[Cabot, Meg] trilogie abandon - tome 1 : abandon

Résumé : Pierce, 17 ans, n'est pas morte. Ou plutôt elle n'est plus morte. Elle est revenue d'un séjour dans l'Au-delà, où elle n'a pas rencontré de lumière blanche, mais un jeune homme, John, à peine plus âgé qu'elle. Un jeune homme qui lui a proposé de partager l'éternité à ses côtés. Pierce a refusé. Elle lui a échappé. Mais pour combien de temps ?

Mon avis :

Je ne sais pas si on peut parler de coup de cœur quand, en restant objectif, on ne peut nier la qualité du livre. Ce livre est bon et même très bon. Il se place d’ailleurs directement au sommet de mes livres de M. Cabot favoris ! Car comme d’habitude, l’auteure m’a surprise, changeant une fois de plus son style. Car pour une fois, elle n’a pas fait dans l’humoristique ou la fraîcheur… c’est même tout le contraire : l’ambiance est ténébreuse et angoissante (bon ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, cela reste un livre que les ados peuvent parfaitement lire hein ! ). Je n’ai pas ri une seule fois, et pourtant, j’ai dévoré ce livre bien plus vite que ses autres trouvailles.
J’aime la mythologie mais je dois dire que je n’ai jamais été attirée par Hadès (non mais vous avez vu où il vit ? ). Pourtant, quand j’ai vu que Meg allait revisiter la légende de Perséphone, je n’ai pu m’empêcher de sauter de joie ! Je suppose qu’à la lecture du résumé et de votre connaissance du mythe du dieu des morts, vous avez comme moi une idée toute tracée de ce livre, du genre « une jeune fille arrive dans un nouveau lycée, il y a un beau mec ténébreux qui est un incompris et est un amoureux super gentil » ? J’ai presque envie de ne pas vous briser vos illusions, car c’est la surprise qui est le point fort du livre. Alors, je ne vais rien vous dire de l’histoire, au risque que le résumé officiel vous repousse… Vous m’en voudrez trop si je vous racontais réellement le contenu du bouquin.
Je vais plutôt vous parler de mes ressentis sur les personnages, donc pas ce qu’ils sont mais bien ce que je pense d’eux. Tout d’abord la fille, Pierce, est très banale. Attention, ce n’est pas une fille banale qui en fait est spéciale mais est persécutée et est très courageuse et va sauver le monde et… je vous laisse continuer le cliché. Non Pierce est tout simplement normale : un type l’enferme après sa mort dans une pièce sombre où il y a un lit et, même si il est super canon, elle ne se jette pas dans ses bras, elle hurle et va retrouver sa mère. Bref logique ! J’aime cette héroïne par ses réactions ordinaires. Oh bien sûr elle est un peu trop gentille (ça existe les gens gentils !) et elle est lente à la détente, mais à part ça, j’ai tout de suite accroché avec elle.

Spoiler:

Quant à John, on se fait plein de théories sur lui, on pense savoir quels actes il a commis, et quels autres non. On pense savoir qui il est, parfois non. Bref, le personnage insaisissable (dans ce tome du moins) ! Il me fascine. Je ne peux pas dire que je le trouve égoïste ou au contraire serviable. Il ne sert pas toujours forcément ses intérêts, mais disons qu’il n’hésite pas non plus pour avoir ce qu’il veut. On le voit très peu dans ce tome (Pierce s’est enfuie ne l’oubliez pas) mais son charisme, sa colère et ses sentiments se retrouvent jusque dans la météo.
Dans les personnages secondaires, c’est celui de l’oncle Chris qui m’a le plus touchée et intriguée. J’aimerais connaître son histoire réelle ! Alex aussi reste un mystère…
Au niveau de la structure du texte, je dois avouer que j’ai eu vraiment du mal avec les premiers chapitres. L’auteure utilise au début une nouvelle technique de narration et il a fallu le temps que je m’habitue. Pierce est la narratrice. Ce n’est pas un chef d’œuvre de prose mais c’est quand même une écriture fluide et supérieure aux romans de romance pour adolescentes (d’ailleurs, ceci n’est pas une romance ! ... enfin du moins ce premier tome qui pose les bases). Ce qui m’a perturbée, c’est qu’elle fait référence à des éléments de son passé qu’elle ne nous a pas encore rapportés. Toutes les allusions créent du mystère bien sûr, mais je m’y suis un peu perdue au début. Après tout s’explique et à la fin, on en sait autant qu’elle (c’est d’ailleurs frustrant de voir combien elle connaît mal sa famille car, encore une fois, je voudrais connaître l’histoire de l’oncle Chris et de son fils Alex ! ).

Je voudrais vous parler du chapitre 27, c’est-à-dire le tout dernier chapitre, qui m’a rendue à la fois heureuse et malheureuse (doit-on se réjouir ou pleurer de cette scène finale ? ). Là, on peut dire : c’est du Meg Cabot tout craché ! Le livre pourrait s’arrêter là , mais il y aura deux autres tomes et non, je ne saurais pas en rester là, j’ai trop été subjuguée par l’ambiance macabre de ce roman (que celui que saura ne pas acheter la suite me dénonce aux Furies ! ).

Bref, un excellent bouquin ! Si vous voulez découvrir en premier lieu l’humour de M. Cabot, passez votre chemin , mais si vous voulez d’abord juger son imagination, foncez sur ce roman, vous ne le regretterez pas ! Pour les habitués et amateurs de la plume de l’auteure, apprêtez-vous à prendre une fois de plus une bonne claque !

Ma note :

P.S. J’ai oublié de mentionner les quelques pages qui se trouvent après la fin, dans lesquelles Meg Cabot nous dévoile ses sources historiques et mythologiques. On apprend ce qu’elle a inventé, ce qu’elle a biaisé, les événements qui ont réellement eu lieu, et les endroits qui existent vraiment ! J’ai vraiment apprécié qu’elle nous dévoile sa documentation, c’est super intéressant ! C’est là qu’on voit tout le travail qu’elle a fourni !