[Barjavel, René] ravage

par Invité Lun 2 Juin 2014 - 12:41

Ravage

de René Barjavel

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Résumé : «- Vous ne savez pas ce qui est arrivé ? Tous les moteurs d'avions se sont arrêtés hier à la même heure, juste au moment où le courant flanchait partout. Tous ceux qui s'étaient mis en descente pour atterrir sur la terrasse sont tombés comme une grêle. Vous n'avez rien entendu, là-dessous ? Moi, dans mon petit appartement près du garage, c'est bien un miracle si je n'ai pas été aplati. Quand le bus de la ligne 2 est tombé, j'ai sauté au plafond comme une crêpe... Allez donc jeter un coup d'œil dehors, vous verrez le beau travail !»

Éditeur : Gallimard
Collection : Folio
Broché : 313 pages
Date de parution : 1972 (Réédition)
Prix : 7,90 €

par Invité Mar 3 Juin 2014 - 16:46

Que dire sur ce grand classique?... fight 1

Des dévoreurs de Barjavel que j'ai connus dans mon existence, Ravage était souvent l'oeuvre favorite de l'auteur. Pour faire simple, du jour au lendemain, l'empereur du Brésil presse le bouton d'une arme et dans le monde entier, tout ce qui est électrique, mécanique ou automatique s'arrête. Voitures, lumières, systèmes réfrigérés pour garder les ancêtres morts dans la maison (oui, le petit détail glauque du livre). Une grande panique s'ensuit, et c'est sur fond de fin du monde que François, étudiant en ingénierie agricole originaire d'un petit village du sud, quitte Paris dévasté avec son amie d'enfance Blanche, qui aspirait à devenir une artiste, et quelques survivant. Il cherche à regagner un endroit stable, un coin de nature préservé de la mécanisation... Bien évidemment, la romance n'est pas absente du roman, puisque François est amoureux de Blanche.

Ce roman pose la question de l'utilisation du progrès à mauvais escient, et du rapport de l'homme à la terre. La technologie est envahissante dans cet univers où tout le sol français est recouvert d'immeubles et d'usines où sont produits des aliments uniquement hors-sol. Le héros, méfiant envers la technologie, prône une "vie simple".

Pour ma part Sourire

, j'ai encore apprécié le style et l'écriture de Barjavel et la question du tout-technologique assez pertinente, et toujours d'actualité quand on sait à quelle vitesse évoluent, de nos jours, certains systèmes comme l'informatique ou la robotique, et tout ce qui concerne la communications et les télécoms. Vous imaginez le binz si demain Internet plantait sur toute la terre? (Je touche du bois à l'instant, que ça ne se produise pas!)
J'ai cependant quelques réserves sur cet idéal de "vie simple" qui a également été prôné par des régimes politiques aux idéaux discutables, et à la fin, un brin conservatrice, de l'ouvrage.

Spoiler:

Pour le récit et la peinture d'un monde post-apocalyptique, je mettrais:

par Invité Mar 3 Juin 2014 - 22:40

Ravage se place en troisième position dans mon top Barjavel ( 1: Le Voyageur imprudent, 2 : La Nuit des temps Sourire

).

Un excellent post-A qui remplace les bombinettes par un mega EMP. Un classique du genre " Comment survivre à la fin du monde ? "
La réalité a d'ores et déjà rejoint la fiction. Si ce fameux bouton se voyait pressé aujourd'hui, on ne serait pas loin du résultat décrit par Barjavel. Accidents, émeutes, maladies, incendies... Enfin, la super merde dont peu réchappererait.

La conclusion de l'histoire est somme toute manichéenne ; le tout ou rien résume assez bien la bêtise à toute épreuve de l'être humain. Une certaine misanthropie ( résultat d'une époque de grande tension internationale ) de l'auteur laisse entrevoir un grand désespoir pour l'avenir de l'humanité.

Dans Le Voyageur imprudent, le héro se déplace des millénaires après Ravage et ce qu'il découvre est un Meilleur des mondes version extrême. pendre

Ma note :

par Invité Mer 4 Juin 2014 - 12:00

halukath a écrit:La conclusion de l'histoire est somme toute manichéenne ; le tout ou rien résume assez bien la bêtise à toute épreuve de l'être humain. Une certaine misanthropie ( résultat d'une époque de grande tension internationale ) de l'auteur laisse entrevoir un grand désespoir pour l'avenir de l'humanité.
Dans Le Voyageur imprudent, le héro se déplace des millénaires après Ravage et ce qu'il découvre est un Meilleur des mondes version extrême.

Ah Le Voyageur Imprudent m'avait carrément faite flipper! Hanging

Mais pour en revenir à Ravage, la conclusion m'a vraiment laissée sceptique. D'autant plus que j'étais un peu plus âgée que lors de la lecture du Grand Secret, d' Une Rose au Paradis et de La Nuit des Temps, et l'image de la femme là-dedans m'a complètement dégoûtée! C'est le problème avec Barjavel, en fait, souvent, il me donne l'impression que la femme est seulement un être passionné et un "ventre" pour la procréation (sauf peut-être la Russe de La Nuit des Temps! ).

Spoiler:

par Invité Mer 4 Juin 2014 - 12:16

Blanche_MtCl a écrit:D'autant plus que j'étais un peu plus âgée que lors de la lecture du Grand Secret, d' Une Rose au Paradis et de La Nuit des Temps, et l'image de la femme là-dedans m'a complètement dégoûtée! C'est le problème avec Barjavel, en fait, souvent, il me donne l'impression que la femme est seulement un être passionné et un "ventre" pour la procréation (sauf peut-être la Russe de La Nuit des Temps! ).

Je n'ai pas du tout lu Ravage (pour le moment !), mais je rejoins ton avis sur Barjavel et son point de vue sur la femme...

Dans La Nuit des temps,

Spoiler:

Cela m'avait un peu interloquée pendant la lecture !

Je ferme la parenthèse ! Sourire

par Invité Mer 4 Juin 2014 - 13:27

Nyuka a écrit:Dans La Nuit des temps,
Spoiler:
Cela m'avait un peu interloquée pendant la lecture !
Je ferme la parenthèse !

C'est tout à fait ça! Cool

Surtout que bon...

Spoiler:

par Invité Mer 4 Juin 2014 - 14:21

Ravage et sa suite, Le Voyageur imprudent ont été publiées en série dans un journal "je suis partout" collaborationniste. Même si Barjavel s'est vu blanchi après la libération, il reste un homme trouble ayant évolué à travers son temps (il sera pro mai 68 - comme Sartre Siffle

).

Bien que la majorité de ses grands romans soient des pamphlets emprunts de satyre presque comique, il ne voit pas sa propre misogynie. Évidemment, la condition de la femme à cette époque (petit rappel : vote des femmes en France 45, Belgique 48, Suisse 76... Suspect

) n'est pas très reluisante ; il est de bon ton pour un homme de subvenir entièrement aux besoins de son foyer (mentalité bourgeoise post-industrielle étendue au reste de la société au XXe).

C'est toujours triste de voir des penseurs nous traiter de la sorte... Nul