Bonne nouvelle^^

Vous êtes très nombreux à nous interroger sur le devenir de Kate Daniels et Jaz Parks. La réponse est ici.

Autant entrer dans le vif du sujet tout de suite : les séries d’Ilona Andrews et de Jennifer Rardin… continueront.

La bit-lit cartonne, vous le savez. Vous savez aussi que nous avons à cœur d'en publier un paquet pour vous en faire découvrir le plus possible. Mais toutes les séries ne connaissent pas un succès équivalent, et c’est le cas de ces deux là. Elles vont donc faire une petite pause pour revenir au mieux l’an prochain. Armez-vous d’un tout petit peu de patience, d’accord ? Après tout, Attaque magique vient tout juste de sortir.

Ce laps de temps nous donnera l’occasion de leur redonner un coup de jeune avec de nouvelles couvertures. En attendant, si vous avez apprécié Kate et Jazmine, n'hésitez pas à repandre la bonne parole dans votre entourage, afin que leur come-back puisse se faire par la grande porte, ce qu’elles méritent amplement.

Nous allons profiter de cette actu pour vous expliquer rapidement quelles sont nos positions lorsqu’un tel cas se présente. Ça nous permettra de remettre en place la situation de l’édition en matière d’imaginaire, en suivant pour cela l’exemple de la bit-lit, qui résume assez bien les choses.

Avant tout, sachez que nous comprenons parfaitement pourquoi il y a levée de boucliers parmi les lecteurs, lorsqu’une série s’arrête brutalement. Ce n'est jamais drôle de dire au revoir à un auteur ou à un personnage, surtout dans ces conditions. C’est pourquoi, à la naissance de Bragelonne, Stéphane et Alain ont décidé qu’ils feraient toujours tout pour aller au terme de chacun des cycles qu'ils publieraient. Même si pour satisfaire les fans, la boîte devait perdre de l’argent sur des titres qui ne vendraient pas assez pour être rentabilisés. Et dites-vous bien que c’est arrivé plusieurs fois.

En effet, dans les genres qui nous sont chers, on a souvent vu des séries arrêtées du jour au lendemain pour la raison habituelle : celle du manque de profit. C'est même pour cela que Bragelonne puis Milady ont repris plusieurs cycles populaires restés sans suite. Les exemples commencent à être nombreux, et pas des moindres ! L’Epée de vérité, Shannara, La Guerre de la Faille, Nécroscope, La Trilogie de l’Empire, Prince Dragon et bien sûr Anita Blake, sans parler des univers de Xanth, Valdemar, Dragonlance ou des Royaumes Oubliés.

Mais revenons à la bit-lit. En moins de deux ans d'existence, Milady a publié dix séries différentes du genre. Seules trois d'entre elles ont préalablement connu une première vie ailleurs. (Anita Blake chez Pocket, Rachel Morgan et les Femmes de l'Autremonde chez… Bragelonne.) Si on réunit tout ça, on dénombre à ce jour très exactement 37 livres, sans compter les autres romans de Fantasy urbaine ou approchant. À la fin de l'année, il y en aura a priori 62, dont 5 nouvelles sagas. (Plus de chiffres un peu plus bas.)

Aujourd'hui, Milady publie en moyenne trois romans de bit-lit par mois, et on passera à quatre dès la fin de l’année. Elle est la seule en Francophonie à publier autant d'ouvrages du genre. Alors, quand nous recevons des mails agressifs comme dernièrement, nous accusant de ne penser qu’aux sous et de ne pas être proches des lecteurs… Vous pouvez imaginer que ça ne fait pas plaisir à lire, surtout quand en plus on développe autant d’outils pour garder une relation avec vous. (Les sites, ce blog, Neverland, les comptes Facebook, et un saut du côté de Twitter très prochainement.) Sans compter qu’il y a quelqu’un de spécialement embauché pour servir d’agent de liaison à nos lecteurs. (Youhou, c’est moi !)

