professeur de sociologie nous aconseillé de nous adresser directement à des employeurs afin d'obtenirles réponses les plus précises possibles.

- Je suis tout à ton écoute
, lui assura la femme en reposant sa tasse sur sa soucoupe.

Veronica sortit alors son bloc-note et donna un petit coup de pouce à son stylo pour en faire sortir la mine.

C'est parti!

- Depuis combien de temps employez-vous des hommes de maison?

Mme Sinclair parut chercher aux confins de sa mémoire.

- Depuis que je n'ai plus le temps d'entretenir la maison moi-même.

Elle calcula en comptant sur ses doigts.

- Je dirais une quinzaine d'années. Mais nous n'en avons pas tant que ça, lui assura-t-elle.

- Quels sont ceux que vous employez à l'année?

- Nousavons une femme de ménage qui vient quatre jours par semaine. Tu l'ascroisée en arrivant. Nous employons aussi un jardinier qui passe tousles mardis et enfin quelqu'un nettoie la piscine tous les quinze jours.Tu vois, s'amusa-t-elle, pas de cuisinière, de gouvernante ou de majordome.

Veronica rit poliment.

- Le rapport avec ces employés est-il évident? continua Veronica en orientant ses questions.

La pertinence de ses questions devait être légitime car la femme ne tiqua pas une seconde.

- Jusqu'à présent oui. Nous n'avons pas trop à nous plaindre.

- Vous n'avez encore jamais eu à renvoyer quelqu'un?


Mme Sinclair marqua un temps.

- Enréalité si. Notre précédente femme de ménage avait la fâcheuse tendancede mettre le nez dans ce qui ne la regardait pas. Nous avons alors dûnous séparer d'elle il y a quelques mois.

Tiens tiens! En voilà un beau motif...

- Comment l'avez-vous remplacée?

- Des voisins nous l'ont recommandée.

Veronica s'octroya une petite pause et porta à nouveau sa tasse à ses lèvres. Il lui fallait réfléchir aux bonnes questions.

- Ce thé est vraiment délicieux...

- Je te remercie. Ma fille ne l'a jamais apprécié
, sourit la femme l'air désolée.

Etonnant! Gageons que Mac le trouverait exquis!

La jeune fille reprit son stylo et la parole. L'enchaînement était idéal.

- A ce propos, comment la présence d'une personne étrangère à la famille est-elle vécue par les enfants?

-Ca s'est toujours très bien passé avec Lauren et Madison. Elles n'ontjamais été étonnées par la présence de Maggie. Et le courant passeaujourd'hui très bien avec Sylvia. Quant aux autres personnes, elles neles croisent pas vraiment.

- Je sais que ma demande va vousparaître saugrenue mais pour avoir un bon échantillon, il faudrait queje puisse interroger vos employés. Pour que d'un point de vuesociologique, je puisse faire le parallèle. Cela vous embêterait-il deme communiquer leurs noms?

- Je n'y vois aucun inconvénient
, répondit Mme Sinclair en attrapant le stylo.

Pasle moindre indice! Rien dans ce que la mère de Madison lui avait apprisne laissait penser qu'un des domestiques pouvait être l'auteur de seslettres de chantage. Il allait donc falloir explorer chaque piste une àune.

Après une heure de discussion pour rien, alors que lafemme avait ouvert la porte d'entrée et que Veronica était sur le pointde quitter les lieux, Mme Sinclair lui donna finalement le coupd'estocade.

- Il faudra venir manger à la maison un de ces soirs. Madison sera ravie!

La jeune détective eut subitement un haut-le-coeur.

- Avec plaisir, madame, répondit-elle malgré tout.

Aprèsun dernier sourire forcé, Veronica s'éloigna d'un pas rapide et soupiraune fois installée derrière le volant de sa voiture. Se faire passerpour son amie était déjà au delà du raisonnable. Faire plus relevait dusuicide!




Yofo – Molotov


AHearst, la bibliothèque ne désemplissait pas. Le jour commençaitpourtant à décliner mais les étudiants avaient l'air de vouloirtravailler. Etonnant pour un vendredi. Preuve que les premiers examensallaient bientôt pointer leur nez.
Les mains dans les poches, Weevilpénétra dans l'antre du savoir en jetant un œil tout autour de lui. Ily avait bien trop de monde à son goût dans les environs. Mais avait-ilseulement le choix?
A la recherche d'une destination bien précise,il leva la tête vers l'étage supérieur et remarqua qu'une rangéed'ampoules avait claqué. Encore du boulot!
Pour l'heure, on luiavait parlé d'une pancarte. Il s'avança alors vers la réception tout encontinuant d'observer les lieux. Mais il s'arrêta bien avant d'avoir àdemander son chemin. Il avait trouvé de lui-même.



Installéeà une table ronde, Maria patientait en tapotant la table de ses doigts.Elle aurait déjà dû être chez elle à cette heure. Mais, dans un élan desympathie, elle avait accepté de remplacer son collègue. L'excuse quece dernier lui avait fournie semblait d'ailleurs, à la lumière de cetinstant, beaucoup moins crédible à ses yeux. Mais qu'importe. Elleavait accepté, elle devait donc assurer le remplacement. Encorefallait-il que son rendez-vous soit à l'heure. Cet après-midi, elleavait aidé trois étudiants coup sur coup. Stéréotype oblige, tous dessportifs dont les notes étaient si basses que leur bourse risquait desauter s'ils ne remontaient pas leur moyenne dans les matièresprincipales.
Pour Maria, le tutorat était une manière d'assurer sa propre bourse. Elle n'avait vraiment pas les moyens de passer à côté.

Elleregarda sa montre une dernière fois et décida que cela suffisait.Trente minutes de retard était bien plus que supportable. Elle se levaet attrapa son sac. Elle en extirpa rapidement son petit miroir et jetaun regard à son reflet. Elle passa son index sous son œil droit etreferma la glace.

[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

- [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] se repoudre le nez!

