[Camus, Albert] L'étranger
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[Camus, Albert] L'étranger
Résumé : "Quand la sonnerie a encore retenti, que la porte du box s'est ouverte, c'est le silence de la salle qui est monté vers moi, le silence, et cette singulière sensation que j'ai eue lorsque j'ai constaté que le jeune journaliste avait détourné les yeux. Je n'ai pas regardé du côté de Marie. Je n'en ai pas eu le temps parce que le président m'a dit dans une forme bizarre que j'aurais la tête tranchée sur une place publique au nom du peuple français..."
Vohouna- Bibliophile
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Re: [Camus, Albert] L'étranger
Mon avis :
J’ai eu un coup de cœur pour Camus avec ce livre ! J’aime sa façon de dire les choses simplement, mais en véhiculant plein d’idées.
J’ai vraiment apprécié l’histoire de L’étranger, et je suis contente qu’on m’en ait imposé la lecture à l’école secondaire car je pense que je ne l’aurais jamais lu sinon, peu attirée à la base par le peu que j’en savais.
Bref, ce fut une très bonne surprise pour moi et la découverte d’un des auteurs que j’aime le plus !
Ma note :
J’ai eu un coup de cœur pour Camus avec ce livre ! J’aime sa façon de dire les choses simplement, mais en véhiculant plein d’idées.
J’ai vraiment apprécié l’histoire de L’étranger, et je suis contente qu’on m’en ait imposé la lecture à l’école secondaire car je pense que je ne l’aurais jamais lu sinon, peu attirée à la base par le peu que j’en savais.
Bref, ce fut une très bonne surprise pour moi et la découverte d’un des auteurs que j’aime le plus !
Ma note :
Line- Admin
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Re: [Camus, Albert] L'étranger
Oui, ce livre a été une très belle surprise pour moi aussi. Mes souvenir en sont flous car lu il y a longtemps et aussi dans le cadre scolaire, mais je sais pertinemment avoir adoré ! Il est en plus très accessible et agréable à lire !
Vohouna- Bibliophile
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Re: [Camus, Albert] L'étranger
Alors j'ai également beaucoup aimé ce livre
Il est très facile à lire et je l'ai lu d'une traite.
J'apprécie toujours quand une histoire est racontée à la première personne. Ici, au niveau de l'écriture, une autre originalité est la construction des phrases. Les phrases sont assez courtes et s’enchaînent rapidement. C'est bien agréable et ça change des autres livres ^^
En ce qui concerne le personnage, il est vraiment très attachant. Le fait qu'il ne ment jamais, qu'il a toujours de la bonne volonté et la manière dont le récit est raconté m'a fait l'impression d'avoir affaire avec un enfant innocent
Quant à l'histoire, elle est franchement chouette. Pas vraiment de gros rebondissements mais bien agréable.
Du coup, je ne me suis jamais ennuyé et c'est vraiment un très bon livre : court mais efficace :)
Il est très facile à lire et je l'ai lu d'une traite.
J'apprécie toujours quand une histoire est racontée à la première personne. Ici, au niveau de l'écriture, une autre originalité est la construction des phrases. Les phrases sont assez courtes et s’enchaînent rapidement. C'est bien agréable et ça change des autres livres ^^
En ce qui concerne le personnage, il est vraiment très attachant. Le fait qu'il ne ment jamais, qu'il a toujours de la bonne volonté et la manière dont le récit est raconté m'a fait l'impression d'avoir affaire avec un enfant innocent
Quant à l'histoire, elle est franchement chouette. Pas vraiment de gros rebondissements mais bien agréable.
Du coup, je ne me suis jamais ennuyé et c'est vraiment un très bon livre : court mais efficace :)
Re: [Camus, Albert] L'étranger
Etrange, ce livre, pour moi.
Je ne l'aime pas, comme on n'aime pas ce qui nous ramène à un mauvais ressenti. Je n'aime pas le personnage principal, son manque d'humanité, d'émotions. Je n'aime pas la chaleur étouffante des rues. Je n'aime pas le trop réel mais débarrassé de ses détails réalistes, les descriptions si bien dépassionnées, la veillée mortuaire de la mère, cette première phrase brutale, cette fin si longue.
