[robillard, anne] les chevaliers d'émeraude - tome 8 : les dieux déchus

En fait, je ne sais pas trop quoi en penser.
On voit que, comme dans le tome 5 "L'île des lézards", Robillard veut nous donner toute l'action et l'intensité qu'elle a préparé durant les tomes précédents. Tout d'abord, par rapport aux autres tomes, on découvre de nouveaux personnages, avec un peu plus de profondeur que les pauvres mascottes du bien que sont les Chevaliers: je nomme Nomar ( j'éviterai de commenter son véritable nom, je préfère vous épargner ça ) et Onyx, même si son couronnemment m'a plongé dans le doute. Je veux bien qu'il soit devenu un magicien puissant, mais de là à devenir roi... De plus, l'effacement progressif de Farrell m'a fait sourire: dans le tome 4, Onyx est chassé car il possède Sage, mais là Wellan n'a apparemment pas l'intention de réagir... Bref.
J'ai en revanche bien aimé l'épisode de la griffe de Cinn, et du combat contre Akur... NOMAR ! Ca fait ressortir le côté important du personnage ainsi que son aspect égocentrique: j'ai remarqué que cinq chapitres de suite lui sont consacrés.
D'après le paratexte au dos, tout est fait pour susciter notre appétit: les Chevaliers sont apparemment en danger, Asbeth va atteindre le Château d'Emeraude. Eh non ! Rebelote, ce corbeau inutile échoue encore, et la seule chose qui m'étonne est qu'Amecareth s'encombre toujours de ce boulet. J'aime bien la psychologie du personnage, mais Robillard en fait un être au plus aussi puissant qu'un seul Chevalier, ce qui le neutralise. Les différentes interventions divines et la bataille finale ( et centrale, d'ailleurs ) ne font aucun mort: on est censé être en guerre et l'erreur est humaine, et au vu d'une armée qui ne perd jamais de soldats, j'ai tendance à penser aux Immaculés de Game of Thrones.
Heureusement Nomar, lui, rattrape la donne: il capture Dylan, le fils divin de Wellan qui a tout sauf un nom de dieu ou d'Immortel. L'idée de la diversion est alors bien fouillée, mais le fait qu'Amecareth soit soumis à lui fait comprendre que le vrai ennemi est Nomar. Un ennemi qui pourrait facilement être vaincu, comme l'a montré l'attaque d'Onyx sur le dieu déchu.
Quelques défauts subsistent, notamment le fait que les méchants sont bons à rien et qu'il y a toujours, je dis bien toujours une intervention divine au moment propice. Je ne ferai aucun commentaire sur le nombre de loin trop important de personnages.
Donc, à ce stade, je considère que Robillard fera difficilement mieux: il reste 4 tomes, et je doute qu'elle parvienne à atteindre une plus grande intensité, et dans le cas contraire, je n'attends pas un tome de ce niveau avant le tome 11 ou 12.
Avec le recul, je pense sincèrement qu'en ayant adultifié le propos et rendu l'histoire plus sombre et dangereuse, elle aurait pu toucher encore plus de lecteurs.
Je donnerais la même note que pour les tomes 3 et 5: 6,5/10.