Surprise,Maria se retourna et fit face à Weevil. Après un instant de désolation,elle fourra ses ultimes affaires dans son sac.

- J'en ai terminé avec les cas désespérés pour aujourd'hui. J'ai assez donné… rétorqua-t-elle avant qu'il ne la fatigue davantage.

- D'ailleurs qui aurait pu croire que tu sois du genre à offrir de ton temps à des inconnus! s'étonna Eli.

Enfilant son sac à main noir sur son épaule, Maria le toisa du regard:
- Je ne te retiens pas. Il doit sûrement y avoir un truc qui t'attend quelque part.

- En réalité, c'est toi qui m'attendais.

Weevils'empara de la petite pancarte sur laquelle était inscrit "Tutorat" etla plaça brièvement près de sa tête comme ces hôtesses en bikiniprésentant leur tube de dentifrice.

- Mais je crois qu'on va en rester là en fait, continua le jeune homme. Je préfère mourir idiot que de m'instruire en ta compagnie. Il y a des limites à ne pas dépasser.
Il reposa alors l'objet sur la table et prit le même chemin en sens inverse.

Apeine son boulot terminé –il n'avait même pas eu le temps de sechanger! -, il avait dû se faire violence pour ne serait-ce que venirau rendez-vous. Le fait de se retrouver au milieu des étudiants normauxle mettait affreusement mal à l'aise. Mais il souhaitait vraiment seremettre à jour et prendre des cours de gestion. Rester homme à toutfaire n'était pas une carrière envisageable! Il souhaitait plus.
Enfin, il aurait au moins essayé...

- Eli, attends! entendit-il derrière lui.

Il s'arrêta et tourna la tête. Elle n'avait pas bougé mais son regard avait changé.

- Tu es en retard! lui signala Maria.

- J'ai un travail moi, madame!

Ils s'adressèrent un regard de défi qu'aucun des deux ne semblait vouloir baisser.

- Ecoute,je suis payée pour aider les étudiants. Et tu es là pour avancer.J'imagine que si on met certaines choses de côté, on doit pouvoir ytrouver notre compte…

Un silence s'installa durant lequel,du coin de l'oeil, Weevil regarda une nouvelle fois autour de lui. Sonregard trahissait légèrement son malaise.

- Ok… Mais à une condition, imposa-t-il. On fait ça ailleurs.

Après tout, son envie de s'en sortir était peut-être plus forte. Quant à sa réputation, il tenait bien à la préserver.




Deretour à Mars Investigations, Veronica avait passé un temps fou autéléphone. Elle avait joint toutes les personnes dont Mme Sinclairavait fait la liste, se présentant comme une des dirigeantes du SDEM.Syndicat Des Employés de Maison, inventé de toute pièce bienévidemment!
Toujours au point mort lorsqu'elle raccrocha lecombiné après avoir rayé le dernier nom qui figurait sur le papier,elle jeta un œil à sa montre et se résigna.

Soit l'undes suspects est un excellent menteur, soit je fais fausse route. Danstous les cas, ce n'est pas ce soir que je le découvrirai.

Madisonne figurait pas en haut de ses priorités. Il y avait bien des chosesqui passaient avant. Comme de sortir son chien par exemple!
Ellecomptait bien profiter de sa soirée avec ses deux colocataires sans seprendre la tête sur le cas Madison. Et Dieu sait qu'il était gros…

Veronicarangea alors ses papiers et tira quelques stores. Elle éteignit leslumières et ouvrit la porte d'entrée quand son portable sonna. Elle lesortit de la poche arrière de son jean et gonfla ses joues d'airlorsqu'elle reconnut le numéro.

- Je croyais qu'on était d'accord sur le fait que JE te contactais! râla-t-elle aussitôt qu'elle eut décroché.

- J'ai reçu un nouveau mail, Veronica, répliqua Madison, agacée par ses commandements.

Ladétective ferma brièvement les yeux, déçue de ne finalement pas pouvoirrentrer chez elle, et referma la porte après avoir rallumé leslumières.

- Lis-moi ce qu'il dit.

Elle jeta ses clés sur la table basse et s'affala sur le canapé.
Un bruit de papier se fit entendre à l'autre bout du fil.

- "Méfie-toi des apparences. Tu n'es pas celle que tu crois. 15.OOO dollars, souviens-toi!"


Sijusqu'à présent, le doute sur l'implication de Mac dans cette affaireétait encore possible, désormais il ne l'est plus. Quelqu'un fait belet bien référence à l'échange dont ont été victimes les MacKenzie etles Sinclair.
Conclusion: Je vais devoir prendre l'affaire au sérieux.




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Fanfiction Véronica Mars Saison 4 - 13 épisodes Empty Re: Fanfiction Véronica Mars Saison 4 - 13 épisodes

Message par Invité Jeu 21 Oct 2010 - 13:08

Episode 6 Part2

Dans un salon de thé de Neptune, Weevilet Maria étaient attablés devant une foultitude de feuilles et delivres de cours. D'abord réticent, Weevil s'était laissé convaincre parla pertinence de l'idée de la jeune fille. Pas d'étudiants, de musiqueou de billard pour les distraire. Rien que des petites vieilles. Unendroit neutre où la discrétion était assurée.
N'était-ce pas ce qu'il souhaitait avant tout?

Illui avait fallu quelques minutes pour s'adapter à l'environnement et aupublic puis, plongé dans ses exercices et les explications de Maria, ilavait réussi à faire abstraction de tout ça. Même de leurs différends!Du moins … pour le moment.

- Dans la gestion, investir est le facteur principal. En investissant, tu assures une rentrée d'argent derrière.

- Comment tu peux être sûr que l'argent que tu auras investi est forcé de te rapporter?
demanda Eli sceptique.

- L'idéeest simple. Imagine le contexte autrement. Imagine qu'il y ait deuxgroupes et que tu aies besoin qu'un gars soit de ton côté plutôt que del'autre. Pour que tu en retires des bénéfices, tu vas t'assurer qu'ilobtienne une chose dont il a besoin. Tu vas la payer et en retour ilt'assurera son "amitié". On ne t'a pas appris ça en prison? rit-elle.

