[Guibé, Mathieu] Even dead things feel your love
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[Guibé, Mathieu] Even dead things feel your love
Even dead things feel your love
de Mathieu Guibé
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de Mathieu Guibé
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Résumé :
Au terme de votre vie, à combien estimez-vous le nombre de minutes au cours desquelles vous avez commis une erreur irréparable ? De celle dont les conséquences régissent d’une douloureuse tyrannie vos agissements futurs jusqu’au trépas. Mon acte manqué ne dura pas plus d’une fraction de seconde et pourtant ma mémoire fracturée me renvoie sans cesse à cet instant précis tandis que la course du temps poursuit son inaltérable marche, m’éloignant toujours un peu plus de ce que j’ai perdu ce jour-là. Je me demande si notre dernière heure venue, les remords s’effacent, nous délestant ainsi d’un bagage bien lourd vers l’au-delà ou le néant, peu importe. Puis je me souviens alors qu’il s’agit là d’une délivrance qui m’est interdite, condamné à porter sur mes épaules ce fardeau à travers les âges, à moi qui suis immortel.
L’amour ne devrait jamais être éternel, car nul ne pourrait endurer tant de douleur.
L’amour ne devrait jamais être éternel, car nul ne pourrait endurer tant de douleur.
Editions : Chat Noir
Date de parution : mars 2013
Prix : 19,90 €
Dernière édition par Line le Mer 24 Avr 2013 - 23:04, édité 1 fois
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Re: [Guibé, Mathieu] Even dead things feel your love
Le livre est en anglais ou c'est juste le titre?
Invité- Invité
Re: [Guibé, Mathieu] Even dead things feel your love
Je confirme seul le titre (qui fait référence à un titre de chanson) est en anglais ^^
Invité- Invité
Re: [Guibé, Mathieu] Even dead things feel your love
Merci à tous les deux! Je l'ajoute à ma liste.
Invité- Invité
Re: [Guibé, Mathieu] Even dead things feel your love
Je n’ai pas résisté à entamer le livre , après avoir eu la bonne surprise ce soir, en rentrant chez mes parents, de le découvrir sur l’escalier de l’entrée (merci beaucoup pour l’exemplaire, c’est super gentil ! ). J’ai déjà dévoré la première partie ! Je ne suis pas certaine de pouvoir le faire durer plus que quelques jours…
Et la préface de Georgia au début est très sympa, elle donne le ton de l’histoire. C’est vrai que tous les deux, vous avez le don pour emmener dans un univers gothique des lecteurs qui n’étaient pas prédestinés à la base à le visiter ! Qui aurait pu dire il y deux ans qu’un jour je lirais des livres dont les héros sont de véritables êtres sanguinaires ? Moi qui ai peur de mon ombre et fuis toutes les formes d’horreur que cela soit au cinéma ou à la bibliothèque…
Et la préface de Georgia au début est très sympa, elle donne le ton de l’histoire. C’est vrai que tous les deux, vous avez le don pour emmener dans un univers gothique des lecteurs qui n’étaient pas prédestinés à la base à le visiter ! Qui aurait pu dire il y deux ans qu’un jour je lirais des livres dont les héros sont de véritables êtres sanguinaires ? Moi qui ai peur de mon ombre et fuis toutes les formes d’horreur que cela soit au cinéma ou à la bibliothèque…
Line- Admin
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Re: [Guibé, Mathieu] Even dead things feel your love
Ah ben j'ai juste le temps de te souhaiter bonne lecture pour la suite. J'ai hâte de connaitre ton avis de
- Spoiler:
- froussarde
Invité- Invité
Re: [Guibé, Mathieu] Even dead things feel your love
J'ai lu les quatre premières pages et c'est vraiment emballant! Rien que le prologue nous donne vraiment envie de continuer la lecture!
Pareil, je le rajoute à ma wish-list
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Invité- Invité
Re: [Guibé, Mathieu] Even dead things feel your love
Merci Aymilie, j'espère que la suite te plaira tout autant !