Mais surtout (ça c’est notre cuisine mais vous allez voir à quel point c’est important), la grande majorité de ces titres en poche sont des inédits. Ca veut dire qu’il faut rentabiliser l’achat des droits et une traduction coûtant plusieurs milliers d’euros en vendant un livre à 7 ou 8 euros. Alors que la plupart des poches en France sont des reprises de romans auparavant parus en grand format, donc pour lesquels ces coûts ont été absorbés avec un prix de vente de 20 euros ou plus.

Publier autant de titres inédits de bit-lit directement en poche pour qu’ils soient accessibles au plus grand nombre, c’est un risque financier gigantesque que personne… pardon je veux dire ABSOLUMENT PERSONNE D’AUTRE ne prend en France. C’est penser aux sous avant de penser aux lecteurs, ça ? Je ne crois pas, non.

Ce constat impose un autre petit rappel : qu'on le veuille ou non, l'édition est un marché qui a ses lois incontournables. L'une des plus importantes veut que, si on ne vend pas, ben on arrête. Et pourtant, chez nous, il nous est arrivé plus d'une fois d'essayer de contourner cette règle, que ce soit en reportant cette décision le plus possible en espérant l'envol tardif d'un auteur (ce qui peut arriver) ou en trouvant d'autres astuces. Quand il s'agit d'un Bragelonne, par exemple, le déménagement dans le catalogue de Milady a pu aider quelques fois, notamment avec Les Dossier Dresden. Parfois, même, on continue à publier ces séries souffrantes, quitte à perdre des sous, au grand dam de notre expert comptable. (Monsieur Léco, si vous nous lisez…)

Mais agir ainsi à chaque fois n'est tout simplement pas faisable, et quand on a une production comme la nôtre… (Milady publie en 2010 plus de 250 livres. Jules de chez Smith en face en fait environ une quarantaine. Pocket/Fleuve Noir en fait 36, L’Atalante pile 40, pour ne citer que quelques exemples concrets.) Et c’est là qu’on revient sur Kate et Jaz. Toutes ces séries ne peuvent simplement pas rencontrer un succès équivalent, en termes de ventes, et certaines sont forcément en bout de file. C'est logique, c'est mathématique, c'est humain… mais on essaie de trouver des Plan B quand la situation se présente, soyez-en assurés.

Maintenant, vient un concept qu'il nous faut redéfinir pour qu'on soit tous d'accord : celui de série, de cycle. Nous disions plus haut que Bragelonne n'avait jamais arrêté de séries, mais il faut bien dissocier les séries classiques, type trilogie (tétralogie, heptalogie, dodécalogie, etc.) des cycles composés d'aventures indépendantes, telle que celles de Druss la Légende, de Takeshi Kovacs... ou celles de la quasi-totalité des héroïnes de bit-lit. Alors oui, la frontière entre les deux est souvent minime, mais nous sommes contraints de la faire, car cela implique des sagas potentiellement sans fin. Quand il s'agit de L'Épée de Vérité ou d'Anita Blake, tout le monde est content, mais lorsqu'on évoque les cas de séries plus marginales telles que celles qui nous occupent aujourd’hui, cela devient tout aussi potentiellement dangereux. À certains moments, nous n'aurons d'autre choix que de dire stop. À nous ensuite de trouver le bon équilibre, le bon moment, ou plutôt le moins pire, pour enfoncer un panneau sens interdit. Généralement, ça implique de trouver le tome où il y a une fin raisonnable, qui pourrait faire office non seulement de fin de volume, de fin d'histoire, mais aussi de fin tout court. (Exemple : Le Régiment perdu ou Les Guerres wess'har.) Sauf, que, encore une fois, on fait notre possible pour sauver nos héros.

Voilà, cette fois tout est dit. Mais pour ceux qui le souhaitent, la discussion se poursuit sur le forum. Toutes les questions que vous aurez y seront les bienvenues.

Merci de votre attention.

T'aurais du tout recopier dans un sujet. Y'a des choses intéressantes et on comprend mieux ce qu'il se passe

C'est pas grave, tant qu'on a la suite. Je préfère de loin des couv qui changent plutôt que certains livres qui passent du grand format au format poche...