Bien que l'image fût plus claire à ses yeux, le ton employé ne plut pas à Weevil.

- Ne me juge pas, s'emporta-t-il. Tune sais rien de moi. Ce n'est pas le genre de chose sur lesquelles onpeut plaisanter. Surtout que niveau prison j'ai cru comprendre que tuen connaissais un rayon.

D'abord surprise par sa réaction, la mâchoire de Maria se crispa petit à petit.

- Qu'est-ce que tu veux dire exactement? s'enquit-elle sur les nerfs.

- Rien, répliqua Weevil de la même manière en se replongeant dans son livre. Laisse tomber.

- Si, vas-y. Je t'écoute. Maintenant que tu as commencé, va au fond de ta pensée!


Weevil tapota nerveusement la gomme de son crayon de papier contre la table puis releva la tête et la défia du regard.

- Je sais que ton frère est en prison. En fait… je sais tout.

Le visage de Maria se décomposa. Puis la colère prit le pas sur la surprise.

- Qu'est-ce qui t'a donné le droit de fouiller dans mon passé? s'énerva-t-elle en se levant brusquement.

Sachaise faillit basculer. Autour, les discussions cessèrent aussitôt etles yeux se tournèrent sur les deux latinos. Weevil parut gêné dedevenir le centre de l'attention. Il lui attrapa doucement la main pourl'inciter à se rasseoir mais Maria la retira prestement.

- D'où est-ce que tu le tiens? réitéra-t-elle sous l'emprise de la colère.

- Veronicam'a demandé d'enquêter sur toi lorsqu'elle était accusée de tentativede meurtre contre Echolls. Comme tu avais été la dernière à toucherl'arme avant elle, elle voulait s'assurer que tu n'étais pasresponsable d'un coup monté. Je n'ai fait qu'aider une amie. Et V. nepensait pas à mal.

La respiration de la jeune fille était rapide. Un silence s'installa. Tous deux se dévisageaient avec agressivité.

- Assieds-toi, la pria-t-il énergiquement en observant à nouveaux les clients de la boutique.

Soudainerreintée, Maria se laissa tomber sur sa chaise et calma sarespiration. Elle fixa un moment la table couverte de papiers encachant partiellement ses yeux d'une main. Toutes ces années à sebattre pour préserver ce secret.
Weevil comprit alors très viteque ce qu'il pensait être de la fierté n'était en fait qu'une façadepour se protéger d'une partie de sa vie qu'elle ne souhaitait pasévoquer. Elle avait honte.

- Ce que tu cherches à cacher n'est pas si terrible, reprit-il en connaissance de cause.

Elle respira profondément et dégagea sa main de son front.

- Je ne tiens pas à finir comme ma mère, lâcha-t-elle en retour, le regard toujours bas.

Weevil eut un rictus amer.

- Oui je comprends! Travailler pour les riches et passer le balai, ce n'est pas gratifiant.

Navrée,Maria réalisa la bourde qu'elle venait de faire. Weevil avait pris laréflexion pour lui. Et c'était légitime après tout.

- Ecoute, fit-il malgré son agacement, cachertoute cette histoire ne changera rien à ta vie. Bien au contraire. Tupasses ton temps à la dissimuler et tu mens alors à tout le monde. Cen'est pas toi qui es en tort. C'est ton frère. Et tu n'es pasresponsable des erreurs de ta famille. Personne ne l'est!

- Si, je le suis!
répondit-elle vivement.

Weevilmarqua une pause et la dévisagea. Elle se mordait l'intérieur de lajoue et semblait réfléchir. Les mots avaient du mal à sortir.

- Je l'ai laissé tomber... J'ai cessé d'être sa sœur lorsqu'il est entré dans ce foutu gang, avoua-t-elle, la voix affectée.

Elle observa le silence quelques secondes. Weevil patienta.

- Il était différent et je ne le reconnaissais plus. J'aurais dû être plus présente et l'aider.

Ellen'avait parlé de ça avec personne jusqu'à présent. Elle n'en avaitjamais vu l'intérêt puisque personne n'était au courant. Mais voilàqu'en quelques minutes seulement tout avait été bouleversé. Le masqueétait tombé. Elle se sentit soudain fragile.

- Je sais quec'est stupide mais la culpabilité m'aide à tenir. Je ne veux pas vivrela même chose que ma mère ou mon frère. Tout perdre et dépendre detrois boulots. Je veux réussir. Je veux m'en sortir. Je veux vivre mapropre vie et oublier l'idée que si je n'avais pas existé, mon père etma mère seraient toujours ensemble et auraient empêché mon frère defaire toutes ces conneries... Réussir ... C'est tout ce que je demande.

Les vannes étant ouvertes, Maria vidait enfin ce qu'elle avait sur le cœur, surprenant Weevil au passage.
Assiscôte à côte, il portait un regard triste sur la jeune fille pendantqu'elle détournait le sien, gênée de s'être laissée aller. Eli, lui,comprenait finalement ce qu'elle ressentait. Sans doute dans un élan desensiblerie, ou bien de consolation, il attira le menton de Maria verslui et se pencha lentement pour poser ses lèvres sur les siennes.
Quelquessecondes plus tard à peine, Weevil, les sourcils froncés, s'éloignadoucement de son tuteur comme s'il espérait ainsi limiter les dégâts.Secouant la tête pour remettre les éléments à leur place, il ne mit paslongtemps à se ressaisir tandis que Maria était encore sous le coup dela surprise.

- Je suis désolé. Ca n'arrivera plus! lui assura-t-il.Pour ma défense, je crois que j'ai entraperçu un léger réchauffementclimatique sur ton iceberg de cœur. Ca a dû me perturber... Du coup,j'ai paniqué en réalisant qu'[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Etonnéepar ce geste si spontané, elle avala sa salive avec peine. Tout aussistupéfait par son action, il poursuivit sur le même ton pour tenter dedétendre l'atmosphère.