Je ne l'aime pas et pourtant je l'ai lu plusieurs fois, d'abord très vite, puis plus lentement, à plusieurs années d'intervalle. Je l'ai même donné à lire à des élèves de terminale BEP, qui dans la majorité ne l'ont pas aimé mais qui avaient à en expliquer les raisons : et les initier ainsi à être des lecteurs actifs était passionnant... à se positionner, à en refuser parfois la lecture (face à ce "maman est morte"), à comprendre une littérature qui leur semblait une montagne impossible à gravir.
Et c'est là que ce livre reste une oeuvre à part : je ne l'aime pas et pourtant elle me touche, me fait réagir, me donne envie d'en discuter. C'est Camus et son écriture, sa densité que j'adore. C'est tout une époque révolue en termes d'histoire, de moeurs, de littérature.
Peut-être un des rares livres que je recommanderais de lire, même si je ne l'aime pas. Comme de l'art contemporain. Ce qui compte, c'est de ressentir, réagir, réfléchir.
Je ne l'aime pas, comme on n'aime pas ce qui nous ramène à un mauvais ressenti. Je n'aime pas le personnage principal, son manque d'humanité, d'émotions. Je n'aime pas la chaleur étouffante des rues. Je n'aime pas le trop réel mais débarrassé de ses détails réalistes, les descriptions si bien dépassionnées, la veillée mortuaire de la mère, cette première phrase brutale, cette fin si longue.
Je ne l'aime pas et pourtant je l'ai lu plusieurs fois, d'abord très vite, puis plus lentement, à plusieurs années d'intervalle. Je l'ai même donné à lire à des élèves de terminale BEP, qui dans la majorité ne l'ont pas aimé mais qui avaient à en expliquer les raisons : et les initier ainsi à être des lecteurs actifs était passionnant... à se positionner, à en refuser parfois la lecture (face à ce "maman est morte"), à comprendre une littérature qui leur semblait une montagne impossible à gravir.
Et c'est là que ce livre reste une oeuvre à part : je ne l'aime pas et pourtant elle me touche, me fait réagir, me donne envie d'en discuter. C'est Camus et son écriture, sa densité que j'adore. C'est tout une époque révolue en termes d'histoire, de moeurs, de littérature.
Peut-être un des rares livres que je recommanderais de lire, même si je ne l'aime pas. Comme de l'art contemporain. Ce qui compte, c'est de ressentir, réagir, réfléchir.
Invité- Invité
Re: [Camus, Albert] L'étranger
Tu as mis en mots ce que je ressens Swanhilde ! Si j’ai tellement aimé ce livre (au-delà de sa lecture), c’est surtout parce que j’ai aimé en discuter en classe à l’époque ! (J’aime tous les écrits de Camus pour ça d’ailleurs).
Line- Admin
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Re: [Camus, Albert] L'étranger
J'en profite de se "up" pour annoncer que j'ai écrit une très courte nouvelle (- 1/2 page) que j'ai postée sur le forum il y a seulement quelques jours. Elle est largement inspiré par ce livre : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien].
Et, Swanhilde, je trouve bizarre que ce livre t'a touché mais que tu ne l'aimes pas :P Mais bon, c'est sûr que dès qu'on n'aime pas le personnage principal, il est difficile de pleinement apprécié l'ensemble du livre...
Et, Swanhilde, je trouve bizarre que ce livre t'a touché mais que tu ne l'aimes pas :P Mais bon, c'est sûr que dès qu'on n'aime pas le personnage principal, il est difficile de pleinement apprécié l'ensemble du livre...
Re: [Camus, Albert] L'étranger
Un livre également lu en période scolaire, dans mon cas.
Très particulier. J'aime bien le style très froid, qui fait vraiment entrer dans la tête tracassée de Meursault.
Je dois avouer que cette lecture spéciale, alignée en une après-midi, m'avait un peu dévasté le moral sur le coup...
Ma note :
Très particulier. J'aime bien le style très froid, qui fait vraiment entrer dans la tête tracassée de Meursault.
Je dois avouer que cette lecture spéciale, alignée en une après-midi, m'avait un peu dévasté le moral sur le coup...
Ma note :
Invité- Invité
Re: [Camus, Albert] L'étranger
Mon avis : J'ai bien aimé. Je n'ai pas adoré. C'était super intéressant, mais il me manquait des choses.
C'est un homme qui se contente de vivre. Il ne réfléchit pas (est-ce que je pourrais dire qu'il est au stade d'animal ?). Il accomplit ses devoirs, il cherche le plaisir, mais sans chercher l'ébouriffement, la douleur, la passion, la gifle du sentiment. Il ne ressent rien et ne se préoccupe pas.
