[howard, robert e.] conan - tome 2 : l'heure du dragon

Relié: 477 pages
Editeur : Bragelonne (17 avril 2008)
Collection : Fantasy
Langue : Français

Je suis fan de Conan, depuis longtemps, je ne m'en suis jamais cachée.
J'ai beaucoup aimé cette seconde intégrale, et je ne crois pas avoir lu le roman avant ce tome. Roman que j'ai vraiment apprécié, avec Xaltotun l'affreux sorcier ressuscité, les démêlés autour du "Cœur d'Ahriman" et les traîtrises diverses et variées, ça bouge, on ne s'ennuie jamais, et j'avoue que lire tout un roman avec Conan qui fait tout pour reconquérir son trône d'Aquilonie, ça change agréablement des courtes nouvelles, même si certains rebondissements font un poil artificiels !
La traduction est au top la plupart du temps, même si j'ai vu quelques répétitions d'idées, mais je pense qu'elles sont d'origine, liées à l'écriture de Howard, qui, par moments, à un peu tendance à radoter...  
J'ai beaucoup aimé "une sorcière viendra au monde", malgré le démon un brin ridicule (et emprunté à Lovecraft), mais ça va, ça passe vite, heureusement... La scène "culte" avec le vauteur, reprise dans le film, y est écrite avec brio, c'est juste géant, je ne l'avais jamais lue avant non plus !

Beaucoup de magie noire dans ce tome-ci, de sorciers et sorcières diaboliques, et un Conan qui rentre dans le lard de toute le monde sans distinction ! On est loin de mon impression d'un Conan plus fin que le barbare qui défonce tout, je me demande encore d'où ça me vient. Peut-être des manipulations frelatées de Sprague de Camp, enfin, je n'ai pas fini, il me reste encore la dernière intégrale, et peut-être que Conan se révélera plus réfléchi dans cet ultime tome, je ne sais pas.

S'il est sûr qu'on trouve aujourd'hui de la fantasy beaucoup plus travaillée et complexe, connaître l'écriture et les récits d'Howard, c'est le devoir de tout amateur éclairé !  

Ma note :

Oui, on trouve plus travaillé et plus complexe, mais rarement aussi prenant! Preuve en est que Conan continue à nous passionner.

Je me suis procuré les intégrales dès leurs parutions successives, étant un fan inconditionnel. Conan c'est un type louche même pour le monde l'hyborée. C'est celui venu d'ailleurs, le barbare au sens premier du mot: l'étranger. Cette part de nous mêmes qui se sent étrangère au monde qui nous entoure, et qui brûle de tout renverser. C'est notre conscience primitive que nous gardons captive au fin fond de notre être civilisé.
Qui n'a jamais rêvé de laisser libre cours à cette pulsion qui nous vient quand on s'irrite devant les barrières de notre société? Conan lui ne se demande pas s'il a suivi le bon cursus pour être le général d'une armée, le capitaine d'un bateau de pirates ou le roi d'aquilonie. Il ne s'embarrasse pas de savoir à qui appartient ce trésor, où s'il enfreind telle ou telle loi en agissant de telle manière, peu importe qu'il blesse dans la chair ou dans l'amour-propre. Il veut, il prend. Il assouvi sa colère lorsqu'elle le saisi, il s'enivre et s'empiffre quand lui vient une vague à l'âme. Les nouvelles de Conan parlent au sauvage reclu dans notre fin fond et il s'en réjouit.
Lui qui à si peu le loisir de s'exprimer...

Howard était convaincu que la barbarie reste l'état naturel de l'homme.

Alexandre Jamet a écrit:Oui, on trouve plus travaillé et plus complexe, mais rarement aussi prenant! Preuve en est que Conan continue à nous passionner.

Je me suis procuré les intégrales dès leurs parutions successives, étant un fan inconditionnel. Conan c'est un type louche même pour le monde l'hyborée. C'est celui venu d'ailleurs, le barbare au sens premier du mot: l'étranger. Cette part de nous mêmes qui se sent étrangère au monde qui nous entoure, et qui brûle de tout renverser. C'est notre conscience primitive que nous gardons captive au fin fond de notre être civilisé.
Qui n'a jamais rêvé de laisser libre cours à cette pulsion qui nous vient quand on s'irrite devant les barrières de notre société? Conan lui ne se demande pas s'il a suivi le bon cursus pour être le général d'une armée, le capitaine d'un bateau de pirates ou le roi d'aquilonie. Il ne s'embarrasse pas de savoir à qui appartient ce trésor, où s'il enfreind telle ou telle loi en agissant de telle manière, peu importe qu'il blesse dans la chair ou dans l'amour-propre. Il veut, il prend. Il assouvi sa colère lorsqu'elle le saisi, il s'enivre et s'empiffre quand lui vient une vague à l'âme. Les nouvelles de Conan parlent au sauvage reclu dans notre fin fond et il s'en réjouit.
Lui qui à si peu le loisir de s'exprimer...

Howard était convaincu que la barbarie reste l'état naturel de l'homme.

Ce n'est pas tout à fait juste... Conan a un certain niveau de code moral. Il ne s'en prend jamais aux faibles, voire il les protège, sauve des esclaves. La barbarie selon Howard reste très "humaine", et il se bat contre les gens à son niveau, ou ceux qui lui cherchent noise. Il est bien plus "correct' et droit dans ses bottes que la plupart de nos contemporains qui restent de vrais barbares amoraux sous leur vernis social hypocrite, c'est ça qui insupportait Howard. A plusieurs reprises dans "l'heure du dragon", Conan a envie de retourner à sa vie de pirate, mais y renonce pour libérer son ex-peuple du joug des traîtres iniques et profiteurs. Ne voir en Conan qu'un "sauvage" qui ne fait que ce qu'il veut, c'est rester à la surface des écrits d'Howard...

Quand j'ai parlé de l'absence du côté "réfléchi" de Conan dans cette intégrale, ça voulait juste dire que je l'ai eu vu élaborer des tactiques complexes, penser à duper des politiques, encore que je suis un peu à côté de la plaque car on a une très belle stratégie de bataille à la fin de "l'heure du dragon", mais on n'en a que le résultat, pas l'élaboration, du coup c'est vrai que ça m'avait un brin échappé, je m'en souviens à présent...

Mais je ne dit pas autre chose :)

Le propos de Howard c'est d'affirmer que la sauvagerie est l'état naturel de l'homme. Au vrai sens du mot j'entend. Le sauvage est supérieur à l'homme civilisé qui s'affaiblit en se cernant de murailles, en oubliant la vie en pleine air, et dont l'esprit corrompu se laisse gagner par la langueur d'une vie d'excès en tout genre.
Voilà ce que l'on voie dans ses écrits, lorsque l'on gratte "la surface".

Mon propos c'est que si ce personnage nous fascine tant, c'est qu'il nous renvoie à notre désir de liberté, à ce nomade barbare encore au fond de nous, que les couches des siècles n'ont pas encore exterminé.

Ah ok, j'avais pas bien compris ton post précédent, là je suis d'accord avec toi, sur le désir de liberté...
Enfin en France plus ça va plus j'ai l'impression que la liberté "s'étrique", et pour les motards, la situation est vraiment de pire en pire... D'ailleurs ça fait quelques années qu'on songe à se barrer, mais trouver de l'herbe plus verte ailleurs ce n'est pas si évident non plus...