- On a qu'à dire que j'ai investi pour être sûr de recevoir, dit-il sans trop savoir comment elle allait le prendre.

Maria rit.

- Je vois que ça commence à rentrer! J'étais sur le point de désespérer, conclut-elle alors.

Soulagé, Weevil rit à son tour et reprit son livre à la page qu'il avait laissée.
Chacun conscient qu'il y avait des choses à ne plus évoquer, ils reprirent leur activité sur un ton beaucoup moins académique.




LorsqueVeronica ressortit de son bureau, les lampadaires étaient désormais lesseules sources de lumière de la ville. A se creuser les méninges, elleen avait perdu la notion du temps.
En arrivant chez elle, ellelança son trousseau de clés dans le vide-poche, laissa tomber son sacau pied de la commode et fila se coucher sur le sofa.
Mac, qui était installée dans le fauteuil adjacent jeta un œil étonné sur son amie.

- C'est à cette heure-ci que tu rentres?

- Ne m'en parle pas…

- Est-ce que je suis la seule à m'être rappelée qu'on avait programmé une séance intensive de [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] ce soir??*

- Maria n'est pas rentrée?
réalisa Veronica en se redressant pour s'asseoir correctement.

- Je crois qu'elle commence à prendre exemple sur toi. C'est mauvais signe!

La petite blonde rit et s'empara de la télécommande.

- Tu as vu à quoi vous m'avez contrainte. Ca fait une heure que je m'abrutis devant cette débilité de [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]. Comme si de voir des femmes maigres comme des fils de fer était ce qu'il me fallait!

- Pfff! Il faut te surveiller comme le lait sur le feu,
joua Veronica.

Elle changea alors de chaîne.

- J'ai quelque chose à te dire, reprit-elle finalement sans que son regard ne quitte l'écran.

Son ton de voix avait subitement changé. Plus grave, moins sûr.
Mac la regarda alors avec plus d'appréhension tout d'un coup.

- J'ai vu Madison Sinclair ce matin. Elle voulait que je l'aide.

Mac éclata de rire. Sa réaction était légitime compte tenue de l'affection que Veronica lui portait.

- Elle ne manque pas de culot, tiens!

Les yeux de Veronica quittèrent enfin la télévision pour se poser sur son amie. Et ce regard inquiéta aussitôt Mac.

- Tu vas le faire???? s'égosilla-t-elle en se redressant sur son fauteuil.

- Dans l'intérêt de tout le monde j'ai dû accepter, lui assura Veronica désolée.

- J'ai l'impression que la Terre tourne à l'envers, murmura Mac en portant sa main droite à son front.

- Quelqu'un la fait chanter….

- Grand bien lui fasse
, l'interrompit la petite brune, amère. Elle pourra toujours tenter de se présenter à [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Malgré la touche d'humour, Veronica n'eut pas le cœur à rire. L'instant était trop grave.

- J'ai bien peur que tu sois impliquée.

Mac s'arrêta alors de ruminer et observa sa colocataire. Elle comprit aussitôt.

- Merde, lâcha-t-elle après un silence.

Ellese pelotonna au fond du fauteuil, un genou remonté contre sa poitrine,et posa son coude sur l'accoudoir afin de maintenir sa tête. Le mondevenait de s'écrouler. Après tout ce temps passé à oublier cettehistoire, voilà qu'elle revenait au galop.
Veronica souffrit avec elle.




Samedimatin, dans la cuisine, Veronica avalait son traditionnel bol decéréales en solitaire. Le week-end était le seul moment de la semainedurant lequel elle pouvait prendre son temps. La maison dormait encoremalgré l'heure avancée du matin. Mac et elle n'avaient pas entendurentrer Maria la veille. Sans doute était-elle réapparue tard. Quant àMac…


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]

- Salut, dit-elle l'air maussade.

Mac traîna les pieds jusqu'à la table et s'assit bruyamment sur une des chaises. Le spectacle amusa Veronica.

- Ne te marre pas! lui défendit Mac.

- Je n'oserais pas, rit-elle.

- Cane te dirait pas de partir loin? De changer de ville? J'en ai marre deNeptune et de ses embrouilles. J'ai l'impression de vivre dans unesérie télé. Dallas, à coté, c'est de la pacotille! se plaignit la petite brune.

- T'aurais pu me proposer ça avant que je reprenne l'entreprise familiale!

Maclaissa tomber sa tête sur la table et soupira fortement, poussantVeronica à rire davantage. Lorsque Mac était mal en point, tout lequartier était au courant et cela amusait énormément son amie.
Devant son désarrois, Veronica tendit une cuillère de céréales vers sa tête.

- Une petite bouchée?

Mac releva légèrement la tête et grimaça à la vue de la mixture détrempée par le lait puis reposa sa tête sur le bois.

- Il faut que je te pose une question, Mac. Juste par conscience professionnelle.

La jeune fille concernée se redressa péniblement.

- Est-ce que c'est toi qui envoies les mails à Madison? continua Veronica en se retenant de rire.

Levisage de Mac se décomposa davantage puis elle secoua la tête dépitéesans ajouter un mot avant de se lever pour quitter la pièce.

- Ecoute, rit Veronica, il fallait que j'en ai le cœur net. Ca m'aurait facilité la tâche!




Unpeu plus tard dans la matinée, Veronica frappait à la porte desSinclair. Ce dernier mail méritait d'être regardé de près. Et si, commesur les lettres précédentes, l'adresse était encore différente alorselle aurait ensuite besoin de l'aide éclairée de Mac.
Une adolescente d'environ quatorze ans vint lui ouvrir.

- Bonjour, je suis Veronica. Je viens voir Madison, dit-elle cordialement.

- Bien sûr! Qui d'autre?! lança la fille en laissant la porte grande ouverte pour monter aussitôt à l'étage.

Veronica resta bouche bée. Devait-elle entrer ou bien attendre que quelqu'un prenne le relais?

Ravie de te connaître aussi !

