[Dumas, Alexandre] Sylvandire

Éditeur : Phébus
Date de parution : 2004 (Édition originale 1844)

Après plus de deux ans d'abstinence, il fait bon de retourner chez l'acceuillant Dumas.  Nous avons ici un titre moins connu, l'une des premières collaborations du duo d'enfer Dumas-Maquet, précédant de peu l'éclatant succès de leurs plus grandes réalisations (Les trois mousquetaires, Le comte de Monte-Cristo, La reine Margot, etc.).  Sans doute moins mémorable que l'une de ces bombes, il n'en demeure pas moins un très agréable roman qui contient à coup sûr les ferments de celles-ci.

Nous faisons la connaissance de Roger d'Anguilhem, jeune noble provincial qui s'éprend bientôt d'une demoiselle du voisinage.  Il rivalise d'audace pour contrer les obstacles que l'on jette sur son chemin.  Petit passage à vide lors des subterfuges utilisés par ses proches pour lui enlever de la tête certaines idées, épisode qui m'a paru quelque peu ridicule.  Mais tout rentre dans l'ordre quand Roger S'en va à la conquête de Paris.  Ici, les lecteurs des Trois Mousquetaires se remémoreront invariablement les débuts de d'Artagnan.  Après quelques péripéties, il se voit aux prises avec un étrange dilemme et plus tard, il y a des moments qui rappellent Le comte de Monte-Cristo.  Les divers malheurs de Roger ne manquent pas de faire sourire le lecteur, de par l'amusante façon dont ils sont relatés.

Le côté historique est moins développé que dans certains autres Dumas, mais l'époque, la fin du règne de Louis XIV, et son ambiance sont bien esquissées, et on greffe vers la fin  un évènement étonnant et véridique dans l'intrigue : une bien curieuse ambassade reçue par le roi.

Un plaisir à lire donc, dans le même ton que ses grandes oeuvres.  En prime, la préface de  Claude Schopp traite de façon édifiante sur la relation entre Dumas et son collaborateur Auguste Maquet.