Invité- Invité
Re: [Guibé, Mathieu] Even dead things feel your love
Je me joins à Mathieu pour vous souhaiter une bonne lecture, j'espère que vous apprécierez autant que moi ! ^_^
Invité- Invité
Re: [Guibé, Mathieu] Even dead things feel your love
Aïe, aïe, aïe! Et un autre qui me démange!
- Spoiler:
Drean- Modo/Émissaire de l'admin
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Re: [Guibé, Mathieu] Even dead things feel your love
N'étant pas une grande amatrice de bit-lit, j'entre souvent à reculon dans la littérature vampirique, à la mode ces dernières années. L'ombre de la bit-lit y plane trop souvent. Mais le récit de Mathieu Guibé n'a rien à voir avec de la bit-lit, et dès les premières pages, j'ai été conquise par son écriture extrêmement soignée. Il ne fait aucun doute que l'auteur s'est relu jusqu'à se saigner les yeux pour chasser toutes les fautes possibles. Certes, ce n'est pas exempt de maladresses, on remarque notamment des passages où trop de phrases longues s'enchaînent tandis que les retours à la ligne sont trop peu nombreux (provoquant des paragraphes interminables), ce qui rend parfois le texte un peu poussif. Néanmoins, la maîtrise du passé simple et la richesse du vocabulaire, soutenu et souvent poétique, est absolument admirable et fait de chaque phrase un délice de lecture.
L'auteur nous présente sa propre vision du vampire, une vision bien plus proche du mythe d'origine que ne l'est celle de la plupart des livres modernes. Lord Scarcewillow n'est pas un gentil vampire. Certes, il tombe amoureux d'une humaine, mais cela n'en fait pas un vampire végétarien tout mielleux pour autant. Tout au long du livre, il ne cesse jamais de tuer, de torturer, de se montrer sans pitié envers ses victimes. Les descriptions ne sombrent jamais dans le gore, mais elles n'épargnent pas non plus les détails. Le tout dans la plus grande sobriété mais avec un langage soigné, un mélange qui correspond parfaitement à l'époque classieuse où se déroule le roman.
L'Angleterre et la noblesse victoriennes sont une autre raison pour laquelle j'ai adoré ce livre. C'est original et exotique, et même temps on respecte pleinement l'ambiance Bram Stoker. De même, l'histoire d'amour est bien plus proche des grands classiques que de la littérature moderne, cette dernière nous présentant le plus souvent des histoires (hélas réalistes) à la "je t'aime je quitte je reviens bye bye je reviens encore". La romance entre Josiah et Abigale est à un autre niveau : profonde, exclusive, touchant à l'infini et à l'éternité. Certes, c'est une vision passéiste, mais qu'est-ce que ça fait rêver !
Le roman est divisé entre quatre parties qui chacune correspondent à une avancée significative de l'intrigue. Autrement dit, ça ne piétine pas, et c'est tant mieux. Durant la première partie, on peut être tenté de se dire que la romance est un poil trop aisée. C'est sans compter sur les retournements de situation cruels que l'auteur inflige à ses personnages. Rien ne leur est épargné, et les épreuves décidées à les séparer sont si absolues qu'on se surprend à espérer pour eux la moindre bribe de bonheur... tout en se doutant que ce ne sera jamais si simple. La facilité n'est pas de mise dans ce roman, y compris dans sa conclusion.
Even dead things feel your love est, à bien des égard, un roman bien différent de ce qui sort le plus souvent sur le marché à l'heure actuelle. J'ai envie de dire que c'est une vraie création d'auteur. Le style littéraire est excellent, le récit original et moderne tout en étant d'inspiration classique, et ça ne sombre pas dans la rallonge commerciale puisqu'il s'agit d'un volume unique. La romance est à la fois belle et tragique, les personnages sombres et torturés. Bref, cet ouvrage est une belle preuve que même de nos jours, c'est encore possible de proposer des oeuvres remarquables, y compris sur le thème du vampire.
Je remercie les Éditions du Chat Noir de m'avoir fait découvrir ce superbe roman.