- Il y a quelqu'un? demanda-t-elle en avançant finalement d'un pas dans la maison.

Madison déboula aussitôt en trombe dans les escaliers qu'avait empruntés sa sœur quelques secondes plus tôt.

- Loren! Je promets de te raser le crâne durant ton sommeil!

Une porte claqua à l'étage faisant alors sursauter Veronica.

- Désolée, s'excusa Madison en refermant la porte d'entrée. Qu'est-ce que tu fais ici?

- J'ai besoin de jeter un œil à…

- Attends
, l'interrompit-elle. Allons dans ma chambre.

Mme Sinclair était quelque part dans la maison et elle ne tenait pas à ce qu'elle soit au courant de tout ça.
Veronica suivit alors l'ex pompom girl.
Lachambre était exactement comme elle l'avait imaginée. Rose et très"gentille fille". Ses parents ne pouvaient décemment pas être aucourant du caractère réel de leur fille!

Sans qu'elle ledemande, elle vit Madison ouvrir un tiroir de commode et fouiller sousles pulls pour en ressortir le mail imprimé. Elle le tendit ensuite àla détective.

- Je vais essayer de remonter à la source par les adresses mails. Peut-être que l'identification sera possible de cette manière.

- Je me fiche pas mal de la façon dont tu le fais. Fais-le, c'est tout!
lança Madison en s'asseyant sur le bord de son lit à baldaquin.

Veronicala regarda froidement et respira à fond pour calmer son instinct demeurtre. Justement au moment où elle essayait de faire des efforts, lapimbêche reprenait le dessus!

- Tu as réfléchi à la liste des suspects potentiels? s'enquit-elle alors sèchement pour changer de sujet.

- Je ne vois personne.

- Une idée du secret en question?

- Je croyais que c'était toi le détective!!


Retiens-toi, Veronica! Retiens-toi!

Peine perdue…

- Ecoute,Madison, si tu tiens tant que ça à ce que je te laisse en plan, dis-lemoi tout de suite! On gagnera du temps toutes les deux! Figure-toi quej'ai autre chose à faire que de sauver les fesses de la cheerleaderpendant mes week-ends!

Bon sang ce que ça fait du bien!

- Maintenant, si tu veux bien m'excuser, poursuivit-elle en quittant la chambre, j'ai du travail qui m'attend!

Veronica laissa alors Madison seule au pays de [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] redescendit les escaliers et quitta la maison sans un au revoir, les mâchoires serrées.
Unefois à sa voiture, elle remarqua que Loren s'était installée sur unbanc de jardin. Ses écouteurs sur les oreilles, la jeune fille semblaitchercher à s'isoler.
Veronica reporta son regard sur sa voiture etse laissa finalement tenter. Elle fit sauter son trousseau de clés danssa main et éteignit son téléphone portable.

Les mains dans les poches, elle s'approcha de Loren.

- Tu as le wi-fi là-dessus? demanda-t-elle avec un sourire sympathique en désignant d'un coup de menton l'ordinateur portable qu'elle avait sur les genoux.

- Ouais, répondit l'adolescente après un bref regard par-dessus l'appareil.

- Qu'est-ce que tu fais?

Loren s'arrêta de taper sur son clavier et regarda Veronica, intriguée.

- Je discute avec une amie, dit-elle simplement.

Sentant qu'elle était peu encline à dialoguer, la détective essaya une autre approche.

- Elle est pas commode ta sœur, continua-t-elle sur le ton de la confidence.

Elle espérait qu'en se mettant de son coté, elle la pousserait à parler un peu.

- C'est même la reine des garces! Mais personne n'a l'air de le voir, lâcha Loren avec virulence. Et je parie que d'ici quinze secondes tu vas essayer de me faire changer d'avis!

Si tu savais…


- On n'est pas amies, lui expliqua simplement Veronica.

- Ah bon? Qu'est-ce que tu fais là alors?

- Je devais lui emprunter quelque chose.

- Quoi? Son maquillage? Parce que je doute que ce soit pour les cours!


Veronica rit. La petite avait de la répartie. Pas étonnant qu'elle soit la sœur de Mac.
Lecontact étant établi, elle regarda sa montre et fit mine des'inquiéter. Elle sortit aussitôt son téléphone de son sac et pesta:

- Mince! Plus de batterie. Je vais encore me faire tuer!

- Y a un problème?


Bingo!

- J'avaisrendez-vous avec ma meilleure amie il y a un quart d'heure. J'aicomplètement oublié de la prévenir. Il faut que je la contacte. Cat'embêterait de me prêter ton ordinateur dix secondes? la pria-t-elle en en rajoutant des tonnes. Je pourrais lui envoyer un mail sur son téléphone …

Loren n'hésita pas une seconde et lui passa aussitôt son mac.
Veronica fit alors le nécessaire pour adresser le message à Mac.

- Merci beaucoup, Loren. Tu viens sans doute de me sauver la vie.

Elle lui adressa un dernier sourire et se rendit à sa voiture.





- J'étais sûre de te trouver là!

De retour chez elle, Veronica devina Mac allongée sur le canapé.

- Allez! Debout! J'ai du boulot pour toi!

Mais elle ne répondit pas.

- Je t'ai envoyé un email. Tu l'as lu? demanda la jeune détective en se postant devant l'écran de télévision.

- Hum… grogna l'autre, comateuse.

- Mac!J'ai vraiment besoin de ton aide. Et Loren aussi. J'ai le sentiment quesa rancœur pourrait bien lui avoir fait faire quelque chose decomplètement démesuré…

A l'évocation du prénom de sa "petite sœur", Mac tiqua.

- Loren?

- Oui! Petite, brune, sarcastique…
s'amusa Veronica.

Aprèsun cours laps de réflexion, le génie de l'informatique se leva du sofaet revint quelques secondes plus tard dans le salon avec sonordinateur.
Elles s'installèrent alors devant la table.

- Rancœur tu dis? demanda Mac, un petit sourire aux lèvres.

Veronica s'amusa du revirement de situation et sortit la totalité des mails de son sac.