Il vit. C'est tout. Il est imperméable. Indifférent.
Il est condamné parce que cette indifférence fait peur, parce que cette absence d'humanité le montre dangereux. Je crois bien qu'il est dangereux. Et puis il est touchant aussi. M'énerve qu'il soit touchant.
J'aurais voulu le condamner avec les autres.
Ma note :
C'est un homme qui se contente de vivre. Il ne réfléchit pas (est-ce que je pourrais dire qu'il est au stade d'animal ?). Il accomplit ses devoirs, il cherche le plaisir, mais sans chercher l'ébouriffement, la douleur, la passion, la gifle du sentiment. Il ne ressent rien et ne se préoccupe pas.
Il vit. C'est tout. Il est imperméable. Indifférent.
Il est condamné parce que cette indifférence fait peur, parce que cette absence d'humanité le montre dangereux. Je crois bien qu'il est dangereux. Et puis il est touchant aussi. M'énerve qu'il soit touchant.
J'aurais voulu le condamner avec les autres.
Ma note :
Invité- Invité
Re: [Camus, Albert] L'étranger
Tient. J'ai à le lire en français. J'étais pas trop sûre qu'il me plaise, mais vu que vous semblez avoir une bonne opinion de lui en général, je vais peut-être prendre le temps de le lire d'un bout à l'autre. Je donnerais on avis si je le finis ^^
Invité- Invité
Re: [Camus, Albert] L'étranger
Pour moi, ça a été une des révélations littéraires de ma vie ^^ (je ne considère pas que c'est un livre extraordinaire et tout mais il m'a permis d'apprendre beaucoup de choses au niveau du style d'écriture)
Donc bonne lecture Ombe, j'espère qu'il te plaira :)
Donc bonne lecture Ombe, j'espère qu'il te plaira :)
Re: [Camus, Albert] L'étranger
Re !
Comme promis, voilà mon avis. J'ai trouvé ce livre assez facile à lire, je l'ai commencé vers 18h et je viens de le finir.
En somme, j'ai bien aimé et je ne sais pas pourquoi, je me suis un peu retrouvée dans l’indifférence de l'étranger face au monde et à la vie et la mort. Je le comprends un peu car je fonctionne presque pareillement.
Bref. En toute somme un bon livre, certes un peu monotone mais intéressant.
ma note :
Pilou.
Comme promis, voilà mon avis. J'ai trouvé ce livre assez facile à lire, je l'ai commencé vers 18h et je viens de le finir.
En somme, j'ai bien aimé et je ne sais pas pourquoi, je me suis un peu retrouvée dans l’indifférence de l'étranger face au monde et à la vie et la mort. Je le comprends un peu car je fonctionne presque pareillement.
Bref. En toute somme un bon livre, certes un peu monotone mais intéressant.
ma note :
Pilou.
Invité- Invité
Re: [Camus, Albert] L'étranger
Je viens poster ma critique de l'étranger d'Albert Camus que j'ai lu récemment !
Pour parler de l'écriture, elle est composée de phrases courtes, un vocabulaire simple en somme très accessible. Je suis assez mitigé sur ce livre j'ai bien aimé mais je suis très loin de l'avoir trouvé exceptionnel même si j'ai passé un bon moment en le lisant, en tout cas à la fin de cette lecture je ne savais pas vraiment quoi penser, j'ai ressenti un énorme vide.
Maintenant je vais parler un peu du bouquin. Ce livre commence à la mort de la mère du personnage principal, c'est à dire Mersault, qui se montre insensible à tout ça, pour citer quelques exemples : il n'est pas triste, ne pleure pas ; il ne veux pas voir le corps de sa défunte mère et il fume devant elle...
Le lendemain il va à la mer, il rencontre une jeune fille prénommée Marie, il entame une relation mais encore une fois il ne montre ni sentiment ni émotion...
Son voisin, fin celui que l'on voit le plus (Raymond) un type tout à fait spécial, violent que j'ai trouvé profondément détestable.
Pour finir quelque chose de dégueulasse, je parle bien évidemment de son procès on se sert de son comportement lors de l'enterrement de sa mère pour un autre crime ! Bien sur qu'il n'as pas eu d'émotion pour l'enterrement de sa mère est quelque chose de tout a fait spécial, mais en soit ce n'est pas un crime ! C'est pourquoi j'ai trouvé totalement abject de se servir de ça contre lui.
