Les chevaliers d'Emeraude - Autour de la saga

L'univers: 4/6
Tout au long de la série, on est plongés dans un univers relativement complet, celui d'Enkidiev. Appuyé par une carte au début de chaque tome, on est au début guidé par les voyages matériaux des Chevaliers; une assez belle manière de découvrir le royaume ( et c'est d'ailleurs le seul point positif du tome 1 ). En progressant, Robillard glisse quelques précisions sur cet univers: historiques, car on entend vite parler des Onyx et Hadrian de la première guerre contre les insectes, mais aussi hum... universelles ? puisqu'elle place des dieux veillant sur le continent. C'est cette dernière précision qui m'a fait tiqué: des dieux ? Mais pourquoi y a t-il la guerre, alors ? Ce n'est que dans les derniers tomes que l'on répond à ma question: à force de détails sur la vie des Immortels devient à peu près réaliste l'existence de dieux ( quoique parfois incohérente ). Parfois incohérente, car plusieurs questions planent: que fait Parandar de ses journées ? Les dieux sont à l'image des humains , cela ne suggère-t-il pas qu'ils n'ont que ce monde à surveiller ? Pourtant, ces incohérences dans l'univers ne passent pas trop mal, puisque cela rentre dans la sensation merveilleuse qui enveloppe la série ( et c'est pour cette raison que je me demande toujours s'il s'agit de héroïc fantasy ou de fantastique merveilleux ).
L'intrigue: 4/8
La construction de chaque tome des Chevaliers d'Emeraude m'a souvent fait penser aux séries américaines: un nombre assez élevé de personnages qui évoluent dans un cadre relativement fermé ( au début, ils n'évoluent quasiment que dans le château ) et une manière de faire des transitions entre les personnages qui m'a surpris ( c'est l'une des choses positives que je retiendrai ). C'est pourquoi je ne reste pas fermé à une potentielle adaptation en tant que série, bien que le budget figurant promette d'être lourd. En bref, cela reste une intrigue basique, tout en passant d'une histoire à l'autre ( on centre sur Nomar au début, puis Akuretari dans les derniers tomes ); en fait, l'attention du lecteur est focalisée sur quelque chose en particulier à chaque fois, qui nourrit le fil rouge de l'histoire d'Amecareth. C'est en fait relativement bien construit. Cependant, une atmosphère niaise et agaçante règne; surtout par rapport au fait que les personnages ne sont jamais réellement mis en danger, et que le nombre de morts est excessivement trop bas pour une guerre. En terme de niaiserie, j'introduirai la fin déplorable de la série, comparable au crash d'un avion qui pourtant semblait sur le point de décoller.
Les personnages: 2/6
Souvent sans goûts, j'ai parfois eu l'impression d'avoir affaire à des clones. Même après avoir enfin fini les douze tomes, je me demande pourquoi Anne Robillard s'est embêtée à chercher un nom pour chaque Chevalier... étant donné qu'on n'en voit pas la moitié ! C'est beaucoup trop de personnages secondaires en tout cas ( je ne compte pas les Shenyann, Mali, Myrialuna, Anyaguara, Ramalocé inutiles aussi ). La fait qu'il y ait une séparation entre les deux camps: "méchants", "gentils", ne me donne pas vraiment une sensation de justice; en fait, on ne sait pas vraiment l'origine d'Amecareth, pourquoi il est ainsi. Il y a également le fait de tuer Cassildey après l'avoir tant approfondi... Tant d'incohérences et d'invraisemblances m'ont sautés au yeux et ont quelques fois terni ma vision de la série.