- Chaquelettre de menace a été envoyée sous une adresse différente. Est-cequ'il t'est possible de remonter la piste à partir de celui que je t'aienvoyé de l'ordinateur de Loren?

- Tu m'as même mâché le travail
, dit Mac, déjà plongée dans les méandres de l'informatique.

Ense jetant dans la bataille, elle ne savait pas vraiment si elle tenaità démontrer que sa soeur de sang était bien responsable de toute cettehistoire ou si au contraire elle tenait à prouver son innocence. Maiselle ne mit pas longtemps pour se décider. Peut-être espérait-elle aufond que sa soeur ait découvert le pot-aux-roses dans l'espoir departager ce secret pesant avec quelqu'un d'autre qu'elle même.


Quelques temps plus tard, alors que Veronica feuilletait un magazine dans un fauteuil, Mac sortit vivement de sa transe:

- Je l'ai! lança-t-elle en tapant sur la table.

- Et?

- Et notre sang doit comporter quelques gènes propices à une intelligence rare.


Veronica rit et se rapprocha de son amie.

- J'en déduis qu'il y a bien un lien entre Loren et les mails, comprit alors la blonde.

- Plusque ça! Elle en est l'auteur. Tout du moins, l'ordinateur et laconnexion dont proviennent les mails sont bien les siens. Reste àdéfinir si c'est bien elle qui les a écrits…

- Et là c'est à moi de jouer!
lança-t-elle en se levant pour se diriger dans l'entrée.

Mac referma doucement le capot de son ordinateur et se mordit la lèvre inférieure.

- Est-ce que… Est-ce que je peux venir? demanda-t-elle avec incertitude.

Veronica, qui enfilait sa veste, s'arrêta dans son élan et l'observa.

- Bien entendu.

Elles se sourirent puis quittèrent leur appartement.




C'étaitla troisième fois en très peu de temps que Veronica se rendait dans leO9. Ca commençait à devenir une habitude. Et elle ne tenait vraimentpas à s'y éterniser!

Pourvu que ce soit la dernière!

Garéesà proximité de la maison des Sinclair, Veronica envoya un messagedepuis son portable et patienta, tapotant ses doigts contre le volant.

- Qu'est-ce qu'on attend exactement? l'interrogea Mac.

- Que le loup sorte du bois…

Les yeux rivés sur la porte de la maison blanche, Veronica ne bougeait plus. A côté, Mac l'imitait sans savoir pourquoi.

Soudain,la première s'agita. Madison sortait en courant de chez elle pourgrimper dans sa décapotable et filer à toute vitesse.
Mac leva un sourcil intrigué devant le sourire de son amie.

- Qu'est-ce que tu as fait?

- Je l'ai juste envoyée faire un tour loin de mon terrain de jeu
, rit-elle en réponse.

Elle descendit alors du véhicule et traversa la rue en petites foulées. Mac la suivit une poignée de secondes plus tard.

Jen'ai pas prévu de plan B au cas où la mère de Madison viendraitm'ouvrir la porte. Je n'ai, à vrai dire, pas de plan A non plus. Il vadonc falloir parer au plus pressé.

Devant la porte d'entrée, Veronica briefa Mac au pied levé.

- MmeSinclair pense que je suis amie avec Madison. Si je lui dis que jeviens pour voir Loren, ça ne passera pas. Donc ça va être à toi dejouer. Si Loren ouvre la porte je prendrai le relais.

Macrespira profondément et fit face à la porte. L'idée que la mère deMadison la reconnaisse l'effrayait. Mais Veronica n'était pas aucourant de l'épisode où deux ans auparavant elle était retournée danscette gigantesque maison pour récupérer son sac, ni même de l'échangequ'elles avaient eu, sa vraie mère et elle, lors de son départ encamping-car. Comment le lui avouer maintenant qu'elle se trouvait surle perron?
Tant pis, elle prenait le risque...
Elle frappatrois coups à la porte tandis que Veronica sautait derrière un buissonpour se cacher. Elle retint son souffle jusqu'à ce que la porte s'ouvresur une jeune fille brune.
Un sourire en coin apparut alors sur le visage de Mac.

- Salut Loren, dit-elle en se rappelant la première fois qu'elle l'avait rencontrée.

- Mac! sourit l'adolescente en retour.

- Alors, tu as fini [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]? demanda-t-elle en rigolant.

- Le lendemain.

Elles s'observèrent en silence.

- Ecoute, j'aurais besoin de te parler, reprit Mac d'un ton plus sérieux. Est-ce que tu es seule?

- … Oui
, répondit Loren en restant sur ses gardes.

C'est à ce moment que Veronica réapparut.

- Vous vous connaissez? demanda la plus jeune des trois, surprise de la voir débarquer.

- On est amies, lui expliqua Mac.

- Ecoute, on sait que tu as envoyé des lettres de chantage à ta sœur.

Paniquée, Loren posa son regard en alternance sur les deux visiteuses sans savoir quoi répondre.

- On veut juste parler, tenta de la rassurer Mac.

Devantleurs regards amicaux et après un moment d'hésitation, elle céda et leslaissa entrer. Elles s'installèrent alors dans le salon et entamèrentla discussion.


[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Lorsquele problème des lettres avait été réglé avec Loren, Veronica s'étaitéclipsée afin de laisser les deux sœurs faire plus ample connaissanceet bavarder un peu. Ce n'était pas tous les jours qu'on avait la chancede se découvrir un nouveau lien de parenté. La présence d'une étrangèren'était donc pas très opportune.


- Comment tu l'as découvert? demanda Mac tandis que Loren et elle se trouvaient assises dans des fauteuils face à face.

- J'avais des doutes… Je sentais que je n'avais rien de commun avec Madison. Je pensais avoir été adoptée.

Mac sourit en constatant que la jeune fille avait parcouru exactement le même chemin qu'elle trois ans plus tôt.

- Maisau fil de mon enquête, j'ai découvert que tout ça remontait à bienavant ma naissance. Et j'ai compris que c'était en fait Madisonl'erreur!

