Néropolis - Roman des Temps Néroniens

Résumé: Ce roman des temps néroniens est un livre incontournable, une page d'histoire vraie et à jamais inoubliable pour qui veut pénétrer la Rome décadente et déchirée du premier siècle après Jésus-Christ ; connaître Néron et son règne, comprendre une époque charnière où l'empereur rêvait de baptiser sa ville " Néropolis " tandis que naissait le mythe chrétien de la cité vertueuse. En une profonde plongée dans un monde baroque et passionné, le kaléidoscope toubillonnant de l'histoire se met en mouvement : tueries de l'amphithéâtre, brutalité des courses de chars, apogée des débauches, émancipation provocatrice des femmes, étranges soldats du Christ spéculant sur l'Apocalypse... Enfin, les Romains, tels qu'ils furent, saisis sur le vif par un historien rigoureux et minutieux, qui est aussi un romancier plein d'humour, amateur de métaphysique troublante !

Mordus d'histoire romaine, j'ai l'immense honneur de vous présenter un roman historique... qui décoiffe.

Pour vous situer, Néropolis commence à la fin du règne de Caligula et traverse celui de Claude pour se prolonger jusqu'au grand incendie de Rome. Dans cette fresque historique, vous suivrez le parcours d'un jeune ingénu, Kaeso dans la société néronienne. Celui-ci est élevé par un père en disgrâce qui en seconde noce a épousé une cousine arriviste. Ceux-ci sont prêts à tout pour se faire bien voir de la famille impériale, à tous les stratagèmes, à toutes les bassesses, et même à se servir de Kaeso qui va approcher non seulement quelques figures historiques comme Néron, Sénèque, Poppée ou l'apôtre Pierre, mais aussi la très belle esclave au caractère bien trempé, Séléné - qui lasse des mauvais traitements subis dans la famille de Kaeso, va commettre un acte abominable. Le jeune homme, d'abord naïf et ne se posant pas de question, va finir par aller de déception en déception, jusqu'à écoeurement...

C'est bien simple, je recommande Néropolis à tous les fous d'histoire, romaine ou autre.
Un tel pavé peut paraître fastidieux à lire et compte de longues descriptions, mais si vous avez aimé la série Rome, vous allez adhérer à fond à ce livre. Comme je le disais en introduction, ça dépote et c'est très rock'n'roll! (J'ai d'autant plus apprécié que je revenais d'un voyage en Italie où j'avais visité Pompéi!)

C'est un roman à l'ambiance crépusculaire, une société bigarrée aux moeurs décadentes - l'une des maîtresses de Kaeso, par exemple, est une esclave qui n'a pas plus de onze ans! La violence et la sexualité y sont traités avec liberté, voire même avec humour et l'auteur ne passe pas à la trappe les détails les plus scabreux. Jusqu'aux fameuses orgies, ou à des jeux beaucoup plus pervers dans l'arène...

Spoiler:

Néropolis ne serait pas Néropolis sans mention de l'essor du christianisme et l'espérance en un monde nouveau. Espérance traitée avec un brin d'ironie par l'auteur qui non content de maltraiter ses héros, nous dépeint les premiers chrétiens comme une bande de pouilleux sans aucun sex appeal, si je peux me permettre l'expression.
C'est une sorte de version beaucoup plus péchue, bestiale et brutale du célèbre Quo Vadis? qui tend à moraliser à tort et à travers (quand bien même ce livre est aussi très bien, et parfois même un peu sexy...)

Bref, je crois que c'est un de mes must , au rayon de mes romans historiques, et je l'ai savouré de bout en bout... Seul petit bémol, Néropolis met un peu de temps à démarrer, et les premiers chapitres sont consacrés au père de Kaeso, Arsinius, et à sa mère avant qu'elle ne meure. Arsinius, veuf et disgrâcié, épouse une de ses nièces, Marcia - copiant en cela l'attitude de l'empereur Claude qui si je me souviens bien, avait fait modifier la loi romaine pour épouser sa propre nièce... En même temps, le livre fait plus de huit-cents pages, donc il peut se permettre de ne pas démarrer trop vite!  

Ma note: