[Ost, François] Antigone voilée
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[Ost, François] Antigone voilée
Résumé : Et si Antigone s'appelait Aïcha ? Et si son objection de conscience prenait la forme du hijab ? La tragédie de Sophocle revisitée par François Ost résiste extraordinairement à un contexte nouveau !
Éditeur : De Boeck Education
Date de parution : février 2010
Prix : 10,80 €
Collation : 144 pages
Éditeur : De Boeck Education
Date de parution : février 2010
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Re: [Ost, François] Antigone voilée
Mon avis :
Antigone voilée revisite le mythe d'Antigone à sa façon, en plaçant le débat sur la question du voile à l'école (ou de tout signe d'appartenance religieuse). Je ne connais pas très bien la législation française, donc je ne vais parler que pour la Belgique pour expliquer combien cette question est difficile à trancher. L'enseignement en Belgique est obligatoire et libre (vous choisissez d'envoyer vos enfants dans les écoles de l'état, de la province, de la commune, dans les écoles catholiques, etc.). Nous n'avons pas de cours de philosophie à proprement parler (depuis cette année il y a toutefois des cours de citoyenneté) mais des cours au choix de religion ou de morale non confessionnelle (bref philo). Même si les cours (et donc professeurs) doivent rester neutres, il est donc difficile et peut-être contradictoire (c'est du moins ce que sous-entend cette pièce) pour les élèves de laisser la question religieuse dans la sphère privée.
En tant qu'ancienne élève de ce système et que professeur dans une école de l'État, j'ai un avis personnel sur la question mais je ne souhaite pas le partager ici. Disons que j'ai trouvé un certain intérêt à cette lecture. J'ai entendu les arguments adverses à mon opinion et encore une fois, c'est très difficile de ne pas les comprendre, tant je pense qu'il n'y a pas de "bon camp" dans l'histoire. Même si la question reste ouverte à la fin, l'opinion de l'auteur transparait tout de même un peu... Mais c'est un vrai casse-tête.
Concernant la réinterprétation du mythe proprement dite (Antigone étant l'élève musulmane et Créon le directeur de l'école), je crois que l'auteur a allié deux visions des personnages. Dans la version antique de Sophocle, Antigone est la bonne croyante, la résistante, et Créon l'affreux dictateur, tandis que dans la version d'Anouilh, Antigone est la fanatique et Créon la voix de la raison politique. Ost a mêlé un peu toutes les facettes de ces célèbres personnages, ce qui les rend finalement peu palpables... C'est un peu mon reproche : finalement, on a l'impression que l'histoire n'a aucune importance, seul le débat public compte. Je ne sais pas comment exprimer mon ressenti : c'est trop globalisé, on se perd un peu. Finalement, la fin ouverte n'a rien d'étonnant. La dimension tragique et exemplative est complétement supprimée puisque aucune solution/réponse/morale n'est suggérée.
Ma note :
Antigone voilée revisite le mythe d'Antigone à sa façon, en plaçant le débat sur la question du voile à l'école (ou de tout signe d'appartenance religieuse). Je ne connais pas très bien la législation française, donc je ne vais parler que pour la Belgique pour expliquer combien cette question est difficile à trancher. L'enseignement en Belgique est obligatoire et libre (vous choisissez d'envoyer vos enfants dans les écoles de l'état, de la province, de la commune, dans les écoles catholiques, etc.). Nous n'avons pas de cours de philosophie à proprement parler (depuis cette année il y a toutefois des cours de citoyenneté) mais des cours au choix de religion ou de morale non confessionnelle (bref philo). Même si les cours (et donc professeurs) doivent rester neutres, il est donc difficile et peut-être contradictoire (c'est du moins ce que sous-entend cette pièce) pour les élèves de laisser la question religieuse dans la sphère privée.
En tant qu'ancienne élève de ce système et que professeur dans une école de l'État, j'ai un avis personnel sur la question mais je ne souhaite pas le partager ici. Disons que j'ai trouvé un certain intérêt à cette lecture. J'ai entendu les arguments adverses à mon opinion et encore une fois, c'est très difficile de ne pas les comprendre, tant je pense qu'il n'y a pas de "bon camp" dans l'histoire. Même si la question reste ouverte à la fin, l'opinion de l'auteur transparait tout de même un peu... Mais c'est un vrai casse-tête.
Concernant la réinterprétation du mythe proprement dite (Antigone étant l'élève musulmane et Créon le directeur de l'école), je crois que l'auteur a allié deux visions des personnages. Dans la version antique de Sophocle, Antigone est la bonne croyante, la résistante, et Créon l'affreux dictateur, tandis que dans la version d'Anouilh, Antigone est la fanatique et Créon la voix de la raison politique. Ost a mêlé un peu toutes les facettes de ces célèbres personnages, ce qui les rend finalement peu palpables... C'est un peu mon reproche : finalement, on a l'impression que l'histoire n'a aucune importance, seul le débat public compte. Je ne sais pas comment exprimer mon ressenti : c'est trop globalisé, on se perd un peu. Finalement, la fin ouverte n'a rien d'étonnant. La dimension tragique et exemplative est complétement supprimée puisque aucune solution/réponse/morale n'est suggérée.
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