Invité- Invité
Re: [Guibé, Mathieu] Even dead things feel your love
Merci Sherryn pour ta chronique. Je suis vraiment touché, d'autant plus que ce livre a exercé une très forte pression sur moi à bien des égards (dans la conception, l'écriture, la correction, la publication) et c'est avec un fort soulagement que les premières chroniques viennent me mettre un peu de baume au cœur. Je me suis certes saigné les yeux (beaucoup plus que sur mes premiers écrits à mon plus grand regret), mais d'autres paires d'yeux s'y sont essayées. Il y a vraiment une équipe au Chat Noir pour épauler l'auteur dans les derniers travaux éditoriaux et même si la maison reste jeune, elle progresse à chaque parution. On reste des passionnés qui tentent de partager au mieux ces histoires qui nous font vibrer ^^
Dernière édition par Atalan le Lun 11 Fév 2013 - 11:19, édité 2 fois
Invité- Invité
Re: [Guibé, Mathieu] Even dead things feel your love
Je viens de le commander et j'ai hâte de le recevoir et de me plonger dedans
Invité- Invité
Re: [Guibé, Mathieu] Even dead things feel your love
Line il faut que tu lises plus vite que ça pour poster en premier tes avis sur les romans des Éditions du Chat Noir . Si les membres postent avant toi, ça n'a plus grand intérêt au niveau exclusivité^^. Aussi peut-être que Sherryn pourrait patienter avant de poster son avis ici avant le tiens ?
Ce n'est pas du tout méchant ou prétentieux ce que je dis hein, mais en tant que partenaire des Éditions du Chat Noir, j'aimerais que Line ait la priorité sur les membres , ça me paraît normale d'avoir d’abord son avis par respect pour notre partenariat .
Dépêche toi Line, je veux lire ton avis . Il me tente bien aussi ce roman
Ce n'est pas du tout méchant ou prétentieux ce que je dis hein, mais en tant que partenaire des Éditions du Chat Noir, j'aimerais que Line ait la priorité sur les membres , ça me paraît normale d'avoir d’abord son avis par respect pour notre partenariat .
Dépêche toi Line, je veux lire ton avis . Il me tente bien aussi ce roman
Ivy- Admin fondateur
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Re: [Guibé, Mathieu] Even dead things feel your love
à sa décharge, Line a fait partie du second envoi de SP et Sherryn du premier ^^
Invité- Invité
Re: [Guibé, Mathieu] Even dead things feel your love
J'avoue, j'étais également partenaire, bien que ce n'était pas via ce forum. Mon avis est venu très rapidement car j'ai tellement aimé le roman que je l'ai dévoré.
Cela mis à part, cela me paraît relativement ridicule de faire une "course à qui met l'avis en premier". Tout avis est bon à prendre, quel que soit le moment où il est émis. Et ce n'est pas parce que c'est le premier à être émis qu'il va être meilleur ou plus valorisé qu'un autre, et il n'y a pas de gloire pour son auteur à avoir ouvert la marche...
Cela mis à part, cela me paraît relativement ridicule de faire une "course à qui met l'avis en premier". Tout avis est bon à prendre, quel que soit le moment où il est émis. Et ce n'est pas parce que c'est le premier à être émis qu'il va être meilleur ou plus valorisé qu'un autre, et il n'y a pas de gloire pour son auteur à avoir ouvert la marche...
Invité- Invité
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Re: [Guibé, Mathieu] Even dead things feel your love
Oui l'important pour le forum est de partager autour des livres, peu importe l'ordre des commentaires ^^
Merci à toi Dodoraemon ^^ J'espère qu'il te plaira !!
Merci à toi Dodoraemon ^^ J'espère qu'il te plaira !!
Invité- Invité
Re: [Guibé, Mathieu] Even dead things feel your love
Voilà, je l’ai terminé il y a quelques jours, grâce à mes (trop) nombreux trajets en transport en commun de la semaine dernière !