Note :
Pour parler de l'écriture, elle est composée de phrases courtes, un vocabulaire simple en somme très accessible. Je suis assez mitigé sur ce livre j'ai bien aimé mais je suis très loin de l'avoir trouvé exceptionnel même si j'ai passé un bon moment en le lisant, en tout cas à la fin de cette lecture je ne savais pas vraiment quoi penser, j'ai ressenti un énorme vide.
Maintenant je vais parler un peu du bouquin. Ce livre commence à la mort de la mère du personnage principal, c'est à dire Mersault, qui se montre insensible à tout ça, pour citer quelques exemples : il n'est pas triste, ne pleure pas ; il ne veux pas voir le corps de sa défunte mère et il fume devant elle...
Le lendemain il va à la mer, il rencontre une jeune fille prénommée Marie, il entame une relation mais encore une fois il ne montre ni sentiment ni émotion...
Son voisin, fin celui que l'on voit le plus (Raymond) un type tout à fait spécial, violent que j'ai trouvé profondément détestable.
Pour finir quelque chose de dégueulasse, je parle bien évidemment de son procès on se sert de son comportement lors de l'enterrement de sa mère pour un autre crime ! Bien sur qu'il n'as pas eu d'émotion pour l'enterrement de sa mère est quelque chose de tout a fait spécial, mais en soit ce n'est pas un crime ! C'est pourquoi j'ai trouvé totalement abject de se servir de ça contre lui.
Note :
Invité- Invité
Re: [Camus, Albert] L'étranger
J'aime tellement ce roman (et cet auteur ) que je le travaille chaque année en classe avec mes élèves de Rhétorique (les Terminales en France). À chaque fois c'est la même chose : ils détestent le lire, mais finalement après l'analyse en classe, ils vont relire des passages dont ils n'avaient pas saisi l'implication. Petite victoire cette année d'ailleurs : l'un de mes élèves a lu absolument tous les écrits de Camus, tant il a bien aimé l'étude de la philosophie du XXe siècle. J'avoue que j'avais du mal à le suivre, car la lecture de certains textes remonte parfois à dix ans de mon côté !
Tout dans ce livre témoigne de la philosophie de l'absurde de Camus : la vie n'a pas de sens (est absurde) et conduit de toute façon à la mort. Dans toute son œuvre, Camus cherche des solutions face à l'absurdité du monde. Ce n'est selon lui ni l'amour ni la religion (ce sont juste des subterfuges), ni le suicide (la mort est aussi absurde que la vie) mais bien la révolte.
Dans ce livre, la solution de Meursault est de vivre dans le présent, sans s'occuper de l'avenir ou du passé (c'est un peu le "Sisyphe est un homme heureux" du Mythe de Sisyphe). Il est guidé par ses sens et ne se plie pas aux conventions morales ou sociales.
Le style de Camus peut paraitre très simple dans ce livre (par rapport à ses autres écrits) mais c'est un choix sensé de sa part. Les phrases S-V-Cplt, le passé composé plutôt que le passé simple, la division en deux parties, etc., tout est en concordance avec la personnalité de Meursault. Je trouve cela encore plus compliqué : écrire dans un style qui n'est pas le sien habituellement !
De plus, et je pense que c'est Genette qui a dit cela (encore une fois, pardon si je me trompe dans ma citation, je n'ai pas mes documents avec moi), "L'étranger est le premier roman homodiégétique à focalisation externe." C'est vrai que c'est vraiment incroyable d'avoir un roman à la première personne du singulier mais avec un point de vue presque externe à l'histoire : Meursault est comme détaché de sa vie...
C'est vraiment un chef d’œuvre pour moi. Certes, la première lecture est déroutante (et ennuyeuse pour certains), mais c'est tout ce qu'il y a derrière ces simples phrases qui me fascine.
Tout dans ce livre témoigne de la philosophie de l'absurde de Camus : la vie n'a pas de sens (est absurde) et conduit de toute façon à la mort. Dans toute son œuvre, Camus cherche des solutions face à l'absurdité du monde. Ce n'est selon lui ni l'amour ni la religion (ce sont juste des subterfuges), ni le suicide (la mort est aussi absurde que la vie) mais bien la révolte.
Dans ce livre, la solution de Meursault est de vivre dans le présent, sans s'occuper de l'avenir ou du passé (c'est un peu le "Sisyphe est un homme heureux" du Mythe de Sisyphe). Il est guidé par ses sens et ne se plie pas aux conventions morales ou sociales.