Mac éclata de rire.

- Je t'assure qu'elle est le diable! lui assura Loren avec de grands yeux.

- Je le sais…

- Elle m'en a fait bavé… A tel point qu'un jour, j'en ai eu marre et j'ai décidé de lui rendre la monnaie de sa pièce!

-Ecoute, je sais qu'être la petite sœur de Madison ne doit pas être gaitous les jours. Je l'imagine. Mais pense à tes parents et au mal que tuleur ferais si toute cette histoire était dévoilée. Ils pensent tepréserver en gardant le secret. Alors fais-le au moins pour eux…

Même si l'idée d'humilier Madison était plus que tentante, il fallait savoir rester raisonnable.

- Je ne comptais pas le rendre public, avoua Loren avec un sourire machiavélique.


Mac rigola face à l'attitude de sa petite sœur puis un silence s'imposa. La fin des retrouvailles se faisait sentir.

- Il faut que j'y aille… Madison doit être folle de rage, dit Mac en haussant les sourcils.


Loren rit à son tour. Puis les traits de son visage devinrent plus tristes.

- On va se revoir?

- Je te le promets, la rassura Mac.


Elles se levèrent en même temps de leur fauteuil et se prirent dans les bras l'une de l'autre. Leurs yeux brillaient d'émotion.
Aprèsun dernier sourire silencieux, Mac rejoignit enfin Veronica à lavoiture. Cette dernière l'attendait, assise sur le capot de sa Mustang,un immense sourire sur le visage.

- Tu es fière d'elle, n'est-ce pas?

- Plus que ça! rit Mac avant de monter dans le véhicule.

Veronicaobserva son amie, ravie que le dénouement de cette histoire soitpositif, puis descendit de son perchoir pour reprendre la route.




AMars Investigations, Veronica et Mac discutaient, installées sur lesofa de l'entrée. Elles attendaient le grand retour de Madison.
Lorsqu'elle fit enfin son apparition, Veronica regarda sa montre.

- Bon sang tu étais où? lança la O9er visiblement en pétard.

- J'ai eu une urgence…

- C'est elle ton urgence? demanda la furie en désignant Mac. Ca fait deux heures que j'attends au Starbucks!

- Mais mes amis passeront toujours avant toi, Mady! lui expliqua Veronica, un petit sourire aux lèvres.

- Je te paie pour faire ce travail!

- Mais seulement parce que je le veux bien… ironisa-t-elle en haussant les épaules, une moue enfantine sur le visage.


Madison pesta intérieurement mais sa colère se lut sur son visage, amusant alors les deux spectatrices au passage.
Veronica profita de ce temps mort pour se lever et se diriger vers le bureau d'accueil afin d'attraper quelques papiers.

- Ton message disait que tu avais du nouveau, reprit Madison.

-En effet. J'ai résolu ton affaire. Je connais désormais le maîtrechanteur ainsi que le terrible secret. D'ailleurs, c'est pas joli joli… la réprimanda-t-elle pour la faire maronner.

- On peut en parler en privé? demanda l'intéressée, soudain plus nerveuse.

- A vrai dire, Mac est aussi concernée.

- C'est elle? se précipita Madison.


Maceut soudain envie d'acquiescer pour faciliter les choses. Mais aprèsréflexion, elle réalisa que Loren n'y trouverait pas son compte.Madison ne cesserait pas l'enfer qu'elle lui faisait vivre. Elle laissaalors Veronica poursuivre comme elles l'avaient convenu un peu plustôt.

- Non. Mais vous êtes en quelques sortes connectées.
Madison ne comprenait rien. Comment pouvaient-elles être liées si elle n'était pas la coupable.

Mac quitta le canapé pour céder sa place à la jeune fille.

- Assieds-toi, tu risques d'en avoir besoin, dit-elle en profitant de la situation.

Madison s'exécuta sans rechigner mais tout de même très intriguée.

- Figure-toi que le renard était dans le poulailler, se lança enfin Veronica. C'est Loren qui t'envoyait tous ces mails.

Madison sembla tomber des nues mais en une fraction de seconde, l'éternelle pimbêche était de retour.

- La petite garce! Elle va me le payer.

- Avant de t'en prendre à elle, écoute ce que Veronica a à ajouter. Tu changeras peut-être d'avis…


Appuyée contre le pilier qui jouxtait la cuisine, Mac la toisait, les bras croisés.
Madisontourna alors son regard vers Veronica qui s'approchait justement avecla photocopie de la coupure de presse annonçant le dédommagement faitaux deux familles.

- Qu'est-ce que je suis censée comprendre? demanda Madison, perdue, après y avoir jeté un oeil.

- Rien! répliqua Veronica du tac au tac. J'avais prévu de t'expliquer …


Mac sourit discrètement.

- Tu n'es pas la fille biologique des Sinclair.

- J'ai été adoptée?? paniqua-t-elle.

Mac se tapa le front avec sa main.

- Macet toi avez été échangées à la naissance, Madison! reprit Veronica plusvivement. L'hôpital a reconnu son erreur et sa responsabilité dansl'histoire quatre ans plus tard. Vos parents respectifs ont alorstouché une compensation.

Madison resta coite. Ses yeux ronds trahissaient son effarement.

- Alors je suis… pauvre…

Mac et Veronica s'adressèrent un regard las.

- Et tu as un petit frère qui s'appelle Ryan, tenta de l'informer Mac.

Mais cela l'importait peu.
Madison se redressa vivement du canapé et renfila son sac à main sur son épaule nerveusement.

- Si l'une de vous raconte ça à qui que ce soit, elle le paiera cher!

Mac,plus qu'amusée, fit semblant de trembler. Si quelqu'un désirait quecette histoire reste secrète, c'était bien elle. Qui voudrait étaler unquelconque rapprochement avec Madison Sinclair au grand jour? Cettehistoire était un supplice pour elle ...