Mon avis :
Je m’attendais à aimer ce récit vu combien le résumé m’attirait et combien j’avais été enthousiasmée par l’extrait que j’avais eu l’occasion d’entendre en direct, en novembre dernier. Mais j’étais loin de me douter que j’allais si facilement me plonger dans cet univers où le sang coule à flots. Cette lecture fut très agréable et j’en viens presque à regretter de n’avoir pas pris le temps de la faire durer un peu plus.
Tout d’abord, je dois par honnêteté préciser que je ne suis pas du tout une habituée aux univers gothiques classiques. Si je ne me trompe pas, « Les larmes rouges » de Georgia Caldera est le seul livre du style, que j’ai lu. Je ne m’aventurerai donc pas à faire des comparaisons avec les piliers du genre. Pour ceux qui seraient dans le même cas que moi, sachez que, bien que Georgia ait écrit la préface de ce one-shot, les deux histoires ne se ressemblent en rien, et l’originalité (et l’effet de surprise qui va de paire avec elle) est intacte. On va de rebondissements en rebondissements, pas toujours heureux, pas toujours dramatiques, mais tout le temps assez inattendus. De temps en temps, on croit deviner les grandes lignes de l’histoire mais la désillusion vient très vite. Ce vrai faux suspense (comprenez comme vous le voulez cet oxymore basique) peut rendre fou : on est tout le temps dans l’attente, et puis tout d’un coup, bam !, un épilogue ! Oui, vous avez bien lu, il y a plusieurs épilogues dans ce roman. Il est divisé en plusieurs parties qui obtiennent chacune une fin. C’est dès lors d’autant plus difficile de deviner la suite des événements. Le récit se voile de mystères et d’incertitudes quant à son dénouement. J’ai énormément apprécié la façon dont l’auteur, Mathieu Guibé, manipule son lecteur (sans le montrer ouvertement). Il capte son attentionpar l’histoire qu’il nous propose et sa façon de nous la présenter, mais aussi par son écriture soutenue, appropriée, travaillée, et très agréable à lire. Je serais vraiment curieuse de lire un autre de ses récits pour voir si cette façon d’écrire était spéciale pour ce roman ou si elle est tout à fait habituelle pour lui. En effet, le roman est écrit à la première personne, avec comme narrateur un personnage principal masculin (que cela fait du bien de lire un récit vampirique sous ce point de vue pour une fois ) qui a grandi au début du XIXe siècle. La façon de parler de l’époque aide grandement à s’immiscer un peu plus dans la tête du personnage et à le comprendre. Josiah est un excellent personnage et c’est un délice de lire ses pensées. Mais j’y reviendrai plus tard.
Je parle, je parle, et je ne vous ai toujours pas parlé du contenu du roman !
Josiah est un vampire classique : il tue des humains pour se nourrir, il brûle au soleil, il hypnotise ses victimes. Il décide de quitter Londres qui est passée du statut de terrain de chasse idéal à celui d’endroit un peu trop public, à cause des grands progrès industriels. De plus l’Exposition Universelle va arriver, avec son lot de foule dangereuse et de chasseurs de créatures nocturnes. Il décide donc de retourner vivre à la campagne, dans l’ancienne demeure de ses ancêtres. Il est bien décidé à faire profil bas pendant un temps, mais sa rencontre avec la belle Abigale va balayer toutes ses bonnes résolutions. Est-il possible pour un monstre d’éprouver des sentiments ?
Il n’y a aucune mièvrerie, on explore plutôt les sentiments autour des thèmes de la monstruosité, de la mort, de la vieillesse, du temps. Ce côté un peu philosophique empêche le récit d’être creux : il y a une réelle réflexion à tirer derrière, et c’est ce qui fait sa richesse. L’auteur nous apporte une nouvelle définition de la sentence « l’amour est éternel » : l’éternité n’est vraiment pas une partie de plaisir pour Josiah. Quant à Abigale, ce n’est que petit à petit qu’on comprend son mode de pensée : ses réactions agacent parfois, mais au fond, et c’est ça le plus terrible, on sait tous très bien qu’elle a raison.
