[connelly, Michael] Le poète

Résumé : Le policier Sean McEvoy est retrouvé mort dans sa voiture. Chargé d'une affaire de meurtre abominable, son enquête n'avançait pas. Lorsqu'il apprend le suicide de son frère, Jack, son jumeau, journaliste de faits divers, refuse d'y croire. En cherchant à comprendre, il découvre d'autres cas de policiers apparemment poussés au suicide par des meurtres non résolus. Tous ont été retrouvés avec, à leur côté, des lettres d'adieu composées d'extraits de poèmes d'Edgar Poe. Un effrayant tableau d'ensemble commence à se dessiner. Jack fait pression sur les agents du FBI pour qu'une enquête soit ouverte sur ces suicides en série.

Dans son cinquième roman, l'Américain Connelly abandonne son héros favori, l'inspecteur principal Harry Bosch, au profit d'un journaliste tout aussi obstiné. Le Poète, prix Mystère de la critique, réunit dans une trame romanesque complexe et remarquablement construite, des personnages ambigus, marqués par un passé sordide et inavouable, pour aboutir à une suite de revirements qui laissent le lecteur terrifié. Âmes sensibles s'abstenir.

Mon avis :

Cela faisait un petit moment que je ne m’étais plus plongée dans un roman policier, et je dois dire que « Le Poète » fut un vrai régal ! Certains y verront une enquête assez banale bien sûr, mais j’ai envie de dire que, quand le banal est aussi bon, on aurait tort de s’en priver !

Le début est accrocheur : un journaliste apprend le suicide de son frère jumeau, un inspecteur de la criminelle. Mais très vite, le chagrin fait place au doute, et il commence à enquêter sur les incohérences de cette mort tragique. Jack est un personnage comme je les aime : ce n’est pas un saint (il veut quand même écrire un article sur la mort de son frère, on est à la limite de la décence quand même ) mais il reste très humain. Il est attachant et intelligent. Il va réussir à faire ouvrir une enquête au FBI. Par un certain chantage, il arrivera même à collaborer avec eux. Je dois dire que je n’ai pas trop apprécié que pendant une grosse partie du livre, Jack ne soit qu’un observateur de l’enquête, un peu mis sur la touche. Mais la dernière partie du livre (à partir du chapitre 44) est surprenante et beaucoup plus mystérieuse. Pendant tout le livre, je pestais contre l’auteur qui nous mettait de temps en temps un chapitre avec pour narrateur le meurtrier : je trouvais que cela enlevait tout le suspense. Mais cette dernière partie fut vraiment chouette ! Là encore je pensais avoir tout deviné… Je n’en dis pas plus pour ne rien gâcher.
Au sinon, côté personnages, je n’ai pas aimé grand monde à part Jack et les divers coéquipiers des flics assassinés. Beaucoup m’ont agacée, mais celle que je ne supportais pas, c’était Rachel ! Je ne sais pas ce que Jack lui trouve ! Je la trouve personnellement très froide et ambitieuse. Enfin soit, c’était sans doute voulu par l’auteur…
Autre chose que je n’ai pas trop aimé : on est dans le thème de la pédophilie. De tels crimes me mettent toujours assez mal à l’aise. Un tueur en série est toujours effrayant, mais quand en plus il s’attaque à des enfants, la monstruosité est accentuée. Attention, l’approche de l’auteur du thème n’avait rien de déplacé, mais il faut quand même s’attendre à quelques chocs.
En parlant de Michael Connelly, j’ai vraiment apprécié son écriture , et je lirai certainement d’autres de ses livres. J’aimerais retrouver Jack en priorité , mais je ne suis pas contre la découverte de son autre héros, Harry Bosh.
Pour terminer, il est intéressant de souligner l’époque de l’enquête. Cela nous est bien sûr très contemporain – cela se passe en 1996 – mais quand même, niveau technologie, on remarque quelques différences. Comme les héros (bon des agents du FBI aussi) ont tous un ordinateur portable et un téléphone portable (ou du moins un biper), je ne m’étais pas renseignée sur la date de rédaction du bouquin, et j’ai été surprise en voyant le peu de choses qu’ils savaient sur certains points : ils n’utilisaient pas internet, les appareils numériques étaient des denrées rares, etc. Cela joue quand même dans leur façon de faire avancer l’enquête. Les machines ont un rôle dans leur travail assez impressionnant, qui maintenant nous semble complètement banal.

En conclusion, ce fut une très agréable lecture, avec une enquête bien ficelée et un héros charismatique !

Ma note :

Petit Post Scriptum : J’ai lu ce livre dans le nouveau format « Point Deux » des éditions du Seuil, et franchement, j’adhère ! C’était pratique et vraiment chouette quand je voulais lire complètement allongée le soir. Dès que cela sera un peu moins cher, je m’offrirai un autre titre !