- Je te conseilleaussi de ne pas t'en prendre à Loren. Rappelle-toi qu'elle n'a rien àperdre dans l'histoire, elle. Dévoiler la vérité lui causerait plus debien que de tort…


Madison regarda Mac dans les yeux et prit ses mots en considération.
De rage, elle tourna les talons et claqua la porte.

- Je t'envoie la note ce soir! lança Veronica avec triomphe.

Mac soupira de soulagement.




Free – Jack Jonhson & Donovan Frankenreiter



Aprèsun week-end fort en émotion, et un dimanche soir passé finalement entrecolocataires devant la télévision, les cours revinrent plus vite queprévu.
Le même cérémonial s'opérait tous les matins(ou presque).La course à la salle de bain, le petit déjeuner alterné etl'embarcation dans la Mustang de Veronica pour finalement prendre laroute de Hearst. Pour Mac cependant, c'était un jour différent car elles'apprétait à rencontrer l'équipe multimédia de Hearst.

Dansla voiture, les plaisanteries allaient bon train, comme d'habitude.Maria y assistait en spectateur, comme la plupart du temps.
Se garant sur le parking du campus, Veronica répliqua à une attaque de Mac.

- Hey!Ne prends pas peur si tout d'un coup en cours tu ne comprenais plusrien… Rappelle-toi simplement que tu devrais être à la place de Madisonaujourd'hui!

Mac, qui était déjà sortie de la voiture,plissa les yeux et regarda son amie avec un mépris feint. Elles avaientpris l'habitude d'en plaisanter depuis.

- Ah! C'est vraiment mesquin de taper sur la parenté.

Veronicarigola franchement et ferma la voiture à clé. Maria, elle, necomprenait pas vraiment où était la plaisanterie car les deux fillesavaient préféré ne pas la mettre au courant de toute cette histoire.

- Ilfaudra bien que tu assumes tes origines un jour. C'est le sang d'uneO9er qui coule dans ces veines! persista Veronica en lui attrapant lebras après les avoir rattrapées.

- Qu'est-ce que j'entends?? s'éleva une voix derrière elles.
Lesfilles s'arrêtèrent dans leur marche et se retournèrent. Dick marchaità leur rencontre, le pas cadencé comme celui d'un rappeur.

- Manquait plus que ça, marmonna Mac.


Veronicagrimaça puis après réflexion sourit avant de tapoter l'épaule de sonamie pour s'éclipser en compagnie de Maria. Finalement la plaisanteriepourrait durer un peu plus longtemps...
Mac regarda ses amies s'éloigner tandis que Dick posait son bras droit sur ses épaules.

- Comme ça tu serais de la famille de Madison Sinclair! plaisanta-t-il en faisant de grands gestes de son autre main.

Macregarda aux alentours dans l'espoir que cette affirmation s'évapore.Ses parents lui avaient appris à ne pas mentir… Quelle idée!!
Les rares fois où elle s'y était risquée, on l'avait démasquée dès qu'elle avait ouvert la bouche.
Face au silence de la jeune fille, Dick se dégagea de son étreinte et l'arrêta pour lui faire face.

- Attends, c'est vrai?!

Mac essaya de se limiter à un petit haussement d'épaules mais…

- Tu plaisantes!! Alors tu aurais pu être ma belle-sœur… Yeah!! réalisa-t-il après coup.

Mac leva les yeux au ciel. Elle savait exactement ce qu'il s'imaginait à cet instant et cette image ne lui plaisait pas du tout!

- On n'est pas sœur, le corrigea-t-elle simplement.

- Alors quoi? Cousines?


Mac soupira. Après tout, s'il le répétait à quelqu'un, personne ne le prendrait au mot. Dick racontait tellement d'idioties…

- Je suis elle et elle est moi.

- J'ai jamais été très passionné par la philo, déclara-t-il perdu.


- Ok! Ce que je vais te dire, il faut me promettre de le mettre dans un coin de ta tète et de t'asseoir dessus.

Dick rit en secouant la tête, l'expression devait lui parler.

- Je ne plaisante pas Dick.

Il reprit alors son sérieux.

- Ok. Je le promets.

Mac respira profondément puis se lança.

- Ona été échangées. A la naissance, les infirmiers se sont plantés et jene suis jamais rentrée dans la maison à laquelle j'étais destinée,lâcha-t-elle l'air fataliste.

Dick leva à nouveau un sourcil.

- En d'autres termes, tu ne serais certainement jamais sorti avec Madison? continua-t-elle pour être plus claire.

Un sourire en coin naquit doucement sur les lèvres du surfeur. Il prit alors Mac de nouveau par l'épaule et l'invita à marcher.

- Mais toi tu serais à coup sûr tombée dans mes filets! dit-il en haussant les sourcils.

Mac sourit en secouant la tête. Dick n'avait définitivement jamais la réaction à laquelle on s'attendait.
Côte à côte, ils traversèrent le campus. En se chamaillant, comme d'habitude.[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]
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Message par Kisten Jeu 21 Oct 2010 - 13:12

qu'en on lit ça, on se rend compte que veronica mars avait encore du potentiel pour une saison 4.
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Message par Invité Jeu 21 Oct 2010 - 13:57

Oui, ça aurais pu faire une saison 4 intéressante. Dommage qu'ils n'ait pas continué. En tout cas, merci encore Kisten pour m'avoir fait découvrir cette fanfiction. ^^

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Message par Sophie Sam 23 Oct 2010 - 19:59

Je viens de lire le 1er épisode et il est super ! Je lirai les prochains épisode très bientôt Sourire
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Message par Invité Mer 5 Jan 2011 - 12:59

Tu l'a terminé Sophie ? Quand as tu pensé ? Tu as aimé la fin ? ^^

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Message par Sophie Dim 13 Fév 2011 - 23:40

J'ai pas encore terminé en fait... Je sais c'est honteux mais j'ai quand même pas mal avancé et j'aime bien jusqu'à maintenant. Je te donnerai mon avis quand j'aurai tout terminé Sourire Et toi, tu l'as bien aimé en fait ?
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