Au fil du récit, on passe par divers paysages, diverses ambiances, divers morceaux de vie. J’ai adoré voir le Londres de l’époque. C’est vraiment je crois ce que j’ai le plus aimé dans le récit et qui m’a donné un coup de cœur. L’auteur a réussi l’exploit de nous transporter lors de ce moment historique : on sentait à travers les pages cette foule émerveillée face à la modernité ! Cela a dû demander bien des heures de recherches ! C’est vraiment mon passage favori. Mais les autres scènes était tout autant réalistes (avec l’ajout d’un petit côté tragique toutefois) : l’auteur ne craint pas de choquer par des scènes de torture ou de meurtres sanguinaires.
Pour terminer, je voudrais souligner combien le titre est bien choisi. J’ai lu qu’il vient d’une chanson (que je ne connais pas par contre), mais il s’accorde vraiment bien avec le roman. Comme cela se passe en Angleterre et qu’il s’agit d’une citation, il aurait été dommage de le traduire.
Bref, c’est le type de bouquin qui vous relisez sans problème plusieurs fois !
Ma note :
Spoilers à ne pas lire (fin dévoilée) :
Mon avis :
Je m’attendais à aimer ce récit vu combien le résumé m’attirait et combien j’avais été enthousiasmée par l’extrait que j’avais eu l’occasion d’entendre en direct, en novembre dernier. Mais j’étais loin de me douter que j’allais si facilement me plonger dans cet univers où le sang coule à flots. Cette lecture fut très agréable et j’en viens presque à regretter de n’avoir pas pris le temps de la faire durer un peu plus.
Tout d’abord, je dois par honnêteté préciser que je ne suis pas du tout une habituée aux univers gothiques classiques. Si je ne me trompe pas, « Les larmes rouges » de Georgia Caldera est le seul livre du style, que j’ai lu. Je ne m’aventurerai donc pas à faire des comparaisons avec les piliers du genre. Pour ceux qui seraient dans le même cas que moi, sachez que, bien que Georgia ait écrit la préface de ce one-shot, les deux histoires ne se ressemblent en rien, et l’originalité (et l’effet de surprise qui va de paire avec elle) est intacte. On va de rebondissements en rebondissements, pas toujours heureux, pas toujours dramatiques, mais tout le temps assez inattendus. De temps en temps, on croit deviner les grandes lignes de l’histoire mais la désillusion vient très vite. Ce vrai faux suspense (comprenez comme vous le voulez cet oxymore basique) peut rendre fou : on est tout le temps dans l’attente, et puis tout d’un coup, bam !, un épilogue ! Oui, vous avez bien lu, il y a plusieurs épilogues dans ce roman. Il est divisé en plusieurs parties qui obtiennent chacune une fin. C’est dès lors d’autant plus difficile de deviner la suite des événements. Le récit se voile de mystères et d’incertitudes quant à son dénouement. J’ai énormément apprécié la façon dont l’auteur, Mathieu Guibé, manipule son lecteur (sans le montrer ouvertement). Il capte son attentionpar l’histoire qu’il nous propose et sa façon de nous la présenter, mais aussi par son écriture soutenue, appropriée, travaillée, et très agréable à lire. Je serais vraiment curieuse de lire un autre de ses récits pour voir si cette façon d’écrire était spéciale pour ce roman ou si elle est tout à fait habituelle pour lui. En effet, le roman est écrit à la première personne, avec comme narrateur un personnage principal masculin (que cela fait du bien de lire un récit vampirique sous ce point de vue pour une fois ) qui a grandi au début du XIXe siècle. La façon de parler de l’époque aide grandement à s’immiscer un peu plus dans la tête du personnage et à le comprendre. Josiah est un excellent personnage et c’est un délice de lire ses pensées. Mais j’y reviendrai plus tard.
Je parle, je parle, et je ne vous ai toujours pas parlé du contenu du roman !