- Spoiler:
- Mais il finit quand même par se révolter à la fin, lorsque le prêtre et l'avocat tentent de changer sa personnalité.
On a la fameuse phrase (de mémoire donc pardon si je me trompe dans ma citation) : "Dans cette aube où je serai justifié".
Le style de Camus peut paraitre très simple dans ce livre (par rapport à ses autres écrits) mais c'est un choix sensé de sa part. Les phrases S-V-Cplt, le passé composé plutôt que le passé simple, la division en deux parties, etc., tout est en concordance avec la personnalité de Meursault. Je trouve cela encore plus compliqué : écrire dans un style qui n'est pas le sien habituellement !
De plus, et je pense que c'est Genette qui a dit cela (encore une fois, pardon si je me trompe dans ma citation, je n'ai pas mes documents avec moi), "L'étranger est le premier roman homodiégétique à focalisation externe." C'est vrai que c'est vraiment incroyable d'avoir un roman à la première personne du singulier mais avec un point de vue presque externe à l'histoire : Meursault est comme détaché de sa vie...
C'est vraiment un chef d’œuvre pour moi. Certes, la première lecture est déroutante (et ennuyeuse pour certains), mais c'est tout ce qu'il y a derrière ces simples phrases qui me fascine.
Line- Admin
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Re: [Camus, Albert] L'étranger
J'ai moi aussi succombé à l'attrait de ce célèbre roman, il y a maintenant un certain temps, entre 7 et 10 ans. Les commentaires autour de moi étaient unanimes : ''C'est louche'' (dans le sens de bizarre). Plein de curiosité, j'ai lu, mais je n'ai pas aimé.
Je m'étais imaginé que le personnage se sentirait comme un étranger devant l'absurdité et le manque de bon sens régnant dans le monde, que j'aurais sans doute de l'empathie pour lui allant peut-être même jusqu'à m'y identifier... Erreur sur toute la ligne ! J'ai été complètement atterré par Meursault, personnage pétri d'une indifférence malsaine. Il est plus terrifiant que n'importe quel monstre issu d'un roman d'horreur. Au lieu de découvrir le personnage qui perçoit l'absurdité du monde et y réfléchi auquel je m'attendais (un espèce de marginal idéaliste en quelque sorte), j'ai obtenu cet inquiétant Meursault (plutôt un étranger du type Alien) qui fait partie du problème. Il est clair pour moi que chercher les causes qui produisent de tels spécimens et tenter de les abolir réduirait le taux d'absurdité du monde. Quoiqu'il en soit, je suis ressorti de cette lecture frissonnant à l'idée que de telles coquilles vides sans âme vivent parmi nous.
Je veux lire autre chose de Camus et appréhender sa pensée dont les qualités philosophiques et littéraires font l'unanimité. Mais pour le moment, je suis encore inhibé par cette première approche glaçante. Je m'aperçois cependant aussi que cette lecture incite à la réflexion...
Je m'étais imaginé que le personnage se sentirait comme un étranger devant l'absurdité et le manque de bon sens régnant dans le monde, que j'aurais sans doute de l'empathie pour lui allant peut-être même jusqu'à m'y identifier... Erreur sur toute la ligne ! J'ai été complètement atterré par Meursault, personnage pétri d'une indifférence malsaine. Il est plus terrifiant que n'importe quel monstre issu d'un roman d'horreur. Au lieu de découvrir le personnage qui perçoit l'absurdité du monde et y réfléchi auquel je m'attendais (un espèce de marginal idéaliste en quelque sorte), j'ai obtenu cet inquiétant Meursault (plutôt un étranger du type Alien) qui fait partie du problème. Il est clair pour moi que chercher les causes qui produisent de tels spécimens et tenter de les abolir réduirait le taux d'absurdité du monde. Quoiqu'il en soit, je suis ressorti de cette lecture frissonnant à l'idée que de telles coquilles vides sans âme vivent parmi nous.
Je veux lire autre chose de Camus et appréhender sa pensée dont les qualités philosophiques et littéraires font l'unanimité. Mais pour le moment, je suis encore inhibé par cette première approche glaçante. Je m'aperçois cependant aussi que cette lecture incite à la réflexion...
Dernière édition par Joualvert le Mar 2 Aoû 2016 - 18:24, édité 1 fois
Joualvert- Bibliovore
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Re: [Camus, Albert] L'étranger
J'ai vraiment l'impression qu'il n'y a pas de demi-mesure avec ce bouquin : soit on l'aime, soit on le déteste.
