[Phillips, Tori] Saga des Cavendish - Tome 1 : Le pacte de velours

Résumé : Angleterre, 1528.
Las de sa vie de dangers et de frasques, Cavendish s'apprête à renoncer aux femmes et au monde. Mais, avant cela, il doit accomplir une dernière mission : escorter Céleste de Montcalm, une inconnue qu'il a retrouvé blessée, alors qu'elle était en chemin pour rejoindre son fiancé. Tout de suite, la fragilité et la beauté de la jeune femme le troublent plus qu'il ne faudrait, éveillant en lui le désir qu'il veut désormais s'interdire. Plus vite elle sera en sécurité auprès de l'homme qu'elle doit épouser, plus vite Cavendish se sentira libéré. Mais voilà qu'il apprend que Céleste est promise à un félon, un individu cruel entre les mains duquel aucun homme d'honneur n'abandonnerait une femme. Fût-elle la tentation incarnée...

Mon avis (je m'excuse à l'avance pour mes private joke ) :

Je ne sais pas trop comment juger cette romance. Ça n’en est pas vraiment une, c’est plus de l’aventure. Il n’y a pas de scènes de sexe torride (je sais, zut alors !) ou de baisers dérobés passionnés pour la simple et bonne raison que le héros… est un moine ! Bon ok, c’est un novice, il n’a pas encore prononcé ses vœux définitifs ! Ouf ! Il faut quand même que l’histoire romantique reste dans la bienséance hein. L’époque n’est pas très droite à ce niveau d’ailleurs : on se trouve au moment où Henri VIII s’affiche avec sa maîtresse Anne Boleyn… Guy Cavendish a apparemment mené lui aussi une vie assez olé olé à la cour du roi (enfin c’est ce qu’il sous-entend ) et c’est pourquoi il a décidé 6 mois plus tôt de se laver de ses péchés et de se consacrer uniquement à Dieu. Riche de son expérience passée, il a une vision assez négative des femmes, du type « toutes des salopes sauf maman » (ok, il ne l’a pas dit comme cela, plutôt « toutes des ribaudes sauf mère »). Quand j’ai lu cela au début, j’ai été un peu refroidie (bon d’accord, pas complètement car quand même il a un corps de rêve et le visage de l’ange Gabriel mais que voulez-vous, je ne suis qu’une faible femme ! ) ; mais bon ensuite il fait vœu de silence et il m’est devenu beaucoup plus sympathique. En vrai, il est très gentil et j’ai du mal à croire qu’il ait pu être un tel débauché tant il prend au sérieux chaque serment qu’il prononce (il a beaucoup d’honneur). Et puis, on ne peut que lui offrir notre compassion car le supplice que la jeune Céleste lui inflige est insupportable ! C’est une vraie chipie : elle n’arrête pas de le taquiner alors que lui est condamné à se taire pendant tout le livre (je m’attendais à ce qu’il craque à chaque instant… et je ne vous révèlerai pas s’il la fait, na ! ). J’ai eu aussi du mal avec le personnage de Céleste au début : elle est d’une telle naïveté. Elle rêve du prince charmant, et plus exactement du chevalier Lancelot dont elle ne se lasse pas de lire les aventures. Je me demande quand même quelle version de la légende arthurienne elle a en sa possession car elle ne semble pas avoir lu les lignes faisant état de ses parties de jambes en l’air avec Guenièvre. Elle n’a aucune idée de ce que signifie le fait d’aimer (pour elle, cela se limite à des baisers, des balades main dans la main, et à dormir dans les bras l’un de l’autre). Enfin soit, au sinon en apprenant son histoire personnelle, j’ai fini par être touchée par son caractère qui est sa façon de rester courageuse.
Autre chose, il faut savoir que Céleste est française et Guy est anglais. On a donc droit tout au début à une leçon d’anglais très clichée… Céleste nous refait « Where’s Bryan ? » mais le dialogue est plus risible que drôle. De même, toujours au début, les dialogues n’étaient pas très naturels au niveau du langage et du ton employé. Mais à mon grand soulagement, cela s’est arrêté par la suite, dès qu’ils quittent le monastère pour aller conduire la belle à une affreux parti (parce que c’est quand même ça l’histoire : le voyage vers son promis).
J’ai l’impression de n’avoir dit que des choses négatives… Bon ce n’est pas qu’une impression… Rassurez-vous, même si j’ai trouvé moyen le début et que j’ai été frustrée autant que Guy qu’il ne puisse pas dire à Céleste tout ce qu’il pensait (nous évidemment en tant que lecteurs, nous sommes dans sa tête et complices de son supplice -> bis !), j’ai bien aimé ce livre. Je m’attendais à autre chose, mais un livre plus platonique de temps en temps n’est pas plus mal. Il faut d’ailleurs laisser cela au livre : même si en soi il frôle le fantasme cliché (la belle et le moine), cela reste une romance originale qui n’est jamais tombée dans le piège de la vulgarité qui allait inévitablement avec l’idée de départ. Au contraire, je pense que l’auteure a voulu plutôt prendre pour modèle le style des romans courtois d’autrefois.

Maintenant, j’ai lu le résumé du tome 2, sur le frère de Guy, et il semble beaucoup plus euh… mouvementé. Il faut dire on va passer d’un monastère à la cour d’Henry VIII. Tudors, me voilà ! J’ai hâte !

Ma note :