Josiah est un vampire classique : il tue des humains pour se nourrir, il brûle au soleil, il hypnotise ses victimes. Il décide de quitter Londres qui est passée du statut de terrain de chasse idéal à celui d’endroit un peu trop public, à cause des grands progrès industriels. De plus l’Exposition Universelle va arriver, avec son lot de foule dangereuse et de chasseurs de créatures nocturnes. Il décide donc de retourner vivre à la campagne, dans l’ancienne demeure de ses ancêtres. Il est bien décidé à faire profil bas pendant un temps, mais sa rencontre avec la belle Abigale va balayer toutes ses bonnes résolutions. Est-il possible pour un monstre d’éprouver des sentiments ?
Il n’y a aucune mièvrerie, on explore plutôt les sentiments autour des thèmes de la monstruosité, de la mort, de la vieillesse, du temps. Ce côté un peu philosophique empêche le récit d’être creux : il y a une réelle réflexion à tirer derrière, et c’est ce qui fait sa richesse. L’auteur nous apporte une nouvelle définition de la sentence « l’amour est éternel » : l’éternité n’est vraiment pas une partie de plaisir pour Josiah. Quant à Abigale, ce n’est que petit à petit qu’on comprend son mode de pensée : ses réactions agacent parfois, mais au fond, et c’est ça le plus terrible, on sait tous très bien qu’elle a raison.
Au fil du récit, on passe par divers paysages, diverses ambiances, divers morceaux de vie. J’ai adoré voir le Londres de l’époque. C’est vraiment je crois ce que j’ai le plus aimé dans le récit et qui m’a donné un coup de cœur. L’auteur a réussi l’exploit de nous transporter lors de ce moment historique : on sentait à travers les pages cette foule émerveillée face à la modernité ! Cela a dû demander bien des heures de recherches ! C’est vraiment mon passage favori. Mais les autres scènes était tout autant réalistes (avec l’ajout d’un petit côté tragique toutefois) : l’auteur ne craint pas de choquer par des scènes de torture ou de meurtres sanguinaires.
- Spoiler:
- Je dois dire que je n’ai pas vraiment aimé le passage du rituel (je n’aime pas trop la sorcellerie) mais la scène dans les bois était monstrueusement bien réussie !
Pour terminer, je voudrais souligner combien le titre est bien choisi. J’ai lu qu’il vient d’une chanson (que je ne connais pas par contre), mais il s’accorde vraiment bien avec le roman. Comme cela se passe en Angleterre et qu’il s’agit d’une citation, il aurait été dommage de le traduire.
Bref, c’est le type de bouquin qui vous relisez sans problème plusieurs fois !
Ma note :
Spoilers à ne pas lire (fin dévoilée) :
- Spoiler:
- Je n’ai pas tout de suite compris qu’on passait à notre époque. J’ai eu un flash seulement quand il a parlé de technologies modernes. Je ne m’attendais pas à ce qu’elle résiste si longtemps à lui parler. Je m’interrogeais également sur le fait qu’il ne tente pas de se suicider plus tôt mais on a l’explication. C’est cool d’avoir mis ce pouvoir, même minime, à Abigale. Au moins elle avait une petite emprise sur les événements.
La scène avec la prostituée était assez choquante. Pour le coup, je suis plutôt du côté de Josiah : cela partait d’une bonne intention mais quand même, c’était égoïste de sa part à elle de demander cela à son bien-aimé. J’aime dire « bien-aimé »… Ce roman m’a vraiment fait replonger dans l’ancien temps !
J’ai vraiment eu du mal à comprendre la fin, je pense que c’est le seul point moins positif du roman : on ne sait pas très bien – comme on est sous le point de vue de Josiah – comment l’ex-chasseur a réussi à prendre contact avec les esprits maléfiques. Il dit qu’il avait acquis cette connaissance au cours de ses chasses aux monstres avant sa mort, mais quand même, c’est assez flou : comment quelqu’un qui détestait les monstres aurait-il pu plonger dans cette sorte de magie noire ? Enfin soit, au sinon, la fin d’Abigale est vraiment très bonne ! Je ne m’y attendais, une fois de plus, pas du tout !
J’ai beaucoup aimé le personnage typique du majordome aussi ! J’étais très étonnée de le voir partir (pas de son fait bien sûr) et encore plus de le retrouver à la fin. D’ailleurs, pourquoi est-il si faible ? Est-ce parce qu’il ne s’est pas nourri ? Ou alors tous les vampires meurent de « vieillesse » aussi ?