(Quoique, encore une fois, j'ai vu plusieurs changements d'avis chez certains lecteurs après la lecture commentée )
Mais c'est certain, Meursault n'est pas un héros (et aucune autre lecture ne changera ce fait). Camus lui-même n'en fait pas un représentant de sa philosophie. C'est dans La Peste, avec le personnage du docteur Rieux (la solidarité comme réponse à l'absurde) qu'on a la réelle solution de Camus. Meursault ne montre qu'un homme ayant choisi de vivre dans le présent, être indifférent à tout, etc. La révolte n'est que très brièvement abordée (et trop tard) par Meursault. Il est étranger aux autres et à lui-même, c'est tout le contraire de la réflexion finale de Camus.
En tout cas, je te conseille quand même de tenter un autre texte de Camus. Son œuvre est divisée en deux : l'absurde et la révolte. L'étranger fait partie de la première partie. Les pièces Caligula et Le malentendu (j'aime beaucoup Le malentendu ) en font également partie. Mais si tu cherches vraiment de l'action positive (bref, lorsqu'il a trouvé la solution idéale face à l'absurde : la révolte), tu dois lire plutôt ses œuvres de révolte, plus engagées. Je te conseille le roman La peste (la maladie devant être assimilée au nazisme), ou encore la pièce Les justes (cette dernière est intéressante car les deux personnages principaux représentent Camus et Sartre, enfin je pense, et leurs divergences d'opinion sur la question de l'engagement).
Bon, je vais quitter ce sujet. Je suis terrible, dès qu'on parle de Camus, on ne m'arrête plus !
(Quoique, encore une fois, j'ai vu plusieurs changements d'avis chez certains lecteurs après la lecture commentée )
Mais c'est certain, Meursault n'est pas un héros (et aucune autre lecture ne changera ce fait). Camus lui-même n'en fait pas un représentant de sa philosophie. C'est dans La Peste, avec le personnage du docteur Rieux (la solidarité comme réponse à l'absurde) qu'on a la réelle solution de Camus. Meursault ne montre qu'un homme ayant choisi de vivre dans le présent, être indifférent à tout, etc. La révolte n'est que très brièvement abordée (et trop tard) par Meursault. Il est étranger aux autres et à lui-même, c'est tout le contraire de la réflexion finale de Camus.
En tout cas, je te conseille quand même de tenter un autre texte de Camus. Son œuvre est divisée en deux : l'absurde et la révolte. L'étranger fait partie de la première partie. Les pièces Caligula et Le malentendu (j'aime beaucoup Le malentendu ) en font également partie. Mais si tu cherches vraiment de l'action positive (bref, lorsqu'il a trouvé la solution idéale face à l'absurde : la révolte), tu dois lire plutôt ses œuvres de révolte, plus engagées. Je te conseille le roman La peste (la maladie devant être assimilée au nazisme), ou encore la pièce Les justes (cette dernière est intéressante car les deux personnages principaux représentent Camus et Sartre, enfin je pense, et leurs divergences d'opinion sur la question de l'engagement).
Bon, je vais quitter ce sujet. Je suis terrible, dès qu'on parle de Camus, on ne m'arrête plus !
Line- Admin
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Re: [Camus, Albert] L'étranger
Line a écrit:Je suis terrible, dès qu'on parle de Camus, on ne m'arrête plus !
Mais, c'est tant mieux !
Line a écrit:Meursault ne montre qu'un homme ayant choisi de vivre dans le présent, être indifférent à tout, etc.
A-t-il seulement la capacité de choisir ? Cela implique d'avoir une vue plus globale et d'avoir la possibilité de faire autrement. Il m'a semblé plutôt prisonnier de son esprit étroit.
Line a écrit:C'est dans La Peste, avec le personnage du docteur Rieux (la solidarité comme réponse à l'absurde) qu'on a la réelle solution de Camus.
Ouf, c'est un soulagement ! Content de voir que ce que je cherchais, ou plutôt ce que je m'attendais à trouver dans L'étranger se retrouve bel et bien dans son oeuvre.
Merci pour l'introduction à Camus et les indications ! Je m'y risquerai à nouveau un de ces jours.
En parlant de Sartre, il m'est arrivé exactement la même chose. Une personnailté philosophique et littéraire que je trouvais très intéressante, je lis son roman le plus connu, La nausée, et puis Brrrrrr, totalement refroidi !
Joualvert- Bibliovore
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