Comme je l’ai dit dans mon avis, je n’aimais pas l’épisode avec Maria et sa grand-mère, du moins au début. J’avais peur que les sorcières ne viennent un peu trop se mêler à l’histoire. Mais non, elles ont vite été éliminées… D’ailleurs, ok, il était obligé de les éliminer pour les empêcher de parler, mais pourquoi tant de cruauté ? Il a pourtant bien vu qu’elles avaient fait tout ce qu’elles étaient capables de faire pour le connecter au monde des esprits ! Ah Josiah, parfois tu t’obliges à être plus monstrueux que tu ne l’es !
Dernière édition par Line le Dim 3 Mar 2013 - 22:00, édité 1 fois
Line- Admin
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Re: [Guibé, Mathieu] Even dead things feel your love
Hé bé ! ça c'est de l'avis détaillé +1 !
Invité- Invité
Re: [Guibé, Mathieu] Even dead things feel your love
Merci pour ton avis Line, tu soulèves quelques questions dans ton ultime spoiler, certaines ont des réponses explicites dans le récit d'autres sont plus implicites mais à priori déductibles... Disons que comme on voit l'histoire à travers les yeux de Josiah, on n'a pas toujours tous les éléments. Si tu veux des précisions, on peut en discuter en MP peut-être ^^
Invité- Invité
Re: [Guibé, Mathieu] Even dead things feel your love
Fichtre, ça fait envie !
Tatooa- Bibliovore
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Re: [Guibé, Mathieu] Even dead things feel your love
@ keogh : Merci pour le +1, j'espère que cela t'a donné envie de commander le livre !
@ Tatooa : N'hésite pas, il est original et en vaut la peine ! En plus, on a la chance de pouvoir parler avec l'auteur ! C'est vraiment un chouette bonus après une si agréable lecture !
@ Atalan : J'hésite, est-ce que j'attends ma relecture ou est-ce que je te demande des explications... C'est un peu facile !
Bon, si tu pouvais juste répondre à cette question (je suis certaine que la réponse est dans le livre mais j'ai dû aller un peu vite ) en spoiler :
@ Tatooa : N'hésite pas, il est original et en vaut la peine ! En plus, on a la chance de pouvoir parler avec l'auteur ! C'est vraiment un chouette bonus après une si agréable lecture !
@ Atalan : J'hésite, est-ce que j'attends ma relecture ou est-ce que je te demande des explications... C'est un peu facile !
Bon, si tu pouvais juste répondre à cette question (je suis certaine que la réponse est dans le livre mais j'ai dû aller un peu vite ) en spoiler :
- Spoiler:
- Est-ce que le majordome s'est laissé dépérir parce qu'il n'était plus avec Josiah, ou est-ce qu'il serait de toute manière affaibli ? Et si oui, pourquoi ?
Line- Admin
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Re: [Guibé, Mathieu] Even dead things feel your love
Est-ce que le bouquin sera en vente sur le stand de Trolls et Légendes ?
Invité- Invité
Re: [Guibé, Mathieu] Even dead things feel your love
Moi j'ai craqué! Grâce à Line!
Drean- Modo/Émissaire de l'admin
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Re: [Guibé, Mathieu] Even dead things feel your love
@Nephtys : le livre sera bien à troll et légendes et je serai présent pour le dédicacer. Au plaisir de rencontrer certains d'entre vous là-bas, mais n'oubliez pas de vous présenter (parfois certains sont timides :\).
Alors bien sur, je ne connais pas tous les pseudos du forum, mais si vous me dites déjà qu'on s'y croise, ça sera déjà une bonne introduction !
@Drean : merci d'avoir craqué, j'attendrai ton avis ^^
Alors bien sur, je ne connais pas tous les pseudos du forum, mais si vous me dites déjà qu'on s'y croise, ça sera déjà une bonne introduction !
@Drean : merci d'avoir craqué, j'attendrai ton avis ^^
Invité- Invité
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